Des militants de Debout La France
«empruntent»
8 drapeaux européens en Côte D'or "Le drapeau européen entouré de deux drapeaux français sur le fronton d'une mairie "
Des militants de DLF ont retiré des drapeaux européens de plusieurs mairies de Bourgogne. Retracé sur une carte, le parcours forme une belle croix de Lorraine.
Les amateurs de chasse aux trésors et autres mystères vont apprécier.
Mais pas le préfet. Une dizaine de jeunes militants de Debout La France ont réalisé vendredi dernier une opération de communication pour le moins originale. Parcourant douze communes, ils ont retiré les drapeaux européens des mairies.
L'opération devait symboliser «la liberté et le droit des peuples à disposer d'eux mêmes» a expliqué à RT l'initiateur de l'action, le jeune tête de liste de DLF aux régionales en Bourgogne-France-Comté, Maxime Thiébaut (24 ans).
Ainsi, les militants se sont rassemblés samedi matin devant le conseil général pour un discours dénonçant d'une part le traité de Lisbonne qui, selon le jeune militant «a bafoué la voix populaire exprimée en 2005» et d'autre part, pour protester contre les fonds européens qui «n'aident pas les collectivités territoriales» car «chaque année, la France donne à l'Union européenne 10 milliards de plus qu'elle ne reçoit».
A la fin du discours, vers midi, les drapeaux furent déposés dans les halls d'entrée des mairies. Les jeunes militants voulaient faire une action symbolique et réaliser une opération de communication, le tout dans la bonne humeur.
Ils préfèrent d'ailleurs le terme «emprunter» à celui de «voler» car ils ont rendus les drapeaux «sans les avoir ni violé, ni déterioré», se défend le militant pour qui le drapeau européen est «dépourvu de tout sens» et symbolise «l'uniformité et le conformisme de l'UE».
Les pays ne sont pas des étoiles. Le vrai drapeau européen c'est l'assemblage de tous les drapeaux nationaux», explique-t-il.
Malgré une symbolique forte et contestataire, l'opération s'est déroulée dans le calme.
«On peut retourner la table sans casser la vaisselle» ironise le militant.
«L'action a choqué et a fait parler de nous, c'était le but, mais à aucun moment nous ne nous sommes montrés irrespectueux ou violents».
L'initiateur se félicite de n'avoir eu aucun retour négatif, «ormis ceux du préfet». En effet, Eric Delzant, préfet de Côte d'Or a qualifié l'action de «méthodes de campagne douteuses» qui donnent un «exemple déplorable».
Le militant affirme par ailleurs que l'action a été bien accueillie par Nicolas Dupont-Aignan qui était «content de l'action» et l'a trouvée «originale».
«Il nous a simplement demandé de ne pas détériorer les biens communaux qui sont payés par les français». Il faut dire que le leader de Debout La France est friand des opérations coups de poing : en 2012, il n’avait par exemple pas hésité à lever les barrières d’un péage pour faire passer les routiers gratuitement.
A l'issue de l'opération, seuls 8 drapeaux européens ont été récoltés par les militants,alors que 12 communes étaient visées, certaines mairies n'en possédant pas car «ce n'est pas une obligation» et d'autres étant accrochés trop haut.
«Nous n'allions tout de même pas mettre notre vie en danger» ironise Maxime Thiébaut qui promet d'autres actions de ce genre pour la campagne des élections régionales.