Décès de Lucien Neuwirth ancien parachutiste SAS Lucien Neuwirth, mort à 89 ans, s'était engagé dans la Résistance dès l'âge de 16 ans avant de rejoindre les parachutistes SAS de la France Libre dans les rangs desquels il avait
combattu, avait été blessé à deux reprises, et dont il était l'un des derniers survivants.
Parachuté aux Pays-Bas en avril 1945, il avait été fait prisonnier et fusillé par des soldats
allemands mais la balle du coup de grâce avait été arrêtée par des pièces de monnaies qu'il portait dans une poche, avait-il raconté dans son livre "Ma guerre à 16 ans" (Actes Sud,
1994).
Le 18 juin 1940, à l'âge de 16 ans, il entend par hasard l'Appel du général de Gaulle à la radio et décide de rejoindre la Résistance à Saint-Étienne, sa ville natale, organisant le groupe "Espoir".
Début 1943, pour éviter l'arrestation, il quitte la France par les Pyrénées pour rejoindre Londres, via l'Espagne où il sera retenu pendant plusieurs mois dans le camp de Miranda.
Arrivé à Londres en juillet 1943, il s'engage dans les Forces françaises Libres, puis au 1er bataillon d'infanterie de l'air, qui sera intégré à la brigade Special air service (SAS),
Après des mois d'entraînements à Kimberley (Surrey), puis à Auchinleck (Ecosse), il se blesse dans un accident de saut en mai 1944 et est affecté à un groupe de SAS sur Jeep.
Le 5 août 1944, Lucien Neuwirth est déposé par planeur avec sa jeep et deux autres SAS dans le Morbihan, près d'Etel.
Il assure dans la région plusieurs missions de reconnaissances avant de se rendre sur la Loire vers Nevers pour harceler les forces allemandes qui remontent du sud-ouest.
Il participe ensuite aux combats en décembre 1944 et janvier 1945 lors de la contre-offensive allemande dans les Ardennes où il est blessé par une mine.
Hospitalisé, il rejoint ensuite les SAS en Grande-Bretagne pour être parachuté dans la nuit du 7 au 8 avril aux Pays-Bas avec un stick de 15 parachutistes.
Encerclés par des parachutistes allemands et faits prisonniers, plusieurs SAS seront passés par les armes.
Lucien Neuwirth racontera 50 ans plus tard qu'il n'a dû la vie qu'à des pièces de monnaie qui ont arrêté la balle du coup de grâce.
Lucien Neuwirth était commandeur de la Légion d'honneur et grand officier de l'ordre national du Mérite.
Il était également titulaire de la Médaille militaire, de la Croix de guerre 1939-1945, de la rosette de Résistance, de la Médaille des évadés et de la médaille américaine Medal
of freedom.
Selon David Portier, les SAS de la France Libre, qui étaient 1.200 pendant la guerre, sont moins d'une centaine aujourd'hui.
Au mois d'août, une "association des familles des parachutistes SAS de la France
Libre" a été créée pour perpétuer leur souvenir.