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 Les Nisei, les Japonais de l'US Army

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Alexderome
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MessageSujet: Les Nisei, les Japonais de l'US Army   Les Nisei, les Japonais de l'US Army Icon_minitimeSam Nov 18 2023, 22:32

Le 100th Infantry Battalion rattaché au 442nd Regimental Combat Team (442 RCT) était une unité de l'US Army composée de Nisei, des Japonais de la deuxième génération, nés sur le sol américain, beaucoup en Californie ou à Hawaï.
Après Pearl Harbor, Roosevelt fait parquer dans des camps d'internement isolés 120 000 Japonais et ce malgré la Constitution à laquelle les Américains aiment tant se réferrer,  dans des  conditions très précaires, les plus faibles mourront de maladie ou de mauvais traitements. Ils étaient pour la plupart des citoyens US.
Malgré cette injuste ségrégation, 2000 jeunes NISEI se portent volontaires pour s'enrôler dans l'US Army et prouver leur loyauté envers le pays.
Le 100th Infantry Battalion est formé en juin 1942 et envoyé au camp Mc Coy dans le Wisconsin. Après une période d'apprentissage et de spécialisation, il rejoint Oran en septembre 1943 et à la fin du mois, il est envoyé sur le front italien rattaché à la 34th Inf. Div (Red Bull division) et particpe aux combats de Monte-Cassino et d'Anzio où il est rattaché au 442 RCT. C'est la première unité à se rapprocher de Rome après l'opération Diadem, mais l'état-major ne juge pas digne de faire entrer des "Japs" les premiers dans Rome et ils ne connaitront pas la Ville Eternelle. Les Nisei seront engagés sur la ligne Gothic puis retirés du front pour participer aux combats en France (l'histoire du "lost battalion").

12 000 Nisei ont combattu dans le 442 RCT qui devient l'unté la plus décorée de l'armée US, en tout 4000 Purple Heart, la plus haute distinction US et 5200 Bronze Star ont été distribuées. 21 Nisei ont été décorés de la Medal of Honor.
Meilleure façon de reconnaitre le courage et la fidélité de ces Nisei aussi valeureux que leurs cousins du Pacifique la cruauté en moins.
Pour plus d'nfo, Wikipedia.
Je vais faire quelques bio de ces NISEI.
A suivre

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Dernière édition par Alexderome le Sam Nov 18 2023, 23:12, édité 2 fois

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Alexderome
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MessageSujet: Re: Les Nisei, les Japonais de l'US Army   Les Nisei, les Japonais de l'US Army Icon_minitimeSam Nov 18 2023, 23:02

Sergent Kazuo MASUDA
Compagnie F
442th RCT
1918-1944
Les Nisei, les Japonais de l'US Army Km_0111

Originaire de Californie, sa famille est internée dans un camp et son père emprisonné au moment de l'attaque sur Pearl Harbor. Malgré cela, il s'enrôle dans l'US Army avec ses trois frères. Spécialisé dans les trans, il est affecté au 442th Btn et rejoint l'Italie en avril 1944. Il s'illustre en repoussant deux contre-attaques allemandes le 6  juin et inflige de nombreuses pertes à l'ennemi.
Le 27 août 1944, il doit effectuer une patrouille avec deux hommes sur le fleuve Arno. Il emprunte la montre du sergent Jack Wakamatsu, faisant la promesse de lui rendre à son retour. Pris sous le feu ennemi, il demande à ses deux compagnons de se retirer pendant qu'il les couvre. Il est tué lors de cette mission.
Le capitaine Ronald Reagan, le futur président rendra hommage au sacrifice de Masuda.
La montre de Wakamatsu a été retrouvée et rendue à son propriétaire qu'il donnera à la famille de Masuda.

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MessageSujet: Re: Les Nisei, les Japonais de l'US Army   Les Nisei, les Japonais de l'US Army Icon_minitimeSam Nov 18 2023, 23:34

Après Pearl Harbor, Roosevelt fait parquer dans des camps d'internement isolés 120 000 Japonais et ce malgré la Constitution à laquelle les Américains aiment tant se ré ferrer,  dans des  conditions très précaires, les plus faibles mourront de maladie ou de mauvais traitements. Ils étaient pour la plupart des citoyens US.

Encore une preuve de la grande humanité US .

Pour ne pas polluer l'article de notre Ami Alex , je ferai un petit topo sur le comportement des US vis a vis de ces "Japonnais Américains".

Merci Alex de noter "Fin" au finish de ton intervention .

Les Nisei, les Japonais de l'US Army Japonais_1_hd2tvhweb

Les Nisei, les Japonais de l'US Army Americains-d-origine-japonaise-au-milieu-du-papier-goudronne-casernes-de-la-tule-lake-centre-de-reinstallation-a-newell-en-californie-cette-sombre-camp-a-ete-le-theatre-de-la-resistance-a-l-incarceration-americain-japonais-durant-la-seconde-guerre-mondiale-plus-de-5-000-detenus-lac-tule-legalement-renonce-a-leur-citoyennete-americaine-en-1944-et-plus-de-1-000-ont-ete-rapatries-au-japon-a-la-fin-de-la-seconde-guerre-mondiale-btkhw9

Les Nisei, les Japonais de l'US Army Intitule-qui-quittent-l-eglise-bouddhiste-hiver-manzanar-relocation-center-en-californie-l-internement-des-americains-d-origine-japonaise-pendant-la-deuxieme-guerre-mondiale-ont-la-reinstallation-forcee-et-d-incarceration-dans-des-camps-de-110000-120-000-personnes-d-origine-japonaise-62-des-internes-etaient-citoyens-americains-commande-par-le-president-roosevelt-peu-apres-le-japon-attaque-sur-pearl-harbor-americains-ont-ete-incarceres-en-se-fondant-sur-les-concentrations-de-population-locale-et-la-politique-regionale-t9510f

Les Nisei, les Japonais de l'US Army 4103821100  Les Nisei, les Japonais de l'US Army 4103821100

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Sicut-Aquila

Les Nisei, les Japonais de l'US Army 908920120 Les Nisei, les Japonais de l'US Army Cocoye10 Les Nisei, les Japonais de l'US Army 908920120

« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

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Alexderome
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MessageSujet: Re: Les Nisei, les Japonais de l'US Army   Les Nisei, les Japonais de l'US Army Icon_minitimeDim Nov 19 2023, 00:18

Tu peux intercaler ton message, je ferai des bios de Nisei plus tard.
Un film très intéressant à voir est Un homme est passé avec le grand acteur Spencer Tracy. Il y a aussi Robert Ryan et Ernst Borgnine.
Un vétéran des combats en Italie où il a perdu un bras arrive un jour dans un bled paumé où le train ne s'arrête jamais. Il est mal accueilli par les habitants qui cachent un secret. Spencer Tracy est venu remettre une décoration au père d'un Nisei mort au combat et il part à sa recherche. Je ne raconte pas tout.
Dans ce pays qui vante la fraternité et la tolérance, on assiste plutôt à un voyage dans un pays où règne la ségrégation, japonaise dans ce film mais contre les noirs aussi. Elle a duré jusqu'aux années 60. Rappelons que le président Roosevelt était anticolonialiste et n'avait pas voulu aider les Français à lutter contre les Japonais puis le vietminh. Pendant ce temps, les Indiens vivaient dans des réserves, les citoyens américains d'origine japonaise dans des camps et les noirs subissaient la ségrégation.

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MessageSujet: Re: Les Nisei, les Japonais de l'US Army   Les Nisei, les Japonais de l'US Army Icon_minitimeDim Nov 19 2023, 21:53

C'est en préparant un sujet sur les femmes pendant la guerre pour Histomag (où a participé Marin) que j'ai connu cette histoire de la Rose de Tokyo. Dans le film de Clint Eastwood La mémoire de nos frères, on voit des US Marines écouter Radio Tokyo où une voix qui parle américain prononce des discours pour démoraliser les troupes US.
Comme le sujet est long, je fais un court résumé et j'ai surligné en noir ce qui est le plus intéressant.
Pour faire court, Iva Toguri est une Nisei qui  veut se rendre au Japon pour voir sa famille. Lorsque la guerre éclate, elle ne peut plus rentrer aux USA. Elle est considérée comme étrangère au Japon et au moment de Pearl Harbor, pour pouvoir survivre, on lui propose un travail à la Radio de Tokyo pour annoncer l'émissio Zero Hour. Lorsque Mac Artur arrive au Japon, des journalistes sont à la recherche de cette voix pour réaliser un scoop et quelqu'un la dénonce. D'après les témoignages, sa voix rauque n'est pas reconnue et ne correspond pas à celle de la Rose de Tokyo. Alors les journalistes soudoient deux empoyés de Radio Tokyo pour faire un faux témoignage qui l'enverra en prison.
L'article au complet :




IVA TOGURI D’AQUINO
La rose du bouquet de Radio Tokyo
Alexandre SANGUEDOLCE


“Vous aimez cette musique ? Vous aimeriez être chez vous pour danser sur cette merveilleuse musique ? C’est simple, il suffit que la guerre s’arrête.” La voix prononçant ces paroles défaitistes lors du programme Zero Hour de Radio Tokyo était devenue familière à des milliers de combattants américains sur le front du Pacifique qui l’ont surnommée “la Rose de Tokyo''.



Iva Ikuko TOGURI est née en 1916, le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine. C’est la cadette d’une fratrie de quatre frères et sœurs. Ce sont des nisei, terme désignant la deuxième génération d’enfants japonais née sur le continent américain. Ses parents, Jun et Fumi Toguri sont arrivés à San Francisco respectivement en 1899 et 1913. Soucieux de s’intégrer à la société américaine, ils ne parlent pas japonais à la maison et lorsque Iva se rendra au Japon, elle devra prendre des cours pour apprendre sa langue ancestrale. Les TOGURI sont des patriotes, ils votent Républicains, appartiennent à l’église méthodiste et Iva est membre des Girl Scouts. Ils se sont fondus dans la société américaine. En 1940, elle obtient un diplôme de zoologie dans la prestigieuse Université de Californie Los Angeles (UCLA).

Le 5 juillet 1941, elle embarque à bord de l’Arabia Maru pour rendre visite à une tante malade résidant à Tokyo. Son faible niveau en japonais ne lui permet pas de s’exprimer correctement ni de lire les journaux où les nouvelles sur l’état des relations américano-nipponnes s’assombrissent en cette fin d’année 1941. Elle veut retourner auprès de ses parents à Los Angeles. Mais elle est venue au Japon avec un Certificat de Nationalité américaine et au consulat on refuse de lui délivrer un passeport US en bonne et due forme. En novembre, elle tente d’embarquer à bord du Tatsutu Maru qui doit appareiller sous peu. Mais ses valises restent à quai, sans passeport, elle ne peut retourner aux Etats-Unis. Elle ne le sait encore pas, le navire est le dernier à lever l’ancre pour toute la durée de la guerre. Le 7 décembre 1941, l’empire du Soleil Levant attaque la flotte américaine à Pearl Harbour. Les deux pays sont en guerre.
Iva se cloitre chez sa tante mais la Kempetai, la police militaire japonaise se livre à de fréquents interrogatoires et la presse de renoncer à la nationalité américaine ce qu’elle refuse de faire, n’ayant pas la double nationalité. C’est une étrangère dans le pays d’origine de ses parents. Afin d’éviter des tourments à sa famille, elle quitte leur domicile pour se réfugier dans une pension. Ne pouvant bénéficier d’aucune aide ou assistance, privée de carte de rationnement, Iva est contrainte de trouver un emploi. Elle trouve un travail auprès de l’ambassade du Danemark qui est à la recherche d’une traductrice. Elle prend des cours de japonais pour se perfectionner. Sa situation s’améliore lorsqu' elle est recrutée par l’agence de presse Dōmei, l’équivalent nippon de Reuters et qui dépend du Ministère des Communications. Sa fonction est de traduire des documents et des messages radiodiffusés en anglais. Elle fait la connaissance de Felipe D’AQUINO, un citoyen portugais d’origine nippone avec lequel elle se lie d’amitié. 

Une rose sans épines

En août 1943, Iva Toguri voit son destin basculer. Elle est embauchée à la NHK (Nihon Hoso Kyokai, la radio japonaise) pour officier avec trois prisonniers de guerre sur Radio-Tokyo. Le major australien John COUSENS, le capitaine américain Wallace INCE et le lieutenant philippin Norman REYES participent à l’émission Zero Hour retransmise en anglais chaque jour sauf le week-end, de 18 heures à 19h30 heure de Tokyo. Les trois officiers proviennent du camp de Bunka, près de Tokyo. C'est un camp regroupant des prisonniers de guerre pouvant être utilisés par la propagande japonaise pour parler au micro de Radio Tokyo. Dirigé par le Major Shigetsugu TSUNEISHI, celui-ci oblige les prisonniers à lire contre leur gré et sous la menace d’être exécutés des scripts rédigés par les nisei. Alors, au micro de la radio écoutée par les Marines sur le front du Pacifique, ils lisent les messages destinés à saper leur moral. Écrit en mauvais anglais, ce charabia échappe à l'attention de la propagande japonaise qui voit ses efforts de subversion sabotés. Ces messages sont précédés par un programme musical composé d’airs de jazz. Ils mettent Iva dans la confidence, ils ont confiance en elle, la jeune femme leur a passé clandestinement et au péril de sa vie des médicaments et de la nourriture dans le camp de Bunka, surnommé “Bunker Hill”. Elle accepte de participer à cette œuvre de sabotage des programmes.
Elle commence donc sa carrière de speakerine à partir de novembre 1943. Sous le pseudonyme d’Orphan Ann, Anne l’orpheline, elle présente le programme musical. On peut entendre sur les ondes ce message du 22 février 1944 : 
« Bonjour mes ennemis. Comment ça se passe ? C’est Ann de Radio Tokyo et nous allons commencer notre programme régulier de musique [...] Nouvelles et l’Heure Zéro pour nos amis, je veux dire nos ennemis…”. Durant le programme, une douzaine d’autres nisei lisent des dépêches subversives destinées aux Marines qui surnomment la speakerine anonyme Tokyo Rose. À partir de novembre 1944, les retransmissions de Zero Hour diminuent en raison des bombardements sur Tokyo. Le premier avion américain à survoler Tokyo le 1er novembre 1944 après le raid de Doolitlle en avril 1942 est un Boeing F-13 Superfortress du 3rd Photographic Squadron. Il prend le nom de Tokyo Rose avec un nose art représentant la célèbre annonceuse au lieu de la traditionnelle pin-up. En avril 1945, Iva épouse Felipe d’AQUINO et devient citoyenne portugaise.

 A la recherche de la Rose de Tokyo.
Le 15 août 1945, l’empereur HIRO-HITO annonce à la radio la capitulation du Japon. Deux journalistes américains, Clarck LEE et Harry BRUNDIDGE entreprennent de se mettre à la recherche de la Rose de Tokyo qui n’est encore qu’une énigmatique voix féminine. Ils veulent avoir l’exclusivité du scoop. Le 30 août, dans le sillage de MAC-ARTHUR et de la police militaire traquant les criminels de guerre, ils se mettent à la recherche de la mystérieuse voix dans les ruines de Tokyo. Ils questionnent les employés de la NKH, personne ne connaît ou n’a entendu parler de la Rose de Tokyo. Un responsable de la radio donne un nom, celui d’Iva TOGURI D’AQUINO sans révéler celui des autres nisei. Les deux journalistes lui demandent de servir d’intermédiaire pour demander une entrevue à Iva en échange de 2 000 dollars, une somme considérable. Désargentée, elle accepte et rencontre les deux reporters à l’Imperial Hôtel le 1er septembre. Elle signe un contrat d’exclusivité pour le magazine Cosmopolitan espérant toucher les 2 000 dollars qu’elle ne verra jamais. Elle raconte son histoire, l’aide qu’elle a apportée aux trois officiers et les tentatives de sabotage des programmes. En quête de sensationnalisme, les deux reporters dénaturent la confession d’Iva que le Cosmopolitan refuse de publier. Elle paraît dans les colonnes du journal Los Angeles Examiner, le 3 septembre 1945 en première page du journal.
Iva est arrêtée le 17 octobre par la police militaire. Elle est incarcérée à la prison de Sugamo de Tokyo. Ses codétenus sont des criminels de guerre en attente de leur jugement. Durant les douze mois de captivité, Iva n’est pas informée des chefs d’accusation. C’est dans sa geôle qu’elle apprend la disparition de sa mère en 1942 dans un camp pour nisei dans le désert de l’Arizona. Après une année passée en détention, l’enquête menée par le FBI ne donne rien. La justice américaine abandonne les poursuites contre Iva, faute de témoins, rien ne permet d’affirmer qu’elle est la Rose de Tokyo. Une douzaine d’autres ’’roses’’ officiaient à la radio mais elles ne sont même pas recherchées. Sa “confession” arrachée en échange de 2000 dollars est irrecevable. Elle sort libre de la prison de Sugamo le 25 octobre 1946.


Après sa sortie de prison, Iva retourne vivre auprès de son époux. Elle tombe enceinte. Elle souhaite que son enfant puisse naître sur le sol américain et fait une demande de passeport. Mais cette démarche soulève un vent de contestation auprès des médias qui lui sont encore hostiles alors que pour la Justice, Iva n’est pas la “Rose de Tokyo”. Mais elle n’est pas encore sortie des griffes de BRUNDIDGE qui n’a pas digéré l'affront infligé par le Cosmopolitan. Il publie à nouveau la fausse confession dans les colonnes du journal Nashville Tennessean le 2 mai 1948. Sous la pression des associations de combattants, le procureur Tom Clark, un démocrate proche de Harry Truman, décide d’inculper Iva de trahison. Elle est arrêtée de nouveau le 26 août 1948 et retourne dans la prison de Sugamo. En raison du chef d’accusation, elle doit être jugée sur le sol américain, à San Francisco. Elle arrive aux USA à bord du USS General Hodges le 25 septembre. Les élections présidentielles approchent (en novembre 1948) et il faut montrer aux Américains que les démocrates sont décidés à traquer l’ennemi intérieur. La chasse aux communistes commence avec le début de la guerre froide et annonce le maccarthysme. L’occasion d’offrir à l’opinion publique un procès-spectacle de la présumée Rose de Tokyo est une opportunité non négligeable. La victoire de Truman aux élections propulse Clark à la tête de la Cour Suprême des Etats-Unis. Le Département de la Justice nomme Tom de WOLFF comme Procureur Général. L'accusation a besoin de témoins et offre un vol pour San Francisco et 10 dollars par jour pour toute personne voulant témoigner de la culpabilité d’Iva. Deux hommes acceptent de faire le déplacement pour se rendre au tribunal. Hiromu YAGI et Toshikatsu KODAIRA ont été soudoyés par BRUNDIDGE pour faire un faux témoignage lors d’une rencontre à Tokyo. Shigetsugu TSUNEISHI qui dirigeait l’émission Zero Hour est également témoin à charge au procès qui débute le 5 juillet 1949. Il va se dérouler durant cinquante-deux jours. Il est présidé par le juge Michael ROCHE surnommé Iron Mike. Iva est accusée d’avoir prononcé des messages radiodiffusés destinés à démoraliser les troupes américaines. Les marines qui écoutaient Zero Hour affirment que le son de la voix était voluptueux, voire sexy. Rien à voir avec celui d’Iva, plutôt grave. Malgré les témoignages de COUSENS, INCE et REYES forcés de lire des communiqués lors de l’émission Zero Hour et qui ont été lavés de tout soupçon de haute trahison dans leurs pays, Iva est convaincue de trahison et d’intelligence avec l’ennemi. YAGI et KODAIRA, témoins parjures, accusent Iva d’avoir collaboré à la campagne de démoralisation des troupes US orchestrée par le major TSUNEISHI notamment dans un message d’octobre 1944 (la date exacte n’est pas connue par l’accusation) faisant allusion à la perte de navires. Cette campagne de la propagande nippone n’a eu que peu d’impacts, les Américains à ce moment récoltaient victoires sur victoires. Dans un climat antijaponais hostile à Iva, le jury la déclare coupable de trahison le 29 septembre 1949. La sentence est prononcée le 6 octobre suivant, Iva est condamnée à dix ans d’emprisonnement à la centrale pour femmes du Federal Prison Camp d’Alderson en Virginie Occidentale et à une amende de 10 000 dollars. Elle perd de facto sa nationalité américaine. Ses demandes en révision du procès sont rejetées. En prison, elle retrouve Mildred GILLARS alias Axis Sally, une autre citoyenne américaine accusée de trahison.
Iva TOGURI est libérée le 28 janvier 1956, sa peine ayant été réduite de quatre ans. Elle est devenue apatride malgré l'interdiction de la déchéance de la nationalité formulée par la Déclaration des droits de l’Homme des Nations Unies. Le 20 janvier 1977, le président Gerald FORD lui accorde son pardon, elle retrouve sa nationalité américaine mais n’est toujours pas réhabilitée. BRUNDIDGE n’a jamais été poursuivi pour subordination de témoins. Son mari Felipe d’AQUINO est interdit d’entrée sur le territoire américain, elle ne pourra plus jamais le revoir et seront contraints de divorcer. Iva TOGURI est décédée le 26 septembre 2006 à l'âge de 90 ans.

SOURCES
KAWASHINA Yasuhide, The Tokyo Rose Case. University Press of Kansas. 2013.
Tokyo Rose : The History and Legacy of Iva Toguri and Japan’s most famous propaganda campaign during World War II. Charles River Editors. (Kindle édition). 2017.
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