Le ministre de l'Intérieur a annoncé ce vendredi que 110 000 policiers et gendarmes seront mobilisés dimanche pour les festivités du 14-Juillet et la finale de la Coupe du monde.
Un « dispositif exceptionnel » pour un week-end qui le sera tout autant: 110 000 policiers et gendarmes seront mobilisés à travers toute la France pour assurer la sécurité des festivités du 14-Juillet et de la finale du Mondial qui aura lieu dimanche.
Mobilisation hors norme
« On ne peut pas mobiliser plus que ce que nous mobilisons ce week-end », a affirmé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb vendredi lors d'une conférence de presse.
Environ 63 500 policiers et 46 500 gendarmes vont en effet être sur le pont pour ce week-end où les événements d'ampleur se conjuguent: festivités du 14-Juillet, défilé militaire mais aussi finale de la Coupe du monde et, en cas de victoire, des millions de personnes en liesse dans les rues du pays dimanche. A cela s'ajoutent les premiers grands départs en vacances et la sécurisation de deux étapes du Tour de France.
Les unités de forces mobiles - CRS et escadrons de gendarmerie mobile - seront en première ligne. Pas moins de 143 seront mobilisées partout en France, dont 86 rien que pour l'agglomération parisienne. Les pompiers seront également sur le qui-vive puisque 44.000 d'entre eux seront mobilisés. Plus discrètement, les unités d'intervention, BRI à Paris, RAID et GIGN, seront prêtes à intervenir partout sur le territoire.
Paris
De mémoire de préfet de police de Paris, la capitale n'avait pas connu une telle conjonction « d'événements d'ampleur » depuis juillet 1998 et le premier sacre mondial des Bleus. 12 000 membres des forces de l'ordre seront mobilisés. S'y ajouteront 3 000 membres des personnels de secours.
Outre les nuits autour du 14-Juillet, avec leurs feux d'artifice, bals, fêtes mais aussi leurs épisodes de violences urbaines, le défilé pour la fête nationale et le concert suivi d'un spectacle pyrotechnique sur le Champ-de-Mars vont faire l'objet d'une sécurisation accrue le 14.
Le lendemain, une retransmission sur écran géant est prévue dans une « fan zone » de 90 000 personnes installée sur le Champ-de-Mars, entièrement protégée de barrières et dotée de six accès sécurisés, avec contrôles et fouilles. La tour Eiffel restera fermée.
En cas de victoire des Bleus, la circulation sera interdite dans un vaste périmètre de l'Ouest et du centre de Paris, des Tuileries jusqu'à la Porte Maillot en passant par le Champ-de-Mars et les Invalides. L'objectif « est d'éviter ce qu'on avait connu en 1998 avec un afflux de voitures » convergeant vers les Champs, a expliqué le préfet. Trois accidents, dont l'un mortel, avaient gâché la fête.
En régions
Quelque 230 « fan zones », avec écran géant où le match sera projeté, sont d'ores et déjà recensées. Ces « fan zones » ont plusieurs configurations. Elles auront lieu, soit dans des salles ou stades comme à Bordeaux, Limoges ou Dijon, soit dans des espaces clos comme le parc Chanot à Marseille, soit dans des espaces publics comme la place Bellecour à Lyon ou la Prairie des Filtres à Toulouse.
Sur l'ensemble du territoire, une trentaine de périmètres de protection ont été décidés pour sécuriser les rassemblements. Ce dispositif créé par la dernière loi antiterroriste, qui prévoit un filtrage des accès, des palpations et fouilles, est régulièrement mis en oeuvre comme pour les célébrations du Nouvel-An à Paris ou le marché de Noël à Strasbourg.
« Pression opérationnelle »
Sur fond de menace terroriste et de forte mobilisation sociale ces derniers mois, la « pression opérationnelle » qui pèse sur les forces de l'ordre, récemment pointée du doigt dans un rapport sénatorial, ne connaîtra donc pas d'accalmie dans les jours à venir.
« C'est un week-end ex-tra-or-di-naire... avec une mobilisation tous azimuts », observe un commandant de police. « On fera face avec la rigueur et la fermeté habituelle mais c'est vrai que les policiers sont fatigués », ajoute l'officier. « C'est une période qui va mobiliser toutes les forces. C'est vrai qu'elles viennent déjà de vivre une période compliquée. On les a beaucoup sollicitées et là elles vont encore être extrêmement sollicitées », concède Gérard Collomb.