Avec une économie en lambeaux caractérisée par une inflation de 1.000.000% alors qu’elle devrait être florissante grâce à ses ressources pétrolières, un régime politique qui cherche à étouffer toute contestation et une émigration massive qui risque de déstabiliser les pays avec lesquels il partage des frontières, le Venezuela connaît une grave crise sanitaire, avec, d’après les chiffres donnés par la Fédération pharmaceutique et l’Observatoire vénézuélien de la santé, une pénurie de 85% des médicaments et de 80% du matériel médico-chirurgical.
Pour autant, Caracas rechigne à accepter l’aide de ses voisins, le régime du président « bolivarien » Nicolas Maduro réfutant le terme de « crise humanitaire ». Cela étant, il a visiblement moins de scrupules à accepter les offres chinoises.
En effet, le 22 septembre, le navire-hôpital militaire chinois « He Ping Fang Zhou » [L’Arche de Paix] est arrivé au port de La Guaira, environ 40 km de Caracas.
Long de 178 mètres pour un déplacement de plus de 20.000 tonnes en charge, doté de 500 lits, de 8 salles d’opérations et d’unités de soins intensifs, ce bâtiment va accueillir à son bord des Vénézuéliens pendant au moins une semaine pour des consultations gratuites. Il peut également mettre en oeuvre deux deux hélicoptères de type Z-8 [la copie chinoise du Super Frelon français, ndlr]
« Nous accueillons dans notre patrie bien aimée le navire-hôpital de l’armée chinoise, l’Arche de la Paix », s’est réjoui, via Twitter M. Maduro, lequel a choqué ses compatriotes après la diffusion d’une vidéo le montrant dans un restaurant « chic » d’Istanbul, où un plat peut coûter jusqu’à huit mois de salaire d’un Vénézuélien.
« Nous allons effectuer des opérations conjointes dans les domaines de la santé et de la culture […]. Cette mission sera couronnée de succès », a expliqué le contre-amiral Guan Bailin, le « pacha » du « He Ping Fang Zhou ».
Ce navire-hôpital chinois a récemment fait une courte escale à Papeete [Polynésie française] pour faire le plein de carburant. Il est prévu qu’il en fasse une autre le 22 décembre prochain.
Le « He Ping Fang Zhou » est arrivé au Venezuela environ une semaine après une visite de M. Maduro à Pékin, où il a rencontré Xi Jinping, son homologue chinois. À cette occasion, il a signé un accord visant à faire passer les exportations de pétrole vers la Chine de 700.000 à 1 million de barils/jour en échange d’un prêt de 5 milliards de dollars.
La Chine est le principal créancier du Venezuela, avec des prêts qui, accordés lors de ces dix dernières années, atteignent désormais les 62 milliards de dollars. Une partie de cette somme a été remboursée en pétrole et en concessions minières.
Pour rappel, en août, les États-Unis ont également envoyé un navire-hôpital militaire pour soigner les migrants vénézulien ayant trouvé refuge en Colombie.
Photo : © justin_zhuyan