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Sujet: Les. ephemerides du JSF. du 11 mai. par Athos79 Jeu Mai 11 2023, 08:07
Éphéméride du 11 mai jeudi 11 mai 2023
Le 11 mai 1946 la loi de Dévolution des Biens de Presse attribue l’imprimerie ultra-moderne de L’Action française à l’Humanité
Vers 477 : Célébration de Saint Mamert, premier des trois « Saints de glace »
Avant Pancrace et Servais, Mamert est le premier des trois « saints de glace », aujourd’hui disparus du calendrier officiel, et remplacés par Sainte Estelle, Saint Achille et Sainte Rolande. Ces trois saints étaient pendant les trois jours correspondant à la dernière période durant laquelle, au Moyen-Âge, on pensait les dernières gelées possibles.
Si l’on imaginait, autrefois, que durant ces trois jours de mai le risque de froid et de gelées était particulièrement important, les statistiques météorologiques prouvent que le risque de gelées est avéré durant toute la première quinzaine de mai (et jusqu’à fin mai en montagne ou dans les régions septentrionales) : en mai, on peut en effet observer des descentes d’air froid sur la France, et lorsque celles-ci coïncident avec une période anticyclonique se traduisant par un ciel dégagé, notamment la nuit, les températures nocturnes peuvent très vite chuter et entraîner des gelées (un peu comme au moment de la lune rousse), alors même que les journées sont douces grâce à l’ensoleillement. Aujourd’hui, bien que disparu du calendrier, Saint Mamert, – Evêque de Vienne, dans le Dauphiné, à l’époque des Grandes invasions – est resté célèbre pour avoir institué les trois jours de Rogations, suppliques sous forme de grandes processions publiques, afin de demander la pluie ou la protection des récoltes. nominis.cef.fr/contenus/saint/1139/Saint-Mamert
1696 : Mort de La Bruyère
Il a bien croqué ceux qui pensent peu mais tentent de donner l’illusion de la profondeur, en cherchant à masquer le vide de leur pensée par l’emploi d’un langage abscons :
« Que dites- vous ? Comment ? Je n’y suis pas; vous plairait-il de recommencer ? J’y suis encore moins. Je devine enfin : vous voulez, Acis, me dire qu’il fait froid : que ne dites-vous : « Il fait froid » ? Vous voulez m’apprendre qu’il pleut ou qu’il neige; dites : « Il pleut, il neige. » … Est-ce un si grand mal d’être entendu quand on parle, et de parler comme tout le monde ? Une chose vous manque, Acis, à vous et à vos semblables… c’est l’esprit. Ce n’est pas tout : il y a en vous une chose de trop, qui est l’opinion d’en avoir plus que les autres; voilà la source de votre pompeux galimatias, de vos phrases embrouillées, et de vos grands mots qui ne signifient rien…» (les Caractères, chapitre V, De la Société et de la Conversation, § 7)
Portrait de Jean de La Bruyère, par Largillière
agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Jean_de_La_Bruyere
1708 : Mort de Jules-Hardouin Mansart
Chargé de l’achèvement du château de Versailles, il y conçoit la façade donnant sur les jardins, la galerie des Glaces (en 1684 : voir l’Ephéméride du 15 novembre, sur l’inauguration de la Galerie), les grandes ailes Nord et Sud (en 1689), les Grandes Écuries et la chapelle royale (éphéméride du 5 juin, sur la consécration de la Chapelle). Il est également à l’origine de l’Orangerie (ci dessous) en 1686…
A partir de 1676, Louvois confie à Jules Hardouin Mansart la suite de la réalisation de l’Hôtel des Invalides. Son chef-d’oeuvre est sans aucun doute la construction du dôme de l’église. Jules Hardouin va s’inspirer d’un plan commandé par Colbert à son oncle François Mansard qui était destiné à la construction d’une chapelle dédiée aux Bourbons. à Saint Denis.
Sur Les Invalides, voir les éphémérides du 24 février (Louis XIV prescrit l’édification de l’Hôtel des Invalides), 30 novembre (pose de la première pierre des Invalides), et 28 août (inauguration de l’église des Invalides). On lui doit aussi la Place des Victoires (éphéméride du 26 mars) et la Place Vendôme à Paris (éphéméride du 7 avril) – appelée d’abord Place Louis-le-Grand, puis Place des Conquêtes.- les châteaux de Saint-Cyr, de Maintenon, de Saint-Cloud, de Dampierre, de Marly, et les hôtels de ville de Lyon et d’Arles
Place Vendôme
1745 : Victoire de Fontenoy
En présence de Louis XV, Maurice de Saxe défait les Anglo-Hanovriens du duc de Cumberland, appuyés par les Autrichiens et les Hollandais.
Maurice de Saxe par Quentin de la Tour C’est au cours de cette bataille que le capitaine anglais Charles Hay s’écria : « Messieurs des gardes françaises, tirez ! », ce à quoi le comte d’Auteroche répondit : « Messieurs, nous ne tirons jamais les premiers : tirez vous-mêmes ! ». Les forces en présence étaient sensiblement égales (50.000 hommes dans chaque camp). L’attaque frontale de l’infanterie anglaise rompit les deux premières lignes françaises, et la situation sembla perdue : toute la cavalerie de la Maison du Roi fut alors engagée dans plusieurs charges successives, le Roi lui-même chargeant à la tête de ses troupes, pour remporter, à la pointe de l’épée une victoire totale, qui nous ouvrait les portes de Tournai.
Louis XV, à gauche, et le maréchal de Saxe, à droite
Pourtant, devant l’avancée des troupes anglaises, qui semblait irrésistible, Maurice de Saxe lui-même avait conseillé au Roi de quitter le champ de bataille. Louis XV refusa et, au contraire, se mit à la tête des troupes. Cette attitude courageuse, qui devait se révéler décisive, fut saluée par Napoléon, qui écrira : « La victoire de Fontenoy est due à Louis XV qui est resté sur le champ de bataille. » Pourtant, modeste, Louis XV déclara : « Tout vient de Dieu et de Maurice de Saxe. » En vertu de quoi, il récompensa son général en le nommant Maréchal, et en lui offrant le château de Chambord. Et, le soir de la bataille, en parcourant le champ jonché de morts, il dit à son fils : « Voyez ce qu’il en coûte de remporter des victoires. Le sang de nos ennemis est toujours le sang des hommes. La vraie gloire c’est de l’épargner ». Un demi-siècle plus tard, Napoléon fera, sans sourciller, mourir un million et demi de jeunes Français (et combien d’Européens…), déclarant cyniquement à un Metternich effaré qu’il avait « trois cent mille hommes de rente » ! Afin de mieux cerner la personnalité de Louis XV, on rapprochera cette pensée, hautement humaniste, du fait que signale Michel Mourre, dans son incontournable Dictionnaire Encyclopédique d’Histoire à l’article Dupré (Tome III, lettres D à F, page 1462) : Dupré (*près de Grenoble, vers 1715, mort en 1732). Joaillier, il découvrit par hasard un nouveau feu grégeois et offrit sa découverte à Louis XV en 1759. Les effets en étaient si terribles que, par humanité, le roi préféra ensevelir ce secret dans l’oubli et acheta le silence de Dupré avec une pension de 2.000 livres. » Par le rappel de ces deux faits, cette éphéméride se veut une modeste contribution à l’établissement de la vérité sur la personnalité attachante et humaniste d’un roi parfois caricaturé jusqu’à l’extrême du mensonge et de la calomnie.
1759 : Naissance de Jean-Baptiste Cléry
Bernanos aimait citer cette phrase de Saint Paul : « Où le péché abonde, la grâce surabonde ». Au mépris le plus total de ses intérêts et de sa vie, Jean-Baptiste Cléry fut, en ces temps d’horreurs et d’abomination de la Révolution et de la Terreur, l’un de ces innombrables courageux qui sauvèrent l’honneur du nom français, au moment même où les révolutionnaires déments et sanguinaires le souillaient d’une façon encore jamais vue dans l’Histoire. Le 21 janvier 1793, jour de l’assassinat du Roi (« l’acte le plus terriblement religieux de notre Histoire », comme le dit si justement Prosper de Barante) Cléry a passé la nuit avec son souverain, dans sa chambre, et l’a réveillé à 5 heures. Il l’assiste dans sa toilette, puis il sert la messe célébrée par l’abbé Henri Edgeworth de Firmont (sur la mort de l’abbé, éphéméride du 22 mai) : ce sont les deux dernières personnes à avoir approché le Roi vivant.
Tombe de Cléry, dans le cimetière de Hientzig, à Vienne, Autriche, où il mourut
tombes-sepultures
1896 : Mort d’Henri Cernuschi
Né en 1821, Cernuschi fut banquier, économiste, journaliste et collectionneur d’art. Italien, il demanda et obtint la nationalité française. L’actuel Musée Cernuschi – consacré aux arts asiatiques, et plus spécifiquement à ceux de l’Extrême-Orient : Chine (des origines au XIVe siècle), Japon, Corée – est le second musée consacré aux arts asiatiques en France, après le Musée Guimet. Il fut créé grâce au legs de ses collections fait à sa mort, en 1896, par Herri Cernuschi à la Ville de Paris, et fut inauguré le 12 octobre 1898. Il est toujours situé dans le bâtiment conçu par son fondateur, à l’orée du parc Monceau. L’architecte William Bouvens van der Boijen, qui l’édifia en 1873, dans un style classique, dut construire spécialement une salle de 20 mètres de long, large de 12 et élevée d’autant pour y loger le grand Bouddha japonais.
Le grand Bouddha japonais du Musée Cernuschi cernuschi.paris
1946 : Loi de « Dévolution des Biens de Presse » : l’imprimerie ultra-moderne de L’Action française légalement volée par l’Humanité
De Michel Mourre (Dictionnaire Encyclopédique d’Histoire, page 1369) : * DEVOLUTION DES BIENS DE PRESSE (loi de). Loi promulguée en France le 11 mai 1946 par le gouvernement provisoire présidé par Félix Gouin. Elle faisait suite à l’ordonnance du 30 septembre 1944, laquelle interdisait la reparution de tous les journaux et périodiques qui avaient continué à paraître quinze jours après l’armistice du 22 juin 1940 en zone Nord et après le 12 novembre 1942 en zone Sud. La loi du 11 mai 1946 confisquait les biens (notamment les imprimeries) de tous ces journaux, et ce, même si leurs responsables étaient acquittés du crime de collaboration par les tribunaux de l’épuration. Tous ces biens furent dévolus à la Société nationale des entreprises de presse (S.N.E.P.), qui, sous le contrôle financier de l’Etat devait en assurer la gestion en attendant leur attribution définitive aux nouveaux journaux issus de la Libération. 88 journaux et périodiques parisiens, 394 journaux et périodiques de province furent atteints par cette mesure. »
Ainsi s’acheva la grande aventure du quotidien « L’Action française », dont le premier numéro était paru le samedi 21 mars 1908, jour du printemps… Si la date du 11 mai 1946 peut être retenue comme celle de l’épilogue – « légal », mais évidemment illégitime… – de l’aventure, c’est plus de deux ans auparavant, le 24 août 1944, qu’était paru mais non diffusé le 13.000ème et dernier numéro*. C’était bien joué pour les révolutionnaires, essentiellement le Parti communiste français, revenus en force à partir de 44 et bien résolus à faire oublier qu’ils avaient été les premier « collabos », leur journal L’Humanité ayant été interdit de parution le 27 août 1939 par le gouvernement Daladier, après son approbation du pacte germano-soviétique ! (Éphéméride du 25 août), alors que c’est dans les rangs des royalistes, traditionnalistes et autres catholiques que se recrutèrent les premiers Résistants ! : en 1941, le premier d’entre eux fusillé par les nazis fut Honoré d’Estienne d’Orves, royaliste et catholique… Il y eut même, durant l’été 1940, des négociations menées par des dirigeants communistes avec les services allemands, ayant pour objectif la reparution officielle du journal. Ces négociations furent, il est vrai, condamnées par Maurice Thorez, depuis Moscou, où il s’était prudemment et confortablement installé pour « supporter » la guerre. Ainsi, on peut lire dans L’Humanité du 4 juillet 1940 : « Il est particulièrement réconfortant en ces temps de malheur de voir de nombreux travailleurs parisiens s’entretenir avec les soldats allemands, soit dans la rue, soit au bistro du coin. Bravo camarades, continuez même si cela ne plaît pas à certains bourgeois aussi stupides que malfaisants ! La fraternité des peuples ne sera pas toujours une espérance, elle deviendra une réalité vivante… » On lira aussi, avec intérêt, dans notre éphéméride du 28 août, ce que L’Humanité osait écrire : une « célébration » de la paix avec Hitler, et une condamnation des Alliés, responsables de la guerre !… Moyennant quoi, par un prodigieux retournement de situation montrant leur extrême habileté manoeuvrière – et surtout grâce à cette « re-Terreur », comme dirait Léon Daudet, que fut l’Epuration – les premiers « collabos » brisèrent les reins de « L’Action française » qui, dès 1918, demandait le démembrement de l’Empire allemand et, dès 1930, dénonçait Hitler, se montrant ainsi la première force « résistante » face à l’Allemagne en général, et face au nazisme en particulier.
* L’Action française, quotidien, a paru sans interruption du 21 mars 1908 au 23 août 1944. Après l’armistice de Juin 1940, Maurras et son équipe, avaient refusé de rentrer à Paris et le journal s’était replié en « zone libre » à Lyon, où même en 1942, après l’invasion par les Allemands de la zone sud, la presse put continuer à paraître. Toutefois, le 20 août 1944, à la suite de la percée des Alliés en Normandie et du débarquement en Provence, les Allemands arrêtèrent le maréchal Pétain et le déportèrent en Allemagne. Georges Calzant rapporta à Lyon le récit de l’enlèvement du Maréchal et Maurras et Pujo décidèrent de le publier dans un numéro de l’Action française qui devait être daté du 24 août 1944. Toutefois, l’imprimerie où était fabriqué le journal était tombée dans les mains des résistants communistes et Yves Farge, qui devait prendre la place du préfet de région Boutemy, s’opposa à la sortie de ce dernier numéro. Peu de temps après les bureaux de l’Action française furent pillés et Maurras et Pujo entrèrent en clandestinité, jusqu’au 5 septembre, jour où ils furent emprisonnés et inculpés d’ « intelligence avec l’ennemi : l’ignominie le disputait à l’aberration.
Leur procès – parodie de procès, plutôt, ou « pseudo-procès », aussi inique dans son genre que celui de Louis XVI ou Marie-Antoinette, aura lieu du 25 au 27 janvier à Lyon, et aboutira, le 28 janvier, à la condamnation de Maurras, aussi scandaleuse qu’injuste et infondée (voir la note consacrée à ce pseudo-procès dans l’éphéméride du 28 janvier 1945).
2016 : Première exposition organisée sur Masséot Abaquesne
Le musée national de la Renaissance, en partenariat avec le musée des Beaux-arts et de la Céramique de Rouen, organise la première Exposition sur le faïencier rouennais Masséot Abaquesne : Masséot Abasquene, l’éclat de la faïence à la Renaissance.
Cette première grande rétrospective consacrée au faïencier rouennais Masséot Abaquesne est donc organisée par deux institutions dont les collections sont liées historiquement à la production de cet artiste.
Abaquesne actif à Rouen dès 1526 noue dans la cité normande des relations familiales et commerciales dont les archives gardent trace.
En 1542, il reçoit une commande prestigieuse : un premier pavement pour le château d’Écouen, demeure du connétable Anne de Montmorency, proche de François 1er.
Ce qu’il nous reste aujourd’hui du Pavement , véritable tapis de faïence, qui couvrait à l’époque tout le premier étage du château.
Trois ans plus tard, son atelier produit plus de 4000 pièces de forme pour l’apothicaire rouennais Pierre Dubosc.
En 1557, il livre à Claude d’Urfé, gouverneur du dauphin et des enfants de France, les pavements de sa chapelle située dans la Loire. Il décède avant 1564, date à laquelle sa femme Marion Durand, dénommée « veuve », signe un acte pour honorer une commande de feu son mari.
Détail du pavement d’Ecouen L’Embarquement pour le Déluge