Le 31e régiment du génie (R.G.) de l'armée française est créé à Port-Lyautey (Maroc) en 1946, est l'héritier du 31e bataillon du génie (B.G.) et des unités rattachées qui, de 1920 à 1959, se sont illustrées dans toutes les actions entreprises en terre marocaine (combat et travaux). Construisant des postes qui deviennent des agglomérations, les reliant par des routes et des voies ferrées ponctuées d'ouvrages d'art.
Telle est l'œuvre des 31e B.G. et R.G. au Maroc.
De 1920 à 1938, sous le commandement et la direction de grands chefs, tel le Maréchal Lyautey, le 31e bataillon du génie participe à toutes les opérations qui feront du protectorat shérifien, une des perles de l'Empire. "Un chantier ouvert vaut un bataillon", à l'appui de ce principe le 31e B.G. construit une énorme infrastucture routière et ferroviaire, ainsi que tous les ouvrages d'art y afférents, créant ainsi des pôles de sédentarisation auprès des postes militaires.
En 1939-40, le 31e B.G. forme plusieurs bataillons qui participent à la campagne de France, notamment aux batailles de Lille et Dunkerque (voir bataille de Dunkerque.
Recréé le 1er septembre 1940, le 31e B.G. renforcé du 33e B.G. rentrant de Syrie, est réorganisé au Maroc pour reprendre la lutte contre l'Allemagne. Une partie du bataillon quitte Port-Lyautey, le 26 décembre 1942 pour rejoindre l'Algérie, puis participer à la campagne de Tunisie.
De retour au Maroc, le 31e B.G. devient dépôt de guerre du génie 31-33, et donne naissance à de nombreuses unités dont il assure l'instruction. Ces unités participent brillamment à la campagne d'Italie, puis au débarquement en Provence avec la Première Armée en 1944. Ce batailon participe aux combats dans la vallée du Rhône, d'Alsace, au franchissement du Rhin, aux combats d'Allemagne, à la prise de Stuttgart et termine la guerre dans le Tyrol autrichien.
De 1944 à 1945, le 31e B.G. s'est transformé en 88e B.G. (Bataillon blindé). Il participe à l'occupation de Berlin, et organise le secteur français. Puis, le bataillon est mis à la disposition du camp de Coëtquidan pour contribuer à l'aménagement de la future « école spéciale militaire inter armes » (Saint CYR / E.S.M.I.A.).
Après la remise sur pied, le 1er mars 1946 à Port-Lyautey, les hommes du 31e régiment du génie ont à cœur de poursuivre la tâche de leurs prédécesseurs pour le plus grand bénéfice de l'Empire chérifien, lançant des dizaines de ponts et réalisant des centaines de kilomètres de routes et de pistes, tout en renforçant d'autres unités dans leur mission de sécurité.
Du 1er mai 1949 au 1er mai 1956, le 31e R.G. forme le 31e bataillon de marche du génie, pour servir dans la campagne d'Extrême-Orient. Dans toute la péninsule indochinoise, mais surtout au Tonkin, le 31e B.M.G. participe aux combats et particulierement à Dien-Bien-Phu, assurant travaux, création et l'entretien d'axes routiers et de pistes d'aviation, construisant ponts et abris, protégeant ou déminant, combattant avec l'infanterie dans les contre-attaques au lance flammes, jusqu'à la chute du camp retranché, perdant ainsi 25% de ses effectifs.
Le 31e B.M.G. se voit distingué par de nombreuses citations collectives et confier la garde du drapeau du Génie d'Extrême-Orient.
De retour au Maroc, il reprend ses missions, avec pour base Port Lyautey, puis est dissous lors de l'accession du Maroc à l'indépendance.
Recréé sous forme de bataillon, le 1er décembre 1959, le 31e devient le 62e bataillon du génie participant aux opérations en Algérie en particulier dans l'Oranais. Le 62e disparait, et le 31e B.G. devient l'unité organique de la zone Ouest Oranais. Ses personnels participent outre leur missions de sapeurs, à de nombreux engagements entre la Méditerranée et le Sahara, en appui des unités de la Légion étrangère et des Fusillers marins, combattants les bandes (H.H.L.) rebelles.
Engagées sur de nombreux chantiers opérationnels, les unités du 31e bataillon du génie sont très dispersées. La principale mission reste la réalisation et l'entretien du barrage électrifié et miné de la frontière algéro-marocaine. Ce barrage est composé de plusieurs centaines de kilomètres de réseaux barbelés, minés et électrifiés, dessevis par autant de KM de pistes ponctuées de postes de surveillance, équipés de groupes électrogènes et de projecteurs. Le bataillon participe au démontage de la Base de Mers El Kébir et quitte l'Algérie, puis est dissous le 31 décembre 1962 au camp de Sissonne.
Recréé à Libourne en 1964, le 31e régiment du génie est un régiment non endivisionné assurant l'instruction de nombreux spécialistes en mécanique, travaux et acconage (chalands de débarquement et aménagement de plages). En 1971, le 31e régiment du génie s'installe à Castelsarrasin devenant successivement régiment du génie de corps d'armée, puis régiment de Travaux lours pour les grands camps. Depuis 2001, le 31e RG professionnalisé est l'unité Génie de la 3e brigade mécanisée de Limoges. Les personnels qui le compose, servent actuellement, sous toutes les latitudes, dans des structures nationales et internationales, et partout où les troupes françaises sont engagées.