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Actualité International[size=33]Sarkozy à Moscou : une "diplomatie parallèle" fructueuse ?[/size]
La visite en Russie de l'ancien président suscite des analyses mitigées dans la presse, entre "quasi-sans-faute" et "sentiment de désordre".
SOURCE AFPPublié le 30/10/2015 à 07:03 - Modifié le 30/10/2015 à 08:36 | Le Point.fr Vladimir Poutine et Nicolas Sarkozy le 14 novembre 2012
NATALIA KOLESVIOV
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Nicolas Sarkozy a plaidé jeudi à Moscou pour un rapprochement avec la Russie dans le dossier syrien, mais cette rencontre avec Vladimir Poutinesuscite des sentiments mitigés dans la presse. Pour
Le Figaro : « Le président russe a fait le meilleur accueil à Nicolas Sarkozy, en le conviant dans sa résidence officielle, à une heure de Moscou. Un traitement plus amical que l'accueil protocolaire au Kremlin. »
Libération rappelle que même si « officiellement, Sarkozy était en Russie à l'invitation du prestigieux Institut des relations internationales de Moscou », il en a profité pour rencontrer « son ami Vladimir Poutine » et lui faire passer un message : « L'ancien chef de l'État français a estimé que l'avenir de la Syrie devra se construire sans Bachar el-Assad ».
Pour Alain Dusart, de
L'Est républicain, cette intervention rend donc service à la diplomatie française : « Cette fois-ci, il effectue un quasi-sans-faute, rappelant à son
ami Vladimir qu'il tutoie que jamais la réconciliation syrienne ne passera par Assad qui a 250 000 morts sur la conscience. La gauche criait à la diplomatie parallèle. Nicolas Sarkozy a plutôt amplifié la position de la France. » Mais pour Jean-Pierre Bédéi, de
La Dépêche du Midi, cet exercice a servi avant tout les intérêts de Nicolas Sarkozy : « En s'affichant comme l'incarnation d'une diplomatie parallèle, il a tenté de suggérer à l'opinion publique française l'image d'un Sarkozy encore président ou bientôt président. »
Ne pas être dupe
Pour Yann Marec, du
Midi libre, la présence de Nicolas Sarkozy à Moscou « donne un sentiment de désordre aux yeux du monde. Comme si la France et son président ne contrôlaient plus le joystick de la politique étrangère de notre pays. » Et l'éditorialiste de poursuivre : « Ne croyons pas un seul instant que le sourire aimable de l'ancien président était pour le maître du Kremlin. Il était pour la photo. La communication, qui domine toutes les relations désormais, fonctionne toujours. Il ne faut pas être dupe, c'est tout. »
Raymond Couraux, de
L'Alsace, minimise l'impact de cette rencontre en terminant son édito par une pointe d'ironie : « la voix de Nicolas Sarkozy au pays des choeurs de l'Armée rouge risque de porter aussi loin que celle de sa charmante épouse. » De fait, selon Patrick Chabanet, du
Journal de la Haute-Marne, ce qui se joue ce vendredi à Vienne - des pourparlers entre tous les protagonistes de la crise syrienne - est autrement plus important : « on sera très loin des répercussions du voyage d'un homme politique français en Russie, sur fond de galop d'essai électoral. »