Dernier officier Français à avoir été élevé à la dignité de Maréchal de France de son vivant.
Né à Bône, en Algérie, d’une mère Corse et d’un père Vendéen, gendarme en poste à Mostaganem, Alphonse JUIN intègre à tout juste vingt et un ans, l’Ecole Spéciale militaire de Saint Cyr. Sorti major de la « Promotion Fez », qui compte notamment un certain Charles de GAULLE.
Passionné par le Maroc et ses mystères, le jeune sous lieutenant JUIN s’y porte immédiatement volontaire pour prendre part aux opérations de pacification de l’Atlas menées sous l’énergique impulsion du général LYAUTEY. Enthousiasmé par cette première expérience, il choisit de rejoindre les troupes auxiliaires Marocaines, en l’occurrence le 1er Bataillon de Tirailleurs Marocains, placé sous les ordres du commandant POEYMIREAU.
Puis éclata la première guerre mondiale en 1914, Alphonse Juin, rentre en France avec ces "tabors" qui sont aussi appelés des "goumiers" marocains, ou il combat avec ses hommes qui forme le noyau du futur 1er RTM engagé dès les premières heures du conflit, sur les champs de bataille de la Marne et de l’Aisne, blessé pour la première fois aux environs de Château Thierry lors d’un bombardement d’artillerie, le lieutenant JUIN, commandant d’une section, fait preuve à cette occasion d’un courage exceptionnel en refusant d’être évacué pour rester auprès de ses hommes. Cet acte de bravoure est récompensé par l’obtention de la Croix de la Légion d’Honneur avec citation à l’ordre de l’armée. Le 14 Mars 1915 lors d’une attaque surprise contre les positions Allemandes dans le secteur de Mesnil lès Hurlus, il est une nouvelle fois blessé, et perdra l’usage de son bras droit, et doit passer huit mois à l’hôpital.
Rejoignant son unité en Décembre 1916, il participe enfin à l’offensive Nivelle. Ces années passées au sein du 1er RTM marqueront à jamais la carrière d’Alphonse JUIN qui n’hésitera pas à souligner bien plus tard : « Mon régiment de guerre est celui qui m’a fait connaître les dures réalités des combats et m’a le plus marqué. Je lui dois mon âme de jeune officier qu’il a trempée et abreuvée de fierté sur le chemin de ses sacrifices et de sa gloire. »
Quittant le 1er RTM après la Grande Guerre, Alphonse JUIN allait connaître une destinée hors du commun et recevoir les plus grands honneurs auxquels peut prétendre un officier Français. Alphonse JUIN, enseigna pendant une année à l'École de Guerre, puis repartit au Maroc, ou il engagea des actions pour arriver à la pacification du Maroc, dans les années 1920. Ce qui le mena d'être nommé Chef de Bataillon "à titre exceptionnel". Il gravira très vite les autres grades de Lieutenant-Colonel et Colonel. Il sera réaffecté à l'Ecole de Guerre ou il enseignera des cours de tactique générale. Alphonse JUIN sera nommé Général de l'armée d'Afrique en 1938, puis nommé Général de Brigade.
Arrive la guerre 1939-1945, c'est la mobilisation il prend le commandement de la 15e Division d'Infanterie Motorisée (15° DIM), cette unité sera encerclée à Lille, il est fait prisonnier et envoyé à la forteresse de Königstein (Allemagne), il sera libéré en 1941, sur la demande du Gouvernement de Vichy. Il repartira en Afrique du Nord ou il prendra le poste de commandant en chef des forces d'Afrique du Nord en remplacement du Général WEYGAND.
Après arriva la période entre 1941, et 1942, qui reste une période trouble, dans la vie de ce Général, car on dit que Juin aurait "collaboré" avec le Maréchal allemand GORING, en Tunisie, ce qu’il démenti plus tard dans ses mémoires....Vrai ou Faux ?
En 1942, il se rallie à l'Armée Américaine, il prit à ce moment, le commandement du contingent français, qui stoppa la force de l'Axe en Tunisie, et contribua à l'anéantissement de l'Afrikacorps du Général allemand ROMMELl. Il fut rappelé par le Général de GAULLE qui lui fit prendre le commandement du corps expéditionnaire français en Italie, ou avec les alliés, les troupes de JUIN prirent le Belvédère de Cassino, puis en 1944, vainquirent à Garigliano, ce qui ouvrit du coup, la route de Rome et de Sienne aux alliés.
Les troupes du Maréchal JUIN, participeront, mais sans lui, au débarquement de Provence, elles étaient placées sous les ordres du Général de TASSIGNY. De 1944 à 1947, il devint Chef d'Etat-Major de la Défense Nationale, de 1947 à 1951, il sera résident général au Maroc ou il s'opposera au Sultan et au parti nationaliste, de 1951 à 1956, JUIN sera inspecteur général des forces armées et aura le commandement interallié des forces terrestres du secteur Centre-Europe de l'OTAN, le commandant suprême étant le général américain EISENHOWER qui devint par la suite trente-quatrième président des États-Unis.
C'est le 14 juillet 1952, qui sera élevé à la distinction de Maréchal de France. Il sera ensuite hostile, à son camarade de promo le Général de GAULLE, il était le seul Général français à le tutoyer, il n'était pas d'accord avec lui quant à sa politique au niveau de l'indépendance de l'Algérie, mais il ne soutiendra aucunement le putsch de 1961, des généraux, qui avaient pris le pouvoir à Alger, et qui étaient les généraux, CHALLE, ZELLER, JOUHAUD et SALAN et quelques colonels. Puis en 1962, Il fut écarté de toutes les fonctions militaires.
On le sait beaucoup moins, mais le Maréchal JUIN était académicien, il avait été élu à l'Académie française le 20 novembre 1952, il succédait au fauteuil de Jean THAURAUD.
Le Maréchal JUIN s’éteint au Val de Grâce le 27 Janvier 1967, il est inhumé dans le caveau des gouverneurs aux invalides.
Le Maréchal JUIN était titulaire :
- De la Croix de guerre 1914-1918
- De la Médaille Militaire
- Et était Grand'Croix de la Légion d'honneur.