Après un mois de combats et de bombardements, l’enclave située sur le flanc oriental de Damas est presque entièrement repassée sous la coupe des troupes pro-régime.
La scène a été filmée en lisière de la Ghouta, dans l’un des camps de fortune aménagés pour accueillir les familles qui fuient le pilonnage de cette banlieue rebelle de Damas par l’aviation russo-syrienne. Mohamed Qaband, un membre de l’Assemblée du peuple, la caisse d’enregistrement des décisions du régime Assad, apparaît à l’arrière d’une camionnette blanche, des bouteilles d’eau minérale à la main.
« Vous voulez boire ?, demande-t-il aux rescapés des bombardements qui se massent autour du véhicule. Alors dîtes “Bachar Al-Assad est notre président”. Allez, dites-le encore, “Bachar Al-Assad est notre président.” » Et pendant que la foule s’exécute et que les bouteilles circulent de main en main, le député poursuit son show : « A bas l’Arabie saoudite, à bas les Etats-Unis, La Syrie est victorieuse. »
Cette vidéo au goût d’humiliation, probablement tournée vendredi 23 mars et partagée sur les réseaux sociaux par des militants pro-gouvernement, est emblématique de la capitulation de la Ghouta. Après un mois d’offensive d’une brutalité effrénée, qui a causé la mort de 1 600 civils et fait près de 8 000 blessés, plus de 90 % de l’enclave, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), est repassée sous la coupe de l’armée syrienne et de ses supplétifs.
Depuis le milieu de la semaine, les groupes armés qui contrôlaient ce territoire depuis 2013, et qui ne défendent plus que de minuscules poches, isolées les unes des autres, hissent le drapeau blanc à tour de rôle. Après les salafistes de Ahrar Al-Cham, mercredi, les combattants de Faylaq Al-Rahman, une faction islamiste modérée, ont fini par signer, vendredi, l’accord d’évacuation imposé par la Russie.
« Négociations séparées »
Selon la télévision d’Etat syrienne, plus de 4 000 personnes – dont 1 400 hommes armés –, ont déjà été convoyées par bus vers la province rebelle d’Idlib, dans le nord du pays. Là-même...