Le 9 mai, le Parlement estonien a donné son accord à écrasante majorité (69 voix contre 2) à l’envoi d’un contingent de 50 militaires au Mali, au titre de l’opération Barkhane. La ministre française des Armées, Florence Parly, a salué cette décision, qui « promet de renforcer une coopération bilatérale déjà particulièrement étroite » et qui « témoigne d’une convergence de vues stratégiques importante, notamment sur les menaces qui pèsent sur la sécurité européenne. »
Dans le cadre de la présence avancée renforcée de l’Otan (eFP) dans les pays baltes et la Pologne, la France a déployé un sous-groupement tactique interarmes (S/GTIA) à Tapa, en Estonie, entre mars et décembre 2017. Et, depuis le 1er mai, quatre Mirage 2000-5 de l’Escadron de chasse 1/2 Cigognes assurent la police du ciel dans l’espace aérien estonien depuis la base estonienne d’Amari, au titre de la mission « Enhanced Air Policing » (ex-Baltic Air Policing).
La décision prise par Tallinn fait que ce sera la première fois que des soldats étrangers participeront directement à l’opération Barkhane. Les contributions militaires d’autres pays européens ont, jusqu’à présent, concerné la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] ainsi que la mission de l’Union européenne EUTM Mali, qui vise à former les soldats des forces armées maliennes (FAMa).
Après l’Estonie, le Royaume-Uni devrait suivre en mettant à la disposition de la force Barkhane trois hélicoptères lourds de transport CH-47 Chinook.
Dans le détail, le détachement estonien comptera 36 fantassins, des traducteurs et un échelon de soutien de 6 militaires. Doté de 5 véhicules blindés de transport de troupes Patria Pasi XA-188, il sera affecté à Gao. Sa mission sera de protéger cette base et de patrouiller dans ses environs.
Les militaires estoniens arriveront à Gao, « à l’invitation du Mali et en liaison avec la France » à compter de l’été prochain, pour une durée d’un an.
Pour rappel, en 2014, alors que la France menait l’opération Sangaris en Centrafrique, l’Estonie avait été l’un des rares pays européens à fournir des troupes à l’opération européenne EUFOR RCA, dont la « génération de forces » avait pu être bouclée grâce à une contribution importante de la Géorgie, pays n’appartenant pas à l’Union européenne.