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 Opex Tchad vu par un aviateur

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MessageSujet: Opex Tchad vu par un aviateur   Opex Tchad vu par un aviateur Icon_minitimeDim Juin 07 2015, 10:05

Les Opérations Extérieures : Golfe Persique et Golfe d'Oman



                              Les conflits du Tchad



                         Le Tchad vu par un aviateur







                                              Emile GOMEZ 





    
Après le départ de l'administration française du nord du Tchad, le 31 décembre 1964, des troubles commencent à éclater dans la région, entre les Toubous nomades musulmans, et l'administration tchadienne, appartenant en majorité à l'ethnie Sara originaire du sud.

 Ces troubles aboutissent en Juillet 1968 à la prise de la ville d'Aouzou par les rebelles.

Le Tchad fait appel à la France pour dégager Aouzou


En vertu des accords militaires passés entre les deux pays, le Tchad fait appel à la France pour dégager le poste d'Aouzou après l'échec de l'opération menée par l'armée nationale tchadienne entre le 17 et le 24 août 1968.

 Le 26 août, le personnel de l'entrepôt de l'armée de l'Air de Châteaudun reçoit l'ordre de convoyer cinq AD 4 qui étaient en position de stockage longue durée jusqu'à Fort-Lamy, où ils les remettront au personnel de l'escadron 1/21 de Djibouti venant pour assurer les missions.

Aprés réception et montage des réservoirs supplémentaires en provenance de Djibouti et de Tananarive, les  Skyraider n° 33, 48, 49, 59 et 68 décollent le vendredi 30 août à 14h pour Fort-Lamy via Toulouse. Ils arriveront le 2 septembre 1968 à quatre avions, le n° 68 ayant fait demi-tour le 31 pour des raisons techniques. Le n° 53 reste alors seul à Châteaudun, ayant servi de magasin de pièces de rechange.

Pendant ce temps, quatre AD 4 du 1/21, aux ordres du commandant BLANC, décollent de Djibouti pour Fort-Lamy, via Entebbé, accompagnés par un Bréguet deux-ponts qui transporte les mécaniciens et le matériel technique.

Le 2 septembre 1968, les AD 4 de Chateaudun se posent à Fort-Lamy, cinq minutes avant ceux de Djibouti. Après ravitaillement, ils repartent ensemble pour Faya-Largeau, et le 3, un détachement pousse jusqu'à Bardai, au  nord-ouest de Faya, sous les ordres du capitaine DAG0UAT.

Opex Tchad vu par un aviateur Sky_1

Le 6 septembre, le poste d'Aouzou est repris par le 6eme RlAOM, sous la protection des AD 4. Le 16 le personnel  de Châteaudun est rapatrié, le 1/21 restant à Faya jusqu'au 19 novembre, date à laquelle tout le détachement  inter-armées est rassemblé a Fort-Lamy.

A cette époque, l'escadrille tchadienne dispose de cinq Dakota, dont les n° 77049, 48978, 48861 et 348291, et de trois Broussard: les n° 72, 202 et 205.

 Un Cessna 337 push-pull viendra renforcer l'escadrille en 1970. Sa  mission est essentiellement le ravitaillement et le transport de passagers et de frêt sur un territoire quasi-désertique grand comme deux fois la France. A l'exception d'un jeune pilote tchadien, son personnel navigant et technique est exclusivement français.

Pour pallier cette carence en avions de transport, le groupement mixte de transport n° 59 est créé officiellement le 1er juillet 1969, aux ordres du capitaine JOURDAN.

 Il sera composé d'un escadron de Nord 250l et d'un escadron de H 34 (cargos et "pirates" armés d'un canon de 20mm), avec une ou deux Alouette II et un Broussard.

Auparavant, avec les AD 4 sont arrivés des Nord 2501, et pendant une semaine environ, en septembre, un C 160 de pré-serie qui était en expérimentation à Mont de Marsan et dont c'est le "baptême opérationnel".
Un accident mortel vient endeuiller le détachement

A partir du mois de novembre, un roulement continu du personnel est assuré avec les escadrons 1/21 et 2/21, en  attendant la création d'une escadrille basée à Fort-Lamy.
La routine s'installe dans un calme relatif, lorsque le 2 février 1969, un accident vient endeuiller le détachement : au cours d'une démonstration à Libreville, I'AD 4 n° 49 percute la mer, et Ie lieutenant DELCAMBRE, son pilote, victime d'un malaise en vol, est tué sur Ie coup.

Le ler mars 1969, l'escadrille légère d'appui aérien 1/22 "Ain" est officiellement créée, sous le commandement  provisoire du capitaine PERRET, du I/21. Elle possède les AD 4 n° 38, 48 et 59, dix sous-officiers mécaniciens sans caisses a outils, trois tables, six chaises, pas de pilotes et pas de locaux !. Elle a toutefois l'assistance du personnel et le matériel du détachement mixte de Djibouti et de Tananarive. Son indicatif radio sera "RAGLAN".

Le 14 mai arrivent au port de Douala les Sky n° 53 et 63. Apres remontage, ils rallieront par air Fort-Lamy. Le capitaine BERTRAND, commandant d'escadrille arrive le 19 mai; son prédécesseur provisoire repartira pour Djibouti le 4 Juin, après une soirée mémorable : on retrouvera ses valises... à Dakar !

Avec l'arrivée le 11 juin des derniers mécaniciens affectés, le détachement mixte du 1/21 et du 2/21 n'a plus de raison d'être et ses membres réintègrent leurs unités respectives fin juin. Les effectifs du 1/22 à cette époque sont de 32 personnes, dont six pilotes.

L'ALAT perd un appareil et son équipage dans les combats pour Amdagachi


Auparavant, au mois d'avril, un détachement ALAT, I'escadrille d'aviation légère des Troupes de Marine du 1er  RIAOM, est arrivée au Tchad, équipée de Piper Tri-Pacer. Cette escadrille sera commandée successivement par les  capitaines SABATIER et SANZ et opérera surtout dans la région d'Abéché. Elle subira le 14 février 1972 la perte  d'un appareil et de son équipage pendant les combats pour Amdagachi.

Le 14 juin, I'ELAA 1/22 perd le Sky n° 43, accidenté au décollage à Fort-Lamy; son pilote, le capitaine BERTRAND  s'en tire avec quelques contusions Cet avion sera remplacé par le n° 78 (ex 21-ZK ) qui arrivera le 17 octobre  en provenance de Tananarive.

La première mission opérationnelle débute en septembre par un détachement de trois appareils (n° 38, 53 et 68) à  Faya-Largeau. La mécanique suit dans un Noratlas avec armes et bagages. Il est à noter que ces vols de convoyage  se faisaient toujours accompagnés d'un avion de transport :
l'équipement de navigation des AD 4 était des plus  rudimentaires, et le Nord ou le C 160 transportait également un équipement parachutable SATER complet, le pilote  de I 'AD 4 ne disposant que de son lot de survie individuel et d'un bidon de 50 litres d'eau attaché dans la  cabine arrière, d'un MAC 50 sur lui et d'une carabine US dans le lot de survie.
Pour cette première mission du 1/22, le Système D est de rigueur. Les pleins des avions sont faits à la pompe à  main Japy, environ 2 500 litres par appareil...., il est vrai que pour manier la pompe les prisonniers de droit  commun ne manquent pas à Faya.

Après ce premier contact avec la zone opérationnelle, le détachement revient à Fort-Lamy peu de temps après. Le 1er octobre, le lieutenant PASTORELLI a le même accident que le chef d'escadrille, et si le Sky n° 59 est  entièrement détruit, le pilote s'en tire une fois de plus sans une égratignure.

 L'avion sera remplacé par le n°  85 qui arrivera le 11 novembre en provenance de Djibouti. Au mois de décembre le capitaine BERTRAND est rapatrié  en Métropole pour raisons de santé, et l'escadrille sera désormais commandée par le capitaine NEFIOLOV, un ancien du 2/21 de Tananarive.

Les missions d'appui-feu se succèdent


Les missions d'appui-feu se succèdent rapidement à partir de novembre 1969. Au total, entre novembre 1969 et fin octobre 1970, treize opérations principales, avec un total de 116 jours dans la nature. En général, les opérations se font à partir de Faya-Largeau, parfois à partir d'Abéché., Am-Timan ou Bardaï.

Fin Janvier 1970, le détachement de Faya voit arriver le Nord-Pom. C'est le Nord 2501 n° l5, du CEAM de Mont de Marsan, sans cocardes de nationalité et sur lequel on a monté deux canons de 20mm, un par porte arrière, avec environ une tonne de blindage à l'avant.
 Son commandant de bord est le commandant RlCHARD de SOULTRE, et il opérera également à partir des terrains de Mongo et Abéché jusqu'à la fin février Ces essais resteront sans suite.

Mais revenons à nos Sky. Le 26 aout 1970, le commandant de la base fait un atterrissage train rentré sur le n° 26 à Fort-Lamy. L'avion sera réparé sur place par du personnel de la SFERMA.

Le 3 septembre, le sous-lieutenant BARANDON, pilotant le n° 79, réussit à atterrir sans dommages sur le terrain de secours de Fada, son moteur touché par des impacts s'arrêtant à l'atterrissage. Le 8 septembre, c'est au tour du chef d'escadrille de se poser en catastrophe sur le n° 85 à Zouar, le circuit hydraulique du train ayant été touché par trois impacts.

A partir d'octobre 1970, deux faits vont changer la vie de l'escadrille Tout d'abord, elle reçoit l'ordre de maintenir à Faya un détachement en alerte permanente à partir du 29. Ce détachement sera composé d'une patrouille légère de deux avions, avec deux pilotes et cinq mécaniciens, avec un renfort éventuel d'un avion, deux pilotes et trois mécanos.
 Le personnel est détaché par roulement de quinze jours minimum, la relève s'effectuant en principe le jeudi par l'avion ravitailleur hebdomadaire. Pour pouvoir assurer cette charge supplémentaire, le nombre des avions passe de six à neuf en novembre, l'arrivée des AD 4 n° 50, 56 et 61 venant épauler les n° 26, 41, 53, 78, 79 et 85 déjà sur place.

Et c'est l'arrivée de l'Aéronavale à FAYA, avec ses Skyreaders


L'autre événement qui va bouleverser la monotonie de la vie à Faya, qui est devenue entretemps une base opérationnelle avancée, c'est l'arrivée de l'aéronavale le 22 décembre 1970.
Les HSS 1 de la 33eme Flottille, aux ordres du lieutenant de vaisseau TOUREL avaient débarqué le 12 décembre à Douala. Le 22 janvier, la 33F sera basée à Mayounga, du 8 au 21 février à Bardaï, où elle perdra le HSS 1 n° 454, victime d'un accident lorsqu'il faisait du "sling" sur le terrain, sans gravité pour l'équipage.
L'épave sera brûIée quelque temps plus tard. Du 21 février au 5 mars elle sera à Yebbi-Bou, puis de retour à Douala via Fort-Lamy, elle embarquera sur le Foch le 23 mars 1971.


 A la mi-71, le capitaine NEFIOLOV sera remplacé par le capitaine BRUNEAU à le tête de l'escadrille, les missions d'appui-feu continuant jusqu'à la dissolution de l'unité. Entre-temps, elle était devenue le 1er avril 1974, I'escadron d'appui aérien I/22

Pour les missions d'appui-feu, les Skyraider étaient toujours armés, soit de 12 roquettes, soit de 12 bombes de 250 livres, avec les quatre canons de 20mm, et deux bidons supplémentaires, parfois trois bidons, pour les missions de reconnaissance armée longue durée. Les AD 4 n'ont jamais employé de napalm au Tchad.
Opex Tchad vu par un aviateur Sky_2

Skyreader AD4 en vol, équipé d'un réservoir supplémentaire


Le Sky n'79 fut le premier à recevoir l'insigne du "Ramel", peint sur le capot moteur droit, début 70. Par la suite l'insigne fut peint sur le côté gauche sur les autres avions, avec leur code, au fur et à mesure de leur entrée en visite périodique d'entretien.


 Les cocardes n'étaient pas uniformes sur tous les avions. Ainsi certains n'avaient-ils pas au début de cocardes de fuselage, ou sous les ailes, ou ne possédaient pas de drapeau sur la dérive, et le diamètre des cocardes variait d'un avion à l'autre
La couleur signalétique de l'escadrille fut le jaune au début, en rapport avec celle des avions du 1/21 et 2/21, vert et rouge respectivement. Mais on s'aperçut très vite qu'elle était très visible pour un tireur au sol et on s'empressa de la changer pour la couleur bleue, plus discrète.

Sa robustesse à toute épreuve, sa rusticité, son autonomie et sa capacité d'emport de charges faisaient du  Skyraider un avion particulièrement bien adapté à ce type de guérilla, bien que sa faible vitesse de croisière fut un lourd handicap sur cet immense territoire.
 Le point noir du Sky au Tchad fut son moteur, en raison des conditions très dures d'utilisation : températures très élevées, et surtout un sable fin qui usait prématurément les moteurs. Rares étaient ceux qui dépassaient les 300 heures de fonctionnement avant leur dépose pour révision générale.

Emile Gomez
 

Quelques opérations des Skyraiders :

  • Opération Agathe 14/11 ­ 22/11/69, sud de Fada, Bedo,
  • Faya 6/12 ­ 9/12/69, Fada, Guidirmi,
  • Abéché 19/12 ­ 22/12/69, Goz-Beïda,
  • Opération Améthyste, 17/01 ­ 27/01/70, Bedo, Bachkile,
  • Opération Ephémère, 21/3 ­ 29/3/70, Faya, Ounianga-Kébir, Gouro, Ounianga-Sérir,
  • Opération Criquet, 3 - 9/4/7, Abéché,
  • Opération Crocodile, 5/6 ­ 12/6/70, Abéché, Biltine,
  • Opération Hyéne, 7/7 ­ 12/7/70, Abéché, Moungoro,
  • Opération Caniche, 22/7 ­ 31/7/70, Faya,
  • Opération Moquette, 31/7 ­ 2/8/70, Abéché, Idjelile,
  • Opération Cocker, 8/8/70 ­ 12/8/70, Faya, Gouro,
  • Opérations Lévrier et Griffon, 30/8/70 ­ 14/9/70, Faya, Fada, Bardaï,
  • Opération Setter, 17/9 ­ 28/9/70, Faya, Fada, Zouar,
  • Opération Picardie, 8/10 ­ 29/10/70, Faya, Bédo, Zouarké, Zouar, Goubon,
  • Opération Picardie 1, 24/11 ­ 30/11/70, Faya, Oued Haroungouro, Oued Aouré,


  • Opération Bison Alpha, Zouar, Oued Koyougé…

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