Je le met ici aussi, je pense qu'il y a sa place.
Philippe Kieffer
Source:http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/520.html
Philippe Kieffer est né le 24 octobre 1899 à Port au Prince (Haïti). Il est diplômé de l'Ecole des Hautes Etudes commerciales. La guerre le trouve en Amérique, où il est directeur de banque. Quartier-maître de réserve pour avoir suivi les cours des EOR de Navale en 1918, il se présente comme tel en France, le 2 septembre 1939, comme volontaire dans l'armée de Terre, alors que son âge (40 ans) aurait pu servir de prétexte parfaitement acceptable pour rester à New-York. Il passe ensuite dans la Marine le 10 septembre 1939. L'attaque allemande de mai 1940 le trouve à Dunkerque, à l'Etat-major de l'Amiral Nord jusqu'au 17 juin, après quoi il passe en Angleterre, à Londres, le 19 juin 1940.
| Philippe Kieffer |
Il s'engage aux Forces Navales Françaises Libres, le jour de leur création, le 1er juillet 1940.
Sa connaissance de l'anglais le fait rapidement nommer officier interprète et du chiffre. Mais préférant l'action, il obtient de l'amiral Muselier de constituer en mai 1941 les Commandos Fusiliers-Marins qui rapidement sont intégrés au Commando Britannique n° 2, célèbre pour son raid sur Saint-Nazaire.
Philippe Kieffer est alors enseigne de vaisseau de 1ère classe et sera nommé lieutenant de vaisseau le 1er juillet 1942.
Des hommes de la 1ère Compagnie du Bataillon de Fusiliers-Marins Commandos prennent part au raid du 19 août 1942 sur Dieppe.
En 1943, la troupe française, portée à l'effectif de deux Compagnies, est affectée à l'exécution de quelques raids nocturnes sur les côtes françaises occupées, en petits groupes, dans le cadre de la préparation au débarquement.
En 1944 les efforts de Kieffer sont définitivement récompensés. Le 1er BFM Commando est rattaché à l'un des plus glorieux commandos anglais, le N° 4 (lieutenant-colonel Dawson), au sein de la 1ère Brigade (Brigadier General Lord Lovat). Les 180 hommes que Kieffer avait réunis et entraînés, allaient être les premiers Français à débarquer pour libérer la France.
Le 6 juin, les "Bérets verts" prennent pied à Ouistreham ; puis à Benouville, Amfreville, Bavant. Blessé le 6 juin, refusant de se laisser évacuer pendant deux jours, Kieffer retrouve son unité le 13 juillet, au moment où elle allait percer vers la Seine et Honfleur. Décidé à entrer à Paris avec les premiers, il prend une jeep, deux hommes, et fonce vers la capitale, à travers la Normandie à peine libérée.
Il fut le premier à entrer à Paris par Saint-Cloud ; quelques jours plus tard il avait la fierté d'y faire défiler son unité.
A côté de tant de joie, ce père de famille (il a 3 enfants) est frappé d'une douleur profonde : son fils de 18 ans, qui avait rejoint un maquis, venait d'être tué par les allemands en Ile-de-France. Il ne l'avait pas revu depuisquatre ans.
En octobre 1944, le capitaine de corvette Kieffer, avec son bataillon - porté à l'effectif de trois compagnies - conduit son unité à l'attaque de Flessingue et de Walcheren, clé du port d'Anvers. Puis il participe à des raids sur les îles hollandaises occupées, toujours avec le N° 4 Commando Britannique.
Nommé à l'Assemblée Consultative en 1945, il a travaillé depuis la guerre à l'Etat-major des Forces Interalliées.
En 1954, il est nommé capitaine de frégate.
Philippe Kieffer est décédé le 20 novembre 1962 à Cormeilles en Parisis. Il a été inhumé à Grandcamp dans le Calvados.
• Commandeur de la Légion
d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 28 août
1944
• Croix de Guerre 39/45 (4 citations)
• Military Cross (GB)