La mosquée « Notre Dame de Paris », 2048 [Intro]
Publié le 20 mai 2016 par EuroCalifat
Publié en Russie en 2005 par Elena Tchoudinova, il aura fallu attendre fin 2009 pour qu’un éditeur en accepte la diffusion en France. En 2048, l’islam a pris les rênes du pouvoir dans l’essentiel des pays de l’Union européenne, rebaptisée Bloc Euro-islamique ou Euroislam. Au debut, une grande Albanie, réunifiée avec le Kosovo, et réislamisée et armée avec des pétrodollars, s’empare de ce qui reste de la Serbie.
Ensuite, le reste de l’Europe tombe, territoire après territoire, aux mains de l’islam comme dans un jeu de Go. En France, des émeutes banlieusardes, précédées d’une période d’immigration massive mal contrôlée et d’une instabilité chronique violente aboutissent à des concessions répétées de la République, qui cède du terrain sous la pression du chantage et d’actions violentes, et en fin de compte il y a une prise de pouvoir par des islamistes wahabites.
Dans cette Europe de cauchemar, seuls deux pays gardent leur indépendance : la Grèce, au prix du paiement d’un lourd tribut annuel, et la Pologne, dernier pays catholique d’Europe, qui a eu la sagesse de s’allier avec la Russie et de quitter l’Union Européenne tant qu’il en était encore temps. La Russie est le dernier représentant du monde libre. Les Etats Unis, économiquement exsangues et politiquement divisés , deviennent isolationnistes. Le Japon s’est replié sur lui même et l’Inde, soumise à des conflits internes, reste en dehors du conflit. Un traité international entre la Chine, la Russie, l’Australie, l’Inde et le Japon interdit tout transfert de technologie innovante vers l’Euroislam et les autres pays musulmans.
Dans cette France islamisée, les Parisiens non convertis à l’islam sont parqués dans cinq grands ghettos , dans lesquels ils vivent dans le dénuement et sont soumis à d’incessantes persécutions. La cathédrale Notre-Dame de Paris, après des modifications architecturale d’importance, a été rebaptisée mosquée Al Franconi.
Une bonne part des Français sont des convertis « collaborationnistes » ayant adopté des prénoms musulmans plus ou moins francisés pour eux-mêmes et leurs enfants, tandis que la classe dominante de cette société est constituée des musulmans d’origine arabe. La justice est rendue par des Cadis : on assiste au premier chapitre à la lapidation à mort sous l’Arc de Triomphe d’un viticulteur bordelais censé s’être reconverti dans la fabrication du raisin sec, mais qui en fait détourne une partie de sa production pour fabriquer du vin vendu au marché noir.
Les femmes converties à l’islam sont devenues des citoyennes de seconde zone, pouvant difficilement sortir de chez elle sans leur mari, la tenue voilée est obligatoire pour elles sous peine d’ennuis avec la police religieuse. Les familles sont déchirées entre convertis et non-convertis.
L’action du livre se passe à un moment clé : les autorités musulmanes ayant décidé de demander à des milices banlieusardes d’investir les ghettos non-musumans et de les détruire!
Une chose ressort clairement de ce roman, c’est que l’ éventuelle arrivée d’un pouvoir islamique en France serait à l’origine d’une régression des libertés probablement encore pire qu’à l’époque de l’occupation allemande. N’oublions pas non plus que la société invivable pour un français que décrit ce roman n’est rien d’autre que le quotidien actuel de centaines de millions d’habitants de cette planète soumis au joug islamique.
Nous vous proposons de découvrir ce roman qui hélas pourrait bien devenir réalité, bien avant 2048! Nous diffuserons un chapitre par semaine, puis une version intégrale ensuite.
PROLOGUE – Année 2002 : quarante six ans auparavant.
Jusqu’à l’âge de douze ans, Sonia[sup]1[/sup] avait aimé l’Angleterre, cette même Angleterre dont elle foulait aujourd’hui les pavés avec ses baskets.
Entre douze et treize ans, elle n’aimait plus rien ni personne. Même son papa, qui s’était révélé être un magicien de pacotille. Elle pleurait, elle criait, appelait au secours, et lui ne venait toujours pas, ne se dépêchait pas de la saisir dans ses bras, de l’emmener loin, à la maison, de les châtier cruellement. Avant, il pouvait tout, il submergeait sa chambre de poupées Barbie qu’elle n’appréciait guère, toutes clonées, avec leur riche garde robe. Il lui achetait la série médiévale des Lego qu’elle adorait. Il lui promettait de l’emmener passer les vacances en Angleterre, il la protégeait quand il y avait des querelles entre copines, la consolait après un cauchemar. Mais quand commença le cauchemar, le vrai, il s’avéra être d’une impuissance révoltante. Il lui fallut ensuite toute une année pour lui pardonner et l’aimer à nouveau. Mais, pour cela, elle avait dû mûrir, devenir tout à fait adulte. Elle avait dû elle-même étouffer les derniers mirages de cette enfance douillette dans laquelle son papa était le plus grand, le plus fort. Autrement, il aurait été au dessus de ses forces d’accorder son pardon à ce père totalement innocent et que le désespoir avait si prématurément privé de la jeunesse et de la beauté.
Il se tenait là, son père, à ses côtés, le bras passé autour des épaules de Sonia, ce qui l’obligeait à se courber inconfortablement vers la droite. Durant les trois années précédentes, elle n’avait presque pas grandi. A douze ans, elle mesurait déjà un mètre quarante huit et promettait de ne pas en rester là, sans espérer atteindre la taille d’un top model, elle était sûre d’arriver au moins à un mètre soixante cinq, comme sa mère. Aujourd’hui, elle avait quinze ans et n’avait pas dépassé un mètre cinquante. Et les vitamines, de toutes marques et de toutes les couleurs de l’arc en ciel, n’y pouvaient rien.
Son père regardait Sonia sautiller, se hisser sur la pointe des pieds derrière le dos des cameramen, bruyants et joyeux drilles armés de caméras vidéo, des reporters éclatants de santé, le micro garni de mousse noire à la main. Elle ne voulait pas rater le moment où les portes donnant sur le large escalier allaient s’ouvrir toutes grandes. C’est que Sonia n’avait pas été autorisée à pénétrer à l’intérieur.
Comme il aurait voulu l’emmener loin d’ici, loin de cette vieille place gris perle, si séduisante dans son écrin de gazons en velours vert et qui illustrait naguère les premiers manuels d’apprentissage de Sonia. Pour lui faire travailler son anglais lui-même, il trouvait toujours une petite demi-heure, arrachée sinon à son business, du moins à son sommeil. Un répétiteur bien rétribué aurait pu aussi lui enseigner la langue, mais la lui faire aimer au point qu’elle se mette à la grammaire toute seule, c’eût été trop demander à un pédagogue. Ils peuvent intervenir après, pour peaufiner, pour approfondir. Sa fille, il n’en doutait pas, devait maîtriser l’anglais mieux que lui. Ses parents, eux, ne pouvaient imaginer que leur fils verrait un jour l’Angleterre. Quant à lui, il était persuadé non seulement que sa fille effectuerait plusieurs voyages dans ce joyeux pays, mais que, si elle le désirait, elle pourrait y acquérir une vieille demeure à colombages recouverte de lierre de style Tudor ou, selon ses préférences, avec une façade cossue de la période des George. A qui donc irait cet argent dont il n’a pas lui-même le temps de profiter, ni de goûter aux plaisirs qu’il procure.
Mais maintenant, Sonia ne s’installerait pas en Angleterre. Il est même douteux qu’elle souhaite un jour y remettre les pieds. Il n’a pas le droit de l’emmener loin d’ici, mais il vaudrait pourtant mieux pour elle ne pas s’y trouver, ne pas dévisager d’un regard glacé sous le pli des paupières la face de leurs compatriotes, Russes ou, ce qui était encore plus navrant, Juifs, bien que depuis longtemps, dans son for intérieur, il eût cessé de se considérer du même sang qu’eux. Maintenant, il se sentait proche seulement de ces Juifs qui n’étaient pas ses compatriotes, du moins pas pour le moment. Et cette pensée, comme elle le hantait souvent : vendre son affaire, prendre Sonia avec lui, et filer de l’autre côté des mers. Sans doute, ce n’était pas un havre de paix, mais, là-bas, elle retrouverait la quiétude, surtout quand elle serait appelée sous les drapeaux, dans trois ans, comme toutes les filles du pays. Mais la prendrait-on seulement dans l’armée ? La question était problématique. Non, il valait mieux ne pas partir, les choses, semblait-il, commençaient à changer dans le bon sens. Et, d’ailleurs, toutes ces pensées étaient dérisoires, une seule chose comptait : il n’avait pas le droit de l’emmener loin d’ici, loin de ces visages qu’elle connaissait tous parfaitement pour les avoir vus à la télévision, car elle n’était pas fille à regarder les chaînes musicales.
Effectivement Sonia les connaissait grâce à la télévision, mais elle ne les avait jamais vus réunis en un même lieu. Ils se tassaient ici, sous l’objectif avide des caméras, excités comme des supporters après un match. Par exemple, ce député au physique rustaud, accouru au premier signal. Dans les clips de campagne législative il avait tenté de jouer aussi sur son patronyme d’origine paysanne : il s’affichait tantôt au milieu de vaches, tantôt avec sa vieille « maman » en jaquette et fichu en poil de chèvre. On raconte qu’il y a quelques années, Sonia était encore petite, il avait dépouillé, pour ne pas dire pire, un centaine d’orphelins de son âge. Les employés de l’ambassade des Etats-Unis avaient passé toute une nuit à faire des paquets d’aide humanitaire pour profiter d’un avion vide qu’il avait mobilisé pour lui tout seul aux frais du gouvernement. Mais, au matin, ledit député avait balancé toutes ces caisses sur le tarmac, la place lui étant nécessaire pour charger des équipements sanitaires destinés à sa résidence secondaire. Cela avait fait du bruit dans la presse, mais ne l’avait pas empêché de rester un député prospère. « Nos enfants n’ont que faire des aumônes des étrangers ! » avait-il déclaré aux journalistes de télévision qui le pressaient de questions. Cette fois ci, il avait pris l’avion pour vérifier sur place si les conditions d’incarcération répondaient à toutes les normes de confort qu’était en droit d’attendre le détenu. « Rien à dire, il a tout ce qu’il faut, bon, la télé, une douche » expliquait-il aux journalistes dans un langage rudimentaire qu’il complétait par des gestes destinés à décrire les lieux.
Quant à cette grande maigre aux cheveux gris taillés à la mode, elle était précisément journaliste. Mais, voyez-vous, elle ne recueillait pas d’interview, c’est elle qui en donnait. Elle racontait pour la centième fois comment, alors qu’elle se trouvait aux toilettes dans une cabane en planches, des soldats avaient surgi derrière elle, sans doute depuis la fosse sceptique où ils étaient cachés. Ils lui avaient avoué qu’ils n’avaient pas envie de se battre ici, mais qu’ils avaient peur de leurs chefs. Mais d’eux, ils n’en avaient pas peur du tout, c’étaient des bons gars, des braves types.
Kolia, lui, pour rien au monde ne les aurait suivis sous ces tinettes. Il n’avait pas du tout l’allure d’un héros, mais plutôt d’un lycéen de terminale qui avait endossé un uniforme trop grand pour lui. Il appelait Sonia « petite sœur » et essayait de lui apprendre de mémoire à jouer à Civilization en se passant de console vidéo. Il s’y entraînait déjà avant d’être fait prisonnier.
« Kolia, c’est vrai que tu crois tellement en Dieu ? », lui avait-elle demandé, sans se retenir, quand elle eût compris de quoi il s’agissait.
« Oh, petite sœur, je voudrais bien », et il fit glisser entre ses doigts la chaînette d’une petite croix. « Comment te dire ? Je suis allé à Pâques avec les copains voir la procession de nuit. C’est beau, bien sûr. Et la croix, c’est ma tante qui me l’a passée autour du cou juste avant que je parte comme appelé. Elle m’avait dit qu’elle me protégerait. Bon, elle ne m’a pas protégé, comme tu vois ».
« Alors, pourquoi ? »
« Parce que, petite sœur, s’ils ont tellement envie que je l’enlève moi-même, c’est qu’il ne faut absolument pas l’enlever. C’est qu’elle porte en elle plus de sens que je l’imaginais quand j’étais encore un imbécile heureux. Et toi non plus, tu n’as pas inventé la catapulte, ni les mathématiques ! ».
Et ensuite, Kolia, ils l’ont
Par contre, pour avoir séjourné dans les latrines, la journaliste a reçu un prix, même si son histoire de soldats qui rampaient par-dessous n’était que pure invention.
Et celui-là, à côté d’elle, lui aussi, c’était un journaliste, mais ce n’était pas à la télé que Sonia l’avait vu. Un nabot, avec son air d’enfant retardé et sa grosse tête à lunettes. Il s’était fait souvent filmer en leur compagnie sur une caméra vidéo d’amateur. Et comme Sonia avait horreur de ces caméscopes maintenant ! Celui qu’on avait à la maison, papa l’avait jeté directement à la poubelle, pour la plus grande joie de quelqu’un qui ignorait sans doute qu’il n’y a rien de bon à tirer de ces appareils. Mais, pour ces gens là, c’est un vrai plaisir, il faut voir les efforts qu’ils déploient pour figurer sur la pellicule. Comme cette grosse rombière, enflée comme un crapaud, qui joue des coudes pour s’approcher de l’objectif. A sa place, une autre aurait honte de son obésité et fuirait les caméras, mais elle (Sonia avait ses sources d’information), était ravie de son physique, de sa corpulence, de son triple menton, de sa frange grasse qui lui tombait sur les lunettes à l’épaisse monture de plastique sombre. Celles du vieux monsieur distingué qui la soutient galamment par le bras sont cerclées de métal fin. De sa main libre, il tient une serviette d’un modèle ancien ostensiblement usagé. Son visage respire l’honnêteté et la noblesse. Le pantalon de son costume poche avec naturel au niveau des genoux. Un bon grand-père au cou duquel viennent se jeter les petits enfants. Les représentants d’une des multiples associations, dont Sonia n’arrivait même pas à retenir le sigle, avaient organisé pour elle une rencontre avec ce monsieur, lequel s’était tellement ennuyé au récit de la fillette qu’il s’était assoupi. Lui aussi était présent aujourd’hui, et comment aurait-on pu se passer de lui ?
Les portes s’ouvrent toutes grandes, un frisson parcourt la foule. Sonia ne distingue pas les paroles que l’on crie du haut vers le public, mais c’est sans importance. L’actrice de cinéma sort, rayonnante, au bras d’un svelte et charmant jeune homme. Sa main gantée de vert vient effleurer ses lèvres lilas pour distribuer des baisers à la ronde. Des dizaines de baisers. Le vieux monsieur applaudit, ainsi que la grosse dondon, ainsi que le nabot, ainsi que la journaliste, ainsi que le député. Les caméras font des travellings, les micros sont pointés en avant. Le compagnon de l’actrice ne manifeste pas un plaisir particulier, il se contente de ricaner dans sa barbe et ses moustaches élégamment taillées. Mais il ne lui est pas désagréable d’être au centre de l’attention, lui aussi est un peu cabotin.
« Papa, souffle Sonia, ils ont gagné, tu entends, ils ont gagné ! ».
« Ma petite, nous nous en doutions, tu sais bien », répond le père en essayant de cacher le visage de sa fille contre sa poitrine, mais Sonia se dégage vivement et regarde de tous ses yeux. « S’ils n’avaient pas été achetés, ils t’auraient invitée à témoigner ».
L’actrice est en nage. Elle ouvre largement son manteau en descendant les marches. Une petite brise soulève ses cheveux couleur écorce de citron. Hélas, la jeunesse seule peut se permettre de ne pas être excentrique ! Elle ne tient pas en grande estime tous ces gens qui applaudissent, bien que, sans cesser d’avancer, elle leur ouvre les bras démonstrativement. On ne peut oublier, à vrai dire, que malgré leurs efforts pour se faire admettre du monde civilisé, ces gens là sont d’une catégorie inférieure. Hier encore, ils n’étaient tous que de vulgaires sovok[sup]2[/sup], quoi de commun avec les élus nés dans le berceau des valeurs libérales. Et pour la liberté de son compagnon, sur le bras duquel elle s’appuie maintenant avec volupté, ils ne se sont pas battus pour des prunes, mais contre monnaie sonnante et trébuchante, non pas sortie de sa poche naturellement. Il n’en reste pas moins qu’il est le maître, eux n’étant que des rouages. Comment les placer sur le même plan qu’elle qui luttait au nom de la justice et.. .de l’amour. Cette dernière information aurait dû rester secrète, mais que faire si le public est au courant.. .Quel plaisir d’éprouver que son corps, gavé d’hormones, cousu de fils d’or, dix fois remodelé chirurgicalement, et, malgré tout, marqué d’une inexorable flétrissure, avait excité le désir de cet homme si sensuellement grossier et brutal sous son vernis de bonnes manières. En admettant, bien sûr. .Elle étouffe en elle un désagréable soupçon. Mais non, il est amoureux, elle l’a ébloui, elle l’a foudroyé. Des femmes comme elle, il n’y en a pas dans son pays de filles soumises, qui dissimulent sous un tas de nippes absurdes tout ce que l’on peut cacher. Et même si il y a une part de vérité dans ce que les occupants russes ont tenté de mettre en avant au cours du procès, après tout, ils l’ont bien cherché. Pourquoi font-ils la guerre à ce petit peuple fier, à ces enfants de la liberté dans leurs montagnes sauvage s.. Leur culpabilité, face à l’Histoire, est gravissime, et il faudrait encore s’étonner qu’ils soient victimes de quelques manifestations isolées de cruauté ? La femme rejette cette pensée importune, peut-être parce qu’elle refuse de s’avouer que certaines des accusations portées contre l’élu de son cœur éveillaient en elle des soupçons d’ordre physique.
Ainsi, l’amour avait triomphé. Sans nul doute, il allait aujourd’hui lui exprimer sa reconnaissance, à elle qui s’était battue pour lui avec tant de panache. Elle ressemblait à s’y méprendre aux héroïnes de ses propres films. Soit dit en passant, ce n’était pas non plus une mauvaise publicité pour elle qui, hélas, en avait passablement besoin. Mais fi, fi de toutes ces idées sombres ! C’était un jour splendide, le jour de leur victoire !
Encore une marche avant les embrassades et l’actrice fait soudain un faux pas. Son regard radieux et absent vient de rencontrer, dans la foule, celui d’une fillette aux cheveux châtains, portant un débardeur et un K-way. A première vue, elle doit avoir dans les treize ans, pas plus, en tout cas, elle n’a pas l’air d’être une de ses admiratrices. Elle la fixe de façon bizarre, elle n’a pas l’air de vouloir un autographe. Elle plisse les yeux, mais pas vraiment comme les myopes, son regard sombre et acéré semble jeter des glaçons. Sur le moment, l’actrice frissonne et s’enveloppe dans sa fourrure.
La fillette, dans sa rage impuissante, serre les poings. Ses doigts s’enfoncent dans la chair de ses paumes, les cinq doigts de sa main droite et les trois de la gauche. Elle a perdu deux doigts. On les a fait sauter d’un coup de revolver devant des caméras vidéo, pour que son père, riche négociant, ramasse au plus vite l’argent de sa rançon.
1 Sonia, diminutif affectueux de Sophia. Au cours du roman, ce même personnage apparaîtra sous les noms de Sophia (Sonia) Grinberg, de Sophia Sévazmiou (Sévazmios), de Sophia ou de Sophie. (NdT).
2 Désignation méprisante de l’homo sovieticus (le mot signifie également, en russe, une pelle pour ramasser les ordures).(NdT)