Combats au Tchad : le 11 Oct.1970 à Bedo et le 18 Juin 1971 à Kouroudi
A cette époque de l'automne 1970, les bandes du Borkou-Ennedi-Tibesti «tiennent le caillou » et menacent les postes de l'armée nationale tchadienne;
la compagnie parachutiste d'infanterie de marine (CPIMa) est déjà engagée dans le périmètre Faya-Largeau, Zouar-Mourso et Bardaï, du 1er au 26 septembre.
Le 1er octobre, le 2ème commando quitte à nouveau Fort-Lamy pour Faya-Largeau par voie routière. Puis, le 6 octobre, suivent les 1er et 4ème commandos qui sont aérotransportés sur Faya-Largeau.
Le 9 octobre, les trois commandos, renforcés d'une section d'appui de l'EMT 3 reconnaissent la zone de Kirdimi-N'Gourma puis la palmeraie de Bedo, dans le Borkou, qui est fouillée le 10 octobre.
Le 11 octobre matin, poursuivant vers le nord, la palmeraie de Tigui est fouillée; finalement regroupée à Bedo, la CPIMa reprend la direction de Kirdimi et de Faya-Largeau à 14 h. Les rebelles n'ayant pas été découverts la compagnie a reçu l'ordre de cesser les recherches et de rentrer...
A 16h3O, à environ 25 km au sud-ouest de Bedo, une bande, forte d'une centaine de Toubous, déclenche l'embuscade sur le 1er commando qui ouvre la piste.
Le combat meurtrier dure deux heures: 11 tués et 16 blessés dans la compagnie, 40 tués et 30 blessés chez les rebelles qui prennent la fuite.
La nuit permet d'évacuer les blessés par l'Alouette 2 et de pourvoir à la remise en condition sommaire des matériels endommagés. Depuis Fort-Lamy, sont aérotransportés sur Faya-Largeau, le 3ème commando, un peloton blindé du 6ème RIAOM et l'antenne chirurgicale parachutiste n'2.
Regroupée à Faya-Largeau, la compagnie aura peu de temps pour panser ses plaies physiques et morales car la situation s'est dégradée dans le Tibesti.
Le 17 octobre, la CPIMa quitte donc à nouveau Faya-Largeau par voie routière à destination de Zouar pour participer à l'opération Picardie 2: il s'agit de replier les postes de Mourso et Gabroa qui ne sont plus ravitaillés que par la section de livraison par air de la compagnie...
L'opération se termine le 29 octobre par le raid héliporté sur Goubone qui porte un rude coup aux forces de
Goukouni Oueddeï...
Quant à la bande rebelle de Bedo, la CPIMa l'affrontera de nouveau à Kouroudi très durement le 18 juin 1971.
Kouroudi fut aussi un grand combat livré par la CPIMa. L'affaire est montée sur renseignements. Les 1er, 2ème et 3ème commandos sont héliportés en différents points de la palmeraie dominée par les contreforts de la montagne de Borkou, au milieu de laquelle sont implantés six monticules rocheux. La bande rebelle y a trouvé refuge.
D'emblée, la bagarre est engagée. Le 4ème commando arrive en renfort dans l'après-midi. Là aussi, le combat dure toute la journée et la nuit à la lueur des lucioles.
Le lendemain, quand la CPIMa relance un assaut sur le caillou central, elle découvre 42 cadavres et 17 blessés rebelles. Trente six armes sont récupérées. Hélas, elle a perdu 2 tués et 6 blessés...
Quelles réflexions après ces batailles? Dans son récit de Dien-Bien-Phu le général P.Langlais nous a livré une partie des siennes:
"Nous ne combattions pas pour défendre nos foyers, nous ne combattions pas pour chasser l'étranger de chez nous, nous ne combattions même plus pour garder l'Indochine à la France. Alors pourquoi ?
L'honneur du métier des armes et c'était tout