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 Le Lent Déclin de notre Armée .

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Commandoair40
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MessageSujet: Le Lent Déclin de notre Armée .   Le Lent Déclin de notre Armée . Icon_minitimeMar Nov 17 2020, 21:14

Le Lent Déclin de notre Armée .

CEMAT : Face à « l’inconfort opérationnel », l’armée de Terre doit « changer d’échelle » pour ses entraînements

Le Lent Déclin de notre Armée . Infanterie-20141015

De nos jours, et comme l’avait d’ailleurs souligné la Revue stratégique de défense et de sécurité publiée en octobre 2017, le monde est devenu plus instable et dangereux sous l’effet de plusieurs tendances que la pandémie de covid-19 n’a fait qu’accentuer.

Ainsi, le multilatéralisme recule, la compétition stratégique entre États s’affirme davantage, les tensions s’exacerbent, le recours à la force se désinhibe, l’intimidation s’impose face au droit international pour régler les litiges, la conflictualité s’étend à de nouveaux champs et la menace terroriste reste pregnante. Et pour corser le tout, des technologies dites « nivelantes » remettent en cause l’avantage militaire des pays occidentaux.

Dans la revue stratégique qu’il a publiée en juin, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Thierry Burkhard, s’est appuyé sur ce constat pour défendre notamment la nécessité de centrer la préparation opérationnelle de ses troupes sur un « engagement majeur », afin qu’elles soient « endurcie » et donc prêtes à faire face à toute éventualité.

Lors de son audition par les députés de la commission de la Défense, le CEMAT a particulièrement insisté sur ce point, affirmant que le défi qui se pose actuellement à l’armée de Terre consiste à « changer d’échelle » dans ses entraînements. « Face à des adversaires de plus en plus puissants, nous devons nous préparer à l’inconfort opérationnel », a-t-il plaidé.

« Face à l’augmentation quantitative et qualitative du niveau de menace que nous observons dans le monde, il convient à la fois d’être capables d’imposer sa volonté, mais aussi et d’abord d’être le plus dissuasif possible. Pour ce faire, nous devons poursuivre notre modernisation en profondeur, tant dans nos capacités que dans notre doctrine, pour surclasser nos adversaires », a d’abord fait valoir le général Burkhard.

Mais pour être dissuasive, l’armée de Terre doit « changer d’échelle » dans le volume des forces qu’elle doit être capable de déployer lors d’exercices et d’opérations, dans le niveau des unités engagées et dans les menaces à considérer. Ce qui passe donc par un effort accru en matière d’entraînement, selon l’adage « la sueur épargne le sang » [ou celui, plus parlant : « entraînement difficile, guerre facile »… du moins en théorie]

« Ce changement d’échelle dans nos entraînements est l’effort que je dois accomplir dans les mois et les années à venir. Modernisation et changement d’échelle dans nos entraînements, c’est ce que permet la LPM : elle doit être respectée », a souligné le CEMAT.

Pour changer de braquet en matière d’entraînement, il faut réunir plusieurs conditions. D’abord, il s’agit de disposer de suffisamment de temps pour que certains savoir-faire soient non seulement acquis mais aussi maîtrisés. « C’est la raison pour laquelle nous préparons des séances d’entraînement de trois semaines – elles sont de deux semaines, aujourd’hui – en vue d’éprouver les soldats et les chefs dans la durée, dans des situations plus complexes, où ils ne bénéficient pas de la supériorité tactique et technique dans tous les domaines », a indiqué le général Burkhard.

Ensuite, la victoire allant vers « celui qui manœuvre plus vite et mieux que l’autre », le CEMAT estime que l’armée de Terre doit renouer avec les grands exercices visant à faire manoeuvrer réellement une division et ses brigades. « C’est le seul moyen de s’entraîner et d’approcher la friction du combat », a-t-il dit.

De tels exercices « concourent à deux objectifs. D’abord, à disposer d’unités entraînées, capables de s’engager et de vaincre un ennemi menaçant nos intérêts, quel que soit le niveau de rapport de forces qu’il a choisi. Ensuite, à afficher une posture dissuasive, à même de faire renoncer nos compétiteurs avant qu’ils ne deviennent nos ennemis. Une meilleure intégration de la guerre informationnelle constitue par ailleurs une évidence avec la maîtrise de la communication stratégique », a expliqué le général Burkhard.

En outre, ces entraînements doivent évidemment reposer sur des « mises en situations réalistes » que la simulation, malgré les potentialités qu’elle apporte, ne peut pas toujours offrir. « S’entraîner en salle avec un simulateur ou sur le terrain dans le froid ne prépare pas une unité ou un soldat dans les mêmes conditions. Chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients et nous combinons les deux », a souligné le général Burkhard.

Ce changement d’échelle dans l’entraînement exige aussi des équipements disponibles… « Il est impossible de s’entraîner au bon niveau si les matériels majeurs ne sont pas opérationnels, c’est-à-dire disponibles et avec suffisamment de potentiel. C’est donc tout le rôle du maintien en condition opérationnelle qui est un préalable à l’entraînement », a insisté le CEMAT. Or, pour le moment, ce point pose un problème.

« Il est par exemple prévu qu’en fin de LPM, nos équipages Leclerc fassent un minimum de 115 heures d’entraînement par an sur leur char. Aujourd’hui, nous sommes encore assez loin de cet objectif », a-t-il ainsi admis. Et d’ajouter : « Nous étions censés nous diriger vers 93 % des normes LPM réalisées en 2025 ; actuellement, nous sommes entre 55 et 60 % et je n’entrevois pas d’amélioration à court terme. Dans le domaine de l’aéromobilité, nous n’avons pas pu aller au-delà du seuil des 140 heures, qui est le seuil minimal requis. »

Par ailleurs, cela suppose également de disposer de suffisamment de munitions. Or, l’armée de Terre manque de « munitions de gros calibre et de nouvelle génération pour conduire un entraînement de haute intensité », a dit le CEMAT. « Cela s’explique, non seulement par une technologie croissante, et souvent coûteuse, mais également parce que la mise en place de nouvelles munitions ne les rend pas disponibles pour l’entraînement – il convient, avant, de constituer et de gérer les stocks », a-t-il ajouté.

L’armée de Terre peine toujours à trouver des avions pour l’entraînement de ses troupes aéroportées

Le Lent Déclin de notre Armée . 11ebp-20150930

C’est un problème qui dure.

L’an passé, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Thierry Burkhard, avait déploré la difficulté que rencontraient les troupes aéroportées à organiser suffisamment de sauts dans l’année pour maintenir les qualifications de leurs parachutistes.

« Nous sommes descendus au seuil limite de six sauts par an lequel, selon moi, est à peine suffisant pour maintenir les qualifications » car
« lorsqu’il faut faire passer un maximum de gens avec six sauts, ils sont non-équipés. Or, en mission, les parachutistes le sont forcément », avait-il en effet déclaré lors d’une audition parlementaire.

À titre de comparaison, les légionnaires du 2e Régiment Étranger de Parachutistes qui sautèrent sur Kolwezi en 1978 avaient l’occasion de sauter un dizaine de fois dans l’année.

Un an plus tard, le général Bukhard a fait le même constat lors de son dernier passage devant les sénateurs. « Aujourd’hui, le nombre de sauts est insuffisant. Nous ne sommes toutefois pas encore dans la zone rouge. Lorsque nous détenons une expertise, une sorte d’inertie nous permet de maintenir la capacité. Cette situation ne peut néanmoins pas durer trop longtemps », a-t-il dit.

Selon le CEMAT, cet état de fait est la conséquence du « trous que nous n’avons pas réussi à combler entre la fin du C-160 Transall et l’arrivée de l’A400M pour remplir ces missions. »

En réalité, cette situation est à mettre sur le compte des difficultés rencontrées par Airbus dans le développement des capacités tactiques de son avion de transport. Cependant, les choses s’arrangent progressivement, l’A400M ayant récemment été certifié pour le largage simultané de parachutistes via ses deux portes latérales [soit deux fois 58 parachutistes en une seule passe].

Quoi qu’il en soit, « la capacité à entraîner nos troupes aéroportées est insuffisante » et « nous devons impérativement inverser cette tendance », a insisté le général Burkhard, d’autant plus qu’il entend faire « changer d’échelle » l’entraînement de ses troupes. L’externalisation pourrait un palliatif. Mais c’est apparemment plus compliqué…

« Nous n’arrivons toujours pas à passer un contrat pour disposer d’un avion permettant de faire sauter nos parachutistes », a en effet affirmé le CEMAT. « Ce sujet ne concerne pas que l’armée de Terre mais illustre la raison pour laquelle j’estime que notre système est devenu aujourd’hui trop compliqué. J’ai tout de même bon espoir que nous arriverons à débloquer cette situation », a-t-il estimé.

Faire effectuer six sauts par an à un parachutiste ne suffit pas… Encore faut-il qu’il les fasse dans des conditions proches de celles qu’il sera susceptible de rencontrer en opération. « Si ces sauts sont tous réalisés de jour, non équipés, sur une zone de saut reconnue et sans procédures imprévues, ces entraînements ne permettront pas d’acquérir l’expertise et la maîtrise nécessaires », a souligné le général Burkhard.

Cela étant, en septembre, un avis de marché concernant « la location d’avions homologués, avec équipage, dans le cadre de la formation et de l’entraînement du personnel parachutiste de l’armée de Terre et fourniture de prestations associées » a été diffusé par le ministère des Armées.

Divisé en six lots, ce marché visait à trouver des avions ayant la capacité d’emporter 11 à 25 parachutistes pour des sauts en ouverture commandée retardée [SOCR]. Les prestataires intéressés avaient jusqu’au 28 octobre pour déposer leurs offres.

Par ailleurs, il y a visiblement beaucoup moins de problèmes pour l’entraînement aux sauts à ouverture à très grande hauteur [SOTGH], qui sont généralement l’apanage des forces spéciales. « Un système de contractualisation est déjà en place. Les volumes sont moins importants. Je suis donc moins inquiet dans ce domaine », a conclu le général Burkhard.

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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
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Quelles que soient les circonstances,
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MessageSujet: Le « terme de stock est aujourd’hui presque un gros mot », déplore le chef d’état-major de l’armée de Terre .   Le Lent Déclin de notre Armée . Icon_minitimeMer Nov 18 2020, 19:34

Le « terme de stock est aujourd’hui presque un gros mot », déplore le chef d’état-major de l’armée de Terre

Le Lent Déclin de notre Armée . Mco-20200223

Avoir des stocks de pièces de rechange et de munitions suppose des coûts d’acquisitions et des frais de possession [locaux, personnel dédié, entretien, sécurité, etc] pouvant être plus ou moins élevés en fonction de la nature des articles ainsi mis en réserve.

Dans le monde civil, on évalue que le coût de possession d’un stock est en moyenne de 15 à 40% de sa valeur, ce qui a un impact direct sur le besoin en fonds de roulement [ndlr : (stock+créances clients) – (dettes fournisseurs+dettes fiscales et sociales)] d’une entreprise. Et encore, il ne s’agit que de coûts directs…

Évidemment, puisque posséder des stocks est coûteux, la tentation de s’en passer, ou, du moins, d’en avoir le moins possible à gérer, peut-être d’autant plus grande que la contrainte budgétaire est forte. Et cela, au nom de la recherche de « l’efficience »… terme qui ne rime pas forcément avec résilience, notamment pour les armées. Ces dernières années, l’accent a donc été mis sur le flux aux dépens du stock, étant entendu qu’il n’y aurait pas de raison à se faire des cheveux blancs pour la pérennité des chaînes d’approvisionnement.

Si des stocks trop importants pèsent sur la rentabilité d’une entreprise, le coût d’une rupture de stock peut aussi avoir des conséquences regrettables sur ses ventes et sur ses résultats. Et, pour les armées, cela se traduirait par l’incapacité à agir, faute d’avoir de suffisamment de munitions et de pièces détachées pour faire fonctionner leurs matériels. Et les difficultés d’approvisionnement en matériels sanitaires durant la premier acte de l’épidémie de covid-19 ont montré qu’une telle perspective ne pouvait pas être écartée. Ce qui inquiéte visiblement les parlementaires.

En effet, lors de l’audition du chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Thierry Burkhard, par la commission des Affaires étrangères et de la Défense, des sénateurs ont voulu savoir si les stocks de munitions ou de pièces détachées étaient suffisants pour faire face à une éventuelle crise majeure.

Le général Burkhard avait déjà abordé ce sujet il y a six mois, lors d’une audition à l’Assemblée nationale. L’occasion lui a donc été donnée d’enfoncer le clou.

« Comme tous les pays, la France a rencontré des difficultés d’approvisionnement en matériels sanitaires durant la crise COVID. Seule la loi de l’offre et de la demande nous a véritablement gênés. Cela n’a pas duré très longtemps. Soyons certains que si nous venions un jour à rencontrer des difficultés en raison d’un stock de munitions insuffisant, nos compétiteurs qui pourraient devenir nos ennemis feraient tout pour que nous ne puissions pas nous réapprovisionner », a d’abord rappelé le CEMAT.

Mais plus généralement, « le terme de ‘stock’ est aujourd’hui presque un gros mot », a-t-il déploré. Signe que la réflexion dans ce domaine n’avance pas vite… « Cela représente des munitions immobilisées et de l’argent hypothéqué en amont. C’est toutefois une forme d’assurance. Dans mon métier, je dois essayer d’anticiper les risques et les menaces pour éviter d’être surpris. J’estime donc que nous devons approfondir la question des stocks de munitions, mais également celle des pièces de rechange », a insisté le général Burkhard.

Quant à savoir si, s’agissant des munitions, disposer d’une production entièrement française serait la solution idéale, le CEMAT a botté en touche. « Est-ce que cela correspond au fonctionnement actuel du monde et des systèmes économiques, ou à notre vision d’une défense collective ? Je pense que nous devons trouver un équilibre entre l’achat de munitions en Extrême ou Moyen-Orient, et celui de munitions en Europe. Ce problème doit être bien étudié et notamment avec nos alliés », a-t-il dit.

En attendant, devant les députés, quelques jours plus tôt, le général Burkhard avait indiqué que « le stock [était] assez tendu » s’agissant « des roquettes à précision métrique » des hélicoptères d’attaque de l’ALAT.

Par ailleurs, le CEMAT a également abordé les « conséquences de décisions prises par le passé » au sujet du char Leclerc, et plus particulièrement des pièces détachées.

« Les choix qui se sont imposés à cette époque ont été pris compte tenu de la situation technique constatée sur le parc Leclerc et surtout compte tenu du contexte financier. Ces décisions passées risquent aujourd’hui de nous coûter assez cher, à hauteur de quelques centaines de millions d’euros », a indiqué le général Burkhard.

En effet, et comme l’a révélé un récent rapport parlementaire, faute d’avoir consenti un investissement de 4 millions d’euros en 2014 et d’avoir constitué un stock de turbomachines [mécanisme qui permet au Leclerc de faire rouler ses 59 tonnes à 70 km/h, ndlr], la modernisation des chars encore en service va être très coûteuse.

« Il a été estimé il y a une dizaine d’années que le stock de turbomachines disponibles nous permettrait de tenir jusqu’en 2040. Malheureusement, avec une durée de vie qui s’est révélée bien inférieure à nos prévisions, cette obsolescence lourde que l’on pensait maîtriser doit aujourd’hui être traitée. Bien évidemment, nous ne pouvons imaginer un trou capacitaire d’une vingtaine d’années. Dans des cas comme celui-ci, nous devons trouver des solutions, ce qui passe forcément par des dépenses supplémentaires », a expliqué le CEMAT.

Cela étant, avec le programme SCORPION, la gestion des pièces détachées devrait poser moins de problèmes.

Pour rappel, en décembre 2018, à Fourchambault, Arquus a inauguré une plateforme logistique d’une superficie de 20.000 m2 et pouvant gérer, stocker et distribuer plus de 100.000 références directement sur les base de soutien en moins de 72 heures.

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