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| Sujet: 15 Aout 1944 - 15 Aout 2014 -Deux pieds noirs a l'honneur Jeu Aoû 14 2014, 11:59 | |
| source journal Ma Ville Dommage il ne se nommait pas " Roméo " Mais c'est leur histoire ! Laissons les nous la raconter ------- Jeudi 14 août 2014 11:15 Robert et Juliette, volontaires pieds-noirs, sur les plages du Var le 15 août 44 [size=42] [/size]
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Robert formé aux transmissions et Juliette ambulancière, honorés jeudi à Saint-Raphaël par la légion d'honneur devant le Mémorial de l'Armée d'Afrique, retrouvent les plages du Var où ils débarquèrent un 15 août voici 70 ans, jeunes et intrépides pieds-noirs volontaires. Robert débarqua sur la plage toute proche du Dramont, Juliette accosta en chaloupe sur celle de Cavalaire plus à l'ouest. Ces deux Français d'Algérie de 88 ans, engagés à 17 ans avant leur majorité, contre l'avis de leurs parents, n'ont pas oublié leur premier voyage vers les côtes françaises. "Nous arrivons dans une rade, il y a beaucoup de bateaux, de fumée et de bruits", se souvient Robert Roussafa, parti de la botte de l'Italie avec des Américains. "Nous nous enfonçons d'une centaine de mètres au delà de la plage et nous attendons le jour. Nuit infernale qui me rappelle Garigliano" (son baptême du feu, en mai 1944 en Italie, bataille qui permit aux alliés de reprendre leur progression vers Rome). Robert, nom de guerre "Mickey", vivra au petit matin sa première attaque sur le sol français, avant de poursuivre vers Toulon, Marseille, Lyon et l'est de la France. "Étant donné que nous étions en France, nous étions heureux", écrit-il dans une petite note manuscrite rédigée pour l'anniversaire des 70 ans du débarquement. Robert, très surpris d'avoir récemment été sollicité dans sa tranquille maison de retraite du Var, sera mis à l'honneur vendredi après l'allocution du président de la République au mémorial du débarquement du Mont-Faron à Toulon. Trois jeunes liront son témoignage, et celui d'une résistante et d'un civil ayant vécu la bataille de Toulon. Robert Roussafa, 17 ans et trop jeune pour s'engager en Algérie en 1943, obtint un billet de transport pour une caserne du Maroc où il s'engagera dans les Forces françaises libres et sera affecté au 1er bataillon de transmissions. Il apprit à installer des lignes téléphoniques et à conduire, avant de partir en avril 1944 pour Naples sur un navire anglais. Après la guerre, Robert travailla dans les mines de charbon, avant de s'engager dans la gendarmerie nationale, affecté en Algérie. Toujours batteur dans une fanfare militaire, le multi-médaillé a conservé pieusement un mot de remerciements du 1er septembre 1945 signé de la main du général De Gaulle. "Je voulais aller sauver la France!", explique Juliette Castano, qui vivait au Maroc lorsqu'elle lut sur une affiche "l'armée recrute des jeunes volontaires". "Mon papa, agent des PTT, gardait sa fille comme on garde une fleur". Elle n'a que 17 ans et parvient à tricher sur son âge. "Je suis allée voir l'armée et j'ai obtenu mon permis pour aller faire six mois de classes à Alger. Tout était signé et j'avais le paquetage en main, lorsque j'ai annoncé mon départ". "On parle rarement des ambulancières qui suivaient les contingents. On a vraiment fait la guerre", dit l'énergique Juliette, présidente d'une association d'anciens combattants dans l'Hérault. Les filles de pieds-noirs ou de colons métropolitains, représentèrent 8% des effectifs du débarquement, contingent féminin inégalé. Le 15 août 1944, membre du 15ème bataillon médical, Juliette est sortie de sa chaloupe et a rampé sur la plage. "J'ai vu des éclairs, des barbelés, découvert la guerre qu'on voyait au cinéma, on était déjà au boulot", se souvient-elle. "Toulon ça a été très dur, avec beaucoup de morts". Sur de vieilles photos, Juliette Castano est assise tout sourire sur le capot d'une ambulance ou trône sur un char en route pour l'Allemagne. "Quand j'ai participé à l'évacuation du camp de concentration de Dachau, toutes les ambulancières était épuisées, il nous arrivait de porter des survivants de 14 kilos. On a aussi nettoyé le camp avec des brosses", glisse-t-elle. Trois jeunes français, croisés quelques heures au moment du débarquement lui demandèrent d'être leur marraine de guerre. Elle leur enverra une trentaine de lettres jamais arrivées. Fin décembre 1947, l'un d'eux, Marcel Druinot, un beau Bourguignon posté au Sahara, lui rendit visite au Maroc avant de demander sa main. AFP/Par Catherine MARCIA |
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