Les Grands Combattants Volontaires BENESIS DE ROTROU Armand
Issu d’une famille catholique d’officiers originaire de l’Aude, Armand Bénésis de Rotrou est né à Bône (Algérie) où son père sert comme capitaine au 3e régiment de tirailleurs algériens.
À partir de 1938, il passe son enfance dans le centre et l’est de la France, puis poursuit des études secondaires avec l’idée de devenir soldat. Cette vocation sera temporairement contrariée par une insuffisance auditive qui nécessitera plusieurs interventions chirurgicales pour la remonter, et qui l’empêchera d’intégrer une grande école militaire.
Au début de l’année 1956, jeune officier de réserve, il se porte volontaire pour l’Algérie où les troubles, qui ont commencé en 1954, se sont transformés en véritable guerre. Il va y servir jusqu’à la fin du conflit en 1962.
Il participe d’abord aux opérations à la tête d’une section de combat, puis d’une unité de harkis. En 1959, il devient officier adjoint au célèbre commando « Georges » formé, à partir de rebelles ralliés, par Marcel Bigeard, commandant le secteur opérationnel de Saïda.
Il est ainsi appelé à parcourir les régions les plus variées et à connaître des situations opérationnelles parmi les plus intenses avant le cessez-le-feu, puis les plus tragiques après celui-ci.
Armand Bénésis de Rotrou à la tête de la 2e compagnie du
commando « Georges », le commando musulman de Saïda.Devenue commando de zone (division), puis de corps d’armée et enfin de réserve générale, cette troupe de choc, dont le bilan final sera de mille rebelles tués ou faits prisonniers, mue par sa devise « Chasser la misère », entrera très tôt dans la légende de la guerre d’Algérie, non tant pour ses succès au combat que pour ses succès dans la conquête des âmes et la promotion sociale de ses coreligionnaires.
En septembre 1961, le lieutenant « Armand » (son nom de guerre à Saïda) est muté disciplinairement dans le Constantinois, à la tête d’une compagnie de combat isolée, pour collusion avec l’O.A.S. à laquelle il avait adhéré sur ordre de son chef.
L’indépendance venue, il va continuer à vivre au sein d’une population autochtone qu’il a bien connue et à laquelle il s’était profondément attaché.
Après 1962, sur sa demande, il rejoint les rangs de la Légion étrangère avec laquelle il sert en Algérie et au Sahara, et participe à la campagne du Tchad en 1969. En 1983, il quitte l’armée sur sa demande et poursuit une deuxième carrière civile à l’étranger.
Gardant en lui une blessure jamais refermée à ce jour à la pensée de ses frères d’armes de toutes origines tombés au combat ou exterminés, il témoigne de cette guerre gagnée sur le terrain et dans la conquête des esprits, mais perdue politiquement.
Après avoir combattu contre la misère et la sauvagerie, dans le livre qu’il a publié en 2009 sous le titre : Commando « Georges » et l’Algérie d’après, il s’est engagé dans le combat pour la vérité.
Il est de ceux qui attestent que la France aurait pu quitter l’Al
gérie la tête haute, en léguant un pays prospère et ami à ses habitants.
Deux fois blessé et titulaire de six citations, dont une avec palme, titulaire de la croix de la Valeur militaire et de la croix du combattant volontaire, le lieutenant-colonel Bénésis de Rotrou est commandeur de la Légion d’honneur.
Bibliographie : Armand Bénésis de Rotrou est l'auteur d'un ouvrage intitulé: "Commando Georges et l'Algérie d'après", qui a reçu le prix "Armée et défense" 2009.
Cet ouvrage de 478 pages est paru aux Editions Dualpha BP 58 77522 Coulommiers cedex. Contact : infos@dualpha.com
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Pour en savoir plus
- Algérie Commandos de chasse: Têtes chercheuses du Général Challe
- L'Algérie de 1954 à 1962 - Conférence du Lcl Armand Bénésis de Rotrou
- L'Algérie de 1962 à 1968 - Conférence du Lcl Armand Bénésis de Rotrou