La bataille de Bizerte !!!

Bonsoir 
Ce que c'est que de fumer la moquette.
Récupérer l'AA 52 de mon groupe?
Ce n'était pas l'armée Bourbaki...
D'ailleurs, comme bien d'autres, j'avais récupéré une carabine US toute neuve, sur la Garde nationale justement.
Il m'a fallu la rendre à l'armurerie avant de rentrer à Alger.
Je suis tombé très récemment sur une note émanant du général Ailleret évoquant ce problème.
Les autorités n'avaient visiblement pas envie de voir toutes ces armes entrer en Algérie...
L'AA 52 était bien chambrée en 7,5 x 54 mm.
C'est l'AANF 1, apparue à la fin des années 1960 qui était chambrée en 7,62 x 51 mm.
Au mois de juillet 1961, au moment de re-compléter notre dotation, nous avons perçu des bandes de 50 cartouches
dont les étuis étaient en acier écroui, pour des raisons d'économie, j'imagine. Avec ces cartouches, les ruptures d'étui 
étaient fréquentes. Plus tard, les chambres ont été cannelées pour faciliter le décollement de l'étui.
JJ

Je lis progressivement,  l’Aquilin he ne connais pas mais je vais chercher.

Et l’ALN qui jouait aux petits soldats devant la ligne Challes,  elle n’est pas intervenue aider ses frères tunisiens chez qui ils se terrestres ?

Un grand merci pour cette page d'histoire. La précision du déroulement des opérations est exemplaire.

Une base devrait exister sur chaque zone de nos  territoires d'outre-mer, du Pacifique, des Caraïbes et de l'océan Indien...avant que d'autres pays, sous prétexte de décolonisation, s'y implantent.

Paramicalement,

jmperrin

Le mois de juillet me ramène toujours à mes souvenirs de Tunisie et de la base stratégique (Otan) de Bizerte.
Juste sorti de l'école des fourriers de Cherbourg le 1-4-1961, j'étais muté à Sidi-Abdallah au fond du lac de Bizerte, avec un pote comme moi Rochelais qui était lui muté à La Pêcherie.
J'étais le plus jeune ( 17 ans et 10 mois ) matelot breveté, mais à l'époque sous période légale du service militaire de 18 mois, même pour un engagé 5 ans comme moi. 
Je percevait à l'époque 12 francs par mois, donc fauché en permanence, mais les quartiers-maître de 1° classe et qm2, comme c'était la coutume me fournissait et payaient tout ce qui m'était nécessaire, principalement en urgence des vêtements civils (tenue militaire interdite).
Un tailleur de Menzel Bourguiba, ville quasi européenne, m'habillait de pied en cape avec de magnifique chaussures blanches, restaurant le soir, cinéma en plein air et parfois quartier de la gare et leurs jolies demoiselles, la belle vie assurée.
Je logeait avec une quinzaine de marins dans une aile de l'ancien dépôt marine et nous étions totalement indépendant; le reste des bâtiments étant occupés par la 12° Cie du 8° RIA.
Pour les repas nous dépendions de la cuisine de l'arsenal de Sidi-Abdallah, distant de 800 m. environ, sortions de notre enceinte en territoire Tunisien pour rentrer dans l'arsenal et celà en bicyclette avec 2 gros bidons accrochés au guidon, chacun son tour.
Nous avions une pièce salle à manger, avec frigo, et surtout une grande terrasse couverte.
Pas de discipline, ni d'inspections, et un bassin-piscine privé au lac distant à travers la garrigue à moins d'un km.
Au mois de Mai, excursion et visite des ruines de Dougga, entente cordiale avec les Tunisiens dans ce beau pays. Puis début Juin sans trop comprendre pourquoi les relations se figèrent progressivement, et des manifestations d'abord tranquilles devinrent violentes, des files  de camions chargés de manifestants qui hurlaient des slogans, passaient devant notre portail d'entrée qui restait ouvert, et que l'on ferma.
Nous avions un second-maître fusilier qui nous rafraichit notre formation militaire élémentaire,  je savait tirer et aimait, j'étais pas mauvais, fin juin je quittais la tenue de travail bleue (affreuse, et datant de 1920) pour enfiler la tenue kaki. La nuit nous avions des tours de garde dans notre enceinte d'environ 400 x 400 m. protégée par un mur de 2,20 hauteur, dans les zones dégagées des sonnettes étaient installées, la nuit dans le noir c'était pas triste mais stressant.
Petit à petit les Tunisiens début Juillet commençait à creuser des tranchées dans le bois d'oliviers, devant notre porte principale, sans réaction de notre part.

la suite demain, je vais dormir

Bourguiba à voulu montrer au monde arabe que les Tunisiens pouvaient tenir tête à l’armée  française et se montrer l’égal d'un Nasser.