Lancé par le Pentagone au début des années 2000, le programme Conventional Prompt Global Strike (CPGS, frappe conventionnelle globale rapide), visant à doter les forces américaines de la capacité de frapper une cible n’importe où dans le monde en un heure. C’est ainsi que plusieurs projets ont vu le jour, comme l’Advanced Hypersonic Weapono (AHW), le planeur Falcon Hypersonic Technology Vehicle 2 (HTV-2) et le X-51 Waverider.
Seulement, la Chine et la Russie développent également des armes hypersoniques, c’est à dire pouvant voler à une vitesse supérieure à Mach 5. Tel serait en effet le cas du Wu-14 chinois et du missile russe Kinjal, dont les images d’un essai n’ont convaincu que ceux qui voulaient l’être. La France est également dans la course, avec l’ASN4G, destiné à la composante aéroportée de la dissuasion.
En février, l’amiral Harry Harris, chef du commandement militaire américain pour le Pacifique (US Pacom) fit part de ses inquiétudes face aux progrès chinois dans ce domaine. Progrès susceptibles de donner la capacité à la Chine de frapper des porte-avions et des bases dans le Pacifique sans coup férir. « Nous devons continuer à développer nos propres armes offensives hypersoniques », avait-il dit.
Lors d’une audition au Congrés, le nouveau chef de la recherche et du développement au Pentagone, Michael Griffin, n’a pas dit autre chose. « À mon avis, l’avancée la plus significative de nos adversaires a été le développement par la Chine de ce qui est aujourd’hui un système très avancé de frappes conventionnelles d’un rayon d’action de plusieurs milliers de kilomètres », a-t-il dit, le 17 avril. « Et « on ne verra pas ces trucs nous arriver dessus », a-t-il prévenu.
Plusieurs projets d’armes hypersoniques sont actuellement en cours aux États-Unis. L’un d’eux, entrant dans le cadre du programme « Hypersonic Conventional Strike Weapon » [HCSW, prononcer « Hacksaw », ndlr] , vient faire l’objet d’un contrat de 928 millions de dollars, attribué par le Pentagone à Lockheed-Martin.
Le groupe américain aura ainsi à concevoir, développer et tester un prototype de missile air-sol hypersonique, utilisant le GPS ainsi qu’un système de guidage inertiel. Cette arme devrait pouvoir être délivrée par un avion de chasse ou un bombardier afin de détruire les cibles de « haute valeur » ou de mettre en échec les capacités A2/AD (déni et anti-accès).
Ce contrat attribué à Lockheed-Martin correspond à l’un des deux programmes d’arme hypersonique lancé par l’US Air Force, l’autre étant appelé « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW, ou ARROW], pour lequel 258 millions de dollars ont été demandés au titre de l’année fiscale 2019.
En outre, deux autres programmes sont actuellement en cours dans le cadre d’une coopération entre l’US Air Force et la Darpa, l’agence de recherche et développement du Pentagone. Il s’agit du « Tactical Boost Glide« , pour lequel Lockheed-Martin a déjà obtenu un contrat de 147 millions de dollars pour mettre au point un engin capable de voler ) Mach 20, et de l’Hypersonic Air-Breathing Weapon Concept (HAWC), visan développer un « un missile de croisière hypersonique efficace et abordable ».