Actuellement, deux concours ouverts aux bacheliers âgés de 18 à 35 ans sont organisés chaque année (en mars et en octobre) au titre du recrutement des futurs sous-officiers de la Gendarmerie nationale. Ce qui signifie une organisation lourde à chaque fois. Aussi, en 2019, il n’y en aura plus qu’un, qui se tiendra à l’automne. C’est ce qu’a en effet indiqué le général Richard Lizurey, le directeur de la gendarmerie [DGGN], lors d’une audition à l’Assemblée nationale.
« Nous faisons évoluer notre politique en matière de ressources humaines, d’abord en mettant en place de nouvelles modalités de recrutement. Il existe aujourd’hui deux concours, organisés respectivement en mars et en octobre, et pour lesquels certaines épreuves – je pense notamment aux tests psychologiques – se font à l’ancienne, sur papier. Nous travaillons actuellement à la mise en place d’un seul concours en octobre, avec une dématérialisation totale des épreuves », a ainsi expliqué le général Lizurey. Cette mesure fera économiser « 60 tonnes de papier » et « faciliter la correction », a-t-il ajouté.
D’autres raisons expliquent cette décision de n’organiser plus qu’un seul concours. « Si nous avons décidé d’en supprimer un, c’est que nous avions constaté qu’un certain nombre de candidats attendaient jusqu’alors douze à quatorze mois avant d’être intégrés, ce qui provoquait une ‘évaporation’ non négligeable parmi les candidats : bon nombre d’entre eux se désistaient avant leur incorporation », a indiqué le DGGN. « Nous avons donc décidé d’écouler le stock de candidats agréés, avant d’en sélectionner de nouveaux qui, eux, seront intégrés peu de temps après avoir été reçus au concours », a-t-il précisé.
Une autre évolution en matière de ressources humaines portera sur le contenu des enseignements dispensés aux nouveaux gendarmes. Désormais, la formation théorique (et académique) cédera le pas devant les savoir-faire pratiques. Il s’agira de « mettre l’accent sur ces aspects spécifiques que sont le contact, la résilience, l’endurance, la confrontation à la mort et à la difficulté », a détaillé le général Lizurey, pour qui il importe de davantage « travailler le savoir-être » que « les connaissances ».
« En effet, ces connaissances étant aujourd’hui facilement accessibles à partir de l’outil NéoGend, il est inutile de les apprendre par cœur, d’autant que les lois changent tous les jours », a fait valoir le DGGN.
En outre, cette priorité en faveur du « savoir-être » vise aussi à permettre aux jeunes gendarmes de mieux appréhender le monde rural, que beaucoup connaissent peu ou mal. « Nos bassins de recrutement se situent essentiellement dans les métropoles et les grandes villes, ce qui conduit à une asymétrie car les bassins d’emploi sont souvent ruraux. Nous devons apprendre à nos jeunes recrues à parler avec une population qu’ils n’ont pas l’habitude de côtoyer, comme les agriculteurs », a ainsi souligné le général Lizurey.