Une attaque de drones réduit de moitié la production de pétrole en Arabie saoudite
Les faits Les rebelles yéménites ont une nouvelle fois attaqué les installations pétrolières du géant Aramco en Arabie saoudite. Les États-Unis ont accusé l’Iran d’en être responsable.
La Croix avec AFP, le 15/09/2019 à 11:23 Modifié le 15/09/2019 à 13:44
Une attaque de drones réduit de moitié la production de pétrole en Arabie saoudite
Le site d’ Abqaiq touché par des attaques de drones.
-/AFP
C’est la troisième attaque du genre en cinq mois. Samedi 14 septembre, des drones ont visé des installations pétrolières du géant Aramco en Arabie saoudite. L’opération a été revendiquée par les Houthis, la faction yéménite soutenue politiquement par Téhéran, grand rival régional de Riyad.
Le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a affirmé que son pays avait « la volonté et la capacité de faire face et répondre à cette agression terroriste », au cours d’un entretien téléphonique avec le président américain Donald Trump.
« Les États-Unis condamnent fermement l’attaque d’aujourd’hui contre d’importantes infrastructures énergétiques, a déclaré la Maison-Blanche après cet appel. Des actions violentes contre des zones civiles et des infrastructures vitales pour l’économie mondiale ne font qu’aggraver les conflits et la méfiance.
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a été encore plus explicite, n’hésitant pas à montrer du doigt le voisin iranien : « L’Iran a lancé une attaque sans précédent contre l’approvisionnement énergétique mondial, a-t-il déclaré. Nous appelons tous les pays à condamner publiquement et sans équivoque ces attaques. Les États-Unis œuvreront avec nos partenaires et alliés pour assurer l’approvisionnement des marchés énergétiques et pour que l’Iran rende des comptes pour son agression. »
Après l’attaque, Riyad a dû réduire sa production pétrolière de moitié, ce qui représente près de cinq millions de barils de pétrole par jour, soit environ 5 % de la production mondiale quotidienne, selon le Wall Street Journal.
Les équipes de sécurité du pétrolier sont intervenues pour éteindre des incendies à Abqaiq et Khurais. Une enquête a été ouverte et les autorités ont renforcé la sécurité autour des deux sites visés, empêchant les journalistes de s’approcher.
À lire aussi
En Arabie saoudite, le prince héritier rattrapé par l’« Affaire Khashoggi »
En Arabie saoudite, le prince héritier rattrapé par l’« Affaire Khashoggi »
« Puiser dans les stocks »
L’attaque n’a fait aucun blessé, a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère de l’intérieur, Mansour al-Turki. Le site d’Abqaiq abrite la plus grande usine de traitement du pétrole d’Aramco et Khurais est l’un des principaux champs pétroliers de l’entreprise publique.
« En fonction de l’ampleur des dégâts et d’éventuelles pannes, Aramco utilisera ses plans d’urgence en puisant dans ses stocks, a expliqué Samir Madani, cofondateur du site de suivi du transport maritime Tanker Trackers. Il pourrait y avoir des ruptures d’approvisionnement si les dégâts à Abqaiq sont importants. »
Cette attaque intervient alors qu’Aramco prépare son introduction en Bourse qui doit avoir lieu « bientôt », selon son nouveau PDG Amin Nasser.
Dans un communiqué, les rebelles yéménites font état d’« une opération d’envergure ». Habitués à ce genre d’actions, ils affirment agir en riposte aux frappes aériennes de la coalition militaire menée par Riyad. Celle-ci intervient dans la guerre au Yémen déclenchée en 2014 par une offensive des Houthis qui se sont emparés d’un vaste territoire dont la capitale Sanaa. Le conflit a provoqué la pire crise humanitaire au monde selon l’ONU.
À lire aussi
Guerre au Yémen : la France, le Royaume-Uni et les États-Unis pointés du doigt par l’ONU
Guerre au Yémen : la France, le Royaume-Uni et les États-Unis pointés du doigt par l’ONU
Un risque d’embrasement dans la région
L’attaque a été condamnée par plusieurs pays arabes du Golfe et par l’Égypte. Dans un communiqué, l’émissaire de l’ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, a jugé « la récente escalade militaire extrêmement inquiétante », appelant « toutes les parties à la retenue » et à « éviter de mettre en danger le processus de négociations engagées par l’ONU ».
D’après des experts, les attaques des rebelles yéménites montrent qu’ils disposent d’armes sophistiquées et constituent une menace sérieuse pour l’Arabie saoudite et plus particulièrement pour ses installations pétrolières.
Cette opération s’ajoute aussi aux tensions grandissantes dans la région du Golfe, après d’autres attaques et actes de sabotages contre des pétroliers en mai et juin, imputés par les États-Unis et son allié saoudien à l’Iran qui a nié toute implication.
La destruction d’un drone américain, entré dans l’espace aérien iranien selon Téhéran, avait alors fait craindre un embrasement général. Donald Trump avait affirmé avoir annulé à la dernière minute des frappes de représailles.
----------
NDLR : Encore un moyen de déclencher une crise pétroliére sur l'Europe et la France
malgré les accords macronistes avec le sheik des confitures Bonne Maman
----------------------