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 Dompaire, Lunéville, Arracourt…Septembre 1944 .

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Commandoair40
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Commandoair40


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MessageSujet: Dompaire, Lunéville, Arracourt…Septembre 1944 .   Dompaire, Lunéville, Arracourt…Septembre 1944 . Icon_minitimeDim Mar 01 2015, 19:10

Dompaire, Lunéville, Arracourt…Septembre 1944


Dompaire, Lunéville, Arracourt…Septembre 1944 . Tank_d10
Tank Destroyer Battalion

I) La situation initiale et les forces en présence

Dans les derniers jours d’Août 1944, la 3ème armée US du général Patton achève presque sa grande chevauchée vers l’Est. Depuis son débarquement sur les plages normandes en Juin 44, par une stratégie offensive et résolument moderne, il a bousculé un ennemi fragilisé et s’est rapidement porté sur la Meuse avec deux de ses corps d’armée, le XXème du général Walker et le XIIème du général Eddy.

Le VIIIème du général Middleton restant en Bretagne pour finir de libérer les derniers retranchements allemands. Mais suite à une avance (trop) rapide et aux destructions engendrées par les bombardements aériens alliés, le ravitaillement n’est plus en mesure d’être acheminé de manière suffisante sur la ligne de front occidentale, obligeant à stopper pratiquement les opérations. (cf La 3ème armée et la bataille de Metz §2  )

Ce ne sont pas tant les quantités qui sont en cause que les moyens de locomotion pour les acheminer.

En effet, la rapide poussée des Alliés vers l’Est a rendu les plans du SHAEF caducs. Afin d’asphyxier les Allemands, des bombardements massifs ont détruit toutes les voies de communications et surtout le réseau ferré.

Ce n’est que le 6 Septembre que le premier train atteindra la 3ème Armée alors entre Verdun et Metz.

Une noria de camion appelée Red Ball Express est mise en place à grande échelle mais avec un délai de livraison plus long depuis le port de Cherbourg et le prélèvement des camions nécessaires sur le front.

Cette improvisation du Génie américain ne parviendra pas à complètement compenser les besoins. De plus, les principaux ports français sont toujours occupés par les Allemands, et une lutte sans merci entre Britanniques et Américains se tient pour l’attribution des stocks disponibles. Montgomery est considéré prioritaire par Eisenhower pour qu’il puisse arriver le plus rapidement possible à Anvers et s’emparer du port. Le ravitaillement de la 3ème Armée est assuré par son G-4, le colonel Walter Muller, à ce poste depuis 1941.

Il est considéré comme un « ramasse-tout » et nombres de plaintes à son sujet pour détournement seront aussi vite oubliées. Pour donner une idée des chiffres, la 3ème Armée consomme 400 000 gallons d’essence par jour mais le 30 Août, les livraisons ne sont plus que de 32 000 gallons/jour.)

Le 31 Août, le CCA de la 7ème A.D du XXème A.C fonce vers Verdun et prend le pont sur la Meuse alors intact bien que l’arrière garde allemande ait piégé l’édifice. Plus au Sud, le CCA de la 4ème A.D du XIIème A.C traverse la Meuse à hauteur des communes de Commercy et Pont sur Meuse sans rencontrer de résistance.

Les têtes de pont sont rapidement consolidées avec  l’infanterie, l’artillerie et les blindés des 2 corps d’armés.

A cet instant, bien qu’il y ait des difficultés d’approvisionnement, les plans de Patton se déroulent selon ses prévisions de cavalier, la 3ème armée doit foncer tout droit le plus vite possible pour atteindre son grand objectif en Allemagne à court terme, une zone géographique allant du nord de Mayence au Sud de Karlsruhe en passant par Mannheim. L’EM va juste ignorer quelques petits détails qui vont gripper cette mécanique, la géographie des lieux, la météo et la mise en place sur ordre d’Hitler de la Mosellstellung. Il faut souligner que cela gênera surtout  le XXème A.C qui doit s’occuper de Metz et qui subira de lourdes pertes lors de la traversée de la Moselle et de la prise de la ville qui lui prendra plus de 10 semaines.

Le XIIème A.C quant à lui doit traverser cette même rivière plus au Sud, s’emparer de Nancy.

Dans la théorie, les 2 corps d’armées doivent se rejoindre après la chute des villes et foncer vers l’Est. Mais à la différence de Metz qui est solidement défendue par 2 ceintures de forts, Nancy n’en a pas et la défense de la ville est beaucoup plus complexe. Seul des obstacles naturels comme le plateau du grand Couronné à l’est et le Massif de Haye à l’Ouest compliquent la progression rapide. Il faut également rajouter en théorie la ville de Toul avec ses forts de Gondreville et Villers le Sec partiellement modernisés en 1940.

Pour rappel à ce moment, le XXème A.C est composé de la 5 et 90th I.D et de la 7th A.D et le XIIème A.C est composé de la 35 et 80th I.D et de la 4th A.D. Début Septembre, le XVème A.C composé de la 79th I.D et de la 2ème D.B appuiera le flanc droit de la 3ème armée lors de son attaque.

Du coté allemand, la situation militaire est clairement catastrophique.

La Heer à abandonné beaucoup de matériel et de prisonniers lors de sa retraite et les Alliés ont la suprématie dans le domaine aérien.

De plus le réapprovisionnement n’est plus assuré de manière satisfaisante, les unités ne sont plus recomplétées  et manquent de tout. Sur le front Ouest, la ligne de front s’étend sur 6500 km, ce qui n’arrange rien.

Quand von Rundstedt prend le commandement le 05 Septembre, il y a théoriquement sur le front Ouest 48 divisions d’infanterie, 14 divisions et 4 brigades de Panzers. Ces forces sont divisées au sein du Heeresgruppe B du Général Model qui va de la Mer du Nord au Sud de Nancy et du Heeresgruppe G du Général Blaskowitz qui s’étend de Nancy à la frontière suisse. Mais en réalité il ne faut retenir que 13 D.I (dont 4 encerclées), 3 PzD et 2 PzB en réel état de combattre. Le reste est en sous effectif, en attente de matériels ou loin derrière les lignes pour réhabilitation.

En Lorraine il s’agit essentiellement de la 1ère armée du Général von der Chevallerie (bientôt remplacé par le Général von Knobelsdorf) qui occupe le sud du Heeresgruppe B et du LXVI A.K (General der Artillerie Walter Lucht) dans le secteur de Neufchâteau à Langres et de la 19ème Armee (General der Infanterie Friedrich Wiese) pour le Heeresgruppe G. Il faut également souligner la présence du XLVII Panzer Korp entre Arnaville et Bayon qui va directement être opposé au XIIème A.C.

II) La progression du XIIème A.C

Dompaire, Lunéville, Arracourt…Septembre 1944 . Usarmo10

Début Septembre, le carburant recommençant à arriver en quantité suffisante, le Général Eddy décide de reprendre la progression du XIIème  A.C avec la 80th I.D et la 4th A.D laissant en retrait la 35th pour assurer la défense de la zone, le XVème A.C étant encore entre la Seine et la Meuse et la 7ème armée venant du sud n’ayant pas encore fait sa jonction.

Le 4 Septembre, Eddy décide d’envoyer le 317th I.R et 1 bataillon du 318th I.R de la 80th I.D ainsi que le CCA de la 4th A.D traverser la Moselle à hauteur de Pont à Mousson et ainsi établir une tête de pont au nord de Nancy et le 319th I.R sécuriser une tête de pont à Toul afin de contourner Nancy par le Sud. Le reste du 318th I.R doit en sécuriser une autre au centre du dispositif.

En face les Allemands ne sont pas restés inactifs. La 3ème Pz.G.D arrivant d’Italie et complétée avec des éléments du 92ème Régiment de la Luftwaffe organisent la défense du secteur allant de Pont à Mousson à Dieulouard.

Ils placent des observateurs sur la butte de Mousson (côte 382) et les collines Ste Geneviève (côte 382) et de Falaise (côte 373) ce qui ne laisse pas inaperçus les préparatifs américains.

L’assaut est lancé le 5 Septembre sans reconnaissance réelle préalable du dispositif ennemi et sans couverture aérienne, le XIXth TAC étant en mission en Bretagne. Seul le 313th Field Artillery Battalion apporte son soutient au 317th I.R. Le 2nd Battalion progresse vers Pagny-sur-Moselle, le 1st rejoint Blénod et le 3rd attaque de front la butte de Mousson. Dans les 3 cas, les combats sont très difficiles et le régiment subit de nombreuses pertes.

Le soir, une ligne de défense est organisée à l’ouest de la ville dont la prise à échoué avec environs 160 pertes. L’horizon s’éclaircit avec le 318th I.R et le CCA de la 4th A.D qui se rapprochent de Dieulouard et le 319th I.R qui arrive sur Toul le soir et continue le lendemain sa progression. Seul point noir à Toul ou les 2 forts sont occupés par une unité de parachutistes. Le fort de Gondreville tombe rapidement dans la journée mais celui de Villey-le-Sec ne tombe que le 10 quand les allemands se retirent vers Nancy.

Les 8 et 9 Septembre, la 553ème VgD renforcée du 92ème Régiment de la Luftwaffe lance une série de contre-attaques  sur les positions du 318th I.R au sud de Dieulouard (à Marbache exactement) qui était en train de consolider ses positions. Cela ressemble plus à une réaction d’orgueil et d’arrière garde puisque le 10, toutes les troupes allemandes se sont repliées sur Nancy.

Au même moment, une colonne allemande en retraite est interceptée par le 42nd Cavalry Squadron et le 606th Field Artilelry Battalion au sud du dispositif entre Xirocourt et Ceintrey faisant 151 morts, 178 prisonniers et 30 véhicules détruits. En rajoutant le XVth A.C qui retrouve sa place au sein de la 3ème armée sur le flanc droit, libérant de ce fait la 35th I.D de sa position défensive et la rendant disponible pour l’attaque du XIIth A.C sans oublier la 7ème armée qui remonte du Sud, la pression sur les forces allemandes du secteur est au maximum.

Le 09, la 35th I.D au travers du 134th I.R se charge de la traversée de la Moselle au sud se heurtant assez durement avec le 104ème PzGR. Il est rejeté une première fois mais l’intervention de l’artillerie  du corps d’armée et l’appui du CCB de la 4th A.D rétablissent l’avantage. Ce n’est que le 12 que la tête de pont est sécurisée même si les Allemands sont omniprésents.

Au Nord, la 80th I.D traverse le 12 la Moselle  à Dieulouard, épaulée juste après le passage de l’infanterie par le CCA qui profite de la construction d’un pont pendant la nuit. Ils subissent une contre-attaque de la 3ème PzGD qui dépasse les avants postes US et arrive à quelques centaines de mètre du pont sans qu’une résistance construite ne soit possible mais l’essoufflement arrive et l’attaque n’aboutit pas. Le CCA en profite et lance des éléments vers Château-Salins puis le 14 vers Arracourt, 30km à l’est de Nancy, se frottant à la 15èem PzGD.

Dans la nuit, des éléments du CCA rencontrent ceux du CCB et finalisent l’encerclement de Nancy.

Nancy étant une ville de garnison, les Américains s’attendent à rencontrer une forte résistance dans la ville mais les FFI présents avertissent la 35th I.D que les Allemands se sont retirés de la ville ce qui permet le 15 à une TF d’y entrer par la route de Toul sans rencontrer de réelle opposition. Le même jour, les premiers éléments de la 7ème armée du Général Patch arrivent en Lorraine.

Dompaire, Lunéville, Arracourt…Septembre 1944 . M8grey10
M8 greyhound capturé par les Allemands

III) La stratégie allemande

En Juillet 1944, 10 Panzerbrigade numérotées de 101 à 110 suivies en Septembre de 111 à 113 sont créées.

En théorie les 10 premières doivent recevoir un bataillon de chars à 3 Cie de Panther et 1 de Jagdpanzer IV, d’un Panzergrenadier Bataillon à 3 Cie et d’une Cie du génie et une colonne du train. Les  suivantes doivent avoir un régiment de PzG et un second bataillon de chars (45 PzKpfw IV et 45 Panther), d’un PzG-Regiment  soit 6- 8 Cie + 1 Cie lourde et 1 Cie de 10 Jagdpanzer IV, les Panther provenant d’unités expérimentées. Pour exemple, la PzB 111 reçoit la I. Abteilung du PzRgt 16 de la 116ème PzD.

Mais dans la pratique, seules la 111 et la 113 auront leurs 45 Panther,  juste 36 pour la 112 et les 3 PzB n’auront que 29 PzKpfw IV et les Jagdpanzer IV resteront à l’état d’espoir. La fiabilité des nouveaux engins laisse également à désirer vu qu’ils n’ont pas été testés. De plus il n y a pas de char de commandement ni d’engin de dépannage,  la 111 est en partie dotée de camion au gazogène, la 112 n’a pas d’équipement optique et la 113 à perdu la moitié de ses camions. Ayant étés « construites » de manière hâtive, il n y a quasiment pas de cohésion ce qui influera sur leurs performances qui conduiront à la dissolution de 12 d’entres-elles après la campagne de Lorraine. Seule la 106ème PzB Feldernhalle ira jusqu’à la fin du conflit.

Le 5 Septembre, von Rundstedt est nommé commandant en chef à l’Ouest, Model ne commande plus que le Heeresgruppe B.  Le 7 il demande en renfort à Hitler l’équivalent de 5 à 10 divisions d’infanterie avec canons d’assauts et armes antichars mais ce dernier refuse, donnant juste l’ordre au Heeresgruppe G de lancer une contre attaque contre le flanc de la 3ème armée. Il faut selon ses ordres que les unités participant à l’offensive (3ème, 15ème et 17ème SS PzGD , les 106, 107, 108, 111, 112 et 113 PzB, les 11 et 21 PzD et si possible la Panzer Lehr)  soit retirées de toutes actions en cours mais cela relève de l’utopie.

La 11 PzD couvre la retraite de la 19ème armée, à part un de ses kampfgruppe, la 21 n’à toujours pas atteint Epinal, sans compter les unités qui tiennent la zone de la 1ère armée face au XXème A.C.  Les mauvaises nouvelles pour l’OB.West s’enchaînent avec le  détournement des PzB  107 et 108 pour Aix la Chapelle et les Pays-Bas et le fiasco de l’attaque de la 106 près de Aumetz qui tombe sur le QG de la 90th I.D et se fait sérieusement bousculer….

Hitler choisit personnellement la 5ème Panzer-Armee comme fer de lance de la contre attaque et son EM avec à sa tête le Général Hasso von Manteuffel arrive à Strasbourg le 10 Septembre.  C’est un officier expérimenté, vétéran de la 1ère guerre mondiale, mais la tâche qui va lui être confiée relève quasiment de l’impossible vu les moyens disponibles et la tutelle exercée par le führer.

Pendant ce temps le XVth A.C (79th I.D et 2èmeDB) du Général Haislip à continué sa progression vers l’Est sur le flanc droit du XIIth A.C en provenance d’Andelot-Blancheville et occupe toute une zone autour de Neufchâteau et continue en direction de Charmes et Epinal plus à l’est afin de traverser la Moselle. Cette  progression est due au CCL du Colonel Langlade de la 2ème DB qui attaque à Prez-sous-Lafauche à la jonction de la 16ème Division et du Kampfgruppe Ottenbacher et coupe les routes Neufchâteau-Chaumont et Neufchâteau-Langres.

Le 12, le 314th I.R sécurise une tête de pont à Charmes et le 315th I.R attaque Neufchâteau et force le commandement allemand à se rendre (623 prisonniers, 80 véhicules et des armes lourdes). Le CCL s’occupe de Vittel et fait 500 prisonniers pendant que le CCV du Colonel Billotte attaque à Andelot et taille en pièce un bataillon allemand faisant 300 tués et 800 prisonniers.

IV) La Bataille de Dompaire

Blaskowitz ordonne à Manteuffel de réagir. Ce dernier lance le XLVIIème PzK du Général Luettwitz qui se trouve entre Epinal et St Dié pour attaquer Vittel sans aucune préparation et libérer le LXVIème Korp et foncer ensuite au NO sur le flanc allié. Dans la réalité, on peut considérer que seule la 112ème PzB participera à cette attaque. Elle part d’Epinal en 2 colonnes, à droite un bataillon de Panther, de l’infanterie mobile et de l’artillerie qui fonce vers Vittel et à gauche, des PzKpfw IV qui vont vers Bains-lès Bains pour anticiper une attaque de la 7ème armée. Les Panther font halte à proximité de Dompaire et sont renforcés par le Kampfgruppe Luck issu de la 21ème PzD.

Averti par les habitants de Dompaire, le Colonel Langlade met en place son artillerie avec ordre d’engager l’ennemi le lendemain. Le CCL (Colonel Minjonnet) doit passer au travers de Damas et barrer la route entre Dompaire et Epinal tandis que le Lieutenant-Colonel Massu doit attaquer directement Dompaire.

Le CCL envoie 4 Tanks Destroyer en reconnaissance, qui sont engagés assez sérieusement par des Panther  et se replient sans être poursuivis. Massu se porte au Nord et les observateurs signalent que tous les champs grouillent de chars ennemis. Langlade envoie son infanterie mécanisée pour attirer les Panther qui se déploient et se prennent une grêle de projectiles en provenance des Sherman et des canons français. Dans la foulée l’EM français demande un support aérien au XIXth Tactical Air Command du Général Otto Paul Weyland qui détache le 406th Group basé à Rennes. Les avions font quatre passages avec des bombes et des rockets et entre chaque, Minjonnet et Massu déplacent leurs troupes en les mettant à couvert des vergers et s’emparent du cimetière au Nord de la ville.

La 2ème partie de la 112ème PzB est repérée en marche forcée pour attaquer l’arrière de la division française qui réagit en envoyant le CCL qui détruit 7 chars. A la fin de la journée, les allemands dans Dompaire abandonnent leurs véhicules et le champ de bataille à la 2ème DB. Les pertes officielles sont de 34 Panther et 26 PzKpfw IV ce qui va constituer un gros manque dans la suite des opérations pour les Allemands. Cette bataille est un exemple de l’utilisation coordonnée de l’infanterie, de l’artillerie, des blindés et de l’aviation qui joua un rôle déterminant. Suite à ce désastre le général von Funck commandant le XLVIIème Korp est remplacé par le Generalleutnant von Lüttwitz.

Le 14, le 315th I.R déplace ses avant-postes au sud de la ville de Charmes pendant que le 106th Cavalry group reconnait la rive Est de la Moselle  et que le 313th I.R s’empare de Mirecourt, coupant la route Neuchâteau- Epinal. La 2ème D.B continue de harceler le Kampfgruppe Luck, ce qui l’oblige avec la 112ème PzB  à se replier derrière le Canal de l’Est près d’Epinal. Au même moment, la jonction est officielle entre la 2ème D.B et la 7th Armée près de Clefmont, qui sera renforcée dans les jours suivants.

Le 17, la 2ème DB entre en contact près de Bains-les-Bains avec le 2ème corps du Général de Monsabert qui remonte de la vallée du Rhône, le CCB de la 6th A.D relève le CCD de la 2ème DB à Chaumont et le XVème A.C n’à plus la responsabilité du flanc droit de la 3ème armée.

V) La bataille de Lunéville

Le 15, la PzB 113 se rassemble près de Sarrebourg et la 111 près de Rambervillers. Cette dernière signale qu’elle a déjà perdu une douzaine de chars du fait de pannes mécaniques et des attaques aériennes. Le 16, la 21ème PzD avec la 111ème PzB attaque la 2ème D.B à Châtel-sur-Moselle, qui réagit mais est forcée de se replier sur la rive Ouest. Le 16, Blaskowitz revoit ses ambitions à la baisse en partant d’une attaque sur Lunéville et remonter vers le Nord en balayant toutes les têtes de pont américaines à l’est de la Moselle.

Il tient à profiter de la situation chaotique dans la ville qui est disputée par des éléments du 2nd Cavalry Group, du 42nd Cavalry Squadron qui progresse au sud et du CCR de la 4th A.D  au Nord-Ouest face à la 15ème PzGD qui finit par se replier dans la forêt de Parroy. Le 18 au soir les américains alignent dans le secteur la 4th A.D avec le CCR à Lunéville, le CCA près d’Arracourt (20km au Nord) et le CCB près de Château-Salins (encore 20km au Nord).

Le 18 au matin, la PzB 111 part de Baccarat pendant qu’un Kampfgruppe de la 21PzD avance sur son aile gauche. Vers 1030, la 111 tombe sur les avant-postes du 42nd Cavalry Group près de Moncel (le Maj Pitman qui le commande est tué) qui ne peuvent pas faire grand chose face à des Panther et à 1100, les Allemands entrent dans Lunéville.

Ils repoussent également le CCR de la 4th A.D dans la partie Nord, établissent le contact avec la 15ème PzGD devant la forêt de Parroy et en fin d’après midi, c’est au tour de la 113 d’établir le contact sur le flanc Est.

En réaction les Américains envoient le CCB de la 6th+ A.D et engagent de suite le CCA de la 4th A.D qui déclenche un barrage d’artillerie sur les positions allemandes et les force à se replier dans la partie sud de la ville.

L’OB West se sent grisé par cette « éclatante » victoire et décide de modifier les objectifs de la 5ème Panzer-Armee qui doit désormais obliquer vers l’Ouest et s’emparer de Nancy pour secourir la 553ème VgD, ce qui atterre von Manteuffel devant tant d’irréalisme. Il installe le XLVIIème PzK  sur la Meurthe jusqu’au Nord de la ville pendant que le LVIIIlème PzK au travers des PzB 111 et 113 se dégage plus ou moins difficilement.

La 113 s’installe près de Bourdonnay avec une quarantaine de chars en avant-garde sans attendre la 111. Le CCA à Lezey perçoit des bruits dans la nuit et décide de pilonner le secteur jusqu’à ne plus rien entendre.

VI) La bataille d’Arracourt

Dompaire, Lunéville, Arracourt…Septembre 1944 . Arraco10

Le 19 au matin, la PzB 113 progresse vers l’Ouest avec 42 Panther et 1 bataillon provenant de la 111ème PzB mais se fait repérer par le capitaine Dwight, officier de liaison de la 4th A.D, qui profite du brouillard pour s’échapper et donnerl’alerte auprès du 37th Tank Battalion. Toute la zone défensive américaine est organisée de manière à ce qu’il n y ait pas d’attaque surprise possible de la part du LVIIIème Korp.

Une fois à Arracourt, Dwight rejoint un peloton de 4 M10 du 704th Tank Destroyer Battalion donné par le Colonel Clarke et fonce vers les positions du CCA. Près de l’endroit ou il les à aperçu, les 4 M10 ouvrent le feu à bout portant. 7 panzers et 3 M10 seront perdus. A Lezey, la Cie C du 37th Tank Battalion s’est déployée en hâte et détruit 3 Panther d’un groupe qui ne s’attendait pas à trouver des américains ici et est obligé de battre en retraite. 4 Sherman de la Cie C occupent alors une hauteur près de Bezange-le-Petite entre Lezey et Arracourt et attaquent deux fois 8 Panther et en détruisent au moins 4.

Plus tard une TF composée des Cie B et C accroche un Kampfgruppe et avance le chiffre de 9 Panther détruits et se regroupe à Lezey. La 111ème PzB n’à quasiment servi à rien, se regroupe près de Bures, se perd à cause des indications données par un fermier et est attaqué par des chasseurs bombardiers. Devant le peu de progrès de l’attaque et le recul sur la Meurthe du flanc gauche de la 5ème Panzer-Armee, le Heeresgruppe G est fort peu satisfait.

Von Manteuffel essaie de convaincre Blaskowitz de stopper les opérations en cours mais a une fin de non recevoir et reçoit l’ordre d’attaquer dès le lendemain matin. C’est d’autant plus surréaliste car la 111ème PzB ne compte plus que 19 Panther et 6 PzKpfw IV et la 113ème PzB n’à plus en état que 10 Panther et 3 PzKpfw IV. VII)

Dompaire, Lunéville, Arracourt…Septembre 1944 . Genera11

VII) La riposte US

Dompaire, Lunéville, Arracourt…Septembre 1944 . Tfabra10

Les Américains estimant à 40 le nombre de Panzers détruits, décident d’envoyer le 20 le CCA de la 4th A.D en direction de Sarreguemines mais dans la matinée, von Manteuffel envoie un kampfgruppe de 8 Panther de la 111ème PzB près de Bures. Ils tombent alors sur les positions du 191st Field Artillery Battalion en train de plier bagage pour rejoindre la 4th A.D mais quelques canons sont en encore en position et les 155mm dissuadent les Panther de continuer plus loin et se retirent vers Bures, quand les Sherman encore présent à Arracourt se montrent.

A 11h30 alors que le CCA à déjà fait mouvement vers le Nord-est, le Général Wood signale l’attaque.

Le Colonel Bruce commandant le CCA décide d’en finir et met sur pieds la TF Abrams composée des 3 Cie du 37th Tank Battailon et de 2 Cie du 10ème Armored infantry Battailon. Le CCR met également sur pieds la TF Kimsey qui fait mouvement vers Bures, accroche un Kampfgruppe de la 111ème PzB dont elle détruit 5 Panther mais rencontre une solide opposition en arrivant sur Bures et doit rebrousser chemin. Les Cie B et C affrontent des PzKpfw IV et au soir le bilan est de 12 Sherman pour 8 Panzer détruits. Le Lieutenant-colonel Abrams recevra la DSC pour son action lors de cette journée.

Dompaire, Lunéville, Arracourt…Septembre 1944 . Genera12

Le CCA à continué son avance au-delà de Dieuze et le CCB devant Château-Salins ce qui fait exploser la ligne de front entre la 1ère Armee et la 5ème Panzer-Armee. Blaskowitz demande à Manteuffel de refermer la brèche avec la 11ème PzD plus les 2 PzB complètement à bout. Le 21, Hitler prend comme prétexte le peu de progrès dans ce secteur pour remplacer le General Blaskowitz par le General Balck. Le matin, le 313ème I.R de la 79ème I.D prend Moncel-lès-Lunéville et le 314ème I.R prend St Clément, mais les deux régiments restent bloqués devant les positions allemandes autours de Lunéville.

VIII) La Bataille de Juvelize

Dompaire, Lunéville, Arracourt…Septembre 1944 . Arraco13

Manteuffel voulait attendre que la 11ème PzD soit prête pour lancer l’attaque mais Balck s’y refuse et dans la nuit du 21 au 22, la 111ème PzB tente de se mettre en place à partir de Blanche-Eglise vers Juvelize. L’assemblage des groupes de combat est un cauchemar à cause de la brume qui devait normalement être une alliée et la progression débute à 0945.

Elle tombe sur le 25th Cavalry Squadron qui perd 7 tanks avant que le 704th Tank Destroyer Battalion intervienne et détruise 3 Panzer. Malgré l’intervention des P-47, Juvelize est aux mains des Allemands aux alentours de 1200, la 11ème PzD à pris Donnelay et la 113ème PzB à pris un carrefour stratégique au Nord de Ley.

Abrams réagit en envoyant les Cie A et C du 37th tank Battalion et la Cie A du 10th A.I.B qui, avec l’aide de l’artillerie, accrochent les Allemands vers 1430 détruisant 14 chars et véhicules et tuant l’Oberst Heinrich Bronsart von Schellendorff. La PzB est obligée de se replier sur sa ligne de départ et la suite de l’attaque envisagée un instant est annulée.

Dompaire, Lunéville, Arracourt…Septembre 1944 . Genera13

Le 23, le LVIIIème A.K signale qu’il n’à plus que 7 chars et 80 hommes en état de combattre.

Le XIXth TAC intensifie ses sorties et le moindre panzer qui se montre est en général attaqué très rapidement. L’Oberst Erich von Seckendorff, commandant la 113ème PzB, est ainsi tué à Lagarde par un Thunderbolt du 405th Fighter Group. Le 2ème D.B à franchi la Meurthe et la Vezouze à l’est de Lunéville près de Bénaménil et Donmjevin, mais se fait rejeter de l’autre côté par la 15ème PzGD. Le 24, le XLVIIème PzK s’étale de l’Ouest de le forêt de Parroy jusqu’à Fréménil et vers le sud vers la 19ème armée qui est sur le Meurthe.

IX) Le dernier sursaut allemand

Dompaire, Lunéville, Arracourt…Septembre 1944 . Arraco14

Hitler tient toujours à éliminer les forces ennemies au nord du canal de la Marne au Rhin et que la 1ère Armée et la 5ème PanzerArmee se rejoignent à Moyenvic. Le Général von Knobelsdorff déplace la 559ème VgD sur le flanc gauche et en appui ce qui reste de la 106ème PzB, sérieusement affaiblie depuis son attaque sur le QG divisionnaire de la 90th I.D.

Le 24, le CCB à Château-Salins est attaqué par deux régiments de la 559ème VgD ainsi que des chars de la 106ème PzB. A 0830 alors que le flanc droit est sérieusement bousculé, les P-47 peuvent prendre l’air et sèment la panique dans les rangs allemands dont les grenadiers battent en retraite en abandonnant une dizaine de chars. Alors qu’il reçoit l’ordre de continuer les attaques, von Manteuffel demande deux nouvelles divisions de panzers pour remplacer ses Panzerbrigaden fortement diminuées ce qui peut-être considéré comme un affront et ne doit se contenter que de la 11ème PzD qui vient d’arriver.

Elle à d’ailleurs beaucoup souffert lors de son transport par rail entre Belfort et Sarrebourg et ne peut aligne que 16 panzers, 2 batteries d’artilleries et ses régiments 110 et 111. Ils attaquent aussitôt et balayent les cavaliers américains, atteignent Marsal et établissent le contact à Vic sur Seille avec la 1ère Armée.

Le 25, le LVIIIème PzK avance sur Juvelize avec une douzaine de chars et des grenadiers contre les positions du 37th Tank Battalion qui repousse assez facilement les assauts. Plus tard dans la journée c’est le 25th Cavalry Squadron et le 10th A.I.B qui subissent les attaques allemandes et malgré la résistance, les américains perdent la commune de Moncourt.

Le 26, tout le monde réorganise ses positions, le CCB de la 4th A.D descend de Château-Salins sur le flanc droit du CCA entre Réchicourt et le Canal de la Marne au Rhin. Du Côté allemand, Manteuffel reçoit en renfort un Kampfgruppe de Belfort, la Panzer-AufKlärungs-Abteilung 11, constituée de 25 Panzers et Sturmgeschütz.

Le 27 au matin, Le LVIIIème PzK attaque le 10th A.I.B à Bezange-la-Petite et un autre groupe avance jusqu’à Xanrey et se fait chasser par un groupe de Sherman qui fait irruption protégé par un écran de fumée.

A 10H00, le reste du PzK s’élance de Bure et attaque le CCB et se prennent une grêle de projectiles venant de l’artillerie divisionnaire américaine. Il faut attendre la nuit pour enregistrer une petite progression.

Le 28, c’est au tour du 51st Armored Infantry Battalion d’entrer en scène au niveau des Hauts de Ruelles qui va sans cesse changer de main au cours de la journée. Il faut l’intervention du 23rd Fighter Squadron sur Bures pour faire stopper les attaques allemandes.  Le Chef d’état-major de la 11ème PzD indique que 11 panzers ont étés détruit par des jabos, 2 par des mines et le dernier s’est embourbé dans le marécage qui constitue le fond de l’étang de Parroy alors à sec.

Ce Panther sera sorti de l’eau en 1976, sans sa tourelle qui à été démontée par des ferrailleurs après guerre, avec pour seul dégât une génératrice grillée et est transféré au musée des blindés de Saumur. Dans la nuit, le Gruppe Schneider, composé d’éléments des Panzergrenadier-Regiment 110 et Panzer-AufKlärungs-Abteilung 11 et des quelques chars encore intacts, chasse le 51st A.I.B des Hauts de Ruelles avant que les 2 artilleries ne se livrent de très durs échanges.

Le 29 au matin, des Sherman du 8th Tank Battalion s’approchent des Hauts de Ruelles tandis que les chasseurs bombardiers et les jabos font le coup de feu toute la journée sur tout ce qui bouge du côté allemand avec une préférence pour ce qui est blindé et qui roule.

A 15H30, la côte 320 est reprise par les Américains et le gruppe Schneider est encerclé dans le bois de Bénamont et ne va rejoindre ses lignes que dans la nuit.
Balck se rend à l’OB.West et demande en renfort 3 divisions, 4 groupes d’artillerie, 4 groupes du génie, 50 Panzer, 30 Sturmgeschütz et 50 canons antichars ce qui lui est bien évidemment refusé et l’oblige à placer ce qui reste de la 5ème Panzer-Armee sur la défensive et à abandonner toutes les opérations en cours.

Conclusions

Ces différents engagements tout au long du mois de Septembre entre le 12th A.C et la 5ème Panzer-Armee vont se révéler être la plus grande bataille de chars sur le front Ouest pendant la seconde guerre mondiale.

Malgré les 350 Panther et PzKpfw IV aligné par les Allemands, et même si les engagements furent violents à certains endroits du front, les Américains et Français n’auront pas beaucoup de pertes alors que la 5ème Panzer-Armee perdra plus de la moitié de ses véhicules et une bonne partie du reste sera en réparation.

A cela plusieurs raisons comme la fiabilité des matériels, l’entraînement des équipages, les possibilités de ravitaillement qui dans tous les cas seront en faveur de la 3ème Armée.

A la fin Septembre, von Rundstedt ne disposera plus que de 500 chars pour le front Ouest et si le front de Lorraine ne bougera plus avant plusieurs mois, c’est parce que le SHAEF rend prioritaire la prise du port d’Anvers et oblige Patton à la pause du mois d’Octobre.

Sources

Le Mémorial Album Lorraine, Anthony Kemp, Eds Heimdal

Les Panzers en Lorraine, Ronald McNair, Eds Heimdal

La Bataille de Nancy, René Caboz, Eds Pierron

Panther contre Sherman, Stephane Przybylski, Eds Serpenoise

The Lorraine Campaign, Hugh M.Cole


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Sicut-Aquila

Dompaire, Lunéville, Arracourt…Septembre 1944 . 908920120 Dompaire, Lunéville, Arracourt…Septembre 1944 . Cocoye10 Dompaire, Lunéville, Arracourt…Septembre 1944 . 908920120

« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

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Dompaire, Lunéville, Arracourt…Septembre 1944 .
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