Le Service de santé des armées inaugure un nouveau centre de traitement des brûlés
Depuis 1961, le Centre de traitement des brûlés (CTB) de l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) de Percy a su acquérir une réputation mondiale pour les soins apportés aux grands brûlés. Or, les brûlures de guerre sont plus graves qu’en contexte civil, dans la mesure ou, dans un cas sur deux, elles s’accompagnent d’autres blessures. Ce qui complique le traitement des blessés.
Afin de rester en pointe dans le traitement des grands brûlés, le Service de santé des armées (SSA) a décidé, en 2014, de lancer de vastes travaux afin de moderniser le CTB de l’hôpital de Percy. Le chantier, d’un coût de 30 millions d’euros, étant désormais terminé, ce nouveau centre va être inauguré ce 6 décembre.
Dans le détail, ce nouveau CTB, dont la mission principale sera de soigner les militaires mais aussi des civils, dispose d’un étage technique « complet » qui « garantit la continuité des soins et limite le risque d’introduction de micro-organismes dangereux dans le secteur protégé. » Il comprend un bloc opératoire polyvalent avec trois salles opératoires ainsi qu’une salle de surveillance post-interventionnelle, une zone de déchoquage et d’urgence, 18 chambres « adaptées à la réanimation la plus lourde » et quatre autres installées dans un « secteur de crise » où seront, le cas échéant, pris en charge les « blessés avec contamination interne radiologique ou chimique, ou porteurs de bactéries hautement résistantes émergentes. »
Deux plateaux techniques viennent compléter cette étage. L’un sera destiné aux « situations d’exception », avec « la salle de surveillance post-interventionnelle (SSPI) attenante au déchoquage pour permettre un accueil simultané de 6 blessés en même temps, à proximité immédiate du bloc opératoire et du secteur de crise ». L’autre doit répondre aux « standards de soins les plus exigeants », avec un contrôle de l’air et de l’eau, des équipements de balnéothérapie ou encore des systèmes d’information et de communication.
Le CTB de l’hôpital de Percy a été le premier centre français à proposer la « couverture par épiderme » cultivé en laboratoire pour signer les brûlures massives (plus de 70% du corps). « En lien étroit avec l’unité de thérapie cellulaire et tissulaire de l’Institut de recherche biomédicale des Armées, il prépare en outre l’application clinique pour les brûlés des nouvelles stratégies de cultures cellulaires développées par ce laboratoire », précise le communiqué du SSA.
Depuis 2001, le CTB de Percy a soigné 61 militaires des trois armées et de la gendarmerie brûlés lors d’engagements opérationnels, et 24 sapeurs-pompiers ou militaires de la Sécurité Civile brûlés en intervention. C’est notamment lui qui a pris en charge les aviateurs gravement blessés lors de l’accident d’Albacete (Espagne), en janvier 2015.