Hollande et Macron chahutés par des syndicalistesEn visite à Saint-Nazaire et Lyon, mardi, le président de la République et son ministre de l'Économie ont été la cible de militants en colère.François Hollande était en visite aux chantiers navals de Saint-Nazaire en Loire-Atlantique et Emmanuel Macron se rendait à Lyon à l'occasion des journées de l'économie.
L'un, Hollande
, était en visite aux chantiers navals de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, mardi matin.
L'autre, Macron
, se rendait à Lyon à l'occasion des journées de l'économie, mardi après-midi.
Les deux hommes se sont fait chahuter par des syndicalistes.Du yaourt pour Macron La venue du ministre de l'Économie à la Bourse du travail de Lyon – un lieu "symbolique de la résistance ouvrière" – a été prise comme une "provocation pure et simple" par les syndicats.
Mardi après-midi, 250 personnes ont manifesté devant les portes du bâtiment. Des militants de la CGT et du Front de gauche ont réclamé la démission de Macron
et repris en choeur les paroles de la chanson "Sans chemise, sans pantalon" de Rika Zaraï, en référence aux récents incidents à Air France.
"Il incarne la démolition des acquis sociaux, du statut des fonctionnaires, de la durée du travail, du repos dominical..." ont dénoncé les syndicats dans un communiqué.
Emmanuel Macron : "Tu assassines les chômeurs... par LePointC'est sous les sifflets que le ministre de l'Économie
a donc été accueilli. Les manifestants se sont glissés dans les rangs du public pour assister à la conférence et l'un d'entre eux a jeté un pot de yaourt dans sa direction, manquant sa cible.
Interrompant les débats, la militante a scandé "vous assassinez les chômeurs", puis a été évacuée par le service d'ordre.
Sans convaincre ses opposants, Macron
a tenté de calmer le jeu et d'appeler à la discussion. "Aujourd'hui, la priorité, elle va au dialogue. Elle est à la capacité à se remettre autour de la table", a-t-il défendu.
Pas de serrage de main pour Hollande À 700 kilomètres de là, le président de la République a lui aussi passé une mauvaise journée.
Lors d'une rencontre avec les quatre syndicats des chantiers navals STX de Saint-Nazaire (FO, CFE-CGC, CGT et CFDT), les deux représentants de la CGT ont tout simplement refusé de serrer la main de François Hollande.
Malgré tout, le chef de l'État
a écouté les explications des deux syndicalistes qui lui reprochent de ne pas dénoncer la violence patronale, notamment dans le dossier Air France. "40 licenciements sont en cours à STX Lorient, et vous y prenez part, quelque part, à travers la participation de l'État dans l'entreprise", a dénoncé Sébastien Benoît de la CGT.
Pour lui, "il n'y a donc pas de politesses à échanger, mais des actes à avoir".Hollande à Saint-Nazaire : un représentant CGT... par LePointDurant la visite présidentielle, plus d'une centaine de salariés de STX France ont arrêté le travail pour réclamer des créations de CDI et protester contre "le dumping social" et "la sous-traitance à bas coût".
Face aux critiques, Hollande
a - tout comme son ministre de l'Économie - plaidé le dialogue.
"Il n'est pas facile de trouver un accord final, mais on a besoin de partenaires, il faut qu'ils se parlent. C'est parce que les Français seront ensemble qu'ils gagneront", a déclaré Hollande devant une audience pas plus convaincue qu'à Lyon.