Bir Hakeim
La première victoire de l'armée française depuis 1940. Bir Hakeim: la première victoire de l'armée française depuis 1940.
Pour de nombreux Français, Bir Hakeim n'est qu'une station de métro parisien de la ligne 6. La récente guerre en Libye a cependant ravivé le souvenir de cet événement important de la Seconde guerre mondiale
Dès le 13 septembre 1940, le territoire libyen fut entraîné dans la guerre par une offensive italienne contre le Royaume d'Egypte où stationnent alors les troupes britanniques de la VIIIème armée.
Comme en Grèce, l'opération est un cuisant échec qui pousse l'armée allemande à intervenir afin de stopper la contre-offensive des troupes britanniques menée par le général Montgomery.
L'Afrikakorps dirigé par le général Erwin Rommel débarque le 14 février 1941 à Tripoli avec pour mission de repousser les forces britanniques et de s'emparer du canal de Suez.
Début juin 1942, les forces germano-italiennes poussent les troupes britanniques à évacuer Tobrouk. Dans leur repli, le risque est grand d'être encerclées et débordées par le Sud
C'est dans ce contexte que les troupes de la première brigade française libre remportent une victoire historique à Bir Hakeim.
C'est la première victoire de l'armée française depuis la Bataille des Alpes contre l'armée italienne en 1940.
Les troupes françaises opposent une résistance efficace à l'armée allemande du 26 mai au 10 juin.
Elles permettent aux Britanniques de se réorganiser et d'attendre de salutaires renforts en chars et en hommes.
Ce n'est qu'à la demande de repli britannique qu'elles se dirigent vers El-Alamein où elles remportent aux côté des Anglais une seconde victoire contre l'armée allemande.
En 1944, certains membres de cette première brigade participent à la libération du territoire français à partir d'août 1944 dans le cadre de la
1e DFL.La 1e Division française libre, les premiers soldats Répondant à l’Appel du général de Gaulle, l’Empire vient au secours de la Métropole en regroupant dans les rangs de la Première Division française libre les restes de l’armée française (légionnaires vainqueurs de Narvik, Bataillon d’Infanterie de marine du Levant, Escadron de Spahis marocains de Syrie) avec les Africains des bataillons coloniaux formés en Afrique noire, le bataillon nord-africain où combattent côte à côte Tunisiens, Algériens, Marocains, des Africains et des Malgaches au Régiment d’Artillerie, des Antillais aux forces terrestres antiaériennes, des Libanais et des Syriens aux ateliers de réparation, des Indochinois au Train, des Pondichériens aux transmissions, et des Français évadés de toutes les provinces de France ou venus des colonies.
A l’ambulance Hadfield Spears, des médecins français et quelques spécialistes étrangers venus de tous les continents, travaillent avec des "nurses", des conductrices anglaises "les spearettes", et des quakers américains.Dans toutes les unités de la division il y a des aumôniers de différentes confessions qui soutiennent le moral des combattants.
Les généraux ayant commandé la Division sont le général Legentilhomme, les généraux de Larminat, Kœnig, Brosset et Garbay.
Au palmarès des victoires remportées par la Division est inscrit d’abord l’engagement du bataillon d’infanterie de marine à Tobrouk, puis la participation de l’escadron de Spahis marocains d’une part et de la brigade française d’Orient d’autre part à la fin de l’Empire italien d’Afrique orientale : conquête de l’Érythrée, Kub Kub première victoire de la France libre et ouverture de la Mer Rouge aux navires chargés de ravitaillement des armées alliées du Moyen-Orient.
Prise de Gondar, ancienne capitale d’Éthiopie.
"La brigade française d’Orient", des bataillons de marche venus d’Afrique équatoriale française ainsi que le bataillon de fusiliers marins seront regroupés en avril 1941 à Qastina dans le delta égyptien pour constituer la 1ère DFL.
La division et le groupement du général Collet interviendra en juin et juillet 1941 au Levant pour s’opposer à l’utilisation par les Allemands de ces territoires sous obédience vichyste, que les "Protocoles de Paris" signés par Darlan avaient soumis à la collaboration avec l’ennemi.
Ce sont des éléments de la 1ère DFL qui occupent Damas le 21 juin. Fin septembre 1941 est créé un groupe de deux divisions légères dont de Gaulle obtient, non sans mal, l’engagement en Libye au sein de la 8è armée.
La première division légère devenue brigade, placée sous les ordres du général Kœnig, va s’illustrer magnifiquement à Bir Hakeim en juin 1942.
Reconstituées après ces combats de juin, les deux brigades et la Colonne Volante (chars et automitrailleuses) sont engagées à El Alamein dans la région d’Himeimat.
La DFL sera réunie en Tripolitaine puis des Forces françaises libres pour constituer une véritable division et participera en mai contre les forces germano-italiennes qui s’accrochent encore en Tunisie.
Installée depuis septembre 1943 en Tunisie, la division complètement réorganisée fin mars 1944, sera prête pour faire campagne en Italie sous les ordres du général Brosset où elle débarque fin avril.
Là, elle participa aux côtés des divisions d’Afrique du Nord au retour de l’armée française dans le camp des vainqueurs. Puis la Division toute entière " accomplit la tâche la plus rude " dans la bataille de Provence, comme l’a dit le général de Lattre.
Poursuivant l’ennemi sans relâche, la Division libère Lyon et atteint les Vosges
"La Première armée restera dans l’histoire le vainqueur de Belfort, la 1ere DFL étant l’élément de tête ayant réalisé la percée", déclare le général Eisenhower venu à la Division qui a perdu son chef le général Brosset, tué accidentellement.
Les maquisards, résistants FFI, viennent relever les soldats du Pacifique et les tirailleurs d’Afrique noire que l’hiver paralyse et renforcer la 1e DFL qui défend Strasbourg.
"La DFL aura sauvé Strasbourg après que la 2e DB l’a conquise", écrit le général Leclerc.
Aussitôt après, elle libère Colmar.La DFL finira son épopée dans les Alpes, où elle s’empare de l’Aution, franchit la frontière et termine la guerre aux portes de Turin pavoisée aux couleurs françaises.
Tende, La Brigue et Molières demandent leur rattachement à la France dont ce sera le seul gain territorial.
De tous les sacrifices consentis par la 1ere DFL pendant cinq ans de souffrance et d’espoir, de cette longue série de victoires amassées au prix de lourdes pertes, demeurent le souvenir de milliers de kilomètres parcourus dans le sable, la boue, la neige, le culte de 4 000 morts de la Division mais aussi l’exemple de tous ces artisans de la reconquête, anciens de Narvik, jeunes évadés de France et ralliés du Pacifique, de l’Afrique équatoriale, de Djibouti et la Syrie, étrangers évadés de métropole et engagés volontaires surgis des maquis de l’Ain, de l’Isère, du Vercors, et des prisons de la Gestapo.
La Division est fière de ses 358 compagnons de la Libération.