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Sujet: Alcazar de Tolède Ven Mai 12 2023, 21:35
Lors du soulèvement général, le colonel de la place forte de Tolède, le colonel José Moscardó Ituarte se retranche dans l'Alcazar, assiégé par les troupes du général Riquelmé, envoyées de Madrid. L’Alcazar est le siège de l'école d'infanterie espagnole. Il est défendu par 1028 combattants dont 800 de la Guardia Civil, des cadets (200), des Phalangistes (85) et des civils en armes. Il faut noter aussi la présence de femmes et d'enfants. L’Alcazar est bombardé par l'escadrille Espana, Malraux raconte cet épisode dans l'Espoir : page 173 :" ...l'Alcazar même qui continuait à tirer; ses pointeurs étaient des officiers de l'école d'artillerie.." Tous les furieux assauts républicains sont repoussés, les nationalistes retranchés dans les décombres tiennent bon. Les murs sont épais de 3,50 m. Ce siège rappelle celui de l'abbaye de Monte-Cassino. Pendant deux mois, l'Alcazar résiste. Pour en finir, les miliciens (républicains) qui ont capturé Luis Moscardo, le fils du colonel Moscardo, le mettent en relation téléphonique avec son père. Son fils lui explique que si l'Alcazar ne se rend pas, il sera fusillé, le colonel Moscardo lui répond : Recommande ton âme à Dieu, vive l'Espagne. Un dernier assaut républicain pousse les défenseurs dans leurs derniers retranchements mais l'arrivée d'une colonne et craignant l'encerclement, les troupes républicaines lèvent le camp le 27 septembre 1936. Source : Historia
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Sujet: Re: Alcazar de Tolède Ven Mai 12 2023, 21:35
Le sacrifice du capitaine Luis Alba Navas.
source cliché : http://toledogce.blogspot.fr/2014/05/la-mision-del-capitan-alba.html Pensant que la prise de l'Alcazar n'est qu'une question de jours, le gouvernement républicain annonce le 25 juillet à la radio et dans les journaux la reddition des rebelles. Les assiégés qui sont dans l'incapacité de communiquer avec l'extérieur mais qui disposent d'un récepteur bricolé avec les moyens de fortune, entendent cette fausse proclamation. Dans la journée, trois avions républicains survolent l'Alcazar et larguent des tracts invitant la garnison à se rendre ou déserter. Le capitaine Luis Alba Navas, instructeur à l'Académie d'Infanterie se porte volontaire pour une mission-suicide. Il entend franchir les lignes ennemies, marcher à la rencontre des troupes nationalistes du nord commandées par le général Mola et avertir que l'Alcazar continue de résister. Le colonel Moscardó accepte le plan, conscient des risques courus par le courageux capitaine. Le soir-même, vers 23 heures après avoir salué une dernière fois ses camarades, Alba parvient à se faufiler au travers des positions républicaines. Ayant traversé le Tage à la nage, il parcourt 38 kilomètres durant la nuit. Vers 8 heures du matin, il est arrêté par une patrouille et malgré ses faux papiers il est reconnu par un ancien soldat ayant servi sous ses ordres. Il est fusillé sans aucun jugement, son corps profané. Il sera décoré à titre posthume après la guerre de la Cruz Laureada, la plus haute distinction militaire espagnole.
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Sujet: Re: Alcazar de Tolède Ven Mai 12 2023, 21:37
le commandant Rojo chargé de négocier avec les insurgés le 9 septembre a écrit:
Le 8 septembre, vers 22h30, un émissaire portant un drapeau blanc se présente devant le couvent des Capucins, il s'agit du commandant Vicente Rojo Lluch, chef d'état-major de l'armée républicaine, ancien instructeur à l'Académie militaire. Il sollicite une entrevue avec le colonel Moscardó. Il est reçu le lendemain à 9h00 du matin, avançant les yeux bandés à l'intérieur de la forteresse en ruines jusqu'au bureau de Moscardó. Il lui expose les termes d'une reddition, libération des civils, procès « équitable » pour les séditieux. Le colonel rejette en bloc les conditions et ne demande qu'à recevoir la visite d'un prêtre. Rojo l'informe néanmoins qu'une sape est en cours de construction. Le 12 septembre, le père Enrique Vazquez Camarasa, chanoine de la cathédrale de Madrid est envoyé par les Républicains qui espèrent faire infléchir Moscardó. Il se dirige à pied vers l'Alcazar. Un cessez-le-feu de trois heures est accordé afin de permettre au prêtre d'administrer les sacrements aux mourants et baptiser deux nouveaux-nés. Il exhorte les femmes, les enfants et les vieillards à quitter la forteresse mais les familles refusent, par peur des représailles ou de devenir otages. Une dernière tentative de médiation est entreprise par l'ambassadeur du Chili, Aurelio Nunez Morgado, et à nouveau, Moscardó refuse, lui indiquant de s'adresser directement au gouvernement de Burgos.