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 LES PIEDS ROUGES EN ALGERIE - LA DESILLUSION

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MessageSujet: LES PIEDS ROUGES EN ALGERIE - LA DESILLUSION    LES PIEDS ROUGES EN ALGERIE - LA DESILLUSION  Icon_minitimeMer Mar 30 2016, 22:17

PEU D'ANCIENS  AYANT PARTICIPE  A LA GUERRE D'ALGERIE ONT EUT
GONNAISSANCE DE CES PERSONNES QUI SE SONT EXPATRIEES (SOUS COUVERT DE L'INTERNATIONALE COMMUNISTE)  ET APRES JUILLET 1962
POUR VENIR AIDER LA REPUBLIQUE ALGERIENNE NAISSANTE .
POUR MOI C'EST LA PREMIERE FOIS AUJOURD'HUI QUE L'AI ENTENDU PARLER DE CES PIEDS ROUGES
Kanésatake

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LES PIEDS ROUGES EN ALGERIE - LA DESILLUSION  1962_010


Algérie, les années pieds-rouges, par Catherine Simon

article de la rubrique les deux rives de la Méditerranée > la France et son passé en Algérie
date de publication : mercredi 30 septembre 2009


Algérie, les années pieds-rouges. Des rêves de l’indépendance au désenchantement (1962-1969), un livre où Catherine Simon raconte l’aventure de ces Français - instituteurs, médecins, ingénieurs - qui ont traversé la Méditerranée pour bâtir la nouvelle Algérie indépendante. [1]

Grand reporter au quotidien Le Monde, où elle est entrée il y a plus de vingt ans, Catherine Simon en a été la dernière correspondante à Alger, au début des années 1990. Nous reprenons ci-dessous l’introduction et la table des matières de ce livre.




« Militants de gauche, d’extrême gauche, tiers-mondistes, ils sont arrivés pleins de bonne volonté et d’enthousiasme, mais leur expérience a été stoppée net, en 1965, par un coup d’Etat bonapartiste, celui du colonel Boumediene. Ils ont été arrêtés, parfois torturés, et renvoyés en France. Les "pieds-rouges" appartiennent au camp des vaincus, et ce sont les vainqueurs qui écrivent l’Histoire. Leur drame est de ne pas avoir compris la nature du nationalisme algérien. Ils en avaient une perception floue, marxisante, laïque. Ils ignoraient qu’un de ses piliers était l’islam, religion d’Etat dès 1963. Après Mai 68, on ne parle plus de l’Algérie. Le livre important de Catherine Simon lève le voile sur ce "chaînon manquant" des histoires algérienne et française. »

Benjamin Stora, L’Express , 17 septembre 2009.

« C’est ma vie, il faut bien que je la reconnaisse,
C’est ma vie et c’est moi, cette chanson faussée.
Un beau jour, l’avenir s’appelle le passé.
C’est alors qu’on se tourne et qu’on voit sa jeunesse. »
Louis ARAGON, « La folle », Le Nouveau Crève-cœur
Gallimard, Paris, 1980.


Introduction. Changer de vie pour « changer le monde »

Ils nous ont laissés sur le seuil, au moment de l’indépendance. Sous le ciel fiévreux de l’été 1962. C’est ici, à la fin de la guerre d’Algérie, que s’arrêtent la plupart des récits. Des milliers d’articles, des centaines de livres ont été écrits sur cette guerre, sans parler des films, émissions de radio, colloques ou pièces de théâtre qui racontent ou décryptent la conquête coloniale française, Abd-El-Kader et le maréchal Bugeaud, les pieds-noirs et les fellaghas, la torture, Ali la Pointe, le général de Gaulle et les accords d’Évian, les attentats de l’OAS… Et puis, passée cette date, le fil se casse. À partir de l’été 1962, quand les deux pays se séparent, font mine de se tourner le dos, il y a comme un grand blanc.

C’est ici que commence notre lent travelling parmi les « amis de l’Algérie nouvelle », venus donner un coup de main à la jeune République, à sa révolution. Quand je dis « ici », je veux dire en France, où résident les témoins ou acteurs que j’ai interviewés entre 2007 et 2009. Mais « ici », c’est aussi l’Algérie bien sûr – une Algérie lointaine comme leur jeunesse, cette « chanson faussée », dit le poète –, l’Algérie des années 1960 et des débuts de l’indépendance. Un moment, un pays, qui n’existent plus. Restent les souvenirs. De cette mémoire vive, forcément partiale et partielle, que j’ai tenté de recueillir, surgissent, loin des clichés bienséants, les contours d’une société algérienne en mouvement, rarement décrite jusque-là. D’un témoignage à l’autre, des pans de l’histoire algérienne se sont également révélés, au sens photographique du terme. Qui connaît l’affaire du « maquis maoïste » de Dra-El-Mizan, à la fin de l’été 1963 ? Ou l’épopée de l’École du travail créée à Alger dans l’euphorie des premiers pas ? Qui se rappelle la formidable manifestation des femmes, le 8 mars 1965 ? Ou le séjour des Black Panthers, durant l’été 1969 ?

Ont surgi également, au fur et à mesure du réveil des mémoires, les contours d’une époque et d’une génération. Venus d’Europe le plus souvent, de France surtout, ceux qu’on appellera les « pieds-rouges » forment une nébuleuse inédite, sorte de « pieds-noirs à l’envers », ramant à contre-courant de l’opinion française dominante de l’époque, qui veut oublier l’Algérie, le boulet de la colonie et les sept longues années d’une guerre d’indépendance (1954-1962) terrible et meurtrière. Ces jeunes anticolonialistes ont tous le cœur à gauche. Mais leur engagement va au-delà. Qu’ils soient soucieux de « réparer les dégâts » causés par le colonialisme en faisant œuvre utile, qu’ils souhaitent seulement accompagner, dans la joie si possible, l’aventure algérienne, ou qu’ils rêvent de révolution mondiale, à l’instar des trotskistes de la IVe Internationale, ils se veulent, partant pour l’Algérie, du bon côté du monde. Plus précisément : du tiers monde et de ses bouleversements.

Le terme a été forgé par le démographe Alfred Sauvy en 1952, en clin d’œil au tiers État de la Révolution française. La conférence de Bandung (Indonésie), réunie en avril 1955, en a marqué l’émergence sur la scène mondiale : le tiers monde désigne une entité « tierce », celle des pays du Sud soucieux de se distinguer du monde capitaliste aussi bien que du monde communiste, les deux mastodontes alors en pleine « guerre froide ». Le tiers monde, lui, est en ébullition. On prône le « non-alignement ». En Afrique comme en Asie, les empires coloniaux s’effondrent. Au printemps 1956, le Maroc et la Tunisie ont obtenu l’indépendance. La révolte gronde aussi en Amérique latine. En 1959, à Cuba, les barbudos de Fidel Castro ont conquis le pouvoir. Les héros du tiers monde s’appellent Nasser, Sukarno, Mao Zedong, Nehru… Présente à Bandung à travers son Front de libération nationale (FLN), qui s’est lancé six mois plus tôt dans la « guerre de libération », l’Algérie algérienne va devenir très vite, avant même la proclamation de l’indépendance, l’un des pays symboles, avec le Viêt-nam, du tiers monde triomphant. C’est une période d’effervescence dont on n’a plus idée.

Les pieds-rouges d’Algérie ont baigné dans l’allégresse de ces années séismes. Rares sont ceux qui le reconnaissent aujourd’hui : depuis que le vent des révolutions a tourné, que les rêves tiers-mondistes se sont changés en étoiles mortes, c’est un surnom dur à porter. Le pied-rouge, c’est le gogo de l’histoire. Personne ne veut en être. Le pied-rouge, c’est toujours l’autre. Du moins, aux yeux des initiés qui savent de qui et de quoi il s’agit. L’origine de ce terme est d’ailleurs controversée – comme celle de son frère ennemi, le pied-noir. Selon une première hypothèse, des journalistes de droite, voire d’extrême droite, auraient inventé le mot pied-rouge, pour railler cette ahurissante sous-espèce d’oiseaux migrateurs, se posant à Alger en chantant L’Internationale et censée, bien évidemment, appartenir au camp des « rouges », bolcheviques et autres suppôts de Moscou. Selon une deuxième hypothèse, l’écrivain algérien Kateb Yacine aurait voulu célébrer la naissance d’un bébé, fils d’un docker pied-noir communiste, très populaire à Alger. Le chérubin, sans doute conçu durant la période de liesse de l’indépendance, aurait pu, de ce fait, être considéré comme un bébé mutant, une sorte d’homme nouveau miniature, symbole joyeux de l’« Algérie nouvelle » : dans l’un de ses billets, publiés par le quotidien Alger républicain au début de 1963, l’auteur de Nedjma aurait décidé de célébrer l’enfanceau en lui inventant le tendre surnom de « pied-rouge ». Il faudrait de plus amples recherches pour connaître le fin mot de l’histoire. En attendant, au lecteur de choisir la version qu’il voudra.

Quant aux vrais-faux pieds-rouges, qu’ils prennent eux aussi le nom ou le surnom qu’ils veulent… Certains ont été militants, d’autres l’ont été un peu moins ? Qu’importe. Le rôle qu’ils ont joué dans les choix politiques de l’Algérie a, de toute façon, toujours été mineur – y compris sous le bref régime d’Ahmed Ben Bella, de 1962 à 1965. À partir du coup d’État du 19 juin 1965, les « coopérants » assurent la relève – coopérants « techniques », insistent d’ailleurs les représentants du régime Boumediene. L’Algérie est alors pressée de se débarrasser des « socialistes en peau de lapin » et autres amis étrangers qu’elle avait pourtant appelés en renfort au lendemain de l’indépendance. On est rarement reconnaissant vis-à-vis de ses immigrés… Cela demande du temps – et la France en sait quelque chose. D’autres ouvrages donneront, espérons-le, le point de vue des Algériens sur cette période mal connue, dont l’histoire politique – décisive pour comprendre l’Algérie d’aujourd’hui – reste à faire.

Le périple ici proposé, que j’ai choisi de clore à l’été 1969 avec le festival panafricain d’Alger, relève d’une autre méthode : celle du journalisme. Ses protagonistes, restés anonymes ou devenus célèbres, nous font découvrir l’Algérie des balbutiements. Ils nous parlent aussi d’une Europe et d’une génération dont nous, Français aux origines diverses, sommes aujourd’hui, bon gré mal gré, les héritiers ou les enfants. S’engager aux côtés du FLN durant la guerre d’Algérie, dénoncer la torture pratiquée par l’armée française ou militer pour la paix entre les deux pays, tout cela comportait des risques que les participants aux meetings et manifestations d’aujourd’hui, progrès de la démocratie obligent, ne peuvent imaginer. Mais que dire de ceux qui, pour « changer le monde », acceptaient de changer de vie ? Qui s’embarquaient pour l’Algérie, autrement dit pour l’inconnu, sans savoir s’ils partaient pour six mois ou six ans ? Et qui faisaient ce choix, non pour défendre leur pays, mais pour construire celui des autres, les Algériens en l’occurrence ? C’est de cette aventure humaine, exceptionnelle à plus d’un titre, que les « années pieds-rouges » ont gardé l’empreinte. Merci à ses témoins de nous entraîner à leur suite.

Et merci en particulier à tous ceux d’entre eux qui ont accepté de répondre à mes questions insistantes, alors même que, très souvent, ils étaient jusqu’alors restés silencieux sur leurs « années algériennes ». On le découvrira en effet dans ces pages : né(e)s dans les années 1920, 1930 ou 1940 – ces différences de génération contribuent à la diversité des expériences relatées ici –, celles et ceux qui seront englobé(e)s sous cette étiquette « pied-rouge » ont souvent en commun d’avoir très profondément gardé au cœur le souvenir de ces années-là, qui ont marqué leur vie, mais sans l’avoir partagé avec leurs « amis d’après », y compris les plus proches. Un silence révélateur des désillusions ou du désenchantement qui ont suivi l’enthousiasme des premières années d’engagement. Et révélateur aussi de la formidable incompréhension des dures réalités de l’Algérie post-indépendance dans la société française, qui, jusqu’à ce jour, n’en a le plus souvent reçu que des visions partielles ou biaisées.

Pieds-rouges et coopérants, français (en grande majorité) et étrangers, combien ont-ils été à s’engager dans les années 1960 pour travailler au service de la jeune Algérie indépendante ? Plusieurs milliers certainement, mais le décompte exact est malheureusement impossible à établir. J’espère simplement, à travers les témoignages restitués ici d’une centaine d’entre eux – et pardon pour tous les autres, aujourd’hui anonymes ou célèbres, que je n’ai pu évoquer – avoir dressé un portrait à peu près fidèle de ces années-là.

Catherine Simon
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