Le faux réseau d’espions britanniques
pronazis du MI.5 Pendant la Seconde Guerre mondiale, un réseau de sympathisants du régime nazi sur le sol britannique trahissaient leur pays pour faire fuiter des secrets militaires au profit du Troisième Reich. À ceci près que ceux qui croyaient espionner en faveur de l’Allemagne travaillaient en fait pour le MI5, service de renseignement britannique.
Cette vaste opération de contre-espionnage n’a été dévoilée que lors de la publication d’archives du MI5 déclassifiées.
À la fin de la guerre, au lieu d’être démantelé et ses membres jugés, le réseau est maintenu en l’état de façon à permettre au MI5 de continuer à surveiller de près les sympathisants fascistes britanniques par temps de paix. Aucun de ses membres ne fut inquiété. Jack King, lui, héros inconnu, après avoir reçu une prime d’un an de salaire, s’est dissout dans l’anonymat de la vie civile. Son identité restée secrète, rien ne dit s’il a disparu ou s’il est, peut-être, toujours vivant. À sa tête, un certain agent «Jack King», dont la véritable identité n’a pas été révélée.
Entre 1940 et 1945, il a infiltré les milieux fascistes et pronazis en se faisant passer pour un espion de la Gestapo.
Il a ainsi réussi à recruter «de nombreux et peut-être des centaines» de traîtres britanniques.
Sous la houlette de son agent traitant, Victor Rothschild, il a réussi à empêcher que ces secrets ne sortent du pays sans éveiller les soupçons de ses contacts.
L’activité de cette cinquième colonne fut ainsi neutralisée à son insu.
L’opération a débuté lorsque le MI5 a commencé à s’inquiéter d’une «vaste organisation d’espionnage» au sein de la filiale britannique de l’entreprise allemande Siemens au début de la guerre.
Jack King commence par approcher par un club de correspondance une Allemande nommée Dorothy Wegener dont le frère travaillait chez Siemens et était interné à l’Ile de Man comme d’autres étrangers soupçonnés d’hostilité à la Grande-Bretagne.
Seule, pronazie, antisémite, celle-ci «était ravie d’aider l’ennemi par tous les moyens», note un rapport du MI5.
Pour l’amadouer, King prétend partager ses sentiments:
«Il me semble que vous n’aimez pas les Juifs ; moi non plus», lui écrit-il.
Alors que celle-ci semble développer des sentiments pour lui plus personnels que politiques, il en profite pour se faire présenter ses connaissances.
C’est ainsi qu’il rencontre Marita Perigoe, épouse germano-suédoise d’un membre de la British Union of Fascists interné, qui deviendra la figure de proue de la cinquième colonne.
Il la convainc qu’il est un «représentant anglais de la Gestapo» chargé de recruter des espions à la solde du Reich.
Le MI5 l’aide dans son entreprise en lui fournissant de faux papiers allemands.
Des médailles et lettres de félicitations de la Gestapo sont aussi fabriquées pour motiver les faux espions convaincus de travailler pour Hitler et de préparer le terrain à une invasion nazie.
Le réseau se développe. On y croise des ingénieurs, une ouvrière dans une usine de munitions, un astrologue, un prêtre catholique.
Tous antisémites convaincus. Parmi les secrets ainsi interceptés qui n’atterriront pas entre les mains de l’Allemagne, figurent des informations sur un système de radars britannique, des spécifications de moteurs d’avions Rolls-Royce, les plans de défense de la ville de Hastings, près des côtes sud du pays.