18 avril Adolf Hitler destitue Heinrich Himmler de ses fonctions
Heinrich Himmler
Homme politique allemand (Munich 1900-Lüneburg 1945).Militant dans les corps francs (1920), il se lie aux nazis, devient le secrétaire de Gregor Strasser et participe au putsch manqué tenté par Hitler à Munich contre le gouvernement (8 novembre 1923).
Ses talents d’organisateur le font désigner par Hitler, en 1929, comme chef des SS pour tout le Reich (Reichsführer-SS). Après l’accession de Hitler au pouvoir en 1933, il devient chef de la police politique, ou Gestapo (avril 1934) : à ce titre, Himmler joue un rôle essentiel dans la Nuit des longs couteaux(30 juin 1934), au cours de laquelle sont exécutés les adversaires du chancelier.
Himmler devient chef suprême de la police allemande (1938) : exécutions, jugements sommaires, camps de concentration sont ses armes habituelles.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle il devient ministre de l’Intérieur (novembre 1943), il fait régner la terreur sur l’Europe occupée et attache son nom aux camps de la mort (→ camps de concentration), dont il sera l’inlassable pourvoyeur.
Après le complot manqué contre Hitler du 20 juillet 1944, il devient chef de toutes les forces armées de l’Intérieur.
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Négociations et disgrâce (février-avril 1945)
Depuis l’hiver 1944-1945 Himmler, comme beaucoup de dignitaires nazis, sait que l’Allemagne a perdu la guerre. Mais, il continue à sacrifier des milliers d’Allemands en leur martelant que le Reich peut encore être victorieux.
« Nos mauvais ennemis devront constater et comprendre qu’une intrusion en Allemagne, dût-elle réussir ici ou là, leur coûtera un prix qui équivaudra pour eux à un suicide national. »— Heinrich Himmler, dans un discours du début 1945 63.
Ses conseillers, par exemple Walter Schellenberg (le chef du contre-espionnage) et Felix Kersten (son médecin), lui proposent de destituer Hitler, ce qu’il refuse de faire. En revanche, afin de donner une seconde chance au parti nazi durant la phase d’après-guerre, il décide de contacter les Anglais et les Américains par le biais du comte Folke Bernadotte. Ce dernier est le vice-président de la Croix-Rouge suédoise et les deux hommes se rencontrent pour la première fois au sanatorium de Hohenlychen près de Berlin le 14 février63. Bernadotte prend en note le projet de pacification prévu entre le Reich et les Alliés et proposé par Himmler. Le Reichsführer-SS y stipule que l’Allemagne se soumettrait à la Grande-Bretagne et aux États-Unis à condition qu’elle pût poursuivre la résistance contre le « bolchévisme ».
Himmler s’enfuit dans la propriété de son médecin Felix Kersten à Hartzwalde, au nord de Berlin. Les Suédois — et probablement Bernadotte lui-même — demandent à Kersten d’intervenir pour éviter le sabotage des camps de concentration comme le voulait Hitler. Le 12 mars 1945, après de longues négociations, Himmler assure qu’on ne sabotera pas les camps de concentration et que la Croix-rouge suédoise sera autorisée à envoyer des vivres pour les prisonniers. Un membre du Congrès juif mondial, Norbert Masur, est dépêché sur place et obtient la garantie que Himmler et ses SS ne molesteront plus aucun Juif63.
A la fin de la guerre, Himmler a trahi Hitler Edité par Ludovic BLECHER
le 19 janvier 2001[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Le chef des SS a fait parvenir un message à Winston Churchill dans le but de conclure un accord de paix un an avant la fin de la Seconde guerre mondiale, révèle un documentaire de la BBC diffusé hier soir.
La seconde guerre mondiale est loin d’avoir livré tous ses secrets. Heinrich Himmler, le tout-puissant chef des SS – les troupes d’élite de l’Allemagne nazie – aurait trahi Hitler en tentant de conclure un accord de paix un an avant la fin de la Seconde guerre mondiale, révèle un documentaire diffusé hier soir sur la BBC.
Selon les archives présentées par la chaîne, le chef des SS a approché la Grande-Bretagne fin août 1944, deux mois après le débarquement des Alliés en France. Himmler a envoyé un message au chef des services secrets britanniques, Sir Stewart Menzies, qui l’a transmis à Winston Churchill, le Premier ministre britannique, le 31 août 1944. « Télégramme Himmler gardé et détruit par moi », a répondu le jour même Winston Churchill à Stewart Menzies dans une note manuscrite.
Ecraser le IIIème Reich
Si le documentaire admet que le contenu du télégramme ne peut doncpas être vérifié, les historiens s’accordent toutefois sur la forte probabilité d’un appel à la paix. Par contre, il est plus difficile d’expliquer la surprenante réaction de Churchill : sur les 14.000 télégrammes reçus par le Premier ministre, il n’en a détruit qu’un seul, celui de Himmler.
Selon les historiens son geste aurait été dicté par son désir de voir les Alliés écraser le IIIème Reich. En éliminant le télégramme envoyé par Himmler, il écartait la possibilité d’une paix négociée. Un autre message des services secrets nazis, dans lequel Himmler « interdit tout contact radio avec les Anglais puisque leurs offres ne sont pas sincères », fut intercepté le 16 septembre 1944. En avril 1945, alors que l’Allemagne était sur le point d’être vaincue, Himmler lança officiellement un appel à la paix, par l’intermédiaire d’un diplomate suédois comte Folke Bernadotte.
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Ce dernier est le vice-président de la Croix-Rouge suédoise et les deux hommes se rencontrent pour la première fois au sanatorium de Hohenlychen près de Berlin le 14 février63. Bernadotte prend en note le projet de pacification prévu entre le Reich et les Alliés et proposé par Himmler. Le Reichsführer-SS y stipule que l’Allemagne se soumettrait à la Grande-Bretagne et aux États-Unis à condition qu’elle pût poursuivre la résistance contre le « bolchévisme ».
Himmler s’enfuit dans la propriété de son médecin Felix Kersten à Hartzwalde, au nord de Berlin. Les Suédois — et probablement Bernadotte lui-même — demandent à Kersten d’intervenir pour éviter le sabotage des camps de concentration comme le voulait Hitler. Le 12 mars 1945, après de longues négociations, Himmler assure qu’on ne sabotera pas les camps de concentration et que la Croix-rouge suédoise sera autorisée à envoyer des vivres pour les prisonniers. Un membre du Congrès juif mondial, Norbert Masur, est dépêché sur place et obtient la garantie que Himmler et ses SS ne molesteront plus aucun Juif63.
La fuite et la mortRefoulé par la nouvelle direction nazie, officiellement démis de l’ensemble de ses fonctions le 6 mai 194565, il tente de jouer un rôle important dans le gouvernement de Flensbourg, proposant ses services, et ceux de la SS aux uns et aux autres66. Durant cette période, il dispose encore de capacités d’actions, les divisions SS, le contrôle de l’Ersatzheer, de la police et du Volkssturm dans les régions non encore contrôlées par les alliés, les agents de renseignements et les effectifs du Werwolf, et de monnaies d’échange, les prisonniers de guerre, confiés depuis le mois juillet à l’Ersatzheer et les déportés non encore libérés67; il tente donc de négocier, mais d’échec en échec, il se retrouve isolé au début du mois de mai, sans avoir préparé sa fuite autrement qu’avec de faux papiers militaires et un déguisement de soldat débandé, qui trahissent immédiatement son identité68.
Pourchassé par les Alliés, Himmler erre plusieurs jours avec ses derniers fidèles autour de Flensburg près de la frontière danoise, cinq de ses plus proches collaborateurs: deux de ses aides de camps et des policiers SS de haut rang, dont Heinrich Müller69. Son projet est de fuir soit en Bavière soit en Autriche où il pourrait se cacher. Rasé et déguisé en sergent-major de la Geheime Feldpolizei, il porte un bandeau sur l’œil gauche, un uniforme déchiré et de faux papiers au nom de Heinrich Hitzinger, mais ayant refusé d’abandonner ses lunettes, il demeure reconnaissable70. L’unité qu’il a rejointe est arrêtée près de Lüneburg par les hommes du sergent Arthur Britton, le 22 mai 1945. Le fait que le pseudo-Hitzinger présente des papiers neufs et tous les documents nécessaires en pleine période de débâcle attire l’attention des policiers professionnels de l’armée britannique.
Son unité est envoyée dans le camp de prisonniers de Bramstedt près de Lüneburg. Un sous-officier britannique71 raconte la scène du 23 mai 1945 :« On ne savait pas que c’était Himmler, je savais seulement que c’était un prisonnier important. Quand il est entré dans la pièce, non pas la personne élégante que nous connaissons tous, mais en chemise de l’armée et en caleçon long, avec une couverture autour du corps, je l’ai aussitôt reconnu. Je lui ai adressé la parole en allemand, je lui ai indiqué un canapé libre et je lui ai dit : « Voilà votre lit, déshabillez-vous ». Il m’a regardé, puis il a regardé un interprète et il a dit « Il ne sait pas qui je suis ! » J’ai dit : « Si je sais, vous êtes Himmler et ceci est votre lit, déshabillez-vous ! » Il m’a regardé fixement, mais je lui ai rendu son regard, finalement il a baissé les yeux et s’est assis sur le lit et il a commencé à retirer ses caleçons. Le médecin et le colonel sont entrés, ils cherchaient du poison, nous le soupçonnions d’en dissimuler sur son corps. Le médecin a regardé entre ses orteils, partout sur son corps, sous ses bras, dans ses oreilles, derrière ses oreilles, dans ses cheveux et puis il est arrivé à sa bouche. Il a demandé à Himmler d’ouvrir la bouche, il a obéi et il arrivait à remuer la langue assez facilement. Mais le docteur n’était pas satisfait, il lui a demandé de se rapprocher de la lumière, il s’est approché et il a ouvert la bouche. Le docteur a essayé de lui mettre deux doigts dans la bouche pour mieux regarder. Alors Himmler a retiré la tête d’un seul coup, a mordu le docteur aux doigts et a cassé la capsule de poison qu’il contenait depuis des heures dans sa bouche. Le docteur a dit : « Il l’a fait, il est mort ». On a mis une couverture sur lui et on l’a laissé là. »
— Témoignage du sergent-major Edwin Austin72Comme beaucoup d’autres nazis, Himmler se suicida le jour même de l’arrestion des membres du gouvernement de Flensburg. Ses derniers mots ont été : « Ich bin Heinrich Himmler » (« Je suis Heinrich Himmler »). Le cadavre aurait été enterré secrètement dans une tombe anonyme quelque part dans la lande de Lüneburg.
En 2005, le controversé Martin Allen affirme que Himmler aurait été assassiné par les Alliés73, en affirmant se baser sur de nouveaux documents qui sont en réalité des faux74. Sa thèse n’est partagée que par le négationniste David Irving et est notamment relayée sur des sites d’extrême droite comme celui de Vox75.
Himmler après son suicide.
sources textes
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