SOURCE : LE POINT
==========
UNE FORCE EUROPENNE EST ELLE EN VOIE DE NAITRE AU SEIN DE L'EUROPE ?
KANESATAKE
==============
Evénements
Débattre Les éditorialistes du Point Défense ouverte
Europe : "Une défense commune serait une arme puissante"
=========================
Le député PS Nicolas Bays crée une association parlementaire pour promouvoir l'Europe de la défense et un Buy European Act.
===============
PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN GUISNEL
Publié le 13/07/2015 à 08:34 | Le Point.fr
===============
L'association créée par Nicolas Bays a vocation à s'étendre à des membres de tous les Parlements européens (Photo d'illustration).
==============
Parlements européens (Photo d'illustration).
RICHARD NELSON/SIRPA/SIPA, RICHARD NELSON/SIRPA/
===============
Le Point : Vous êtes un chaud partisan de l'Europe de la défense. Et vous n'êtes pas satisfait de la manière dont elle fonctionne. Quel diagnostic dressez-vous ?
Nicolas Bays : Elle n'avance pas, elle n'existe pas vraiment. Alors que les puissances entourant l'Europe se comptent en centaines de millions, voire en milliards d'habitants, les pays composant l'Europe, pris individuellement, comptent peu face aux futurs enjeux. Conjuguer les efforts constitue la seule option pour y faire face, d'autant plus que les États membres de l'Union européenne sont déjà interdépendants en matière de sécurité. Il est temps de décider de mettre sur pied cette défense européenne. C'est dans ce sens que veut agir notre association parlementaire pour l'Europe de la défense.
Qui en est membre ?
C'est une association transpartisane ouverte aux parlementaires français, fondée par quatre d'entre eux : Daniel Reiner, Jacques Gautier, Olivier Dassault et moi-même. Une petite centaine de députés et de sénateurs en sont déjà membres, venant pratiquement de tous les groupes politiques des deux assemblées. Nous pensons qu'une défense commune est une nécessité pour la sécurité européenne, mais aussi que c'est un beau projet politique à proposer aux Européens. À la lumière de la crise grecque, on mesure le désamour, parfois même l'incompréhension, entre les citoyens et l'Union européenne. Elle demeure souvent vécue comme une contrainte, plus qu'une opportunité. Nous pensons que l'Europe de la sécurité pourrait recevoir l'adhésion de tous…
Quels sont les symptômes les plus flagrants de l'échec de l'Europe de la défense ?
À mes yeux, le premier d'entre eux concerne la perception des menaces. Ce sujet sera d'ailleurs le thème de la première table ronde de notre association, en octobre prochain. Nous manquons d'une vision commune sur ce sujet. Les pays du sud de l'Europe, de l'Est et du Nord ont une perception différente des menaces. Si nous donnions une feuille blanche à chacun des vingt-huit membres de l'Union, nous aurions vingt-huit copies différentes et cela crée des blocages politiques ! La perception des menaces demeure très nationalisée. Si nous parvenions à recenser les menaces perçues et celles que nous pourrions partager, en comprenant les enjeux de chacun, ce serait un progrès. Comment apprécier la menace russe vécue par la Pologne ? Je ne méconnais en rien la crainte de la perte de souveraineté des États, quand on parle d'Europe de la défense. La sécurité demeure une problématique nationale, à la main de chaque chef d'État.
Y a-t-il des choses qui marchent ?
Oui, des éléments fonctionnent et peuvent servir de base pour démontrer que c'est possible. Certains projets et programmes industriels européens – comme l'A400M – vont dans le bon sens. Exigeons alors que les pays européens privilégient l'achat de matériels européens pour leurs armées. Les Américains le font avec le Buy American Act. Pourquoi donc serions-nous incapables de mettre sur pied un Buy European Act ? Ce qui permettrait entre autres d'harmoniser les équipements militaires au sein de l'UE ! S'il y a des choses qui fonctionnent correctement – la mise en commun de certaines capacités de transport aérien, par exemple –, on serait bien en peine de se souvenir de quand l'Eurocorps a été utilisé sur le terrain pour la dernière fois…
Pour l'instant, votre association est française. A-t-elle vocation à s'ouvrir ?
Bien sûr ! Tous les parlementaires européens des parlements nationaux des vingt-huit États membres y sont les bienvenus. Sur la scène internationale, l'Europe ne pèse pas assez lourd. Une défense commune serait une arme puissante au service de la diplomatie européenne. Notre but n'est pas nécessairement de créer une armée européenne, portant le même uniforme. Mais faisons en sorte que ce qui existe déjà à l'état embryonnaire, comme l'Eurocorps ou la brigade franco-allemande, soit utilisé à plein. Ce n'est pas le cas aujourd'hui ! J'étais la semaine dernière au 3e régiment de hussards de Metz, qui appartient à la brigade franco-allemande. Or, les entraînements communs avec les Allemands sont de plus en plus rares, tout comme les actions communes. Une relance est indispensable !
==================
============
=============
=============
Lun Juil 13 2015, 10:08