LA SECONDE GUERRE MONDIALE EN PHOTOS 58:lol!:
Les alliés atteignent le Rhin
Des soldats américains traversent la ligne Siegfried, en Allemagne, en 1945
Adolf Hitler avait dégarni son front occidental et utilisé la majeure partie de ses dernières forces et de ses dernières ressources pour tenir la ligne de l’Oder contre les troupes soviétiques. Il supposait que les alliés occidentaux étaient incapables de reprendre l’offensive après le coup qu’il croyait leur avoir porté avec sa contre-offensive des Ardennes associée au bombardement de leur base d’Anvers par les V1 et les V2. La plus grande partie du matériel de guerre disponible sortant des usines et des ateliers de réparation allemands a donc été expédiée sur le front de l’Est.
L’entrée du tunnel de Dora, en Allemagne, où des déportés fabriquaient les V1 et les V2
Tir d’une fusée V 2 à Pennemünde, en Allemagne
Cependant, au même moment, les alliés occidentaux rassemblaient des forces écrasantes en vue d’un assaut sur le Rhin. Dans le cadre de cet effort massif, le rôle offensif principal a été attribué au maréchal Montgomery. Il avait prévu de passer à l’offensive le 24 mars 1945. Il avait sous ses ordres la 2ème armée britannique, la 1ère armée canadienne et la 9ème armée américaine.
Cette décision a été durement ressentie par la plupart des généraux américains. Ils ont eu l’impression que le général Eisenhower -commandant de toutes les forces alliées en Europe de l’Ouest- avait cédé devant les exigences du maréchal Montgomery et des Britanniques au détriment de leurs propres chances de réussite. L’indignation a incité les généraux américains à faire des efforts plus vigoureux dans leurs secteurs, afin de montrer ce dont ils étaient capables. En fin de compte, ces efforts ont eu des effets remarquables, car les effectifs des secteurs américains étaient largement supérieurs à ceux que les Allemands avaient gardé pour s’opposer à leur avance.
Un M36 Jackson à Dudelange, au Luxembourg, le 3 janvier 1945
Des troupes américaines à Foy, en Belgique, le 16 janvier 1945
Des soldats américains sur un M4 Sherman, à Schopen, en Belgique, le 21 janvier 1945
Le plan allié était d’envahir l’Allemagne par deux grandes offensives : une au Nord, avec le maréchal Montgomery et les Britanniques poussant sur Hambourg ; une au centre, avec les Américains avançant en direction de Francfort, Leipzig, et se rabattant vers le Sud sur Munich et Innsbruck. Les Français étaient censés rester sur le Rhin en occupant un front passif de 250 kilomètres, le tiers du front occidental. Ils disposaient de 6 divisions.Des soldats français et américains à Rouffach, en France, le 5 février 1945
Des troupes américaines sont ravitaillées par parachutage, à Briealf, en Allemagne, le 13 février 1945
Des soldats américains en route pour Frauwüllesheim, en Allemagne, le 28 février 1945
La campagne d’hiver de l’armée française
Pour l’armée française du général de Lattre, la campagne d’hiver avait été marquée par des offensives successives, toutes très coûteuses mais toutes victorieuses. Il y a eu la bataille des Vosges ; un cauchemar dans la neige et la pluie. Le forcement de la trouée de Belfort. Les Français ont eu 3500 tués et 4500 blessés. Ils ont perdu 80 blindés. Mais ils ont fait 17000 prisonniers, tué 10000 Allemands, pris 120 canons et 60 Panzer.
Des soldats français pendant la bataille des Vosges, en France
Puis il y a eu l’exploitation jusqu’à Mulhouse et au Rhin. Le forcement du col de Saverne et l’exploitation jusqu’à Strasbourg. L’offensive allemande des Ardennes avait ébranlé le général Eisenhower au point de lui faire prescrire l’évacuation de Strasbourg. A la suite de l’intervention du général de Gaulle, Strasbourg a été défendue. Ensuite, la bataille de Colmar a chassé les Allemands du Haut Rhin. Les Français ont eu 2137 tués et 11253 blessés. Ils ont capturé 20000 Allemands. Après la bataille de Colmar, le général de Lattre a intégré à ses forces 135000 FFI -des ex-partisans français- qui avaient rejoint l’armée. Puis il y a eu le forcement de la ligne Siegrfried, l’entrée dans le Palatinat.
Un M4 Sherman à Strasbourg, en France
Tête de pont à Remagen
Le 7 mars 1945, les tanks de la 3ème armée US du général Patton ont percé les faibles défenses allemandes de l’Eifel -extrémité allemande des Ardennes- et ont atteint le Rhin, près de Coblence, après avoir avancé de 100 kilomètres en trois jours. Pour le moment, ils étaient bloqués, puisque les ponts sur le Rhin avaient été détruits avant leur arrivée.
Mais, un peu plus au Nord, une petite avant-garde blindée de la 1ère armée US avait trouvé une brèche et s’y est engouffrée si rapidement qu’elle a pu brillamment s’emparer du pont de Remagen, près de Bonn, avant que les Allemands aient pu le faire sauter. Des réserves ont été aussitôt envoyée sur l’autre rive du Rhin, où une tête de pont a été établie. Mais comme cette tête de pont n’avait pas été prévue par les plans, le général Eisenhower a ordonné au général Bradley de ne pas y lancer de forces importantes.
Des soldats américains au pont de Remagen, en Allemagne, en mars 1945
Le pont de Remagen, en Allemagne, après son effondrement, en mars 1945
Le général Patton a donc décidé de balayer les forces allemandes situées à l’Ouest du Rhin, tout en cherchant un endroit favorable à une prochaine traversée.
Le 21 mars 1945, il avait nettoyé la rive Ouest du Rhin sur une distance de 110 kilomètres entre Coblence et Manheim, après avoir isolé les troupes allemandes du secteur sans leur laisser le temps de se replier sur le fleuve. La nuit suivante, les forces du général Patton traversaient le Rhin à Oppenheim, entre Mayence et Manheim, pratiquement sans rencontrer d’opposition.
Un M4 Sherman américain à Gladbach, en Allemagne, en mars 1945
Les Allemands au bout du rouleau
Lorsque Adolf Hitler a appris cette attaque surprise, il a ordonné de la contrer immédiatement, mais il lui a été répondu qu’il n’y avait plus aucune ressource disponible. Tout ce qu’on pouvait faire était d’envoyer 5 Panzer qui venaient d’être réparés dans un dépôt situé à 150 kilomètres.
Des soldats américains se font photographier sur un StuG III Ausf G détruit, près de Modrath, en 1945
A cette date, le maréchal Montgomery avait terminé ses préparatifs très élaborés en vue d’un grand assaut sur le Rhin près de Wesel, 240 kilomètres en aval des têtes de pont américaines. Il avait concentré là 25 divisions et amassé 250000 tonnes de munitions et autre ravitaillement dans des dépôts situés sur la rive Ouest. Les 50 kilomètres de fleuve où il avait l’intention d’attaquer n’étaient défendus que par 5 divisions allemandes épuisées et aux effectifs très réduits.
Des troupes britanniques s’apprêtent à traverser le Rhin, en Allemagne, le 21 mars 1945
Des troupes britanniques s’apprêtent à traverser le Rhin, en Allemagne, le 23 mars 1945
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éditeur : Frank Brunner | ouverture : 11 novembre 2000 | reproduction autorisée en citant la source