Irak : Mission terminée pour les 6 F-16 belges .L’argent est le nerf de la guerre dit-on… Et la Défense belge, à force de voir son budget être réduit d’année en année, n’a plus les moyens de la faire.
C’est pourquoi les 6 chasseurs-bombardiers F-16 qu’elle avait déployés en Jordanie pour participer à la coalition anti-État islamique (EI ou Daesh) en octobre dernier viennent de rentrer à Florennes, après avoir assuré, selon un décompte publié en juin, 726 sorties et 141 « engagements » [ndlr, largage d'une bombe sur un objectif].
Cette fin de mission, qui, décidée pour des raisons budgétaires, a coûté au moins 52 millions d’euros, a un côté surréaliste étant donné que la menace de l’EI aurait dû contraindre les responsables belges à revoir leur copie, et cela d’autant plus que la Belgique a connu un épisode terroriste en janvier dernier, avec le démantèlement de cellules djihadistes.
En outre, cela pose également la question de la crédibilité du pays auprès de ses alliés.Alors, il y a deux façons de voir les choses.
La première est d’avancer que les frappes aériennes ne servent à rien puisqu’elle n’ont pas empêché la progression de l’EI en Irak (c’est ce que disent certains responsables politiques belges…).
La seconde consiste à souligner que l’on ne sait pas où en seraient les jihadistes s’il n’y avait pas eu ces mêmes frappes aériennes.
Et comme souvent, la vérité est sans doute entre les deux : ces raids sont nécessaires mais pas suffisants dans la mesure où ils n’accompagnent pas le mouvement de troupes au sol.
La preuve : quand les avions de la coalition appuient les milices kurdes syriennes, Daesh recule.
« Sait-on où serait Daesh aujourd’hui ? Peut-être à Bagdad, si la coalition, dont nous faisons partie avec nos F-16, n’était pas intervenue. Peut-on nier que nous avons réduit les sources de richesses et de financement ? Non. Donc il y a des points positifs », a par ailleurs tenu à souligner le député belge Denis Ducarme, rapporte RTBF.
Cela étant, Bruxelles n’a pas pour autant l’intention d’abandonner totalement le combat contre Daesh puisqu’il a été évoqué l’idée d’une « rotation » avec d’autres pays européens, et en particulier avec les Pays-Bas.
Aussi, les F-16 belges pourraient retrouver la Jordanie dans le courant de l’année 2016.« Nous discutons avec quelques partenaires pour faire ce qu’on appelle un ‘flip-flop’, c’est-à-dire qu’on va prendre des tours de rôle avec d’autres pays comme les Pays-Bas », a en effet récemment expliqué Steven Vandeput, le ministre belge de la Défense.
Par ailleurs, la Belgique a envoyé une trentaine d’instructeurs à Bagdad pour former des soldats irakiens.
Une évaluation de cette mission sera faite en août, avant de décider son éventuelle prolongation.