Éphéméride du 24 octobrelundi 24 octobre 2022Les Capétiens partout (Œuvre de Georges Mathieu) 996 : Mort d’Hugues Capet
Elu Roi en 987, il n’aura pas régné bien longtemps !
Et pourtant Jacques Bainville – qui écrit avec raison « …les premiers règnes furent sans éclat…» – affirme que l’année 987, qui l’a vu accéder au trône, est néanmoins la date la plus importante de notre Histoire.
Ci dessous, en orangé, on voit ce qu’était réellement ce qui allait devenir « la France » à l’avènement d’Hugues Capet.
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V : La révolution de 987 et l’avènement des Capétiens :
« Le bon sens des Capétiens, qui devait être, à de rares exceptions près, la qualité dominante de leur race, ne serait pas moins utile à cette œuvre de longue haleine. Rendre service : c’était la devise de la maison depuis Robert le Fort. Avancer pas à pas, prudemment, consolider chaque progrès, compter les deniers, se garder des ambitions excessives, des entreprises chimériques, ce fut son autre trait, avec un sentiment d’honorabilité bourgeoise plus que princière et le goût de l’administration. La France sensée, équilibrée, se reconnut dans cette famille qui aimait son métier et qui avait le don de s’instruire par l’expérience. Il semble que les Capétiens aient eu devant les yeux les fautes de leurs prédécesseurs pour ne pas les recommencer. Les descendants de Charlemagne, de Charles le Chauve à Lothaire, s’étaient épuisés à reconstituer l’Empire. Ce fut également la manie des empereurs germaniques. Les Capétiens étaient des réalistes. Ils se rendaient un compte exact de leurs forces. Ils se gardèrent à leurs débuts d’inquiéter personne.
La race de Hugues Capet, après avoir mis trois générations à prendre la couronne, régnera pendant huit siècles. L’avenir de la France est assuré par l’avènement de la monarchie nationale. À cette date de 987, véritablement la plus importante de notre histoire, il y a déjà plus de mille ans que César a conquis la Gaule. Entre la conquête romaine et la fondation de la monarchie française, il s’est écoulé plus de temps, il s’est passé peut-être plus d’événements que de 987 à nos jours. Au cours de ces mille années, nous avons vu que la France a failli plusieurs fois disparaître. Comme il s’en est fallu de peu que nous ne fussions pas Français ! »
Hugues Capet avait été élu Roi par les Grands du royaume lors d’une séance mouvementée à Senlis, le 1er juin (éphéméride du 1er juin).
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « La situation au début du règne d’Hugues Capet »
1260 : Clôture de la semaine de fêtes pour la consécration de la Cathédrale Notre-Dame de Chartres, en présence du Roi Saint Louis
Fulbert de Chartres avait déjà reconstruit le premier ensemble episcopal de Chartres, ravagé par le feu (éphéméride du 10 avril).
Mais cette reconstruction – en style roman – fut, à son tour, détruite par un nouvel incendie en 1194 (éphéméride du 10 juin).
La cathédrale fut de nouveau rebâtie, et le roi Louis IX (le futur Saint Louis) organisa une semaine complète de fêtes, afin de célébrer dignement l’évènement (éphéméride du 17 octobre).
cathédrale de chartres
1599 : Henri IV répudie la reine Margot, qui n’a pas donné d’héritier au trône
Il épousera Marie de Médicis, qui lui donnera six enfants – dont le futur Louis XIII – mais qui, après de multiples intrigues et une vie aux actions fort contrastées mourra seule, en exil, loin de son fils (éphéméride du 3 juillet).
De Michel Mourre :
« …Fille d’Henri II et de Catherine de Médicis, elle avait déjà donné des signes de sa nymphomanie lorsqu’elle fut mariée pour des raisons politiques à Henri de Navarre (futur Henri IV), le 18 Août 1572. Ce mariage, préparé pour réconcilier catholiques et protestants, souleva au contraire la fureur des catholiques parisiens, et fut une des causes de la Saint-Barthélemy (25 août). Les deux époux, qui n’avaient aucune inclination l’un pour l’autre, ne tardèrent pas à se séparer et à courir chacun de leur côté après les aventures galantes… En 1599, Henri, devenu roi de France, obtint de Clément VIII l’annulation de son mariage… » (Dictionnaire Encyclopédique d’Histoire, page 2842)
1648 : Signature des Traités de Westphalie
Pour Jacques Bainville, ils sont, tout simplement, « le chef d’œuvre politique du XVIIème siècle ».
L’Empire (concrètement, ce que l’on appelle aujourd’hui l’Allemagne) était divisé en plus de 350 états (la Croix des géographes); la France obtenait définitivement les Trois Evêchés (Metz, Toul et Verdun) en même temps qu’elle se voyait durablement libérée, au Nord-Est, de tout danger immédiat.
Ces Traités vont assurer pour plus d’un siècle la prépondérance française en Europe.
Ci dessous, Traité de paix dit traité de Westphalie, entre Louis XIV, roi de France, et l’empereur et les princes allemands. Page de signatures. Münster, 24 octobre 1648.
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XI, Louis XIII et Richelieu : la lutte nationale contre la maison d’Autriche :
« La paix de Westphalie fut signée en octobre 1648.
Cette paix, qui devait rester pendant un siècle et demi la charte de l’Europe, couronnait la politique de Richelieu. C’était le triomphe de la méthode qui consistait à achever la France en lui assurant la possession paisible de ses nouvelles acquisitions. Il ne suffisait pas d’ajouter l’Alsace au royaume. Il fallait encore que cette province ne fût pas reprise au premier jour par les Allemands. Il ne suffisait pas d’humilier la maison d’Autriche, de lui imposer une paix avantageuse pour nous. Il fallait encore, pour que cette paix fût respectée, pour que le résultat d’une lutte longue de plus d’un siècle ne fût pas remis en question, que l’Empire fût affaibli d’une façon durable et qu’il ne pût se réunir « en un seul corps ».
Au traité de Westphalie, la politique qui avait toujours été celle de la monarchie française, celle des « libertés germaniques », reçut sa consécration. Notre victoire fut celle du particularisme allemand. La défaite de l’Empereur fut celle de l’unité allemande. Mosaïque de principautés, de républiques, de villes libres, l’Allemagne, au lieu d’un État, en formait plusieurs centaines. C’était l’émiettement, l’impuissance, le libre jeu laissé à notre diplomatie, car ces trois cent quarante-trois États indépendants, de toutes les tailles et de toutes les sortes, étaient maîtres de leurs mouvements et de leurs alliances. Leurs rapports avec l’Empire devenaient extrêmement vagues et s’exprimaient par une Diète, un véritable Parlement, où, avec un peu de savoir-faire, nos agents pouvaient intervenir de façon à tenir le « corps germanique » divisé.
Le principe de l’équilibre européen, fondé par le traité de Westphalie, reposait sur une véritable élimination de l’Allemagne, ce qui resta notre doctrine constante, parce que c’était notre plus grand intérêt, jusqu’à la fin du dix-huitième siècle. Enfin pour conserver ces résultats, pour empêcher qu’il y fût porté atteinte et que l’Allemagne fût conduite par une seule main la France, ainsi que la Suède, avait un droit de garantie au nom duquel elle pouvait s’opposer à tout changement de la Constitution de l’Empire, à toute redistribution des territoires, en d’autres termes aux ambitions de la maison d’Autriche on de tout autre pouvoir qui reprendrait son programme de domination des pays germaniques. L’Allemagne n’était plus, comme disait plus tard Frédéric II, qu’une « République de princes », une vaste anarchie sous notre protectorat. Ruinée, dépeuplée par la guerre de Trente Ans, réduite à l’impuissance politique, elle cessait pour longtemps d’être un danger. Nous aurions encore à nous occuper d’elle. Nous n’avions plus à craindre ses invasions : la grandeur de la France date de cette sécurité. (Image : Signature des Traités à Münster). Il est rare qu’on puisse fixer des moments où la politique a obtenu ce qu’elle cherchait, où elle l’a réalisé, dans la mesure où les choses humaines comportent les réalisations. Le traité de Westphalie est un de ces moments-là. »
C’est cette grandiose vision géostratégique des choses que la Révolution, les deux premières Républiques et les deux Empires défirent consciencieusement, créant au contraire l’Allemagne unifiée au nom du dément principe des nationalités : ce qui s’appelle travailler « en intelligence avec l’ennemi »… en l’occurrence, cette Allemagne unie, qui nous a fait tant de mal…
Pour suivre les étapes de cette criminelle politique anti-française menée obstinément, contre tout bon sens, par Révolution, Républiques et Empires, voir, dans notre album Maîtres et témoins (II) : Jacques Bainville les deux photos « Intelligence avec l’ennemi : le recès de 1803 » et « …la médiatisation de 1806 »
Dans notre album L‘aventure France racontée par les cartes, voir la photo « Les Traités de Westphalie, chef-d’oeuvre absolu »
1806 : Du 24 au 26, Napoléon, après Iéna, couche à Sans-Souci
De Jean-Albert Sorel, Scènes et tableaux du Consulat et de l’Empire (pages 126/127/128) :
« …Au mois d’août 1806, alors que Napoléon croyait la paix assurée, un esprit de vertige, suivant son expression, s’était emparé de Berlin. La reine Louise, en uniforme, avait passé la revue de son régiment de dragons, et lui avait adressé une harangue enflammée : les officiers décelèrent sous ce travesti de pantomime une héroïne nationale et crièrent à la guerre : ils s’en vinrent, par fanfaronnade, aiguiser leurs sabres sur les marches de l’ambassade de France. L’armée de Frédéric était, proclamaient-ils, la première du monde, et « Bonaparte était indigne d’être caporal dans l’armée prussienne… »
Désavouant sa signature, le scrupuleux Frédéric, secondé par sa vertueuse épouse, adressait le 7 octobre 1806 à Napoléon un ultimatum : la France, sous peine de guerre immédiate, devait évacuer l’Allemagne et commencer dès le lendemain cette opération : « On nous donne un rendez-vous d’honneur pour le 8, dit l’Empereur; jamais un français n’y a manqué : je serai demain en Saxe. » Le 24, il ‘y avait plus d’armée prussienne et les Français étaient à Berlin (ci contre, revue des troupes à Iéna). L’écrasement de la Prusse à Iéna et à Auerstaedt (14 octobre 1806) est une des capitulations les plus complètes que l’Histoire ait connue. Un « délire de terreur » s’était emparé de l’armée prussienne. Le roi et ses gentilshommes fuyards, escortant la reine Louise en larmes, avaient gagné la Prusse orientale. Frédéric-Guillaume n’avait plus – suivant le mot d’un de ses conseillers – à « demander mais à mendier la paix ». Il ordonnait, dans sa terreur, à l’un de ses ministres, « de veiller à ce que Napoléon fût bien accueilli dans les demeures royales où il lui plairait de résider, de l’y traiter en invité et de l’héberger aux frais du trésor prussien », et il écrivait à son vainqueur : « Vous êtes trop grand pour que le résultat d’une seule journée puisse vous porter à m’apprécier moins… » A défaut de loyauté, la Cour de Prusse avait le sens de l’humiliation.
Avant de faire dans Berlin son entrée triomphale (ci contre), Napoléon s’arrête à Potsdam, du 24 au 26 octobre 1806, et s’établit dans le château de Frédéric, le roi Sans-Souci. Il y passe en revue sa garde et y installe son quartier général. Il descend à son tour dans le caveau où la reine de Prusse a contemplé avec tant d’émoi le visage du tsar. Il notifie au monde, par son Bulletin, ce pèlerinage au sépulcre d’un « des premiers capitaines dont l’histoire gardera le souvenir », et, cette rencontre avec le fantôme devant effacer Rosbach de toutes les mémoires, il « fait présent à l’Hôtel des Invalides de Paris de l’épée de Frédéric, de son cordon de l’Aigle noir, de sa ceinture de général, ainsi que des drapeaux que portait sa garde dans la guerre de Sept ans. Son admiration pour le fondateur du royaume de Prusse est d’autant plus ostensible qu’il tient son œuvre à sa merci et pourrait, d’un trait de plume, l’anéantir à sa guise. Potsdam est une étape symbolique. L’entrée à Berlin revêt l’éclat d’une solennité mondiale. Après avoir couché le 27 à Charlottenbourg, Napoléon monte à cheval le 28 octobre pour pénétrer dans la capitale. Les troupes de Davout l’y ont précédé. L’accueil froid qu’elles ont reçu des population n’est pas empreint d’hostilité. Le Prussien reste discipliné, même dans la défaite, et la guerre n’avait pas été populaire. L’heure des résistances nationales n’avait pas sonné. L’admiration aussi se mêlait à la crainte et la curiosité l’emporte pour contempler l’Empereur des Français. « Napoléon entra, entouré de sa garde, et suivi par les beaux cuirassiers des généraux d’Hautpoul et Nansouty. La Garde impériale, richement vêtue, était, ce jour-là, plus imposante que jamais… »
Le château de Sans-Souci, à Potsdam, où Frédéric II avait reçu Voltaire, avant de se brouiller avec lui (« On presse l’orange, on jette l’écorce », avait-il dit, à la fin de leur « amitié » (!); « l’orange est pressée, il est temps de sauver l’écorce », répondit Voltaire, en s’enfuyant de ce lieu devenu inhospitalier)
Le 14 octobre précédent, Napoléon avait remporté le même jour les deux victoires d’Iéna et d’Auerstadt, écrasant totalement la Prusse. Il n’avait qu’à siffler, dira Jacques Bainville, pour rayer à ce moment-là la Prusse de la carte; mais, il ne sifflera pas.
Dans notre album Maîtres et témoins…(II) : Jacques Bainville. voir la photo « Iéna »
1868 : Naissance d’Alexandra David-Neel
Elle fut à la fois exploratrice et écrivain.
alexandra david neel
1944 : Mort de Louis Renault
C’est en 1898 que Louis Renault construit à Billancourt une voiturette à prise direct. En 1899, il s’associe avec ses frères, Fernand et Marcel, pour créer la société « Renault frères »
Louis Renault connut, malheureusement une fin tragique, victime, comme tant d’autres Français, de la sordide et sinistre « re-Terreur » que fut l’Epuration menée par les communistes qui avaient tant à se faire pardonner, et qui cherchaient tant à faire oublier que, pendant près de deux ans, aux débuts du nazisme triomphant, ils avaient été, sur l’ordre du Komintern, ses fidèles alliés.