Jacques Allaire élevé à la dignité !!!

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JORF n°0099 du 28 avril 2018
texte n° 2

Décret du 26 avril 2018 portant élévation en faveur des militaires n'appartenant pas à l'armée active

NOR: ARMM1810091D
ELI: Non disponible

Ministère des armées

Par décret du Président de la République en date du 26 avril 2018,

pris sur le rapport du Premier ministre et de la ministre des armées

et visé pour son exécution par le grand chancelier de la Légion d'honneur,

vu la déclaration du conseil de l'ordre

en date du 1er février 2018 portant que les présentes élévations sont faites en conformité des lois,

décrets et règlements en vigueur,

le conseil des ministres entendu,

sont élevés au titre de l'article 1er du décret n° 2018-26 du 19 janvier 2018

fixant les contingents de croix de la Légion d'honneur

pour la période du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2020,

pour prendre rang à compter de la date de leur réception,

les militaires n'appartenant pas à l'armée active désignés ci-après :

A la dignité de grand officier
Sans traitement
ARMÉE DE TERRE

[size=18] Allaire (Jacques, Jean, Marie).
[/size]
Colonel, troupes de marine. Commandeur du 15 juillet 1995.

Le colonel Jacques Alaire évoquera Diên-Biên-Phu

(c'était le 7 mai 1954) ce soir à 18 heures à l'Ancien collège de Montauban.
/ Photo DDM

Le colonel Jacques Alaire évoquera Diên-Biên-Phu c (c'était le 7 mai 1954) e soir à 18 heures à l'Ancien collège de Montauban. / Photo DDM

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Lecture zen

1.Un livre, des liens

« La chance d’un homme est dans ses rencontres, estime le colonel Jacques Allaire, 90 ans. En général, je ne continue pas une relation avec un homme s’il ne m’apporte pas quelque chose. » Cela vaut pour Alain Desaulty, arrivé jusqu’à lui par le réseau des anciens d’Indochine. L’ex-médecin domicilié à Lambersart se présente comme « un jeune auteur de 74 ans », parti vivre à Verlinghem.

Anticipant le 60e anniversaire de Diên Biên Phu, A. Desaulty, qui s’était rendu cinq fois au Vietnam, a recueilli les témoignages de dix anciens combattants. Il a publié un ouvrage sur 1954, « tournant du siècle » pour la France (événements politiques, bouleversements économiques et artistiques).

2. Soldat de père en fils

Après avoir combattu dans la Résistance, Pierre Laparra arrive en Indochine en 1945. De fil en aiguille, il est basé à Lang Son, au Tonkin (province nord indochinoise). Début 1947, il y est nommé sous-lieutenant, là où son grand-père l’avait été en 1887. Signe du destin ? « Non, pas du tout, on est militaire de père en fils depuis toujours, et ça continue ! », sourit-il avec cette pointe d’ironie qui ne le quitte pas.

Ce qu’il observe un soir d’avril 1947 est piquant. « On a vu arriver un grand Français dégingandé d’une quarantaine d’années, qui avait été dans les gardes indochinois, à la frontière (avec la Chine). Plutôt que d’être fait prisonnier, il est passé en Chine. Il est tombé sur des pirates chinois, dont il est devenu l’esclave. Avec ses supplétifs indochinois, il a participé à des actes de piraterie en Chine. Il était très doué. Quand le chef des pirates est mort, il a été nommé chef par acclamation. Il a repassé la frontière et est venu voir notre colonel. « Je mets 200 hommes à votre disposition, mais après vous me permettez de rentrer en France». »

Marché conclu. Lors de la terrible marche dans la jungle qui conduit les Français jusqu’à la mer, pour prendre une position qui s’avérera intenable, ce pirate sera précieux. Il obtiendra son bon de sortie. Pierre Laparra ne combattra plus en Indochine et ne vivra pas Diên Biên Phu.

3. Parachutiste à tout prix

« Mon rêve était d’être comme les autres, confie Jacques Allaire. Il y a deux façons de considérer une blessure. L’une est de passer au-dessus. J’étais inapte à l’infanterie, j’ai pris les paras ! » Hâbleur et blagueur, le colonel n’avait rien d’une armoire à glace quand il a forcé le destin.

Victime de la polio à 4 ans, élevé par sa mère puis par son oncle, il rejoint les FFI à 20 ans, malgré une atrophie du mollet droit (« ma guitare en flanelle », dit-il). En 1953, il effectue un troisième séjour volontaire en Extrême-Orient. Sous-lieutenant de réserve, il boitille toujours un peu mais veut à tout prix entrer dans une unité combattante. Il fait disparaître son carnet de santé et déjoue les contrôles médicaux. Marcel Bigeard l’appuie et fait un sort aux formalités médicales…

4. L’enfer de Diên Biên Phu

Le 16 mars 1954, quand ils sautent sur Diên Biên Phu, les paras d’Allaire savent que les risques sont grands. Leur chef leur a dit : « Je ne vois pas comment nous allons rentrer ». Un mineur nordiste, Gouman, dit Biloute (oui, déjà), s’échappe pourtant de l’hôpital pour être de la bataille, où tant sont tombés.

« Il avait la baraka, résume Jacques Allaire. Le premier blessé, ce fut lui ; un éclat d’obus, pas méchant. Il est retourné à l’hôpital, qui était complet. Ils ont dressé une casemate sur le toit. La nuit, l’hôpital a été bombardé et Biloute a perdu un bras. Il a été évacué à Hanoï. »

Les Français résistent jusqu’au 7 mai à Diên Biên Phu. Avant d’être faits prisonniers (lire ci-dessous). Depuis, les colonels Laparra et Allaire examinent les causes de cette défaite. Le « Bigeard Boy » pointe plusieurs erreurs du commandement, pour défendre une position sans ouverture sur l’extérieur, hormis un terrain d’aviation rapidement inutilisable.

5. Beaucoup de recul

La critique des deux gradés porte sur l’ensemble de la campagne d’Indochine. Pour eux, il ne fallait pas y combattre. Leclerc, leur idole, avait conseillé de rendre la colonie indépendante. Il ne fut pas écouté. « On aurait eu toutes les chances de garder l’Indochine s‘il n’y avait pas eu Ho Chi Minh, analyse Jacques Allaire. La France ne s’intéressait pas trop à nous, elle sortait de la Libération et les généraux étaient plus intéressés par l’URSS. Nos chefs avaient un complexe de supériorité, une méconnaissance et un mépris de l’adversaire ; ils ne l’ont pas vu monter en puissance. »

6. Peuple et rois

MM. Laparra et Allaire ne regrettent pas d’avoir combattu le communisme, mais auraient aimé éviter cette guerre. « Il y avait un feeling entre le peuple vietnamien et nous. C‘est un peuple attachant, travailleur, courageux… Le Vietnam est en progrès. Le pouvoir communiste est de moins en moins pesant… » Quant à la guerre, « c’est l’ultima ratio (regum) », estime le colonel Allaire. « Le dernier argument des rois », quand toutes les solutions diplomatiques ont été épuisées

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Notes

Notes individuelles

LE COLONEL JACQUES ALLAIRE Engagé le 8 août 1944 au 1er Bataillon F.F.I. de la Sarthe,

Jacques Allaire opte pour l'armée coloniale dès le 1er octobre de la même année.

Volontaire pour servir en Extrême-Orient à la fin de la campagne de France,

il débarque à Saigon avec les premiers éléments du Corps Expéditionnaire au mois de novembre 1945.

Rapatrié sanitaire en 1947,

il repart en Indochine peu de temps après dans les rangs

du 2ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux S.A.S.

De retour en France en janvier 1950, après 25 mois de séjour,

il quitte l'armée et reprend son métier de libraire à Paris.
La guerre d'Indochine se poursuivant,

il se porte une troisième fois volontaire.

Aérotransporté à Na San en janvier 1953,

il est versé au 5ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux.

Quelques mois plus tard, affecté au 6ème B.P.C. du commandant Bigeard,

il saute à deux reprises sur Diên Biên Phu.

Une première fois le 20 novembre 1953 dans le cadre de l'opération " Castor "

et la seconde le 16 mars 1954 en renfort de la garnison assiégée.
Nommé lieutenant d'active pendant la bataille,

il est fait prisonnier le 7 mai à la chute du camp retranché.

Libéré en septembre 1954, il rentre en France.

Désigné comme officier adjoint du colonel

commandant la Brigade de Parachutistes Coloniaux à Bayonne en février 1955.

Début 1956,

il prend le commandement de la CCS opérationnelle du 3ème RPC

commandé par le lieutenant-colonel Bigeard.

Au retour de Chypre en 1957,

il participe à la 1ère bataille d'Alger, puis, inscrit au tour de départ pour servir Outre-mer,

il rejoint le 7ème RPC à Dakar.

En 1958, le régiment est engagé dans l'opération " Ecouvillon "

dans le but de refouler de Mauritanie et du Rio de Oro les R'Gibat,

tribu maure venue du Maroc.

Au cours de cette opération, il occupe les fonctions d'officier de renseignement du régiment.

Il abrège son séjour en Afrique Noire pour retourner en Algérie

où il prend le commandement de la 3ème compagnie du 8ème R.P.I.Ma en 1960.

Il rentre en Métropole en 1961.

Ecarté des troupes aéroportées en raison de sa participation au putsch,

il est versé, sur sa demande, dans l'Aviation Légère de l'Armée de Terre.

Après un bref passage à l'état-major de l'A.L.A.T.

en région parisienne en 1963, il est désigné pour servir à Madagascar.

Suite à la déflation des effectifs stationnés sur l'Ile,

il est versé au 3ème Groupe d'Aviation Légère de l'Armée de Terre à Baden-Baden en 1965.

Détaché à l'état-major du général Massu,

commandant la 1ère Armée,

il quitte les F.F.A. pour prendre le poste de chef d'état-major

et responsable des unités parachutistes du 1er Régiment Inter-Armes d'Outre-mer à Dakar.

En 1970, il retrouve le 8ème R.P.I.Ma à Castres.

Sa mission est de mettre ce régiment d'engagés sur pied pour lui permettre d'intervenir au Tchad où les appelés ne peuvent servir.

Accidenté au saut et classé inapte T.A.P.,

après un court séjour comme instructeur combat à l'école des Fusiliers Marins de Lorient

et un passage à la 2ème Division Militaire en Ile de France,

il est désigné pour servir au Dahomey (aujourd'hui Bénin)

où il occupe le poste de Conseiller au cabinet du Président de la République,

Ministre de la Défense Nationale et de Chef du Bureau d'Aide Militaire (B.A.M.).

Il quitte l'armée en 1974 et reprend une carrière civile

dans l'édition à Paris,

puis à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Blois jusqu'en 1984

où il cessera toute activité professionnelle.
Depuis une trentaine d'années,

il s'est consacré à l'étude de la péninsule indochinoise,

de son origine à la période contemporaine.

Conseiller militaire sur le film: "Diên Biên Phu" de Pierre Schoendoerffer,

il a prononcé de nombreuses conférences en France, en Asie et en Afrique.

Depuis 1990, il a effectué six séjours au Viêt-Nam.
Commandeur de la Légion d'Honneur,

le Colonel Allaire est : diplômé militaire supérieur, membres de la Société des Auteurs et Compositeurs, secrétaire des Ecrivains Combattants,

ex rédacteur en chef de la revue " Debout les Paras "

et correspondant de "Béret Rouge" ,

cofondateur de la revue "Allo Ancre ici Dragon "en 1947.

Il a publié plusieurs articles dans le Figaro,

Historia et la revue Tropiques.
http://babelouedstory.com/amefs/16_b/16_b.html

Dans ce film tourné en 2005 au mémorial des guerres d'Indochine à Fréjus (Var),

Jacques Allaire raconte la défaite de l'armée française à Diên Biên Phu le 7 mai 1954

en présentant, avec des images et des films d'archives,

ses hommes de la section lourde du 6 e Bataillon de parachutistes coloniaux

qu'il commandait en temps que lieutenant à l'époque, sous les ordres du commandant Bigeard.

C'était son troisième engagement volontaire en Indochine :

il avait attrapé le « Mal jaune ».

Fait prisonnier ce jour-là, il ne sera libéré qu'en septembre 1954.

De retour en France,

Jacques Allaire se porte volontaire pour partir en Algérie début 1956.

Il participe à la première bataille d'Alger en 1957,

puis rejoint le 7 e RPC à Dakar (Sénégal).
En 1960, il retourne en Algérie pour prendre le commandement de la 3 e compagnie du 8 e RPIMA.

Un an après, il rentre en métropole et effectue un bref passage à l'état-major de l'Alat

(aviation légère de l'armée de l'air).

Il se retrouve à Baden-Baden (Allemagne) en 1965 puis est nommé chef d'état-major

des unités parachutistes du 1 er régiment inter-armes d'Outre-Mer à Dakar.

Il finira sa carrière au Bénin comme conseiller du président de la République et du ministre de la Défense nationale.
Il quitte l'armée en 1974 pour travailler dans l'édition à Paris puis à la chambre de commerce de Blois jusqu'en 1984 où il cessera toute activité professionnelle.
Conseiller militaire dans le film de Pierre Schoendoerffer, « Diên Biên Phu », Jacques Allaire est commandeur de la Légion d'honneur et a publié plusieurs articles dans la presse nationale.
http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre-et-Loire/communes/Saint-Cyr-sur-Loire/n/Contenus/Articles/2011/11/04/Le-Mal-jaune-de-Jacques-Allaire
http://www.ddtl.fr/lumierebro/shop/?5,jacques-allaire
http://paras-colos.over-blog.com/article-le-sacrifice-dien-bien-phu-1954-99174552.html
https://www.youtube.com/watch?v=Qpw6SgIBEgw

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Merci Gus et respect Jacques Allaire élevé à la dignité !!! 926774

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