Morelle vide son sac , Hollande "tremble" L'ancien conseiller du président a décidé de régler ses comptes dans un livre. Et "ça peut saigner", prévient-il. "L’enfoiré". Voilà comment Aquilino Morelle qualifie aujourd’hui François Hollande.
Congédié en avril dernier parce que soupçonné d'un conflit d'intérêt, l’ex-conseiller de l’Elysée, qui s'était déjà épanché dans Le Point, affirme mercredi dans un entretien au quotidien Le Monde avoir été victime d'une "élimination politique".
Et assure dans le Nouvel Obs qu’il prépare un livre qui, selon lui, fait déjà "trembler" le chef de l’Etat.
L’affaire de l’Igas Alors qu'il venait de réintégrer l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS), Aquilino Morelle aurait exercé une mission de conseil d'un laboratoire pharmaceutique, fin 2007.
Ce conflit d'intérêt allégué est "une accusation sans aucun fondement", assure-t-il, car "à aucun moment, je n'ai eu à décider de quoi que ce soit pour ce laboratoire (...)
Et l'IGAS n'a aucun pouvoir de contrôle sur un laboratoire pharmaceutique".
Concernant l'absence d'une demande d'autorisation de sa part pour travailler pour ce laboratoire, l'ex-conseiller élyséen reconnaît avoir "omis de le faire, comme cela peut arriver à n'importe qui".
Reste que, selon Aquilino Morelle, les diverses procédures engagées contre lui n'ont montré aucune anomalie, sauf cette omission.
"Reste l'enquête préliminaire, pour laquelle je n'ai pas encore été contacté", précise-t-il.
Le cirage de pompes Outre cette affaire de l’Igas, Aquilino Morelle a également payé pour une "légèreté" : faire venir un cireur à l’Elysée pour faire briller ses chaussures de luxe.
"Il est venu une fois à l'hôtel de Marigny, au printemps 2013 (...) une fois de trop", affirme l'ex-conseiller, qui reconnaît un "comportement déplacé" de sa part.
"On a mis de côté cet incident, pendant plusieurs mois, comme une pépite que l'on place en lieu sûr afin de pouvoir s'en servir le moment venu.
Cette chronologie montre bien que certains avaient planifié de longue date mon élimination politique", estime-t-il. Le Nouvel Obs relate la réaction du chef de l’Etat après ces révélations : "quelle bêtise.
Pourquoi diable, as-tu fait venir ce cireur, pourquoi ne pas avoir demandé cela à ta femme de ménage ?"
Réponse du tac au tac du conseiller :
"et toi tu n’as jamais fait de connerie, peut-être ? Allez te faire gauler rue du Cirque, avec ton casque, comme un débutant..."
Sa relation avec Hollande Le chef de l’Etat "tremble", affirme l'ex-conseiller. Aquilino Morelle prépare un livre dans lequel il envisage de tout dire, même s’il souhaite ne pas faire de tort à ses camarades socialistes.
Sauf que les piques lancées au chef de l’Etat ne vont pas aider le président, qui a déjà beaucoup à faire, sur d’autres fronts.
Quand il lui jette l’exemplaire de Closer sur son bureau révélant la liaison de François Hollande avec Julie Gayet, Aquilino Morelle décrit alors un homme "nu, plus bas que terre, je l’ai ramassé à la petite cuillère.
Peu à peu, il s’est relevé. Alors il n’a plus supporté mon regard." Aquilino Morelle est un homme blessé. "François se comporte avec moi comme avec Valérie, incapable d’assumer une rupture qui était aussi d’ordre affectif", se plaint-il.
Les "vraies" raisons de son éviction Aquilino Morelle est toutefois convaincu que ces deux affaires ont été un prétexte pour le faire disparaitre du jeu.
"Pour beaucoup 'd'amis du président', j'étais un gêneur", fait valoir Aquilino Morelle.
"Intimement associé au discours du Bourget, j'incarnais une ligne politique 'de gauche' qui n'était pas la leur.
Après la crise de Florange, les choses se sont considérablement tendues.
S'y sont ajoutées les rancoeurs liées au rôle que j'ai joué dans l'arrivée de Manuel Valls à Matignon.
Ma présence à l'Elysée exaspérait...".