Le dernier sommet du G7, organisé en juin au Québec, avait été tendu, à cause notamment des droits de douanes décidés par Washington sur les importations américaines d’acier et d’alumunium en provenance de l’Union européenne et du Canada. Celui de l’Otan, qui aura lieu les 11 et 12 juillet à Bruxelles, s’annonce tout aussi houleux.
Ainsi, à quelques heures de s’envoler pour le Vieux Continent, le président américain, Donald Trump, a de nouveau insisté sur la faiblesse des depenses militaires de certains membres de l’Otan, organisation qu’il avait qualifiée « d’obsolète » avant de prendre ses quartiers à la Maison Blanche.
Dans une série de « tweets » postés de 9 juillet, M. Trump a renouvelé ses critiques à l’endroit de pays de l’Otan qui, à l’évidence, ne respecteront pas l’engagement qu’ils prirent en 2014 de porter leurs dépenses militaires à 2% de leur PIB d’ici 2024.
Ces derniers ont déjà eu connaissance du courroux du locataire de la Maison Blanche étant donné que ce dernier leur a récemment adressé une lettre les sommant de tenir leurs engagements. Le Canada, la Belgique ou encore l’Allemagne sont dans ce cas.
« Les États-Unis dépensent bien plus pour l’Otan que n’importe quel autre Pays. Ce n’est pas juste, ni acceptable », a lancé M. Trump en guise d’échauffement. « Bien que ces pays aient augmenté leurs contributions depuis que je suis devenu président, ils doivent en faire davantage », a-t-il ensuite fait valoir.
Et, une nouvelle fois, Berlin a fait les frais de l’humeur de M. Trump. « L’Allemagne est à 1% (de son PIB), les États-Unis sont à 4%, et l’Otan bénéficie bien davantage à l’Europe qu’aux Etats-Unis. Selon certains, les États-Unis payent 90% de l’Otan, alors que de nombreux pays sont loin des 2% (de leur PIB) qu’ils se sont engagés » à payer, a-t-il dénoncé.
En outre, M. Trump lie la faiblesses des dépenses militaires de certains alliés aux questions commericales. « En plus de cela, l’Union Européenne a un excédent commercial de 151 millions de dollars (sic! c’est 151 milliards) avec les États-Unis, avec d’importantes barrières commerciales sur les produits américains. NON! », a-t-il écrit.
Selon l’AFP, qui cite un conseiller du président Macron, Paris espère que le sommet de l’Otan « montrera l’unité des alliés » malgré la pression mise par M. Trump sur les Européens. »
« Il est vrai qu’après le G7, dont Donald Trump s’est désolidarisé, tout le monde attend ce que va faire le président américain. La succession du sommet de l’Otan et de la rencontre avec Vladimir Poutine [en Finlande, le 16 juillet] augmente encore cette pression et cette incertitude », a dit cette source.
« Nous attendons que ce sommet montre l’unité des alliés et que tous les partenaires fassent les efforts auxquels ils se sont engagés », ajoute-t-on du côté de l’Élysée. Mais « notre crainte est est que cela ne soit pas atteint », conclut-on.
Cela étant, d’après le projet de budget destiné au Pentagone pour la prochaine année fiscale, il est prévu de remplacer l' »European Reassurance Initiative » par une « European Deterrence Initiative » (EDI), avec un budget de 6,5 milliards de dollars (contre 4,7 milliards actuellement).