Crimée: Les Occidentaux durcissent les sanctions, Moscou réplique UKRAINELes Etats-Unis et l'Union européenne ont annoncé un durcissement des sanctions contre la Russie...
Le ton s'est encore durci jeudi dans la crise ukrainienne entre les Occidentaux et la Russie, qui a répliqué du tac au tac à l'annonce d'un durcissement des sanctions américaines et européennes.
Les Etats-Unis ont frappé haut en visant de proches collaborateurs du président Vladimir Poutine, dont Sergueï Ivanov, son chef de cabinet.
Ils ont ajouté vingt personnes à la liste des onze individus dont les avoirs sont gelés.
Le président Barack Obama a menacé Moscou d'aller plus loin et de viser des «secteurs clé» de son économie.
«La Russie doit comprendre qu'une escalade supplémentaire ne fera que l'isoler davantage de la communauté internationale», a-t-il affirmé.
Des conseillers d'Obama sanctionnésQuelques minutes après cette courte intervention à la Maison Blanche, la Russie publiait sa propre liste de sanctions visant trois conseillers de Barack Obama et des parlementaires, dont le sénateur conservateur John McCain.
«Qu'il n'y ait aucun doute: à chaque acte hostile nous répondrons de manière adéquate», a prévenu le ministère russe des Affaires étrangères.
Un porte-parole du Kremlin a qualifié d'«inacceptables» les sanctions contre la Russie.
Pour leur part, les 28 dirigeants de l'Union européenne se sont retrouvés à Bruxelles pour un sommet de deux jours largement dominé par cette crise aux frontières de l'UE.
Ils devaient décider d'allonger la liste des personnalités russes et ukrainiennes pro-russes frappées d'interdiction de visa et de gels des avoirs.
Une douzaine de noms seraient ajoutés aux 21 annoncés lundi, selon des sources diplomatiques.
La liste des 21 «ne suffit pas» car elle n'inclut «que des responsables de très bas niveau.
Il est temps de viser l'entourage proche» du président Vladimir Poutine, a plaidé la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaité.
«Précautionneux»Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE ont également brandi la menace de sanctions économiques, mais certains sont extrêmement réticents.
«Si la Russie accepte d'ouvrir des discussions», s'il y a «désescalade», «alors il n'y aura pas de passage à d'autres sanctions», a prévenu
le président François Hollande .
«A l'inverse s'il y a une montée de revendications illégitimes, des opérations de troupes, des menaces, alors il y aura d'autres sanctions», a ajouté le président français.
Mais «nous devons être extrêmement précautionneux» car l'UE doit à la fois garder des armes en cas d'escalade ultérieure et «veiller aux intérêts» des Européens, a mis en garde le Premier ministre belge Elio Di Rupo.
Les Européens devaient, par ailleurs, s'entendre sur l'annulation de la prochaine réunion UE-Russie prévue en juin à Sotchi, où la tenue du G8 semble également très menacée.
Ils devaient parallèlement affirmer un soutien fort à l'Ukraine en signant vendredi matin, avec le Premier ministre Arseni Iatseniouk, le volet politique de l'accord d'association avec l'UE, une décision qui sera mal accueillie par la Russie.
Navire ukrainien attaqué en CriméeEn Crimée, un groupe d'hommes armés s'est emparé de la corvette ukrainienne Ternopil, à l'ancre à Sébastopol.
«Des grenades assourdissantes ont été utilisées lors de l'attaque et on a entendu des rafales d'armes automatiques», a annoncé un porte-parole ukrainien.
Arseni Iatseniouk a averti que l'Ukraine répondrait «militairement» à toute tentative russe d'«annexer» les régions de l'Est pro-russe du pays.
Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgu a cependant assuré à son homologue américain Chuck Hagel que Moscou n'envahirait pas l'Est de l'Ukraine.
A Kiev, le Parlement a adopté jeudi une résolution affirmant que l'Ukraine «ne reconnaîtra jamais l'annexion» de la Crimée par la Russie et «ne cessera pas sa lutte pour sa libération, aussi longue et douloureuse qu'elle soit».