A 101 ANS le dernier des compagnons de la libération nous tire sa révérence

Compagnons de la Libération : Hubert Germain, la mort du Der du Der

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Jean-Dominique Merchet
12 octobre 2021 à 17h59

Avec la disparition, à 101 ans, de ce vétéran des combats de la Seconde Guerre mondiale, c’est le dernier des 1038 Compagnons qui s’éteint. Mais l’Ordre de la Libération continuera à entretenir leur mémoire.

Hubert Germain

Sipa Press

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Depuis près d’un an, il savait qu’il était le dernier et que sa mort mettrait un terme à la glorieuse aventure des 1 038 Compagnons de la Libération. Hubert Germain vient de mourir, alors qu’il avait fêté son 101e anniversaire cet été. S’il n’avait plus ses jambes, il avait encore toute sa tête. Dans sa chambre de l’Institution nationale des Invalides, il mesurait l’honneur que le destin lui a réservé, après la disparition, le 25 novembre 2020, de Daniel Cordier : celui d’être inhumé dans la crypte du mémorial de la France combattante, au Mont Valérien (Hauts-de-Seine), comme le souhaitait le général De Gaulle, fondateur de l’Ordre de la Libération. Le chef de l’Etat Emmanuel Macron présidera à cette cérémonie.
Hubert Germain incarne une France – libre – beaucoup plus traditionnelle que celle de Daniel Cordier. Ce fils de général fut même ministre des PTT (1972-1974) dans le gouvernement Messmer, à une époque où les Français qui n’attendaient pas le téléphone attendaient la tonalité (Michel Audiard)…

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Hubert Germain était né le 6 août 1920. Il passe une partie de son enfance à Damas (Syrie) et Hanoï (Vietnam) où sert son père, officier des troupes coloniales. Alors qu’il prépare le concours de l’Ecole navale, il est saisi par la défaite de juin 1940 et embarque pour l’Angleterre six jours après l’appel du général De Gaulle. D’abord affecté sur le cuirassé Courbet puis en état-major, il est envoyé se former comme officier, avant de rejoindre, début 1942, la 13e demi-brigade de Légion étrangère (DBLE).
Hubert Germain sera de tous les combats de cette unité, bientôt mythique : la campagne de Libye-Egypte, avec les batailles de Bir-Hakeim et d’El Alamein, puis celles de Tunisie et d’Italie, où il est blessé devant Pontecorvo. Enfin, le débarquement de Provence en 1944 et la libération de la France, avec les très dures campagnes des Vosges et d’Alsace. Sa division n’a pas l’honneur de participer à l’invasion de l’Allemagne et il termine la guerre sur le front des Alpes. Avant d’être démobilisé en 1946, il sert néanmoins comme aide de camp du général Koenig, qui commande les forces d’occupation en Allemagne.
La flamme et les braises. A 26 ans, le voici rendu à la vie civile. Il entame alors une double carrière, dans le privé et en politique. Proche de Pierre Messmer, un ancien de la 13e DBLE, dont il rejoint le cabinet au ministère des Armées, il est élu député gaulliste de Paris de 1962 à 1973, avant d’entrer au gouvernement. Ancien maire de Saint-Chéron (Essonne), il achève sa carrière à la présidence de la Société française de télédistribution, qui échoue à câbler la télévision.
Se définissant comme « chrétien », Hubert Germain fut également une figure de la franc-maçonnerie, au sein de la Grande loge de France. En 2020, il avait publié ses mémoires, sous forme d’entretiens avec Marc Leroy, Espérer pour la France (Les Belles Lettres). « Quand le dernier d’entre nous sera mort, la flamme s’éteindra. Mais il restera toujours des braises », y disait-il.
Et en effet, l’Ordre de la Libération survivra à la disparition du dernier Compagnon. Une réforme de 2012 en assure la pérennité, sous la responsabilité d’un délégué national, le général Christian Baptiste depuis 2017. Les maires des cinq communes « Compagnons de la Libération » (Paris, Grenoble, Nantes, Vassieux-en-Vercors et l’Ile-de-Sein) maintiennent la flamme, ainsi que les 18 unités militaires, elles aussi Compagnons de la Libération.
L’Ordre de la Libération continuera à promouvoir les « valeurs » des Compagnons et à entretenir leur mémoire. L’Ordre est responsable du Musée, dans une aile des Invalides, et s’occupe aussi de la Médaille de la Résistance.

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Inri - Igne - Natura - Renovatur - Intégra

Pour une plus grande tolérance dans la plus stricte indépendance

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Inri - Igne - Natura - Renovatur - Intégra

Pour une plus grande tolérance dans la plus stricte indépendance

Un ancien de la "13" et le dernier compagnon est parti. Honneur à lui !

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« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier

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Merci Athos pour ce topic
qui retrace bien le parcours du dernier Compagnon
de la Libération Hubert GERMAIN

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« Lorsque dans notre pays on parle de courage et de grandeur, c’est vers les croix de guerre que se tournent les regards » Alphonse JUIN Maréchal de France

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« Lorsque dans notre pays on parle de courage et de grandeur, c’est vers les croix de guerre que se tournent les regards » Alphonse JUIN Maréchal de France

Honneur et respect

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Un livre certainement intéressant .

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L'excellente collection Mémoires de guerre des Belles Lettres s'est enrichi d'un petit livre (96 pages) tonique tiré des entretiens de Marc Leroy avec Hubert Germain, l'un des trois derniers compagnons de la Libération. Ce livre est intitulé Espérer pour la France.

On y découvre comment un garçon de 20 ans rejoint Londres en 1940 et s'entend dire du général de Gaulle: "Je vais avoir besoin de vous". Le garçon remplira sa mission, si parfaitement qu'il sera chevalier de la Légion d'Honneur à 21 ans et, deux ans plus tard, compagnon de la Libération!

96 pages, 17€... Quelques heures de lecture et de grand plaisir pour un achat qui redonne la pêche. Ce n'est pas si mal en ces temps graves et déprimants.

Et même si ces pages se terminent sur un "envoi" qui a tout d'un adieu, quelle densité!

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