Nombre de messages : 8517 Age : 58 Emploi : A la recherche du temps perdu Date d'inscription : 22/10/2010
Sujet: Les Freikorps. 2e partie, le Baltikum Sam Aoû 07 2021, 13:27
LE BALTIKUM
C'est l'épopée qui a fait leur légende. Lors de l'armistice de Brest-Litvosk, les pays baltes sont abandonnés par la Russie bolchévique aux Allemands qui entendent les intégrer au Reich. Il s'agit là pour les barons baltes, germaniques, d'un changement de suzeraineté, du Tsar au Kaiser. La défaite de novembre 1918, va empêcher ce Baltikum. Les Assemblées Nationales de ces pays s'empressent de proclamer leur indépendance mais sont tiraillés entre les aspirations des barons baltes, des Russes Blancs, des Soviets des soldats de la 8e armée allemande et des bolchéviques. L'armée Rouge occupe Riga le 3 janvier 1919, et le premier ministre letton Karl Ulmanis, en fuite, n'a d'autre choix que demander à l'Entente l'autorisation de faire intervenir l'armée allemande.
Un Corps-Franc avait déjà été mis en place : la Eiserne Brigade (différente de celle de Noske) commandée par le major Bischoff et formée sur les restes de l'ancienne 8e Armee. Les barons baltes avaient leur propre Landswehr.
Un OberKommando Nord est créé pour mener ces opérations, sous les ordres du général von Seeckt et le général Rüdiger von der Goltz est mis à la tête de ses troupes. Von der Goltz a déjà l'expérience de la lutte contre les bolchéviques, il a aidé Mannerheim en Finlande à les chasser hors du pays. Rüdiger von der Goltz
LES COMBATS EN LETTONIE
I De Libau à Riga (1er fevrier-22 mai 1919)
Von der Goltz débarque à Libau. Il a sous ses ordres le VI reserve Korps, fort de 22000 hommes répartis en 3 unités principales : - La Landeswher balte du major Fletscher, composée de baltes germaniques dont la stormtruppe du baron von Manteuffel; -La Eiserne Brigade (puis division) du major Fletscher, formée par les anciens soldats de la VIIIe Armee ; -La 1ere Division de Réserve de la Garde commandée par le major-général Tiede.
1- De Libau à Mitau
Le front forme un arc-de-cercle, paratnt de la mer Baltique (Pavilosta), suit le cours de la Windgrau (Venta en letton) jusqu'à Kovno (Kaunas). E n préliminaire, la Landeswehr balte s'empare des villes de Kuldiga et Ventpils courant février, ainsi la partie occidentale c'est-à-dire la Courlande est sous le contrôle allemand. L'offensive général démarre le 3 mars le long de l'axe ferroviaire Libau-Mouraievo-Mitau. Le 5 mars, Libau est pris, le 18 c'est au tour de Mitau à être libérée. Lorsque les Allemands entrent dans la ville, ils y découvrent l'ampleur des massacres commis par les Bolchviques à l'encontre de la population germanique, viols, mutilations, sépultures profanées, prisonniers ligotés à des chevaux dont on peut suivre la trace sanglante...
2-La pause
A ce stade des opérations rondement menées, von der Goltz décide de faire une pause. Il désire d'abord assurer ses arrières et à Libau, le seul port accessible, les soviets des soldats de l'ex VIII Armee doivent être mis au pas. Le 3 avril, les meneurs sont emprisonnés, jugés et condamnés. Quelques exécutions refroidissent les "sédicieux". Mais cette pause est expliquée par une autre raison : la présence allemande est justifiée par l'occupation bolchévique et à l'inviatation d'Ulmanis. Mettre un terme trop rapidement à la campagne signifie le retour en Allemagne des volontaires, alors que von der Goltz projette de marcher sur Petrograd après avoir instauré en Lettonie un gouvernement favorable, pro-allemand, de distribuer des terres aux nouveaux croisés au détriment de la population autochtone. Ces intentions sont secrètes, même le gouvernement allemand n'est pas au courant. Le 16 avril, les hommes de von Manteuffel arrêtent l'état-major letton, puis les membres du gouvernement. Ulmanis proteste auprès de von der Goltz, vainement et s'enfuie à bord du navire Saratov sous la protection britannique. Ce putsch amène au pouvoir un homme-lige, le pasteur Needra, pro-balte. Pour les Alliés, les desseins de von der Goltz commencent à être clairs, mais demander le retrait des troupes allemandes, arrivées à la demande urgente d'Ulmanis, obligerait leur remplacement par les troupes alliées ce dont elles ne veulent pas. 3-La reprise de l'offensive le 21 mai.
Les Estoniens qui se sont déja débarrassés des bolchéviques, désirent repousser définitivement la menace d'un retour des Rouges et avec l'aide de la brigade lettone du nord du colonel Semitan, entreprennent de se lancer sur Riga. Von der Goltz veut les prendre de vitesse et engage l'offensive sur Riga le 23 mai 1919. Le VIe Reseve Korps est diminué par le départ de la I.Division de Réserve de la Garde partie lutter contre les Polonais. En pointe, la Landeswehr balte avec la stormtruppe de von Manteffeul engage une lutte feroce sur les rives de la Düna pour prendre le pont ferroviaire. Manteuffel est tué alors qu'il est sur le point d'entrer dans Riga ,prise le 23 mai. Comme à Mitau, les Bolchéviques ont assassiné la population balte, commis des exactions provoquant l'écoeurement du lieutenat-colonel du Parquet, appartenant à la Commission Militaire Interalliée de Lettonie. Les forces bolchéviques refluent vers l'est et se maintiennent en position défensive. Succédant à la terreur rouge, la terreur blanche exercée par l'armée allemande la rend impopulaire auprès de la population autochtone, la considérant non comme des libérateurs mais comme une armée d'occupation. A Limbazi, plus au nord, la brigade de Ballodis fait la jonction avec ses frères d'arme de la brigade lettone de Semitan. En tout, les forces lettones représentent une force d'environ 5000 hommes.
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Sujet: Re: Les Freikorps. 2e partie, le Baltikum Sam Aoû 07 2021, 13:28
Pendant ce temps, en Allemagne les yeux sont tournés à l'Ouest, à Versailles où se joue l'avenir du pays. Les Alliés veulent réduire les effectifs de la Reichswehr à 100000 et exigent que Noske batte le rappel des Corps-Francs en Allemagne.
3-La reprise de l'offensive le 21 mai.
Les Estoniens qui se sont déja débarrassés des bolchéviques, désirent repousser définitivement la menace d'un retour des Rouges et avec l'aide de la brigade lettone du nord du colonel Semitan, entreprennent de se lancer sur Riga. Von der Goltz veut les prendre de vitesse et engage l'offensive sur Riga le 23 mai 1919. Le VIe Reseve Korps est diminué par le départ de la I.Division de Réserve de la Garde partie lutter contre les Polonais. En pointe, la Landeswehr balte avec la stormtruppe de von Manteffeul engage une lutte feroce sur les rives de la Düna pour prendre le pont ferroviaire. Manteuffel est tué alors qu'il est sur le point d'entrer dans Riga ,prise le 23 mai. Comme à Mitau, les Bolchéviques ont assassiné la population balte, commis des exactions provoquant l'écoeurement du lieutenat-colonel du Parquet, appartenant à la Commission Militaire Interalliée de Lettonie. Les forces bolchéviques refluent vers l'est et se maintiennent en position défensive. Succédant à la terreur rouge, la terreur blanche exercée par l'armée allemande la rend impopulaire auprès de la population autochtone, la considérant non comme des libérateurs mais comme une armée d'occupation. A Limbazi, plus au nord, la brigade de Ballodis fait la jonction avec ses frères d'arme de la brigade lettone de Semitan. En tout, les forces lettones représentent une force d'environ 5000 hommes. Le 23 juin 1919, le traité de Versailles est finalement signé, Scheidemann (celui qui avait proclamé la République) démissionne et c'est Matthias Erzberger qui le signera. Cet acte, il le paiera au prix du sang. En Lettonie, le général Gough chef des troupes alliées, ramène Ulmanis à Riga et fait emprisonner le pasteur Needra, favorable aux barons baltes. La Landeswehr balte et la Eiserne division avancées en Estonie sont prises au piège et doivent se replier. Le 3 juillet 1919, von der Goltz est contraint par les Alliés à signer un armistice et évacue la Courlande le 5 La petite armée lettone est réarmée et la Landeswehr est expurgée de ses éléments germaniques. A nouveau les Alliés ont des exigences : von der Goltz doit être destitué et la 6e Armée de Resrve doit rentrer en Allemagne. La Eiserne Division du major Bisoff et d'autres Freikorps refusent et préfèrent incorporer l'Armée russe occidentale du colonel-prince Awaloff-Bermond. Awaloff-Bermond
La guerre contre l'Estonie
Les Estoniens sont préoccupés par l'avance allemande, car après s'être débarassés des bolchéviques, elle ne verrait pas d'un bon oeil, l'installation d'un gouvernement pro-allemand comme en Lettonie . Von der Goltz, dont le projet est d'attaquer Petrograd, doit passer par l'Estonie, ce que refusent les Estoniens. Fin mai 1919, l'armée estonienne se met en route sur une ligne Limbazie-Valmeira-Smiltene-Gulbene.
La bataille de Wenden-22 juin 1919
En route pour Petrograd, von der Goltz lance en pointe la Landeswehr balte et la Eiserne Division. A hauteur de Wenden (Cesis en letton et Vönnü en estonien), la 3e Division estonienne porte une attaque sur les flancs des troupes germano-baltes et à partir du 22 juin, von der Goltz doit se résoudre à retraiter. L'absence de renforts demandés à Berlin et le retrait de plusieurs troupes pour défendre les frontières orientales de l'Allemagne ainsi qu'une attaque bolchévique au sud-est, profitant de la situation, rend la position de von der Goltz de plus en plus précaire ; ce qui n'est pas pour déplaire aux Alliés. Cette situation arrange Ulmanis qui débarque à Libau, fait arrêter Needra. Mais l'arrivée des Estoniens n'arrange pas Ulmanis qui redoute une nouvelle occupation du territoire letton. L'armée nationale lettone est rééquipée par les Anglais.
L'armistice du 3 juillet
Von der Goltz n'a pas le choix que d'accepter un armistice signé à Strazdumiuza (Strassenhof). Il doit faire évacuer Riga. La Landeswehr est expurgée de ses éléments germaniques, prise en charge par le colonel Alexander (le futur maréchal). Le 28 juin, le traité de Versailles est signé, et le VI Reserve Korps reçoit l'ordre de quitter la Courlande et de rentrer en Prusse-Orientale. Noske ne veut pas voir ces troupes arriver à Berlin, redoutant un putsch militaire. a suivre .....
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Sujet: Re: Les Freikorps. 2e partie, le Baltikum Dim Aoû 08 2021, 00:30