Le premier des Mille
Désiré Bianco naît à Marseille en 1902.
En 1914, lorsque la première guerre mondiale éclate, il est élève de l’école primaire du quartier Menpenti, dans le 10e arrondissement.
Désiré Bianco ressent le désir ardent de se battre pour la France, aussi va-t-il chercher par tous les moyens à rejoindre le front. Le 6e régiment de Hussards a son casernement à Marseille, et envoie régulièrement des détachements sur la Meuse. En janvier 1915, puis en mars de la même année, Désiré tente, à deux reprises, de se glisser parmi les soldats. Découvert, il est par deux fois, renvoyé dans sa famille.
Qu’à cela ne tienne ! Toujours aussi volontaire, il se rend au port de Toulon et réussit cette fois à embarquer avec le 58e régiment d’infanterie coloniale, sur le paquebot « La France » en partance pour la campagne des Dardanelles.
Il n'a que 13 ans !
La suite de son épopée est racontée par l’un de ses camarades, le soldat Pechamat du 58e R.I.C.
« Débarqué avec nous, Désiré Bianco vécut notre vie et participa à tous les engagements auxquels prit part notre régiment.
Avant l’attaque générale du 8 mai 1915, le lieutenant Asquier, commandant la compagnie, prit le fusil et la baïonnette de Bianco et lui remit son sabre, Bianco devant rester dans la tranchée.
Quand ce gosse vit notre départ, il ne put se maîtriser et s’élança à la tête de la compagnie, levant le sabre du lieutenant et criant « En avant, à la baïonnette ! ».
Atteint de plusieurs balles, Désiré Bianco fut tué à quelques mètres du fortin ennemi. »
Le 30 août 1916, le général Cordonnier, commandant l’armée française d’Orient, lui décernait une citation en rendant hommage à sa fin héroïque.
Mais plus que son sacrifice final, c’est sa persévérance, sa volonté de servir, qui imposent l’admiration.
Et c’est cette conscience dans l’abnégation qui met Désiré Bianco à la première place dans la Légion des Mille.