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Sujet: Le génie d’assaut Sam Fév 19 2022, 10:27
Trois cents sapeurs-parachutistes du 17e régiment du génie parachutiste ont été déployés sur le camp militaire de Caylus pour un exercice grandeur nature du 26 au 30 mars. Le “couteau suisse” de la 11e brigade parachutiste a pu réviser l’ensemble de ses compétences aéroportées et du génie combat.
Largage de la 1re et 4e compagnie de combat sur la zone de saut.
Au pôle national des opérations aéroportées de Toulouse, ce samedi 27 mars à 9 heures du matin, une quarantaine de sapeurs-parachutistes vérifient une dernière fois leur équipement et se dirigent vers un Hercules C-130. L’avion les attend, moteur tournant, sur le tarmac. La concentration se lit sur les visages. L’exercice Malizia peut commencer. Suite à la prise du village de Caylus par une milice paramilitaire, la communauté internationale, sous mandat de l’ONU, demande l’intervention des parachutistes de la 11e brigade parachutiste (11e BP) au premier rang desquels ceux du 17e régiment du génie parachutiste (17e RGP). Une opération aéroportée est déclenchée.
À Caylus, une équipe de commandos parachutistes sécurisent déjà la zone de saut de Rastibel avant l’arrivée des premiers sapeurs-p[size=13]arachutistes. La veille au soir, après une infiltration sous voile et jusqu’aux abords du village de Jean-Couzy, aux mains de l’ennemi, les commandos ont effectué le marquage de la zone pour assurer la sécurité du largage. L’heure est venue ; au loin, ils entendent à présent le bruit reconnaissable de l’Hercules. Soudain, une nuée de parachutistes vient perturber ce ciel sans nuage. Près de 200 militaires du 17e RGP se posent sur la zone de saut. [/size]
Un soldat se hâte de replier son parachute afin de rejoindre sa section.
Monter à l’assaut
Une fois au sol, les soldats de la 1re et de la 4e compagnie de combat ne perdent pas de temps. L’assaut du village doit avoir lieu au plus vite afin de prendre l’ennemi par surprise et ne pas lui laisser le temps d’organiser sa défense. La 4e compagnie attaque au nord, la 1re compagnie, au sud. C’est le branle-bas de combat. Les ordres des chefs de section fusent. En quelques dizaines de minutes, les sapeurs de combat débarquent dans le village, investissent les bâtiments et sécurisent la zone. La première partie de l’exercice est réussie. « Ce type d’exercice où nous simulons une arrivée en premier sur un théâtre d’opération et où nous travaillons notre ré-articulation au sol est très positif pour nous. C’est l’occasion de consolider l’ensemble de nos compétences TAP et du génie combat lors d’un entraînement tactique », explique le capitaine Guillaume, commandant d’unité de la 1re compagnie.
Une fois au sol, le tracto-niveleur aérolargable est déconditionné et aussitôt remis en route.
Une fois au sol, le tracto-niveleur aérolargable est déconditionné et aussitôt remis en route.
Le tracto-niveleur aérolargable
« Être opérationnel au plus vite »
Alors que les tirs ont cessé, la section d’aide à l’engagement parachutiste (SAEP) de la compagnie d’appui entre en action avec le largage du tracto-niveleur aérolargable (TNA). Engin unique au monde, ce bulldozer a été spécialement conçu pour le 17e RGP afin de pouvoir être largué depuis un aéronef. Comme l’explique le lieutenant Silvan, chef de la section SAEP : « l’exercice Malizia a permis de travailler le déconditionnement du TNA. Une dizaine de membres de la section ont sauté directement à la suite de l’engin. Une fois au sol, l’objectif est d’être opérationnel au plus vite. Pour cela, nous devons remettre l’engin en état : enlèvement de sangles, réinstallation de certaines pièces, retrait des axes qui maintiennent le TNA dans une position stable pour assurer un bon atterrissage ».
Le TNA déconditionné, les travaux peuvent commencer. Dans un premier temps, les membres de la SAEP renforcent les pourtours du village par la création de merlons et la construction de postes de combat. Une fois l’emprise sécurisée, la SAEP réalise des travaux sommaires sur la piste d’atterrissage de Caylus. Il faut rendre la piste conforme aux normes exigées pour que les aéronefs puissent atterrir en toute sécurité. « Une fois en état, nous effectuons le marquage de la zone. Les avions doivent pouvoir se poser avec des soldats supplémentaires, de l’armement, des vivres ou des munitions », ajoute le lieutenant.
Les soldats se préparent à l’assaut du village.
La première journée se termine. La surveillance du village s’organise pour la nuit. Au poste de commandement (PC), l’agitation règne. Le point de situation du soir débute : position ennemie, renseignements obtenus, déroulé de la journée, tous les aspects sont abordés devant le lieutenant- colonel Jérémy, chef du bureau opérations-instructions du régiment, à la tête du PC pour l’exercice. « Pendant quatre jours, les sapeurs- parachutistes remplissent les mêmes missions qu’en opérations extérieures. C’est le cas de la saisie et du rétablissement d’une plateforme aéroportuaire comme à Tombouctou au Mali, lors de l’opération Serval en janvier 2013. Les soldats s’entraînent également à détecter et désamorcer les engins explosifs improvisés sous la pression de l’ennemi », souligne le lieutenant-colonel Jérémy. [size=13]Le lendemain, la reconnaissance offensive débute pour agrandir la zone d’action. Grâce à du renseignement, le PC apprend que l’ennemi pourrait s’être retranché dans une grotte à quelques kilomètres du village. Cette cavité leur servirait de cache d’armes. La section de “fouille opérationnelle spécialisée” (FOS) intervient. Cette unité du génie, experte dans les actions de fouille en milieux périlleux ou confinés, a été créée en 2008 pour répondre aux spécificités de la lutte contre-insurrectionnelle en Afghanistan. Elle est aujourd’hui employée au Sahel, dans l’affrontement contre les groupes armés terroristes et en Guyane contre l’orpaillage illégal pour l’opération Harpie. L’adjudant Marc, chef de section, donne ses derniers ordres pendant que les soldats du binôme d’ouverture s’équipent de leurs baudriers pour effectuer la trentaine de mètres de descente en rappel. « Lors de la mise en place, nous avons détecté deux individus que nous avons immédiatement mis hors d’état de nuire. Le premier binôme est descendu reconnaître la phosphatière. Ensuite, un second binôme a effectué les prélèvements sur les ennemis neutralisés. Lors de la fouille de la cavité nous avons découvert de l’armement et des munitions », explique le chef de section.[/size]
Descente en rappel dans une phosphatière qui pourrait servir de cache à l’ennemi.
Intervention d’un membre de la section EOD à l’aide du robot Pack Bot.
« Travailler en sécurité »
À Jean-Couzy, le calme relatif des dernières heures laisse place à une nouvelle phase. Les sapeurs- parachutistes viennent de contrer une tentative ennemie de pénétrer dans le village. Les commandos détectent alors un véhicule suspect à proximité. Les démineurs de la section EOD3 sont immédiatement alertés. Équipé du robot de lutte contre les engins explosifs improvisés, le PackBot, l’adjudant-chef Julien s’approche avec précaution. Ce petit robot télécommandé est doté d’une caméra. Il permet au démineur de travailler le désamorçage de l’explosif, en toute sécurité, à distance. « Mais cela ne remplace en aucun cas l’analyse du démineur qui saura choisir au mieux quels sont les moyens à utiliser pour travailler en sécurité et surtout pour protéger l’entourage », précise Julien.
Pour freiner la progression ennemie, les soldats poursuivent avec des actions de contre-mobilité. Certains sapeurs-parachutistes créent des abattis à l’aide de tronçonneuses pour bloquer les axes de progression. Quelques centaines de mètres plus loin, un groupe de combat, un genou à terre, se prépare à embarquer dans un Cougar du 5e régiment d’hélicoptères de combat. Pour les plus jeunes des soldats, travailler en qualité de détachement héliporté d’intervention du génie est une première. Grâce à l’habileté du pilote, les militaires sont déposés sur des points précis pour installer des bouchons de mines et empêcher l’ennemi de manœuvrer.
Mise à terre d’un “détachement héliporté d’intervention du génie” avec un Cougar du 5e RHC.
D’une berge à l’autre
Avant de mettre un point final à l’exercice, les soldats montalbanais ont une dernière mission à remplir : permettre aux véhicules des autres unités de la brigade de renforcer le village en traversant le Tarn. La reconnaissance et la sécurisation des berges est confiée aux plongeurs de combat du génie. Partis en tête, deux binômes équipés de recycleurs posent un appui pour que les palmeurs évoluent en toute sécurité. Au bout de quelques mètres, un des palmeurs détecte un fil presque invisible à l’œil nu.
Un plongeur de combat du génie sécurise les berges.
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
81/06 et Michel aiment ce message
81/06 membre confirmé
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Sujet: Re: Le génie d’assaut Sam Fév 19 2022, 19:03
J'adore le 17éme, une superbe unité que j'ai un peu fréquenté au Liban .