Peter Ortiz : légionnaire, officier de l’USMC et de l’Office of strategic services (OSS)
Dans son ouvrage « to live a Man’s life » (version anglaise), Laura Homa, Lacey retrace la vie du LCL Peter Ortiz ayant servi à la fois la légion étrangère et le corps des Marines de Etats Unis avant de rejoindre la très secrète organisation américaine « OSS » pour devenir un héros de la seconde guerre mondiale.
Publié le 16/05/2017 à 18:38 Bien que né aux Etats Unis, Pierre Ortiz a passé la plus grande partie de son enfance en France où il étudie à l’université de Grenoble.
En 1932, âgé de 19 ans, il s’engage dans les rangs de la légion étrangère, comme polonais sous le nom de Pierre Zetro de Manowska. Après des débuts au sein du 1REI à Sidi Bel Abbès, il est affecté à la 3e compagnie de mitrailleuses du 2e REI à Meknès, le 22 juin 1933. Promu caporal en 1933 et sergent en 1935.
Il devient le plus jeune sergent de l’histoire de la légion étrangère. Ses actions en Afrique du nord lui valent plusieurs citations et l'attribution de la Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieures et de la Médaille militaire. Cependant, malgré l'offre d'une promotion en tant qu'officier, il ne prolonge pas son engagement et rentre aux États-Unis en 1937, où il devient expert pour les films de guerre à Hollywood.
Avec la guerre qui approche, Ortiz retourne en France en 1939 et se réengage dans la légion en novembre. Il y est rapidement promu sous-lieutenant puis lieutenant en 1940. Blessé au combat lors d’un raid audacieux destiné à détruire un point de ravitaillement carburant allemand, il est fait prisonnier. Séjournant dans plusieurs camps de prisonniers en Allemagne, en Autriche et en Pologne, il réalise plusieurs tentatives d'invasion et réussi finalement s’échapper après quinze mois de captivité.
L'armistice ayant été signé entre-temps, Ortiz est démobilisé lorsqu'il parvient à rejoindre les rangs français à la fin de l'année 1941. Il retourne alors en Amérique en 1941 en embarquant à bord d’un bâtiment de la marine marchande.
Aussitôt, il s’engage dans le Marine Corps à Parris Island (Caroline du Sud).
Après sa formation initiale, il reçoit ordre de rester à Parris Island comme instructeur des nouvelles recrues. Du fait de ses qualités exceptionnelles, de son expérience militaire hors du commun et de ses compétences linguistiques, le commandant du Marine Corps décide de le transférer au sein de L’office of Strategic Services (OSS).
Ortiz rejoint donc Tanger au Maroc comme agent de renseignement dans le cadre de la planification de l’opération TORCHE en novembre 1942. Il est à nouveau blessé derrière les lignes allemandes lors d’une opération préparatoire à la contre-offensive des alliés en Tunisie. En juillet 1943, il est envoyé à Londres pour former une unité spéciale insérée derrière les lignes ennemies en préparation du D-day en Normandie.
En janvier 1944, il est largué sur le territoire français en appui de la résistance. Il se porte notamment au secours de quatre pilotes de la Royal Air Force et leur sauve la vie. Après le débarquement, il est à nouveau inséré derrière les lignes allemandes en aout 1944 dans la région de Centron (Savoie). Redoutant des représailles envers la population, Ortiz accepte de se livrer aux Allemand à condition qu’aucun mal ne soit fait aux habitants du village.
Il est alors à nouveau fait prisonnier. Il parvient à s’échapper en avril 1945 mais ne parvient pas à rejoindre l’Angleterre. Il retourne alors au camp de prisonnier. Il est finalement libéré le 27 avril 1945.
Après la guerre, Pierre Ortiz retourne en Californie et sert comme réserviste dans le Marine Corps où il atteint le grade de lieutenant-colonel. Il travaille à Hollywood à la fois comme acteur et comme conseiller technique. Son expérience a inspiré les films « 13 rue Madeleine » et Opération Secret ».
Avec l’engagement des Américains en extrême orient à la fin des années cinquante, Ortiz se porte volontaire mais le Marine Corps décline sa proposition et le colonel Ortiz prend alors définitivement sa retraite.
Titulaire de la Navy Cross (deux attributions), de la Purple Heart (deux attributions), de la Legion of Merit, de l’ordre de l’Empire britannique, de la croix de guerre avec cinq citations,
de la médaille des blessés, de la médaille des évadés et de la médaille coloniale, le colonel Ortiz s’éteint le 16 mai 1988 à l’âge de 74 ans. Il est inhumé avec les honneurs militaires au cimetière national d'Arlington
A un ami qui lui demandait s’il ne regrettait pas de n’avoir pas fait d’études avant de s’engager, il répond :
« l’université ! j’ai appris beaucoup plus sur l’homme et la science dans la légion que n’importe quel professeur n’aurait jamais pu m’enseigner… ». Même si le colonel Ortiz a passé le plus clair dans son temps dans le Marine Corps et l’OSS, il restera profondément marqué par ses premières années à la légion.
Par le lieutenant-colonel (FR) Edouard BROS
6th Marine Regiment - S-3 Current Ops
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