Jean Louis Martinez
10 avril
Je fus
Je fus soldat, je le fus il y a longtemps déjà
Je fus un de ces gars, pour qui les couleurs de France étaient tatouées en moi
Je fus un frère d’armes, un pote, un camarade, un chef suivi par ses gars
Comment j’ai aimé ! Les étendards que j’ai croisés et que j’ai pliés hélas, maintes fois
Comment j’ai adoré ! Les insignes des régiments que sur mon torse j’ai fièrement portés
Comment j’ai été comblé ! D’arborer sur mon treillis maintes fois usés, ce bel écusson Français
Combien de fois, ma famille j’ai abandonné, pour partir dans différentes contrées
Combien de camarades j’y ai laissé, et que j’ai drapés
J’entends encore le clairon du matin, combien je donnerai pour refaire ce passé
J’étais, je suis et je resterai
Ce soldat qui saluait lorsque les couleurs étaient hissées
J’étais, je suis et je resterai
Ce soldat qui frissonnait lorsque la Marseillaise était chantée
J’étais, je suis et je resterai
Ce soldat qui se redressait lorsque le respect m'était donné
Oui je le resterai, je soutiens et je soutiendrai mes camarades si malmenés
Oui je le resterai, je crie et je crierai afin qu’ils soient aimés
Je le resterai, afin qu’ils restent ancrés dans le cœur des Français
Je le resterai, pour que leurs proches soient à tout moment protégés
Pour les protéger d’un monde individualiste exacerbé
Qui ne se réveille que quand la mort vient à leur porte les déranger
Oui soldat je fus, … et je le serai à nouveau si la France me le demandai
Martinez