Charles Nungesser, né à Valenciennes le 15 mars 1892 et mort quelque part dans l'Atlantique Nord ou en Amérique du Nord le 8 mai 1927, est un aviateur français.
Il fut l'un des as de la chasse aérienne entre 1914 et 1918. Il trouve la mort le 8 mai 1927, lorsqu'il tente avec François Coli une traversée Paris-New York sans escale à bord de l'Oiseau blanc
L'as de la Première Guerre mondiale
Nungesser part en Amérique du Sud à quinze ans, où il connaît nombre d'aventures et pratique différents métiers (cow-boy, boxeur, pilote de courses automobiles). Il découvre également l'aviation naissante, et commence à piloter.
Revenu en France avant la déclaration de guerre, il s'engage au 2e régiment de hussards, où il obtient la médaille militaire après dix jours de combat. Il réussit en effet, après avoir passé seul les lignes ennemies, à capturer une voiture Mors et à tuer les quatre officiers prussiens qui s'y trouvaient, et à ramener la voiture au Quartier Général de sa division avec des plans trouvés sur les officiers prussiens. Son général le surnomme le hussard de la Mors en référence à cet exploit, et l'autorise à passer dans l'aviation.
Il intègre l'escadrille VB 106 à Dunkerque, dans laquelle il pilote un bombardier Voisin X et accomplit 53 missions de bombardement. Mais il s'en sert aussi à l'occasion pour faire la chasse des avions qu'il croise : le 30 juillet 1915, il abat un Albatros allemand au cours d'un vol d'essai, ce qui lui vaut la Croix de Guerre, et une mutation dans l'escadrille de chasse N 65 (équipée de Nieuport Bébé) basée à Nancy. Il réalise plusieurs patrouilles de chasse qu'il termine par des acrobaties au-dessus de son terrain, ce qui lui vaut huit jours d'arrêts. Sa punition sera toutefois levée en abattant sa deuxième victoire, un biplace Albatros le 28 novembre 1915.
Mais en février 1916, il est très grièvement blessé en essayant un prototype d'avion de chasse de type Ponnier, en s'écrasant au décollage. Le manche à balai lui traverse le palais, et il a la mâchoire fracassée, les deux jambes brisées. Il sort sur des béquilles de l'hôpital le 28 mars,
refuse sa réforme, et retourne à son escadrille.
Il doit se faire porter et extraire de son avion pour pouvoir combattre. Le Nieuport 17 de NungesserIl participe alors à la bataille de Verdun et y remporte 10 victoires jusqu'au 22 juillet 1916, avant de survoler le front de la Somme. C'est là qu'il fait peindre sans doute pour la première fois son insigne personnel sur son Nieuport 17, une tête de mort aux tibias entrecroisés, surmontant un cercueil entouré de deux chandeliers, le tout dessiné dans un cœur noir. Il remportera neuf autres victoires homologuées sur la Somme jusqu'à la fin de l'année 1916, portant son total à 21, avec notamment
un "triplé" le 26 septembre.
Mais son état de santé est très précaire depuis son accident de février 1916, auquel se rajoutent diverses blessures en combat. Il doit repartir à l'hôpital et ne parvient à s'en "échapper" qu'après avoir négocié un accord avec ses médecins et l'état major : il devra retourner à l'hôpital après chacun de ses vols pour y suivre son traitement. C'est ainsi qu'il est détaché à l'escadrille VB 116, une escadrille de bombardement, qu'il rejoint avec son chasseur Nieuport à Dunkerque au mois de mai 1917. Cette escadrille a la particularité d'être à côté d'un hôpital… Il remportera 9 autres victoires jusqu'à la fin de l'année 1917.
Son état de santé s'améliorant, il peut rejoindre son escadrille, la N 65. Mais à peine est-il de retour qu'il est victime d'un grave accident de voiture en octobre 1917 dans lequel
périt son fidèle mécanicien Roger Pochon, qui était au volant. Nungesser retourne à l'hôpital… Jusqu'à la fin de la guerre, malgré ses lourds handicaps physiques, il va continuer d'accumuler les succès, mais se fera dépasser par René Fonck.
Le 15 août 1918, il abat plusieurs Drachens et remporte sa 43ème victoire homologuée (la dernière).