Dans la soirée du 3 octobre, le poste de gendarmerie d’Inata, localité minière située dans le nord du Burkina Faso, a été attaqué par des hommes armés venus à bord de pickups et de motos. « Le bilan définitif fait état d’un mort [parmi les gendarmes, ndlr] et de dégâts matériels importants. […] Selon nos informations, le nombre d’assaillants a atteint la quarantaine », a indiqué une source sécuritaire burkinabè à Jeune Afrique.
Mais les assaillants n’ont apparemment pas pu aller bien loin. En effet, à la demande des autorités militaires burkinabè, la force Barkhane a fait décoller, à très court préavis, deux Mirage 2000D depuis la base aérienne de Niamey [Niger] pour tenter de les neutraliser. Un avion-ravitailleur C-135FR a également pris les airs.
Dans le même temps, un drone MQ-9 Reaper de l’escadron 1/33 « Belfort » a été redirigé vers le secteur d’Inata. Grâce à ce dernier, une colonne de plusieurs motos y a été repérée. « Après avoir observé le comportement du groupe et levé le doute sur la nature terroriste de celui-ci, une frappe aérienne a été réalisée dans la nuit par les deux Mirage 2000 », a indiqué l’État-major des armées [EMA]. « Le bilan de l’action est en cours d’évaluation », a-t-il ajouté.
L’activité jihadiste est importante dans le secteur d’Inata, où est exploitée une mine d’or. Le 23 septembre, trois employés de cette dernière ont été enlevés (dont un Indien et un Sud-Africain). Et, peu après, les gendarmes partis à leur recherche sont tombés dans une embuscade dans les environs de Tangomayel. Trois d’entre-eux y ont laissé la vie. Trois jours plus tard, toujours dans la province du Soum, 8 soldats burkinabè ont été tués par l’explosion d’une mine artisanale au passage de leur véhicule.
L’est du Burkina Faso est également menacé par les jihadistes. Depuis février 2018, 22 attaques y ont été constatés, dont celle ayant visé, le 4 octobre, un convoi militaire entre les localités de Fada N’Gourma et Foutouri, précisément à la hauteur de Gayéri. Le bilan est de six soldats tués.
Il n’y a aucune certitude sur l’identité des groupes jihadistes responsables de ces attaques. « La situation dans le Nord et l’Est du Burkina-Faso reste fragile. Il n’est pour le moment pas possible de caractériser qualitativement la dizaine d’attentats à l’engin explosif improvisé qui ont eu lieu dans cette zone depuis presque un an. Ces attaques n’ont pas été revendiquées », explique l’EMA.
Photo : R. Nicolas-Nelson (c) armée de l’Air