Conférences de Dumbarton Oaks et de Yalta
Février Conférence de Yalta regroupant les chefs d’états de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis et de la Russie pour décider du sort de l’Europe.
Lors d’une rencontre organisée à l’automne 1944, les représentants de la Chine, des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’URSS se sont mis d’accord sur les objectifs, la structure et le fonctionnement d’une organisation mondiale. Au début de 1945, Roosevelt, Churchill et Staline ont réaffirmé leur engagement en faveur de la paix.
Les principes sur lesquels serait fondée la future organisation mondiale étaient dès lors définis. Mais l’énoncé des principes et des buts de l’organisation que l’on se proposait de créer étaient une chose et la mise au point de son mécanisme en était une autre. Beaucoup de pays devaient au préalable donner leur accord sur un plan dont les détails devaient être fixés. C’est à cet effet que les représentants de la Chine, des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’URSS se réunirent dans un hôtel particulier, appelé Dumbarton Oaks, à Washington, en une conférence d’un caractère nettement pratique. A l’issue de cette Conférence, qui se termina le 7 octobre 1944, les quatre puissances soumirent à l’examen de tous les gouvernements des Nations Unies et de tous les peuples du monde un projet d’organisation mondiale.
Selon les propositions de Dumbarton Oaks, le futur organisme, qui porterait le nom d’Organisation des Nations Unies, serait composé de quatre organes principaux :
une Assemblée générale où tous les membres seraient représentés;
un Conseil de sécurité composé de 11 membres, dont cinq seraient permanents, et les six autres élus par l’Assemblée générale;
un Conseil économique et social;
une Cour internationale de justice.
Un Secrétariat était également prévu.
Le trait essentiel de ce plan était que la responsabilité d’empêcher le retour de la guerre incomberait au Conseil de sécurité. L’Assemblée générale serait appelée à étudier, discuter et faire des recommandations destinées à encourager la coopération internationale et à régler des situations susceptibles de compromettre le bien-être général. Elle pourrait étudier les principes généraux de coopération pour le maintien de la paix et de la sécurité, et pour le désarmement. Mais elle ne pourrait faire de recommandations sur aucune des questions dont le Conseil de sécurité serait saisi. Toute question requérant une action devrait être renvoyée au Conseil de sécurité.
La très importante question de la méthode de vote au Conseil de sécurité était laissée en suspens à Dumbarton Oaks et son examen remis à plus tard.
Le plan de Dumbarton Oaks comportait un autre point majeur : les États Membres auraient à mettre des forces armées à la disposition du Conseil de sécurité. Cette disposition a beaucoup retenu l’attention et a fait l’objet de nombreuses remarques lorsque le nouveau plan fut comparé au pacte de la Société des Nations (SDN). On s’accordait à reconnaître que l’absence de forces armées avait été une faiblesse fatale du mécanisme créé par l’ancienne organisation pour le maintien de la paix, et que la nouvelle proposition représentait un progrès notable.
Le plan a fait l’objet de discussions approfondies dans tous les pays alliés, et une large couverture par la presse et la radio a permis à chacun d’en apprécier les mérites.
Le gouvernement britannique publia un commentaire détaillé, tandis qu’aux États-Unis, le Département d’État assurait la diffusion du plan en distribuant 1 900 000 exemplaires et en le faisant commenter par des conférenciers, par la radio et le cinéma.
Des commentaires et des critiques constructives furent envoyés par de nombreux gouvernements, notamment ceux de l’Australie, de la Belgique, du Canada, de la Tchécoslovaquie, de la France, des Pays-Bas, de la Nouvelle-Zélande, de la Norvège, de la Pologne, de l’Union Sud-Africaine, de l’Union soviétique, du Royaume-Uni et des États-Unis.
Mais il restait à remplir une lacune importante dans les propositions de Dumbarton Oaks : la procédure de vote au Conseil de sécurité. Ce vide a été comblé à Yalta (Crimée), lors d’une conférence entre MM. Churchill, Roosevelt et Staline, assistés de leurs Ministres des affaires étrangères et leurs chefs d’état-major. Le 11 février 1945, on annonçait que la Conférence de Yalta avait résolu cette question et que la Conférence de San-Francisco était convoquée.
« Nous sommes (déclaraient les trois chefs) résolus à créer avec nos alliés, aussitôt que possible, une organisation générale internationale pour la sauvegarde de la paix et de la sécurité … Nous avons convenu de convoquer le 25 avril 1945, à San-Francisco, une Conférence des Nations Unies, qui établira, sur la base des entretiens officieux de Dumbarton Oaks, la Charte de l’Organisation dont il s’agit ».
Les convocations furent envoyées le 5 mars 1945; elles informaient également les gouvernements invités de l’accord sur la procédure de vote au Conseil de sécurité, auquel avait abouti la Conférence de Yalta.
Peu de temps après, survint le décès du Président Roosevelt dont la politique avait si grandement contribué à établir les plans de la Conférence de San-Francisco. On craignit un moment que la conférence ne fût retardée mais le Président Truman décida de maintenir toutes les dispositions déjà prises, et la conférence s’ouvrit à la date convenue.
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