Après l’affaire de l’annulation de l’appel d’offres remporté par Airbus Helicopters avec le H225M Caracal et les critiques émises par le président Macron à l’encontre de l’actuel gouvernement polonais, il paraît compliqué pour la France de décrocher des contrats d’armement en Pologne.
Pour autant, Mme le ministre des Armées, Florence Parly, ne désespère pas vendre à Varsovie des sous-marins Scorpène, construits par Naval Group (ex-DCNS). Ce sujet avait d’ailleurs été au menu de sa rencontre avec Antoni Macierewicz, son homologue polonais, en septembre dernier.
Pour rappel, la marine polonaise entend se doter d’au moins trois sous-marins à propulsion classique afin de remplacer les 4 submersibles de la classe Kobben qu’elle met actuellement en oeuvre. Ce programme, appelé Orka, mettrait l’accent sur la capacité de ces futurs bâtiments à emporter des missiles de croisière.
Lors d’une audition devant la commission sénatoriale des Affaires étrangères et des Forces armées, le 7 novembre, Mme Parly a fait part de sa détermination dans ce dossier. Ainsi, a-t-elle dit aux sénateurs, l’entretien qu’elle a eu en septembre a été « utile » et « nécessaire » mais il « ne me permet pas de vous dire avec certitude que nos sous-marins seront commandés. »
« L’attrait pour les missiles, qui dépendent de la commande de sous-marins parce qu’il n’y aura pas de missiles sans sous-marins, est fort auprès de la marine polonaise », a continué Mme le ministre.
« Nous ne lâcherons pas sur cette affaire de missiles et d’une manière générale je ne lâcherai pas l’affaire tant qu’elle n’aura pas été conclue », a encore assuré Mme Parly.
Pour le programme Orka, trois concurrents sont en lice, les industriels américains étant hors-jeu puisqu’ils ne produisent plus de sous-marins à propulsion diesel-électrique.
Outre Naval Group, qui a proposé des Scorpène dotés du Missile de croisière naval (MdCN ou Scalp Naval), le suédois Kockums (sous-marin A-26) et l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS), avec son U-212, sont sur les rangs pour décrocher ce contrat évalué à plus de 2,3 milliards d’euros.
Cela étant, le gouvernement polonais a très mal pris de récents propos tenus par Ursula von der Leyen, le ministre allemand de la Défense. Il faut « soutenir la résistance saine et démocratique de la jeune génération en Pologne », a-t-elle dit à la ZDF.
« Le ministère polonais de la Défense juge inacceptable que le ministre d’un pays membre de l’Alliance atlantique appelle les citoyens d’un autre Etat à des actions anti-gouverementales, et les approuve », a réagi sa porte-parole Anna Peziol-Wojtowicz, après que le ministre a reçu l’attaché militaire allemand.