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milguerres
Nombre de messages : 1257 Date d'inscription : 13/01/2014
Sujet: Les Etats du Dominion et la Grande Guerre Dim Jan 19 2014, 23:00
Les Etats du Dominion et la Grande Guerre
Dominion source Wikipedia
Dominion, mot d’origine anglaise, désignait jusqu’en 1948 un État autonome au sein de l’Empire britannique. Le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud (alors l’Union d’Afrique du Sud), l’Inde, le Bangladesh, le Pakistan (alors réunis sous l’appellation de Raj britannique), et Ceylan (le nom du Sri Lanka jusqu’en 1972), l’État libre d’Irlande et Terre-Neuve ont été, à divers moments, des dominions.
Le terme est initialement inventé et utilisé, plutôt que royaume, pour ménager le pays voisin, les États-Unis, qui sort à peine de la Guerre de Sécession. Dans la constitution canadienne, « dominion » est traduit par « Puissance »1.
Suite à la Conférence impériale de 1907, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et Terre-Neuve ne sont plus considérés comme des colonies, mais comme des dominions. Ils acquièrent l’autonomie sur le plan de la politique intérieure, mais demeurent membres de l’Empire. Ce statut est accordé à l’Afrique du Sud en 1910, et à l’Irlande en 1922.
La Déclaration Balfour de 1926 et le Statut de Westminster (1931) reconnaissent et ré-affirment l’autonomie des dominions.
C’est la naissance du Commonwealth, dont chaque membre doit être perçu sur un pied d’égalité avec les autres, y compris avec le Royaume-Uni.
Suite à la Seconde Guerre mondiale, les dominions deviennent des royaumes du Commonwealth, et le terme de « dominion » n’est presque plus employé. Depuis la fin des années 1940, ces royaumes ne sont en rien subordonnés au Royaume-Uni, et sont des États pleinement souverains et indépendants. Le seul lien symbolique restant est que le souverain du Royaume-Uni reste leur souverain.
Colonie Une colonie est un territoire non peuplé par l’entité dominante qui est « à assimiler ».
Autrement dit, le Royaume-Uni s’est efforcé de peupler autant que possible ses colonies de citoyens britanniques d’origine, soit en colonisant le peuple (en inculquant les mœurs britanniques aux locaux), soit en déménageant certains de ses propres citoyens dans les colonies afin d’y établir une classe majoritaire originaire de l’entité dominante (Royaume-Uni). Il faut faire la différence entre une colonie-comptoir et une colonie de peuplement.
Province Une province — terme désignant un territoire au sein d’un empire — est un territoire distinct au sein d’une plus grande entité dominante. L’image la plus facile à extrapoler serait de dire que la Finlande a longtemps été province de la Russie. Un État de territoire conquis, ayant des particularités distinctes, relayait sa souveraineté à l’entité dominante. Le Royaume-Uni a particulièrement utilisé ces statuts pour les territoires européens conquis à l’époque se situant entre la post-renaissance et la révolution industrielle. Dominion
Un dominion britannique signifie qu’un territoire peut s’occuper lui-même de ses finances, de sa politique intérieure (à part quelques « règles éthiques de base » imposées par l’entité dominante) et de son commerce (ici aussi à l’exception des exigences de la métropole). Toutefois, à l’origine, ce territoire ne peut gérer sa politique internationale. Il a droit à une force armée se rapportant en dernier lieu à l’entité dominante, donc, par exemple, l’armée canadienne était partie intégrante de l’armée britannique jusqu’en 1917.
Le Canada fut la première possession britannique à acquérir le statut de dominion, le 1er juillet 1867 (aujourd’hui jour de fête nationale). Dominion of Canada était traduit en français par Puissance du Canada.
Il fut suivi par l’Australie (le 1er janvier 1901), la Nouvelle-Zélande (le 26 septembre 1907), l’Union sud-africaine (en 1910, aujourd’hui l’Afrique du Sud) et Terre-Neuve (dominion de 1907 à 1934, redevenue colonie en 1934, puis province canadienne depuis 1949).
Le Royaume-Uni a accordé l’indépendance à l’ancienne colonie de la couronne de Ceylan comme une dominion au sein de l’Empire britannique Ceylan était la dernière colonie de la couronne devenir une dominion.
Au XXIe siècle, ces États sont pleinement souverains et indépendants, mais plusieurs des anciens dominions reconnaissent Elizabeth II comme la tête du Commonwealth.
Références
↑ Gouvernement du Canada : Bureau de la traduction : À travers le prisme de l’histoire : Traduire dominion par « puissance » : était-ce une « absurde vanterie »? par Jean Delisle [archive]
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milguerres
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Sujet: Re: Les Etats du Dominion et la Grande Guerre Dim Jan 19 2014, 23:01
Entrée en guerre du Canada :Canada: http://www.veterans.gc.ca/fra/histoire/premiereguerre/canada/chapitre3
En 1914, il alla de soi pour les Canadiens que le pays était en guerre à partir du moment où la Grande-Bretagne l’était et l’on vit la nation offrir, avec une spontanéité à peine croyable, son soutien à la mère-patrie. Sir Wilfrid Laurier parlait au nom de la plupart des Canadiens quand il déclara: « Il est de notre devoir de faire savoir à la Grande-Bretagne … que les Canadiens sont animés par un seul et même sentiment et font bloc derrière la mère-patrie. »
Demandant à la nation de donner le meilleur d’elle-même, le Premier ministre du Canada, Robert Borden, proposa l’aide de son pays à la Grande-Bretagne, qui accepta. On donna alors aussitôt l’ordre de mobiliser un corps expéditionnaire.
À l’époque, le Canada, dont l’armée régulière comptait seulement 3 110 hommes et la marine qui n’était qu’à ses débuts, était mal équipé pour se lancer dans une guerre mondiale. Cependant, les centres de recrutement virent bientôt affluer de tous les coins du pays des milliers de jeunes Canadiens. En l’espace de quelques semaines, plus de 32 000 hommes se trouvaient rassemblés au camp Valcartier situé près de Québec et, dans les deux mois, le premier contingent du corps expéditionnaire canadien s’embarquait pour l’Angleterre, formant le plus important convoi qui ait jamais traversé l’Atlantique. Fait également partie de ce convoi un contingent de Terre-Neuve, qui est toujours une colonie britannique indépendante. On avait déjà suggéré que le contingent terre-neuvien soit intégré au Corps expéditionnaire canadien, mais la proposition a été poliment mais fermement rejetée.
Une fois en Angleterre, les Canadiens passèrent un long et lugubre hiver à s’entraîner dans la boue et la bruine de la plaine de Salisbury. Au printemps 1915, on les jugea bons pour le front et eux-mêmes étaient pleins de mordant. Il ne peut rien y avoir de pire que Salisbury, pensaient-ils. Ils n’allaient pas tarder à réaliser à quel point ils se trompaient.
Le premier contingent canadien à arriver en France est le Princess Patricia’s Canadian Light Infantry, qui a été formé au début de la guerre avec uniquement d’anciens soldats de l’armée régulière britannique. Le « Princess Pats » comme on l’appelait, débarque en France en décembre 1914 avec la 27e Division britannique et combat près de Saint-Eloi et au Bois du Polygone, sur le saillant d’Ypres. Aujourd’hui, le monument commémoratif de leur bataillon est érigé sur les hautes terres de la crête de Bellewaarde.
Au début de février 1915, la 1re Division canadienne passe en France et est initiée à la guerre de tranchées par des vétérans de l’armée britannique. Après un bref entraînement, elle prend en charge une section de la ligne dans la région d’Armentières, dans les Flandres françaises. Ses rêves de gloire militaire s’évanouissent rapidement au contact de la crasse, de la maladie et de la mort.
:Canada:
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milguerres
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Sujet: Re: Les Etats du Dominion et la Grande Guerre Dim Jan 19 2014, 23:01
Dans la première semaine d’avril 1915, les troupes canadiennes abandonnent leur paisible secteur pour aller occuper, en avant d’Ypres, une portion de front faisant saillie dans les lignes alliées. Il s’agit du fameux – ou notoire – saillant d’Ypres, où les Britanniques et leurs alliés se sont avancés vers la ligne allemande en formation concave. Les Allemands occupent une position plus élevée et sont capables de mitrailler les tranchées alliées depuis le nord, le sud et l’est. Les troupes canadiennes sont flanquées, à droite, de deux divisions britanniques et, à gauche, d’une division française, le 45e Algérien.
C’est là que le 22 avril, les Allemands tentent de détruire le saillant en recourant à une nouvelle arme: le gaz toxique. Après un tir intense d’artillerie, à la faveur d’un vent léger du nord-est, l’ennemi déverse 160 tonnes de chlore depuis des cylindres enfouis dans le bord costal de leurs tranchées. Le gaz vient se déposer en un épais nuage olivâtre au-dessus des tranchées françaises et met les soldats en déroute; stupéfiés par cette arme terrible, ils prennent la fuite, laissant une brèche de quatre milles dans les lignes alliées. Profitant de leur avantage, les Allemands vont de l’avant et menacent de prendre les Canadiens à revers et d’enserrer 50 000 soldats canadiens et britanniques dans un mortel étau. Heureusement, l’ennemi n’a prévu qu’une offensive limitée et, comme ses troupes sont insuffisantes, est incapable d’exploiter la situation. De toute façon, les Allemands n’ont pas l’équipement adéquat pour se protéger contre le gaz et craignent l’arme nouvelle. Après une avance de deux milles seulement, ils s’arrêtent et se retranchent.
Les Canadiens se battirent toute la nuit pour colmater la brèche. Ils organisèrent même une contre-attaque pour déloger l’ennemi du Bois des Cuisiniers, chênaie située près de Saint-Julien. Le matin, ils prirent l’ennemi d’assaut à deux nouvelles reprises et ce fut à chaque fois un désastre. Ils ne gagnèrent que peu de terrain, cela au prix de pertes extrêmement lourdes. Ces attaques leur donnèrent néanmoins un peu de répit pour colmater la brèche.
La bataille de Saint-Julien allait être plus âpre encore. Le 24 avril, les Allemands déclenchent une offensive afin d’anéantir une bonne fois pour toutes le Saillant. Un autre violent bombardement est suivi d’une nouvelle attaque au gaz, dirigée cette fois contre les Canadiens. Une furieuse bataille s’engage alors au milieu des éclats d’obus et des balles de mitrailleuses; handicapés par leurs fusils Ross qui s’enrayent constamment, pris de violentes nausées et essayant tant bien que mal de se protéger du gaz avec des chiffons boueux et imbibés d’eau, les Canadiens ne tiennent pas moins bon jusqu’à l’arrivée de renforts.
C’est ainsi que dès leur premier engagement important sur un champ de bataille européen, les Canadiens se font une réputation de redoutables soldats. Le Premier ministre reçoit des messages de félicitations. Cependant, la bataille avait coûté cher. En quarante-huit heures, 6 035 Canadiens, un homme sur trois, sont blessés et plus de 2 000 d’entre eux meurent. Ce sont de lourdes pertes pour le petit contingent de civils canadiens enrôlés depuis quelques mois à peine et qui n’avaient jamais imaginé aller au front et se battre – c’était un sinistre présage de ce qui les attendait.
Portrait d’un commandant de bataillon : Le lieutenant-colonel George Stuart Tuxford à la deuxième bataille d’Ypres, en avril 1915 par Andrew B. Godefroy, Ph. D. http://www.journal.forces.gc.ca/vo5/no2/history-histoire-fra.asp
Bien que les biographies des officiers supérieurs soient capitales pour l’histoire militaire, elles font malheureusement défaut au Canada. Ce n’est pas le fruit du hasard. La traditionnelle modestie des chefs militaires canadiens, qui ont rarement écrit leurs mémoires ou le récit de leurs exploits, y est pour quelque chose. Par ailleurs, les universitaires et les militaires sont apparemment peu enclins à écrire des biographies militaires, méconnaissant l’importance du facteur humain dans le commandement sur le champ de bataille. Cette lacune est la plus criante dans le cas des officiers supérieurs de la Première Guerre mondiale. Sur les 126 généraux du Corps expéditionnaire canadien, seul le commandant en chef, Sir Arthur Currie, a fait l’objet de plus d’une étude universitaire. Sur les 125 autres, moins de 6 ont fait l’objet de solides études. On peut douter de l’exhaustivité des évaluations portées sur l’efficacité opérationnelle et tactique des forces canadiennes sur le front occidental, puisqu’on en sait si peu sur les hommes qui ont façonné le Corps canadien et ses éléments.
Les échelons inférieurs du commandement sont encore plus négligés. Le bataillon d’infanterie, une force d’environ 1 000 hommes sous les ordres d’un lieutenant-colonel, a été la principale unité déployée sur le champ de bataille en France et dans les Flandres1. Or, près d’un siècle après le recrutement de 260 bataillons pour la Grande Guerre, pas une seule biographie de l’un des commandants des 48 bataillons qui ont combattu n’a encore vu le jour2. De toute évidence, nos connaissances du leadership et du commandement de l’armée canadienne pendant la Première Guerre mondiale, notamment de la mise à l’épreuve et de la démonstration des compétences des commandants sur le champ de bataille, sont très insuffisantes. Faute de connaissances de l’institution qu’est le corps d’officiers du Corps expéditionnaire canadien ou de la façon de commander sur le terrain, nous tenons souvent pour des faits historiques un très grand nombre d’idées reçues. Or nous ne pourrons déterminer s’il s’agit de mythes ou non tant que nous ne nous intéresserons pas davantage aux études bibliographiques.
Le lieutenant-colonel George Stuart Tuxford
Le brigadier général George Stuart Tuxford.
Le présent article se propose de jeter un peu de lumière sur l’un de ces nombreux inconnus, le lieutenant-colonel (puis brigadier général) George Stuart Tuxford, CB, CMG, DSO. Nommé commandant du 5e bataillon ( Western Cavalry ) en 1914, il est ensuite devenu l’officier général commandant la e brigade d’infanterie canadienne de la 1ère division canadienne. Tuxford était un officier de milice chevronné qui pratiquait le leadership par l’exemple. Sa carrière distinguée sur le champ de bataille est révélatrice de celle d’un groupe d’officiers supérieurs dont l’intelligence, le savoir-faire, le courage et les compétences tactiques et opérationnelles ont permis au Corps canadien de remporter victoire après victoire sur le front occidental3.
La carrière de George Stuart Tuxford offre aux étudiants en histoire militaire canadienne l’une des meilleures études de cas du leadership canadien pendant la Première Guerre mondiale. Lorsque Tuxford a pris son service dans le Corps canadien, il était l’un des 12 commandants de bataillons mobilisés au front et il a été mis à rude épreuve dès les premiers jours. Il a tiré des leçons amères des âpres combats de la deuxième bataille d’Ypres et de ceux de Festubert et de Givenchy au printemps et à l’été 1915. En mars 1916, sa promotion au rang de brigadier général et sa nomination au poste de commandant de la 3e brigade d’infanterie canadienne ont récompensé ses compétences tactiques4. Il commandera la brigade pendant plus de trois ans, devenant ainsi le commandant de brigade ayant les plus longs états de service de tout le Corps canadien5. Le présent article ne prétend pas faire une analyse exhaustive de sa carrière de combattant; il porte sur la première expérience de leadership et de commandement de Tuxford sur le champ de bataille en 1915, laquelle a certainement joué par la suite un rôle déterminant dans son comportement lors des opérations.
Né au pays de Galles en février 18706, George Tuxford a immigré au Canada avec sa jeune épouse durant les années 1890. Le couple s’est établi dans une ferme près de Moose Jaw, en Saskatchewan, et a fini par posséder un important troupeau de bétail. À l’été 1898, au plus fort de la ruée vers l’or du Klondike, Tuxford a franchi les Rocheuses avec un de ses troupeaux pour apporter « de la viande sur pied à cette ville en plein essor7 » qu’était Dawson City, au Yukon. C’était à l’époque la plus longue transhumance de l’histoire canadienne.
Tuxford a commencé son service militaire avant le début des hostilités. De juillet 1905 à avril 1910, il a été officier du 16e bataillon des Mounted Rifles, le premier régiment de milice de la Saskatchewan. Lorsque le quartier général de la milice a autorisé la création d’un escadron indépendant à Moose Jaw à l’été 1910, le ministre de la Milice et de la Défense de l’époque, Sam Hughes, a personnellement nommé le major Tuxford au poste de commandant. La nouvelle unité, d’abord appelée « Escadron D » du 16e bataillon des Mounted Rifles, n’a pas tardé à atteindre la taille d’un régiment qui a été rebaptisée le 27e Light Horse. Tuxford a été promu lieutenant-colonel. Il écrit dans ses mémoires : « Je reçus l’autorisation de constituer un nouveau régiment de troupes à cheval se composant au départ de trois escadrons qui devaient être cantonnés à Moose Jaw, Swift Current et Maple Creek8. » D’autres troupes de cavalerie de Tuxford étaient basées à Moose Jaw, Keeler, Pense et Morse.
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En 1914, à 44 ans, le lieutenant-colonel Tuxford avait cessé d’élever du bétail, mais il demeurait actif dans la milice et a naturellement offert ses services au Corps expéditionnaire canadien dès le début de la guerre, en août. Son offre a été poliment rejetée. Le colonel Sam Steele, chargé de former l’aile de cavalerie du premier contingent canadien, a informé Tuxford qu’il avait choisi un autre régiment. Cela n’a pas empêché Tuxford de se mettre au service du Canada. Il note plus tard : « J’ai donc convaincu le colonel Steele de télégraphier à Ottawa pour demander la permission de convertir les unités de cavalerie qui le souhaitaient en troupes régulières et de les envoyer de l’Ouest à Valcartier [...]. J’ai obtenu l’autorisation de former deux bataillons9. »
Après avoir reçu de la part du ministre Hughes cet appel aux armes inhabituel, Tuxford a basé son unité improvisée au camp de Valcartier, où elle a fusionné avec des éléments d’autres unités de cavalerie de la milice pour constituer le 5e bataillon ( Western Cavalry ) de la 2e brigade d’infanterie canadienne. Le lieutenant-colonel Tuxford, qui jouissait de la protection du ministre, a été officiellement nommé premier commandant du 5e bataillon. Il s’est d’abord rendu en Angleterre avec son unité, puis sur le champ de bataille des Flandres.
Le matin du 22 avril 1915, le premier jour de la bataille qui serait appelée la seconde bataille d’Ypres, le 5e bataillon se trouvait en première ligne du front de la 1ère division canadienne, au nord-est d’Ypres. Il se composait alors d’une trentaine d’officiers et de 996 hommes10. Les jours suivants, il s’est désespérément battu pour résister aux assauts répétés, aux bombardements d’artillerie et à la dernière-née des armes de guerre, la chloropicrine. Le 10 mai, 11 officiers et 278 hommes de ce bataillon avaient été tués ou blessés. Bien que ces pertes soient assez légères comparativement à celles qu’ont essuyées d’autres bataillons d’infanterie canadiens lors de cette bataille, le 5e bataillon de Tuxford sera l’unité la plus rudement touchée lors des durs combats de la bataille de Festubert, à la fin mai. Au début juillet, malgré les renforts qu’il avait reçus, le 5e bataillon ne comptait plus que 698 hommes, soit 300 de moins que son effectif réglementaire.
Photo officielle de l’armée canadienneLe brigadier général Tuxford en compagnie des comman dants et du personnel du quartier général de la 3e brigade d’infanterie canadienne, en 1918.
Moins d’un an après la seconde bataille d’Ypres, Tuxford, devenu brigadier général de la 3e brigade, a rédigé un « compte rendu après action », qui comporte des observations personnelles parfois très franches sur cette bataille et une critique de son comportement. C’est un document de référence inestimable indiquant où il se trouvait et ce dont il a été témoin à divers moments. Qui plus est, Tuxford relate en détail ce qu’il savait et à quel moment il était mis au courant et rapporte les décisions qu’il a prises en fonction de ces données et du renseignement. Ce compte rendu des mesures que son unité et lui ont prises lors de la seconde bataille d’Ypres constitue un document capital pour évaluer le leadership et le commandement canadien pendant cette bataille. Or de telles évaluations font généralement défaut dans les ouvrages contemporains consacrés au Corps canadien sur le front occidental11.
Daté du 10 mars 1916, le compte rendu après action du lieutenant-colonel Tuxford est reproduit intégralement cidessous. Les lecteurs désireux d’obtenir une vue d’ensemble et de plus amples détails sur la bataille d’Ypres peuvent consulter l’une des deux histoires officielles canadiennes de la Première Guerre mondiale, la première publiée en 1938 par le colonel A. F. Duguid et la seconde, en 1962 par le colonel G. W. L. Nicholson. Compte rendu après action de g. s. tuxford12
«Le 5e bataillon quitta Steenhorde le matin du 14 avril, fit la première moitié du chemin en omnibus, resta à l’abri avec le Welsh Regiment jusqu’à 17 h, puis traversa Ypres pour se rendre aux tranchées situées au sommet du saillant. Les 7e, 8e et 10e bataillons allèrent aux tranchées de première ligne et le 5e resta en réserve de brigade.
Les tranchées de première ligne, où ils remplacent les Français, étaient en très mauvais état. C’étaient tout simplement des barricades isolées, qui n’étaient pas reliées les unes aux autres et n’offraient aucune protection contre les tirs ennemis.
Les jours suivants, nous fîmes tout pour améliorer ces tranchées. La nuit du 19, le 5e bataillon releva le 10e dans les tranchées de première ligne. Le 8e bataillon se déplaça vers la gauche; le 7e était en réserve de brigade et le 10e, en réserve de division. Le 5e tenait l’extrême droite de la division canadienne et avait à sa droite les Royal Fusiliers.
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Au cours des deux ou trois jours suivants, les Allemands menèrent plusieurs assauts sur la ligne, qui furent tous repoussés. Le 22, en revanche, ils lancèrent du gaz sur les Algériens et les Turcos, puis ils firent une percée à la gauche de la division canadienne et avancèrent vers Saint-Julien. Pendant tout ce temps, nos transports devaient essuyer le feu pour nous apporter nos rations. Ils furent les premiers à aviser les premières tranchées du repli des Algériens et des Turcos.
Direction – Histoire et Patrimoine
Après le 22, l’acheminement des rations devint impossible. Le 23, les Allemands lancèrent du gaz et firent apparemment une percée dans la 3e brigade. Le 24, le major Hilliam, mon adjudant, me fit sortir vers 4 h pour voir un immense mur de fumée jaune verdâtre qui s’élevait le long de la colline. Nous ne savions pas ce que c’était, mais pensions que cette fumée avait sûrement à voir avec les attaques au gaz dont nous avions entendu parler la veille. Nous comprîmes rapidement. Je téléphonai aussitôt au colonel Lipsett, qui était à notre gauche, pour me renseigner. Il répondit lui-même, suffoquant et haletant à un point tel que je crus qu’il ne survivrait pas.
Le gaz s’abattit sur le front du 8e bataillon, sur une partie du front du 5e et sur les deux quartiers généraux, puis les Allemands attaquèrent massivement, surtout sur le front du 8e bataillon.
Le 23, la compagnie qui était en réserve au carrefour bombardé avait été intégrée à la brigade à des fins tactiques.
Le matin du 24, le colonel Lipsett m’adressa un SOS. Apprenant que la situation était grave, je lui envoyai trois pelotons de ma compagnie de réserve et en gardai un pour tenir la colline. Le même jour, je reçus un deuxième SOS et envoyai le dernier peloton, ce qui ne me laissait que deux compagnies pour tenir un front étalé sur 1 100 verges de tranchées. Au cours de la journée, de 100 à 200 Allemands armés de mitrailleuses firent une percée sur la gauche du 8e bataillon et prirent position dans des chaumières, à environ 400 verges, à mi-chemin entre les quartiers généraux des 5e et 8e bataillons, puis ils se retranchèrent.
Au cours de la nuit du 24, le colonel Lipsett et moi fîmes l’aller-retour au quartier général du Royal Fusiliers, à notre droite, lui demandant de convaincre son quartier général de brigade d’envoyer assez de troupes, si possible, pour relever les 5e et 8e bataillons, qui étaient épuisés après avoir combattu [pendant trois jours] sans rations ni eau et avoir été exposés aux gaz.
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Le major Johnson, commandant des Fusiliers, était d’accord, mais il était impossible de fournir les troupes. Nous réussîmes toutefois à rassembler des équipes composées des Cheshires, du 8e Durham Light Infantry, des Northumberland Fusiliers et d’une ou deux autres unités, soit environ 1 000 hommes, que nous envoyâmes tant bien que mal vers la gauche, dans les ténèbres, relevant ainsi deux ou trois compagnies du 8e bataillon.
La dernière fois que je retournai au quartier général de Lipsett, j’appris que deux divisions britanniques attendaient qu’on vienne les chercher sur la route de Zonnebeck. Il était minuit, la nuit était noire à l’exception de l’éclat des fusées, et personne ne connaissait le chemin. Notre position était extrêmement critique. Il y avait partout des morts et des blessés. Comme j’ai acquis dans les Prairies un bon sens de l’orientation, je descendis tout seul jusqu’à un quart de mille de Zonnebeck, mais il n’y avait pas une seule âme. À mon retour, je débattis avec Lipsett de la possibilité de tenir 24 heures de plus dans l’espoir de recevoir des renforts. Nous conclûmes que, si nous devions nous replier, ce serait de nuit, car c’était impossible en plein jour.
Après que nous eûmes fait tout ce que nous pouvions, je convainquis Lipsett de me donner quelques hommes pour tenir ma ligne. Il m’en proposa 150, j’en acceptai 50. Nous allâmes chercher ces hommes sous la haie où ils se reposaient et, à la pluie battante, nous les postâmes dans les premières tranchées, à droite de ma ligne. Le jeune officier qui les commandait fut abattu avant la nuit.
En cours de route, je rencontrai le major Dyer, mon commandant adjoint, qui m’annonça que les Britanniques attaqueraient massivement à l’aube, à notre gauche. Comme nous avions décidé de tenir, cette nouvelle nous réjouit fort. Toutefois, cette attaque n’aurait pas lieu.
Juste avant l’aube, le commandant de la brigade, le brigadier général Currie, arriva. Pleins d’espoir, nous préparâmes un bon déjeuner. Le général Currie n’arrivait pas à croire que les Allemands étaient juste derrière nous, mais une démonstration de leurs mitrailleuses ne tarda pas à le convaincre. Vers 13 h, ne pouvant plus endurer le feu d’artillerie nourri et incessant depuis des jours, un certain nombre de membres du Durham Light fraîchement arrivés jetèrent leurs fusils et passèrent au pas de course devant mon quartier général. On leur ordonna d’occuper les tranchées du haut de la crête, et le capitaine Ash, mon officier de signalisation, reçut l’ordre d’abattre le premier homme qui tenterait de fuir de nouveau.
Vers 14 h, le général Currie rédigea l’ordre, émanant du sommet de la hiérarchie, de nous replier et de nous retrancher à mi-chemin du carrefour bombardé, situé à un demimille à l’arrière, sur la contre-pente. Je lui demandai : “Quand?” Il me répondit : “Tout de suite.” Je fis remarquer que c’était impossible de jour, mais je dus obtempérer. Le major Hilliam, mon adjudant, rédigea les ordres à l’intention des deux compagnies qui tenaient le front, et je les signai.
Nos lignes téléphoniques, sans cesse abattues et réparées, ayant été mises hors de service par un obus, il fallut transmettre les ordres par messager. Hilliam les prit et s’apprêtait à partir lorsque Dyer les lui arracha des mains, déclarant que son ancienneté lui conférait le droit de les porter.
Pour trancher la question, je donnai à Dyer les ordres à l’intention de la compagnie de droite et les autres à Hilliam. Ils partirent aussitôt, franchirent la zone de l’artillerie, où le feu était extrêmement nourri, mais ils furent tous deux touchés un peu plus loin, Hilliam au poumon et Dyer à un centimètre du coeur. Dyer réussit néanmoins à se traîner jusqu’à dix verges des tranchées, où les hommes le tirèrent, et le message fut transmis.
Je convainquis alors le général Currie, qui s’était entretenu avec le colonel Lipsett, de se retirer, ce qu’il fit sous le feu des mitrailleuses allemandes installées dans les chaumières derrière nous. Le colonel Lipsett et moi avions convenu que, si nous devions nous replier, nous le ferions successivement à partir de la gauche. Toutefois, les hommes qui restaient dans les premières tranchées sortirent presque tous ensemble, laissant mes compagnies A et B tenir la ligne. Je dépêchai alors mon état-major avec l’ordre de s’arrêter à un endroit précis sur la route de Zonnebeck et d’éviter le feu des mitrailleuses ennemies. Mes hommes partirent un à la fois, essuyant le feu d’artillerie nourri qui balayait les contre-pentes de la crête de Gravenstafel.
Je restai seul pendant une vingtaine de minutes, les bâtiments s’effondrant autour de moi comme des châteaux de cartes. Je vis environ 300 hommes des 7e, 8e et 10e bataillons qui descendaient la pente de la rivière et qui, au lieu de s’arrêter à mi-chemin du carrefour pour se retrancher, continuaient plutôt vers celui-ci. Mes deux compagnies qui n’avaient pas encore commencé à se replier, la compagnie A commandée par le major Tenaille et la compagnie B commandée par le major Edgar, ne pouvaient donc compter sur aucune aide.
Je descendis en courant au carrefour et trouvai de fait 40 hommes qui, maintenant plus à l’abri de l’autre côté de la route, se dirigeaient vers Ypres. Je leur fis retraverser la route et leur dis que nous allions tous remonter la colline pour aider les deux compagnies du 5e bataillon à se replier.
Ces deux compagnies furent vraiment les dernières de la division canadienne à quitter leurs tranchées. Je rencontrai le lieutenant McLeod du 8e bataillon, qui me prêta main-forte. Le rechargement des mitrailleuses allemandes qui déclenchaient un tir d’enfilade nourri depuis les chaumières à 400 verges semblait prendre une minute. Les hommes se couchaient donc pendant qu’elles tiraient et reprenaient leur route dès qu’elles s’arrêtaient.
À mi-chemin du sommet de la colline, les tirs cessèrent. Jetant un regard aux alentours, je vis que la chaumière dans laquelle se trouvait la mitrailleuse avait explosé. C’était l’un de ces heureux concours de circonstances qui surviennent parfois pendant la guerre. Le sergent-major du régiment que j’avais dépêché avec le personnel du quartier général était un artilleur expérimenté. Il s’était dirigé vers deux batteries britanniques qui se trouvaient derrière nous, à droite. Comme il ne voyait pas les chaumières, il avait dirigé leurs tirs en se servant d’une carte.
Un obus allemand frappa l’un des canons de cette batterie, tuant les hommes. Le commandant qui gisait blessé sur le sol, son téléphone hors de portée, cria des ordres à l’autre canon avec le résultat que l’on sait.
À mi-chemin, je rencontrai le colonel Lipsett et le major Moore, mon commandant adjoint, et nous nous dirigeâmes vers le sommet de la colline sous un feu d’artillerie des plus nourris. Toutefois, je m’en souviens clairement, au cours des 100 dernières verges, alors que le bruit était si fort qu’il fallait crier pour se faire entendre et que le feu de l’artillerie était ininterrompu, je vis sur ma droite mon cuisinier, le soldat Purvis, qui marchait prestement, la visière de sa casquette rabattue sur un oeil, et m’adressait un grand sourire. Mon interprète, qui ne me quittait pas, s’en tira avec une balle au centre de son chapeau.
Je vis le colonel Lipsett couché sur le sol et lui criai de se rapprocher de la crête, sachant qu’il se trouvait juste à la portée des Allemands.
Je tiens maintenant à souligner le courage remarquable de ces hommes des 5e, 7e, 8e et 10e bataillons. Ils s’étaient repliés à un endroit où ils étaient assez à l’abri, mais, lorsqu’ils en reçurent l’ordre, ils gravirent immédiatement la pente d’un demi-mille sous les tirs incessants des mitrailleuses, un feu très nourri d’artillerie, de shrapnel et d’explosifs brisants. Dès que je les eus envoyés dans les tranchées du haut de la colline et que j’eus dit personnellement aux sous-officiers que nous tiendrions la crête jusqu’à ce que nos deux compagnies se soient repliées et nous aient rejoints et que nous nous replierions alors tous ensemble, ces hommes enclenchèrent immédiatement leurs baïonnettes en disant joyeusement : “Dites-nous ce qu’il faut faire, mon commandant, et nous le ferons.”
Je me mis ensuite à la recherche du colonel Lipsett et repassai trois fois à l’endroit où je l’avais vu la dernière fois sous les tirs d’artillerie, convaincu qu’il avait été blessé. Je ne trouvai aucune trace de lui. Son ordonnance qui le suivait avait été blessé là où je les avais vus couchés tous les deux, et le colonel Lipsett l’avait aidé à se rendre au poste de secours situé à l’arrière.
Les compagnies A et B commencèrent à arriver, A à droite et B à gauche, conformément aux ordres. Je tiens à dire ici qu’au cours de cette retraite je n’ai pas vu un seul homme presser le pas, alors que les Allemands battaient du tambour derrière eux et leur criaient : “Vous êtes perdus maintenant, les Canadiens.” Je courus du côté droit et commandai à la compagnie de Tenaille de former une ligne prolongeant notre droite, un homme par verge. La compagnie B fit de même à gauche. Je postai le sergent Bowie et six hommes sur le flanc gauche pour surveiller un remblai derrière lequel je soupçonnais les Allemands de se cacher. Ce remblai était à quelque 80 verges. Soudain, 150 Allemands en surgirent. Ne pouvant voir si c’étaient des Allemands, des Britanniques ou des Français, Bowie leur fit sur-le-champ une sommation. Ils répondirent aussitôt : “Ne tirez pas, nous sont français.” Bowie cria : “Feu!”, en abattit 14 lui-même et ralentit l’assaut.
Les Allemands avançaient maintenant en criant. M’attendant à une charge, je donnai un ordre de tir rapide, qui repoussa complètement l’assaut. Il allait bientôt faire nuit, et j’estimais que nous maîtrisions la situation. Toutefois, rester là aurait été de la folie, un simple débordement suffisant à nous isoler.
Je tiens à préciser ici que les Royal Fusiliers qui se trouvaient à notre droite a grandement contribué au bon déroulement du repli des compagnies A et B poursuivies par les hordes allemandes; ils continuèrent à défendre leurs tranchées, affirmant qu’ils n’avaient pas reçu l’ordre de se replier et refusant de le faire.
Je convins alors avec le major Munroe du 8e bataillon de nous replier par détachements jusque vers 2 h, couverts par les hommes qui restaient sur la crête. Le repli commencé, je descendis voir le général Currie pour lui expliquer la situation. Ne le trouvant pas, je continuai jusqu’à ce que je rencontre deux batteries britanniques à notre arrière gauche. Je les mis au courant de la situation, dont ils ignoraient tout. Poursuivant ma route, je trouvai le quartier général de la brigade à laquelle appartenait le Royal Fusiliers et mis l’état-major au courant.
Ils ne savaient pas ce qui se passait. Accompagné de mon sergent-major, je parvins enfin au quartier général de notre brigade, à Saint-Jean. Environ 400 hommes, ce qui restait de la brigade, arrivèrent avant l’aube, exténués, intoxiqués par les gaz, affamés et assoiffés.
À 7 h, quatre heures plus tard, la brigade prit la direction de Fontuin pour rétablir la ligne. Nous restâmes pour soutenir la ligne britannique ce jour-là et la nuit qui suivit, puis le lendemain encore, sous un feu d’obus très nourri et essuyant beaucoup de pertes. La nuit du 27, nous nous repliâmes par Potijze et Ypres jusqu’à environ deux milles à l’arrière du canal, où nous nous installâmes dans des huttes. Le lendemain matin, le réveil fut sonné par le shrapnel qui perçait le toit des huttes.
Je fis immédiatement sortir les hommes dans les champs, où nous demeurâmes couchés jusqu’à la nuit du 29. Cette nuit-là, la brigade avança de nouveau jusqu’au canal, les 5e et 10e bataillons occupant des secteurs du canal, les 7e et 8e tenus en réserve. Je devais garder quelque 500 verges du canal rejoignant Ypres par le nord et j’étais chargé de faire sauter deux ponts, les numéros 1 et 2.
Il n’y avait pratiquement aucune protection à l’arrière du canal, et nous restâmes couchés pendant six jours et six nuits sous un bombardement d’artillerie absolument incessant, essuyant de lourdes pertes chaque jour. Nous fûmes relevés dans la nuit du 5 par les Essex.
Nous parcourûmes alors 17 milles pour aller nous loger à Outersteen, de l’autre côté de Bailleul, où nous arrivâmes vers 11 h dans un état d’épuisement total. Là, nous reçûmes la visite du général Smith-Dorrien. » Conclusion
Le lieutenant-colonel Tuxford fut l’un des 12 commandants d’infanterie à participer à la seconde bataille d’Ypres, mais des douzaines d’autres officiers ont commandé des forces pendant cette bataille. Il est donc surprenant que, près d’un siècle plus tard, il n’y ait encore aucune analyse sérieuse du leadership et du commandement canadien au cours de cette bataille. Le compte rendu de Tuxford n’est qu’un témoignage parmi tous ceux qui pourraient étayer une telle analyse. Or aucune étude exhaustive n’a encore été entreprise par les chercheurs en histoire militaire canadienne. Nous espérons que cet article et d’autres susciteront un nouveau départ.
Andrew B. Godefroy, Ph. D., enseigne au Collège militaire royal du Canada et y travaille aussi au développement des cours. Notes
Les bataillons du Corps expéditionnaire canadien avaient un effectif d’un peu plus de 1 000 hommes, mais les unités combattant sur le front occidental n’étaient jamais pleinement constituées à cause des pertes constantes au combat et hors combat. Les nécrologies publiées dans le Canadian Defence Quarterly au cours des années 1920 et 1930 et les portraits biographiques de certains officiers généraux qui firent leurs premières armes à titre de commandants de bataillon constituent des exceptions notables. Voir par exemple M. Foran, « W. A. “Billy” Griesbach and World War One » dans Alberta History, volume 32, numéro 3, été 1984, p. 1-8. Il faut aussi rappeler que la plupart des bataillons d’infanterie recrutés pour le Corps canadien ont été démembrés en Angleterre pour servir de renforts aux unités servant avec les 48 bataillons des divisions canadiennes en France et dans les Flandres. Leurs commandants étaient souvent affectés à l’état-major en Angleterre, d’où le vaste surplus d’officiers supérieurs canadiens désoeuvrés au Royaume-Uni. L’étude du leadership et du commandement dans le Corps expéditionnaire canadien est en grande partie un domaine inexploré, la plupart des études remontant à plusieurs décennies. Les meilleures études détaillées portant sur le rôle des officiers du Corps expéditionnaire demeurent celle de K. C. Eyre, « Staff and Command in the Canadian Corps: The Canadian Militia 1896-1914 as a Source of Senior Officers », thèse de maîtrise non publiée, Duke University, 1967, et celle de A. M. J. Hyatt, « Canadian Generals of the First World War and the Popular View of Military Leadership », Social History, volume 24, numéro 12, novembre 1979, p. 418-430. Sur les 12 commandants de bataillon d’infanterie ayant participé à la seconde bataille d’Ypres, 3 ont été tués. Le commandant de brigade ayant eu les plus longs états de service est le brigadier général Victor W. Odlum, CB, CMG, DSO, qui a dirigé la 11e brigade d’infanterie canadienne (4e division canadienne) de juillet 1916 à juin 1919. Il a commandé le 7e bataillon (Colombie-Britannique) au cours de la 2e moitié de la seconde bataille d’Ypres, après la mort du premier commandant, et a assuré le commandement du bataillon jusqu’à sa promotion au commandement de la 11e brigade, en juillet 1916. Archives nationales du Canada, Fonds d’archives 24, « CEF Personnel Record for Brigadier General George Stuart Tuxford, 5th Battalion and 3rd Brigade, 1st Canadian Division ». Daniel G. Dancocks, Welcome to Flanders Fields: The First Canadian Battle of the Great War – Ypres, 1915, McClelland and Stewart, Toronto, 1988, p. 23. Citation provenant du site Internet « History of the Saskatchewan Dragoons », à l’adresse http://www.saskd.ca/27Light.htm [TCO]. Ibid. [TCO] Le premier bataillon formé par Tuxford se composait d’hommes des 12e, 16e, 27e , 29e, 30e, 31e et 35e bataillons du Light Horse et du Corps of Guides. Il pensait pouvoir ensuite former un deuxième bataillon constitué uniquement de troupes de cavalerie, mais le cours des événements a changé et l’occasion ne s’en est jamais présentée. Colonel A. F. Duguid, Official History of the Canadian Forces in the Great War 1914-1919, King’s Printer, Ottawa, 1938, Annexe 226. Force du bataillon le 10 février 1915. Les critiques pourraient avancer que Tuxford a pu vouloir se présenter sous son meilleur jour pour la postérité; cependant, comme le montre son compte rendu, il n’avait pas peur de se critiquer ni de critiquer son organisation pendant les combats. Ainsi, il admet que des erreurs ont été commises et que l’ennemi a pu pénétrer derrière sa position, aveu que des dirigeants moins sûrs d’eux auraient pu juger embarrassant. Archives nationales du Canada, Fonds d’archives 24, volume 1825, dossier GAQ 5-61, « Narrative of Brigadier General Tuxford, CMG », rédigé le 10 mars 1916.
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milguerres
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Sujet: Re: Les Etats du Dominion et la Grande Guerre Dim Jan 19 2014, 23:02
Au cours des trois années suivantes, les Alliés déclenchent onze offensives de grande envergure contre les Allemands sur le front occidental. L'idée de base est toujours la même : percer les défenses ennemies et forcer les Allemands à rendre les armes. Le grand avantage de la guerre de tranchées dans les premières années de la guerre réside dans la défensive. Les généraux, tant chez les alliés que chez l'ennemi, n'avaient pas d'autre choix alors que d'attaquer de front dans l'espoir de traverser les lignes principales de défense et ouvrir d'autres percées pour obliger l'ennemi à abandonner ses positions. Au-delà des systèmes de tranchées, la guerre des manœuvres pouvait recommencer. À cette période de la guerre, les troupes sont nombreuses, mais il manque d'artillerie et d'obus du bon calibre. Les années 1914 à 1916 opposent principalement les troupes aux lignes de défense; les années subséquentes, les troupes affrontent les mitrailleuses, particulièrement de vastes bataillons d'artillerie bien commandés. Les listes des blessés s'allongent à un rythme alarmant. Comme les Allemands attaquent en général depuis des positions de défensive, les alliés du front de l'ouest peuvent soit ne rien faire et laisser les Allemands occuper des secteurs de la France et de la Belgique qui ont une importance vitale sur le plan économique, soit attaquer et tenter de les déloger. La première solution comporte aussi le risque que l'Allemagne concentre ses opérations sur le front russe, mette les troupes hors de combat et concentre ensuite toutes ses ressources sur les armées du front occidental. Aussi, pour les deux premières années de la guerre, la France en particulier, avec sa vaste armée de conscrits, lance attaque après attaque contre les lignes allemandes. Pendant qu'un camp élabore de nouvelles méthodes pour prendre l'ennemi d'assaut, l'autre, conçoit de nouvelles techniques de défensive. La clé réside dans une vaste expansion de l'artillerie, de meilleures communications de renseignements et la souplesse des opérations.
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milguerres
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Sujet: Re: Les Etats du Dominion et la Grande Guerre Dim Jan 19 2014, 23:02
Au cours des trois années suivantes, les Alliés déclenchent onze offensives de grande envergure contre les Allemands sur le front occidental. L'idée de base est toujours la même : percer les défenses ennemies et forcer les Allemands à rendre les armes. Le grand avantage de la guerre de tranchées dans les premières années de la guerre réside dans la défensive. Les généraux, tant chez les alliés que chez l'ennemi, n'avaient pas d'autre choix alors que d'attaquer de front dans l'espoir de traverser les lignes principales de défense et ouvrir d'autres percées pour obliger l'ennemi à abandonner ses positions. Au-delà des systèmes de tranchées, la guerre des manœuvres pouvait recommencer. À cette période de la guerre, les troupes sont nombreuses, mais il manque d'artillerie et d'obus du bon calibre. Les années 1914 à 1916 opposent principalement les troupes aux lignes de défense; les années subséquentes, les troupes affrontent les mitrailleuses, particulièrement de vastes bataillons d'artillerie bien commandés. Les listes des blessés s'allongent à un rythme alarmant. Comme les Allemands attaquent en général depuis des positions de défensive, les alliés du front de l'ouest peuvent soit ne rien faire et laisser les Allemands occuper des secteurs de la France et de la Belgique qui ont une importance vitale sur le plan économique, soit attaquer et tenter de les déloger. La première solution comporte aussi le risque que l'Allemagne concentre ses opérations sur le front russe, mette les troupes hors de combat et concentre ensuite toutes ses ressources sur les armées du front occidental. Aussi, pour les deux premières années de la guerre, la France en particulier, avec sa vaste armée de conscrits, lance attaque après attaque contre les lignes allemandes. Pendant qu'un camp élabore de nouvelles méthodes pour prendre l'ennemi d'assaut, l'autre, conçoit de nouvelles techniques de défensive. La clé réside dans une vaste expansion de l'artillerie, de meilleures communications de renseignements et la souplesse des opérations.
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milguerres
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Sujet: Festubert et Givenchy Dim Jan 19 2014, 23:03
Festubert et Givenchy http://www.veterans.gc.ca/fra/histoire/premiereguerre/canada/chapitre6
Après la bataille d'Ypres, la 1re Division canadienne, dont les pertes ont été comblées par des hommes de la brigade de cavalerie qui s'étaient portés volontaires, descend plus au sud pour participer aux offensives que les Alliés ont déjà déclenchées. Pendant que les Britanniques organisent des attaques de diversion en Flandre française, les Français lancent une attaque en Artois qui a un certain succès. Bien que les Britanniques ne réussissent qu'en partie à exploiter la situation à Neuve-Chapelle et que leur assaut contre la crête d'Aubers soit repoussé aux prix de grosses pertes, l'offensive se poursuit, surtout pour soutenir les opérations françaises au sud et les troupes canadiennes qui se battent à Festubert en mai 1915, et à Givenchy en juin. Comme à la triste habitude, on les envoie attaquer de front des positions ennemies solidement défendues et, quoique les troupes canadiennes atteignent en partie leurs objectifs, les gains sont négligeables et les pertes énormes. Les combats coûtent au Canada 2 http://forum.forumactif.com/468 pertes à Festubert, et 400 à Givenchy.
Festubert May 16th - 18th 1915
Givenchy
The Duck's Bill crater in 1919, Library and Archives Canada. http://swveterans.blogspot.com/2011/04/1st-battalion-and-battle-of-givenchy.html
L’héroïsme de l’arrière petit-fils de Louis-Joseph Papineau et le carnage de Festubert source : http://www.lequebecetlesguerres.org/lheroisme-de-larriere-petit-fils-de-louis-joseph-papineau-et-le-carnage-de-festubert/
Pierre Vennat Journaliste-historien
Extrait des notes d’un cours donné à l’automne 2010 pour le compte de l’Antenne de Joliette de l’Université du Troisième âge, une constituante de l’Université de Sherbrooke.
Le 16 avril 1915, le Canada français pouvait s’enorgueillir de son premier héros de la Première Guerre mondiale et, hasard heureux, il s’agissait de nul autre que le lieutenant Talbot Papineau, arrière petit-fils du leader patriote de 1837, Louis-Joseph Papineau, qui se voyait octroyer la Croix militaire (Military Cross) britannique.
Jeune avocat de Montréal, Talbot Papineau, alors lieutenant, s’est mérité la Croix militaire (M.C.) pour avoir, le 28 février 1915, lors d’un raid à Saint-Éloi, prit la part la plus active à la prise d’une tranchée ennemie terriblement minée, après avoir tué lui-même de sa main deux soldats ennemis et avoir couru et lancé une bombe au prix de sa propre vie sur les travaux de sape entamés par les Allemands.
Le carnage de Festubert
Quelques semaines à peine après la défense d’Ypres, les troupes canadiennes furent lancées dans la bataille qui faisait déjà rage à Festubert et à Givenchy. Cette opération n’avait aucune chance de succès, car elle était mal préparée et il subsistait des frictions entre les autorités françaises et britanniques.
Le bon sens aurait exigé que l’attaque soit annulée, l’avantage que devaient conférer l’effet de surprise et l’élan de l’assaut n’existait plus. Le brigadier général Arthur Currie, qui commandait une des brigades impliquées, a protesté avec beaucoup de vigueur contre l’attaque projetée à Givenchy.
L’attaque eut pourtant lieu. Elle dura cinq jours, donna aux Britanniques le contrôle d’un terrain mesurant tout au plus 600 mètres de profondeur et 1,5 kilomètre de largeur. Prix de cette bataille pour une parcelle de terrain : 2 323 pertes.
Pendant ce temps, le premier et unique bataillon canadien-français qui devait voir comme tel le feu durant la Première Guerre mondiale, le 22e Bataillon (canadien-français), quitta le Canada pour l’Angleterre le 20 mai 1915. Il comptait 1 178 hommes, la presque totalité (1 078) était des Canadiens de langue française. On comptait aussi 47 Franco-Américains, 18 Belges, 14 Français, quatre Suisses et dix Anglais!
En plus du 41e Bataillon, dont l’existence fut un échec, on recruta douze autres bataillons canadiens-français qui furent tous dissous une fois rendus en Angleterre afin de servir de renforts au 22e et dans certains cas aux autres régiments canadiens déjà sur le front.
L’instruction du 22e n’avait guère progressé avant l’arrivée en Angleterre. Elle y fut donc mieux organisée et beaucoup plus intense. Du 30 mai au 15 septembre, jour du départ pour le front, on travailla nuit et jour suivant un programme bien établi.
Le régiment ne devait pas demeurer en France longtemps. On l’envoya tout de suite en Belgique, plus précisément en Flandres, où il devait passer un an. Le 20 septembre 1915, cinq jours à peine après avoir quitté l’Angleterre, le 22e monta aux tranchées pour la première fois.
Le colonel Chaballe et le sergent-major Corneloup, deux combattants de cette époque, ont écrit leurs souvenirs de ce que constitua pour eux cette expérience :
Cette première montée aux tranchées est une expérience que l’on n’oublie pas. Au front, les déplacements se font au pas « au pas des tranchées », trois kilomètres à l’heure. Il ne faut pas arriver en transpiration à la ligne de feu où il n’y a ni abri ni feu pour se faire sécher et où il faudra passer plusieurs jours exposés à la mitraille et à toutes les intempéries avec, très souvent, les pieds dans la boue parfois jusqu’à la cheville.
En rentrant, nos yeux épouvantés regardaient ces méandres tragiques, ces boyaux visqueux, ces tranchées lugubres, ces réseaux de barbelés aux contorsions barbares. Des fusées latentes, lancées de toutes les directions, montaient vers les cieux voilés et retombaient livides, dans un terrain putréfié. Le canon grondait autour de nous; des morceaux d’éclat frappaient les arbres déchiquetés. Des balles stridentes comme des scies aigües, balayaient les parapets. On sentait l’orage, l’atmosphère suffocante. Un frisson glacé nous caressait l’échine, à cent verges de nous. Impitoyables, les Allemands braquaient leurs périscopes. Un bombardement sans grande intensité commença. Le baptême de feu!
Les autorités militaires firent savoir le nom du premier soldat du 22e Bataillon (canadien-français) blessé sur les champs de bataille. Il s’agissait du soldat Émile Boyer, âgé de seulement 18 ans. Le 23 septembre, le 22e Bataillon connut son premier mort au champ d’honneur, le soldat Joseph Tremblay. La liste s’allongea tous les jours et il est impossible de la reproduire. De fait, dès le 28 septembre, à son premier tour des tranchées, le bataillon comptait déjà trois tués et sept blessés.
Une semaine plus tard, le major A.V. Roy fut le premier officier du régiment à trouver la mort face à l’ennemi. Le major Roy avait sacrifié sa vie pour sauver celle de plusieurs de ses soldats. Une bombe allemande étant tombée dans la tranchée où il se trouvait avec plusieurs soldats et n’ayant pas explosée, Roy ordonna à ses hommes de s’éloigner et d’aller chercher un abri pendant qu’il s’élançait vers la bombe pour tenter de la rejeter par-dessus le parapet. La bombe explosa au moment où il allait la saisir. Il fut affreusement mutilé, n’expiant que trois heures plus tard au milieu d’horribles souffrances. Grâce à lui, aucun des hommes qui l’entouraient ne fut blessé.
Les Canadiens formaient maintenant un petit corps d’armée sous le commandement du lieutenant-général Edwin A. H. Alderson. Deux des brigadiers généraux de ce dernier Sir Arthur Currie, et Sir Richard Turner, qui terminèrent tous deux la guerre comme lieutenants-généraux, prirent respectivement le commandement des 1re et 2e divisions canadiennes.
À la suite du carnage de Festubert, le général Alderson devint le bouc-émissaire de l’échec. Il fut remplacé par le lieutenant général Sir Julian Byng.
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milguerres
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Sujet: Formation du Corps canadien Dim Jan 19 2014, 23:04
Formation du Corps canadien http://www.veterans.gc.ca/fra/histoire/premiereguerre/canada/chapitre7
Entre temps, au Canada, l'enthousiasme ne tombait pas, même si la liste des pertes s'allongeait. Un second contingent s'embarqua pour l'Angleterre au printemps 1915 et donna naissance à la 2e Division canadienne. Après avoir passé un certain temps à s'entraîner en Angleterre, il passa en septembre en France pour y rejoindre la 1re Division. À la demande des autorités canadiennes qui s'étaient toujours opposées à tout fractionnement des troupes dépêchées, on forma avec les deux divisions le Corps canadien, qui fut placé sous le commandement du lieutenant-général E.A.H. Alderson; major-général R.E.W. Turner assuma le commandement de la 2e division et major-général Arthur Currie celui de la 1re.
Le Corps canadien prit alors position sur la portion de front s'étendant de Saint-Eloi au Bois de Ploegsteert, où il passa un lugubre hiver. Comme il pleuvait régulièrement, les tranchées se remplissaient et les hommes pataugeaient constamment dans l'eau boueuse. Outre l'ennemi, il y avait d'autres maux à combattre : « pieds de tranchée » (infections), rhumes, grippes et puces. On leur adjoignit par la suite le Princess Patricia's Canadian Light Infantry, qui avait servi un an auprès de la 27e Division britannique, et le Royal Canadian Regiment, qui avait servi comme garnison aux Bermudes. En décembre, on forma la 3 e Division canadienne qui fut placée sous le commandement du major-général M.S. Mercer.
Commandement du Corps Canadien en 1918 source wikipedia
Princess Patricia's Canadian Light Infantry Création du régiment et Première Guerre mondiale (1914-1918) source Wikipedia
Insigne du PPCLI
À l'aube de la Première Guerre mondiale, alors que les forces militaires canadiennes manquent d'unités régulières, le capitaine Andrew Hamilton Gault crée le Patricia's. Hamilton Gault offre 100 000 $ (environ 2 millions en dollars de 2006) pour financer et équiper un bataillon afin de contribuer à l'effort de guerre canadien d'outre-mer. Le gouvernement accepte son offre provisoirement le 6 août 1914, puis l'autorise officiellement le 10 août 1914 et le ministère de la Milice et de la Défense fournit le reste des coûts pour équiper le bataillon. La charte du régiment est signée le 10 août et le gouverneur général du Canada, Arthur William, duc de Connaught et Strathearn, approuve l'existence du régiment.
Le lieutenant-colonel Francis Farquhar joue un rôle instrumental dans la création du régiment en assistant Hamilton Gault. Farquhar, alors secrétaire militaire auprès du gouverneur général, demande au duc la permission de nommer le régiment d'après sa fille, la princesse Patricia de Connaught. Elle est enchantée d'accepter cet honneur et le « Princess Patricia's » fut créé. L'ajout de « Light Infantry » dans le nom du bataillon vient du fait que le capitaine Gault qui avait servi lors de la Seconde Guerre des Boers aime l'impression de « force irrégulière » que cela crée.
La mobilisation débute le 11 août 1914. Huit jours plus tard, l'effectif est complété surtout grâce aux anciens militaires qui décident de rejoindre le régiment. En effet, des 1 098 militaires formant le régiment, 1 049 ont déjà servi en Afrique du Sud ou dans la British Army. Le lieutenant-colonel Francis D. Farquhar, DSO, devient le premier commandant du bataillon. La première parade formelle est menée le 23 août 1914 au parc Lansdowne à Ottawa durant laquelle la princesse Patricia présente les couleurs du régiment. En effet, la princesse Patricia, colonel-en-chef du régiment, crée à la main les couleurs du régiment qui seront connues sous le nom de « Ric-A-Dam-Doo », gaélique pour « étoffe de ta mère ».
Étant donné son activation durant des pénuries dues à la guerre, le régiment est équipé avec des armes d'origine variée. Les soldats utilisent la carabine .303 Ross alors que les officiers, les mitrailleurs et les adjudants utilisent le Colt M1911.
Le régiment quitte Ottawa le 28 août et embarque à Montréal à bord du Megantic. Cependant, à cause des hostilités dans l'océan Atlantique, le régiment doit débarquer à Lévis. Il en profite pour effectuer de l'entraînement et s'embarque finalement le 27 septembre à Québec à bord du Royal George (en) en direction de l'Angleterre .
Dès son arrivée en Angleterre le 18 octobre, le régiment est cantonné au Bustard Camp, littéralement le « camp de l'outarde », sur le Salisbury Plain (en) (« plateau de Salisbury »), près de Stonehenge. Le 16 novembre, il joint la 27e Division britannique au sein de la 80e brigade expéditionnaire à Winchester. Le 20 décembre, le régiment quitte le camp pour le port de Southampton avec le reste de la brigade et embarque sur un navire pour la France où il arrive le jour suivant. À cette date, le PPCLI est la première et la seule unité d'infanterie canadienne dans le théâtre d'opérations ; en effet, seul le 1st Canadian Medical Corps y était déjà avant lui.
Le 6 janvier 1915, les Patricias prennent place dans les tranchées à un endroit connu des soldats anglophones sous le nom de « Dickibush ». Le PPCLI sert durant un an avec la 80e Brigade avant de rejoindre la nouvelle 3e Division canadienne au sein de la 7e Brigade le 22 décembre 1915. Le régiment a entre autres pris part à la bataille de la crête de Vimy le 9 avril 1917. La 4e compagnie du PPCLI entre à Mons avec d'autres troupes canadiennes tôt le 11 novembre 1918 avant que l'armistice prenne effet à 11 h 00.
Au cours de la bataille de Passchendaele, le lieutenant Hugh McKenzie et le sergent George Harry Mullin gagnent tous deux la croix de Victoria, la plus haute récompense du Commonwealth. Le sergent Robert Spall gagne la troisième croix de Victoria du régiment à Parvillers les 12 et 13 août 1917.
Le 8 janvier 1915, le lance caporal (en) Norman Fry et le lance-caporal Henry George Bellinger sont les premiers soldats du PPCLI à mourir en action pendant la Première Guerre mondiale. Le dernier à mourir en action est sûrement le caporal Percy Wainwright Carleton le 10 novembre 1918. Au total, 1 272 militaires du PPCLI firent le sacrifice de leur vie et 82 furent capturés au cours de la Première Guerre mondiale.
La princesse Patricia de Connaught
La princesse Patricia inspectant le PPCLI en 1919
Archives of Ontario, Canadian Expeditionary Force albums, C224-0-0-9-32, I0004791.jpg
SITE OFFICIEL : http://www.ppcli.com/ [/b][/size]
The Royal Canadian Regiment
Regimental cypher of The Royal Canadian Regiment
Cap badge of The Royal Canadian Regiment
Dès le début de la Première Guerre mondiale, le commandant des troupes du RCR principalement concentrées à Halifax se porte volontaire pour déployer en Europe. Cependant, pour des raisons politiques, il reçoit plutôt des devoirs de garnison aux Bermudes du 14 septembre 1914 au 12 août 1915. Finalement, le RCR est déployé outremers le 26 août 1915. Il s'entraîne pendant huit semaines au camp Shorncliffe en Angleterre. Le RCR est envoyé en France dans les tranchées de Ploegsteert en tant que composante du Corps canadien.
Lors de la formation de la 3e Division canadienne en octobre 1915, le RCR devient une composante de la 7e Brigade d'infanterie canadienne surnommée la Shiny 7th Brigade, littéralement la « 7e Brigade brillante », en se joignant au Princess Patricia's Canadian Light Infantry (PPCLI) et aux 42e et 49e bataillons de la Force expéditionnaire canadienne. À la fin de la guerre en 1918, le RCR fut le premier des troupes alliées à entrer dans la ville de Mons en Belgique depuis la retraite des troupes britanniques en 191410. Le 27 octobre 1918, le lieutenant Milton F. Gregg reçoit la Croix de Victoria, la plus haute distinction du Commonwealth, pour ses actes de bravoure et ses initiatives durant les opérations près de Cambrai en France du 27 septembre au 1er octobre de la même année.
En somme, le régiment reçoit vingt-deux honneurs de batailles pour ses actions au cours de la Première Guerre mondiale dont dix seront inscrites sur ses couleurs. Ceux-ci inclus : mont Sorrel et Somme (1916) ; Flers-Courcelette, Hauteurs de l'Ancre, Arras, Vimy, Côte 70 et Ypres (1917) ; Passchendaele, Amiens et Scarpe (1918) ; Ligne Hindenburg, Canal du Nord, Poursuite de Mons et France et Flandres (1914-1918)19.
Durant l'Entre-deux-guerres, de 1919 à 1939, le RCR retourne à son rôle d'entraîner la milice dans ses garnisons de London en Ontario, de Halifax en Nouvelle-Écosse, de Toronto en Ontario et de Montréal au Québec.
SITE OFFICIEL : http://www.theroyalcanadianregiment.ca/
sources : textes: http://www.veterans.gc.ca/fra/histoire/premiereguerre/canada/chapitre7 Wikipedia Images : Wikipedia http://www3.nfb.ca/enclasse/ww1/en/searchvisionerimage.php?search_in=images&q=&id_film=&act=tout&id_doc=591734 http://www.celebratecanada.info/PPCLI.htm
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milguerres
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Sujet: Prélude à la bataille de la Somme Dim Jan 19 2014, 23:04
1916 - Prélude à la bataille de la Somme http://www.veterans.gc.ca/fra/histoire/premiereguerre/canada/chapitre8
1916 marque l'année de la bataille de la Somme. Toutefois, avant de s'engager dans cette funeste campagne, les Canadiens participent à des attaques locales dans le secteur méridional du saillant d'Ypres, le but étant de tenir les Allemands occupés. La 2e Division du Corps d'armée canadien reçoit son « baptême du feu » à la bataille de Saint-Eloi, sur un terrain déchiqueté de trous d'obus et de cratères de mines inondés d'eau. Les Canadiens, qui portent pour la première fois le nouveau casque d'acier, subissent 1 373 pertes en treize jours d'attaques et de contre-attaques confuses visant le contrôle de six cratères inondés d'eau et du terrain dominant où ils prennent position.
Le baptême du feu de la 3e Division fut encore pire. Les Allemands montèrent une attaque pour déloger les Alliés des positions qu'ils occupaient à Mont-Sorrel, situé juste au sud de la route reliant Ypres à Menin. Déclenchant le plus violent bombardement jamais connu des troupes canadiennes, l'ennemi anéantit des portions entières de tranchées avec leurs défenseurs. Des corps humains, même les arbres du Bois du Sanctuaire, étaient projetés dans les airs par les obus. Littéralement boutés hors de leurs positions, les hommes de la 3e résistèrent désespérément, mais furent finalement submergés par l'infanterie allemande. A la tombée du jour, l'avance ennemie était enrayée, mais trois hauteurs stratégiques - Mont-Sorrel, cotes 61 et 62 - étaient perdues. Une contre-attaque déclenchée le lendemain matin par les Canadiens échoua. Puis le 6 juin, les Allemands lancèrent une nouvelle attaque après avoir fait exploser quatre mines et s'emparèrent du village de Hooge situé sur la route de Menin.
Le lieutenant-général Julian Byng, nouveau commandant du Corps canadien, résolut alors de reprendre Mont-Sorrel et la cote 62. Il donna l'ordre à la 1re Division commandée par le major-général Currie de monter une attaque, qui cette fois serait soigneusement préparée et bien appuyée par de l'artillerie. Après un violent bombardement, les fantassins canadiens se lancèrent à l'assaut dans l'obscurité le 13 juin à 1 h 30 du matin; il pleuvait et ventait. L'attaque, bien préparée, s'avéra payante et les Canadiens reprirent les hauteurs perdues le 2 juin. Toutefois, les pertes furent lourdes : le Corps canadien avait perdu à Mont-Sorrel 8 430 hommes, dont le général Mercer tué par un éclat d'obus alors qu'il visitait les premières lignes au début de l'attaque contre les forces allemandes. La bataille de la Somme
Les deux camps persistaient dans l'idée que le seul moyen de percer les puissants retranchements de l'ennemi, c'était de les attaquer brutalement de front; et, pour tout dire, ils n'ont pas vraiment d'autres options. En 1916, les Alliés adoptèrent comme stratégie le déclenchement d'offensives simultanées sur les fronts occidental, oriental et italien. Pour le premier, on décida que les Français et Britanniques mèneraient une offensive conjointe dans la région de la Somme vers le milieu de l'année.
Le général Erich von Falkenhayn, chef d'état-major général, allait déjouer les plans en frappant le premier en février. Il décide d'attaquer la ville fortifiée de Verdun, calculant - et il voit juste - qu'elle présente une telle importance stratégique pour la France que celle-ci la défendrait jusqu'au dernier homme. Son plan est d'attirer les troupes françaises dans l'étroit et dangereux saillant, de les anéantir à coup d'artillerie et de saigner ainsi la France à blanc. Il est le premier commandant à affirmer clairement que le but d'une offensive est l'usure - bien qu'il ne l'ait pas dit au prince héritier, le commandant des troupes allemandes. Le 21 février, les Allemands déclenchent leur offensive et pendant les dix mois qui vont suivre, les soldats des deux camps vont se trouver plongés dans l'enfer de Verdun, qui coûtera cher aussi à l'armée allemande. Le sort de la France dépendant de Verdun, sa chute devient dès lors une question de prestige pour les troupes allemandes. Les combats cessent à Noël : 680 000 hommes sont blessés de part et d'autre, et sur ce nombre environ 250 000 vont mourir.
Au plus fort de la lutte, les Français pressent Sir Douglas Haig, le nouveau commandant des forces britanniques, de hâter l'offensive de la Somme afin de relâcher la pression allemande. L'armée française ayant été décimée à Verdun, une bien plus grande part du fardeau de l'effort de guerre repose dès lors sur les épaules britanniques. Ce qui devait être une offensive dominée par les troupes françaises devient une offensive dominée par les Britanniques.
On prépare soigneusement la campagne, en mobilisant un maximum de troupes et d'armes. À la fin de juin, tout est prêt pour la grande offensive et Haig est persuadé de réussir à démanteler les défenses ennemies et à ouvrir une brèche pour que cavalerie puisse déborder dans la campagne française et attaquer l'arrière des lignes allemandes, leurs positions d'artillerie, quartiers généraux et postes de communications. Entre-temps, l'armée allemande, qui savait depuis longtemps ce qui se préparait, avait procédé à une vaste restructuration de ses lignes de défense, plus particulièrement dans la zone plus au nord, où les Britanniques comptent lancer leur assaut. L'armée allemande est solidement retranchée le long de la crête de collines et des villages de la campagne au nord de la Somme.
Le 1er juillet, à 7 h 30 du matin, l'heure convenue par les Français pour que les observateurs de l'artillerie puissent bien voir le champ de bataille, des milliers de Britanniques et de Français montent à l'assaut des lignes ennemies, à travers le No Man's Land, en formant un front de plus de 40 kilomètres. L'assaut devient une véritable boucherie - 57 500 soldats britanniques sont tués, blessés ou portés manquants en une seule journée - l'armée britannique subit les plus grosses pertes qu'elle n'ait jamais connues en une seule journée de combat. À la tombée du jour, les Français avaient atteint presque tous leurs objectifs, à l'instar des divisions britanniques dans la zone méridionale; mais les deux tiers du secteur britannique n'avaient fait pour ainsi dire aucun gain.
À Beaumont-Hamel, les deux tiers du 1er Bataillon du Newfoundland Regiment, rattaché à la 29e Division britannique, sont anéantis en une heure environ sous le feu nourri des mitrailleuses allemandes. Le 1er juillet est d'ailleurs encore un jour de deuil et de commémoration à Terre-Neuve.
Des Canadiens sur la Somme
La bataille de la Somme ne s'est pas conclue en une journée; les combats se poursuivent tout au long de l'été et sont marqués notamment par une attaque en grande partie réussie lancée par les Britanniques, à l'aube du 14 juillet. À la fin d'août 1916, les hommes de Byng abandonnent la plaine boueuse des Flandres pour la Somme où ils prennent en charge un tronçon du front à l'ouest du village de Courcelette. Une fois dans ce secteur, ils se trouvent engagés dans de violents combats et quelque 2 600 d'entre eux tombent avant que ne soit déclenchée la grande offensive.
Celle-ci commence le 15 septembre à l'aube.
Le Corps d'armée canadien, à l'extrême gauche, attaque sur un front de 2 200 verges à l'ouest du village de Courcelette. Progressant à l'abri d'un barrage d'artillerie (une tactique nouvellement adoptée par les Britanniques et qu'il faut attribuer à la présence de tireurs adéquatement formés, à une plus ample provision de fusils de meilleure qualité et à des munitions plus fiables), l'infanterie est épaulée par des chars blindés, la « nouvelle arme de guerre ». Il y a très peu de chars, et ils sont très peu fiables en plus d'être très vulnérables aux tirs d'artillerie. Cependant, dans les premières années de la guerre, leur seule présence suffit à semer la confusion dans les rangs ennemis. L'assaut se déroule bien. Dès 8 heures, les Canadiens s'emparent du principal objectif, un bastion appelé « la sucrerie » et ils avancent jusqu'à Courcelette. Après avoir repoussé d'innombrables contre-attaques, le lendemain, ils consolident leur position. L'ennemi fait alors appel à des renforts, le combat s'intensifie et les gains deviennent négligeables.
Dans les semaines qui suivirent, les trois divisions canadiennes attaquèrent sans relâche toute une série de retranchements ennemis. L'ultime objectif était la tranchée Regina, tristement réputée. Celle-ci résista à tous les assauts et lorsque de nouvelles troupes vinrent prendre la relève à mi-octobre, les Canadiens avaient seulement gagné du terrain.
La 4e Division, venue prendre la relève, eut à combattre dans d'affreuses conditions. Enfonçant dans la boue jusqu'aux genoux, les troupes se trouvèrent engagées dans des combats d'une rare violence et extrêmement meurtriers avec un ennemi opposant une résistance acharnée. Elles réussirent le 11 novembre, malgré un barrage de feu quasiment impénétrable, à s'emparer de la tranchée Regina alors pratiquement nivelée. Une semaine plus tard, au cours du dernier combat de la Somme, les Canadiens s'emparaient de la tranchée Désire, faisant preuve d'endurance et de bravoure peu communes. La 4e Division rallia ensuite le Corps d'armée canadien sur le front de Vimy.
Les troupes ne gagnent plus de terrain cette année-là. Les pluies d'automne ont transformé le sol en bourbier et l'offensive s'est enlisée; le front n'a progressé que de six milles, bien que l'avance comme telle n'ait pas tant d'importance si ce n'est pour le moral des troupes. Les Alliés subissent quelque 650 000 pertes, et des deux côtés, environ 200 000 hommes sont tués. La bataille de la Somme mérite bien d'être appelée par les Allemands das Blutbad - le bain de sang. Un officier allemand qualifie la Somme de « cimetière boueux de l'armée allemande »; pour les Britanniques, la Somme transforme une armée de recrues impatientes et inexpérimentées en une machine de guerre comparable à celles de la France et de l'Allemagne, mais à un terrible coût en vies humaines.
Les divisions canadiennes avaient essuyé 24 029 pertes dans la Somme, mais elles avaient justifié leur réputation de troupes de choc.« Les Canadiens », devait écrire M. Lloyd George, « se distinguèrent à un tel point à l'assaut que pendant le reste de la guerre on les utilisa comme fer de lance dans les grandes batailles. Chaque fois que les Allemands trouvaient en face d'eux le Corps canadien, ils s'attendaient au pire. »
Entrevue avec Arthur Raley : Royal Newfoundland Regiment
R. Le combat suivant, pour le régiment, le vrai combat, a été le Beaumont Hamel. Cette bataille a été la plus importante et sans doute la plus connue que nous ayons menée, mais de fait, nous ne nous sommes pas battus. Nous avons commencé déjà trop loin. Nous avons été balayés peu après avoir traversé notre propre ligne de front, mais c'est là que le régiment est devenu célèbre. C'était un combat des plus impressionnants. Je crois que nous avons envoyé 800 hommes valides, et moins de 100 en sont revenus. On les a simplement déplacés. Ils n'ont pas aperçu la ligne de front des Allemands. On nous a dit d'avancer. C'était une ligne arrière en bas d'une pente, une belle pente régulière se découpant sur l'horizon. On pouvait voir tout le monde, partout, et j'ai téléphoné au poste de commandement de la brigade pour demander si nous devions avancer par nous-mêmes ou avec les hommes à notre droite. On nous a d'abord répondu que les deux régiments avanceraient et, dans mon compte rendu de la bataille, j'ai noté cette conversation téléphonique. On m'a clairement dit d'avancer dès que nous serions prêts, aussi nous sommes-nous mis en marche. Les autres se trouvaient dans la ligne de front, et nous étions dans la troisième ligne. Notre champ de tir, qui semblait être l'avancée, n'était que la pente régulière au bas de la colline. Les hommes transportaient des ponts de tranchées, des rouleaux de barbelés, des torpilles et autres choses semblables. Ils n'étaient pas en mesure de tirer. Il aurait fallu qu'ils aient leur matériel. Les autres se trouvaient sur la ligne de front, et ne commençaient pas. C'est pour cela que nous avons été fauchés de façon si pénible. J'ai dit qu'ils ne commençaient pas, mais en fait, un homme ou deux avaient escaladé la pente. Cependant, il n'y avait pas d'avancée sur la droite. C'était épouvantable; je ne devrais pas le dire, mais j'ai pensé à ce moment-là que nous avions reçu un très mauvais ordre. Nous aurions pu descendre dans les tranchées et entrer dans la ligne de front, ou même dans la seconde ligne, mais là, les roues des chariots se trouvaient à l'horizontale des mitrailleuses allemandes montées sur roues et qui se déplaçaient en rond, ça faisait comme une ceinture de feu sur cette colline, en descendant vers Beaumont Hamel, que nous n'avons jamais vu. La prise a eu lieu en novembre, et nous étions le 1er juillet. Q. De quelle sorte de tir d'appui disposiez-vous? R. Notre tir d'appui était assez bon dans les airs, en tir d'artillerie, mais il était minime, presque inexistant, en tir d'infanterie. Q. Aviez-vous des mitrailleuses? R. Très peu. Nous avions le nombre voulu de mitrailleuses, mais elles ne tiraient pas. Nous nous contentions d'avancer. C'était longtemps après que l'unité avait commencé d'avancer, des heures après. Une autre brigade était là avant nous, mais elle ne s'est pas rendue jusqu'à la ligne de front. Q. Pouvez-vous décrire les caractéristiques physiques du champ de bataille, le climat, et la lumière qu'il faisait ce jour-là? R. Nous avancions sur une pente douce, juste à droite de la ligne allemande. Nous étions entièrement à découvert. L'herbe, à ce moment de l'année, était assez longue. Quelqu'un qui se serait allongé n'aurait pas été vu, mais cela ne nous faisait pas avancer. C'est grâce à cela que le commandant et moi-même sommes demeurés en vie. Nous avons marché les premiers, d'abord sur le sommet, mais l'ennemi ne nous a pas remarqués; arrivés à mi-chemin de la ligne de front, nous nous sommes allongés, et nous pouvions voir tout ce qui se passait autour de nous. En face de nous poussaient de petites touffes d'herbes, rien d'autre. Les hommes portaient au dos de petits triangles de fer-blanc; lorsqu'ils s'allongeaient, le soleil se reflétait sur ces petits carrés ou triangles luisants, et on pouvait ainsi aisément les voir. Q. À quoi servaient ces petits triangles de fer-blanc? R. Grâce à eux, l'artillerie pouvait nous voir de dos, savoir où nous nous trouvions, évaluer jusqu'où nous nous étions rendus. Bien sûr, ils ne sont pas préoccupés de ça, ils n'ont jamais vu, nous ne nous sommes jamais heurtés à notre propre artillerie. Ce n'était pas une bonne chose à vrai dire. Q. Quelles étaient les positions allemandes? R. Elles remontaient le long de l'autre colline, elles étaient très fortes. Je l'ai dit, les Allemands disposaient de mitrailleuses montées sur des chariots. Ils dirigeaient leur jet de feu dans toutes les directions. Ils étaient prêts à nous accueillir, c'est certain. Bien sûr, quelques places ont cédé. Une ligne est remontée sur notre gauche, nous l'avons suivie quelque temps, puis nous l'avons perdue. Évidemment, que nous ne soyons pas partis a été remarqué. Thiepval, plus au sud, a été capturé cette journée-là je crois. En un ou deux endroits de la bataille de la Somme, le 1er juillet, la ligne s'est dirigée vers le sud. C'était un virage à 90 degrés, juste un mille ou deux au sud de notre unité; et là où nous étions, une autre bataille a été gagnée en novembre. Lorsque nous avons remonté le virage à 90 degrés, à Guerdecourt, nous nous sommes retrouvés dans la bataille. Q. Revenons à Beaumont Hamel. Pouvez-vous me dire comment cela s'est fini pour le régiment de Terre-Neuve? R. Pour ce qui est du régiment de Terre-Neuve, je crois que étions 68 à revenir, et nous sommes allés dans un village en retrait des lignes. Je ne vous ennuierai pas avec les noms, mais les quelques hommes qui étaient restés se sont effondrés. Puis les réservistes sont arrivés, 200 ou 300 peut-être, et on nous a envoyés nous reposer au saillant d'Ypres. Q. Qu'est-ce qui, selon vous, a fait le plus de victimes? Pensez-vous que c'était le feu des mitrailleuses? R. Oui, sûrement. À l'époque, différents facteurs devenaient déterminants, selon les batailles. Cela pouvait être le gaz, ou une ligne de front violemment bombardée. Mais là où nous étions et du temps de Beaumont Hamel, et avec des assauts aussi violents que celui d'Arras, c'est sûrement les mitrailleuses, et un certain nombre de canonnades sur des cibles données, qui ont fait le plus de victimes. Mais lorsque les hommes avançaient en colonne, ils pouvaient marcher une heure ou deux avant d'être repérés. C'est d'abord l'infanterie qui s'en occupait avant qu'ils se fassent mitrailler par les artilleurs. Q. Quel était le véritable plan d'attaque? Quels étaient les objectifs? R. Cela ne concernait pas le régiment car, depuis le point le plus au nord, à 20 milles de nous et à 10 milles au sud, puis en revenant à droite, à 90 degrés, on se rendait à Thiepval et au bois de Burnisay. Cela ne représentait que 50 milles environ dans une bataille aussi importante. Q. Ce que j'essaie de comprendre, c'est ce qu'on attendait de vous, selon vous, comme soldat d'infanterie ayant participé à cette bataille; et je voudrais savoir quels dangers vous deviez affronter? R. Eh bien, comme soldat d'infanterie ordinaire, je repense à la Somme, qui a eu lieu voilà bien des années. Nous avons beaucoup appris, mais, comme je l'ai dit, les soldats devaient d'abord se rendre et transporter une charge Bangalore, ou un pont, ou un rouleau de barbelés, ou tout autre effet dont avaient besoin dans les tranchées ceux qui avaient déjà capturé la ligne. Les autres devaient simplement marcher, monter, descendre, jusqu'à ce qu'ils trouvent les Boches; alors, s'ils restaient, il fallait les combattre; sinon, il fallait les poursuivre ou leur tirer dessus, mais il n'y avait pas grand-chose à faire dans une bataille. L'infanterie combattait dans un type de bataille qu'on appelait un raid. Le nombre de soldats pouvait varier, mais en général, on était environ 50, visages noircis et sans uniforme, armés seulement d'un gourdin ou d'une bombe. On se précipitait, on attrapait un ou deux prisonniers et on revenait. Les grandes batailles consistaient, littéralement, en promenades à travers le pays, jusqu'à ce qu'on rencontre un Boche et qu'on lui livre combat, ou, si on était dépourvu de bon sens, qu'on lui tire dessus. Q. Alors, Beaumont Hamel -- je m'en tiens encore à Beaumont Hamel --, était-ce une de ces promenades en descendant la colline? R. Oui. Il n'y a pas eu, ou si peu, de ces courses et ces charges comme on le voit dans les illustrations. Il fallait se précipiter dans les tranchées, et en sortir bien sûr. Il y en avait à portée. Puis il fallait courir environ 20 verges, se coucher à terre, courir de nouveau 20 verges et se coucher encore, ou, si nous étions sur un terrain dégagé où on ne s'attendait pas à nous trouver, nous le longions en marchant à la manière de soldats d'infanterie qui traversent la campagne avec leurs fusils. Q. Mais les hommes s'attendaient certainement, à Beaumont Hamel, à tomber sur un tir de mitrailleuses? R. Oh oui, tout à fait! Mais nous ignorions ce qui s'était passé. Nous ne savions pas que les premières lignes n'avaient pas été capturées, ni que nous nous trouvions cinq milles en avant. Toutes sortes de rumeurs et de signaux nous parvenaient, mais il nous fallait avancer seulement quand nous en recevions l'ordre; et nous étions, je pense, la troisième ligne de détachement, mais nous ne nous étions pas rendus aussi loin que la première. Q. Les Terre-Neuviens se sont-ils suffisamment approchés des Allemands pour tirer? R. Vous savez, il ne faut pas oublier que les Terre-Neuviens arrivaient de tranchées où se trouvaient des réservistes à même d'ouvrir le feu sur les tranchées allemandes, quand ils arrivaient à mi-chemin, s'il s'en trouvait encore en vie. Je me rappelle un homme qui rassemblait quelques soldats et ensemble, ils ouvraient le feu. Arrivés à mi-chemin, près des lignes des Boches, ils leur tiraient dessus. Ils n'étaient qu'une demi-douzaine d'hommes, armés d'une demi-douzaine de balles chacun, mais ils agissaient ainsi par désœuvrement. Ils disaient qu'ils tireraient sur n'importe quel Boche qu'ils verraient, mais ils ne pouvaient y réussir. On leur tirait dessus là où ils étaient, car on pouvait les voir à cause de ces lumières dans leur dos. J'ai vu de mes propres yeux un transmetteur descendre la colline en courant, se diriger vers la ligne des Boches en envoyant un signal, en faisant un signe au-dessus de sa tête. Ce n'était pas une bonne idée, il ne pouvait aller nulle part ainsi, il ne pouvait tuer personne, juste courir jusqu'à ce qu'il s'effondre. C'est tout ce qu'il pouvait faire. D'autres hommes se débattaient avec les ponts. Lorsqu'un homme tombait, un autre ramassait le pont, traînait des hommes jusqu'au pont, et les autres continuaient de le tirer.
Entrevue avec C.G. Barnes : 8e Bataillon
Q. Dites-moi, lorsque vous avez été au cœur du combat dans la Somme, y avait-il beaucoup de travail à faire avec les barbelés enchevêtrés, et les troupes qui s'y accrochaient. Avez-vous aimé ce moment-là? R. Non, nous ne nous sommes pas occupés des barbelés. Mais il y a eu plusieurs commotions cérébrales. Comme c'était un terrain calcaire, les vibrations causées par les tirs d'obus étaient violentes, car les obus n'étaient pas amortis. Même un obus tombé loin de vous pouvait causer une commotion à vous couper le souffle. Si cela avait été comme à Passchendaele, la boue aurait amorti l'effet des obus; mais cela ressemblait à une explosion sur une route bétonnée. Q. Comme c'est intéressant, personne ne m'en a jamais parlé! Vous savez, un incident peut frapper une personne, et elle s'en souviendra. R. Lorsque nous nous trouvions là-bas dans les abris, nous sentions les commotions comme un coup que quelqu'un nous aurait asséné à l'estomac. La vibration était terrible. Nous nous sentions surtout asséchés, là-bas. Q. Vous êtes-vous heurté à la résistance des Allemands ce jour-là? R. Non, ils s'étaient retirés à cause des tirs d'obus. En ce qui nous concerne, ils ont fait barrage, opposition, plus tard, mais ils l'ont vite récupéré. Nous sommes arrivés dans la tranchée Regina, mais nous avons dû revenir parce qu'il y avait là un abri allemand. C'est là que nous voulions avoir notre poste de commandement, mais nous ne pouvions pas parce que les deux flancs de la colline, à droite et à gauche, étaient exposés à l'ennemi, alors nous avons dû nous replier. Nous sommes arrivés jusqu'à la tranchée Regina, mais nous avons dû revenir. Puis la 4e Division -- je crois que c'est bien elle -- a pris la tranchée deux jours plus tard. Q. Êtes-vous revenus jusqu'à Zollern? R. Nous sommes retournés à Hessian. Q. Oui, Hessian est là. R. Il y a eu d'abord Zollern. C'est la première ligne que nous avons prise; ensuite il y a eu Hessian, puis nous sommes arrivés à Regina et nous avons dû retourner. Nous nous sommes repliés à Hessian et nous y sommes restés. Q. Il semble que même à Hessian, il y a quelques éléments dont vous n'avez pas pu vous emparer ce jour-là. R. C'est possible, mais la compagnie « C » se trouvait là. Le 15 octobre, nous étions là, en attente. Nous n'avancions pas, nous attendions seulement, et les tirs d'obus, autour de la raffinerie de sucre, étaient assez violents. Mais lorsque le 8e Bataillon a été relevé, vers le 15 octobre, nous sommes sortis. Q. La Somme a été une expédition plutôt difficile, n'est-ce pas? R. Très difficile. Les tirs d'obus étaient épouvantables. Comme je l'ai dit, le problème, c'est qu'ils n'étaient pas organisés. C'était la première fois que nous suivions un barrage. Nous avions la cavalerie avant qu'ils aient les chars. Si nous avions eu du renfort, et si nous avions su que les chars passeraient bien, nous aurions pu faire un nettoyage sur-le-champ. Mais ils n'étaient pas prêts, ce qui a donné à l'ennemi le temps de rassembler ses forces. La Somme était un bon terrain pour les chars, contrairement à Passchendaele, qui est boueux. À Passchendaele, les chars n'auraient servi à rien. Q. Non, mais même la Somme n'était pas un excellent terrain. R. Ce n'était pas le meilleur, mais nous avons été surpris. Les chars n'étaient pas prêts à suivre, et l'occasion a été perdue. Q. Mais je suppose que plusieurs chars ont été endommagés ce jour-là, qu'ils se sont embourbés. R. Nous avions la mécanique, et les hommes ne savaient pas comment l'ajuster pour surmonter ces difficultés. Q. Ils n'avaient pas encore mis au point le barrage roulant, n'est-ce pas? Les barrages courts vous devançaient. R. Au moment de l'attaque, nous suivions un mur de feu. Q. Dans la Somme? R. Oh oui, ils avaient des barrages roulants dans la Somme, c'est certain. Parfois, un obus mal fabriqué manquait sa cible et nous atteignait, mais nous restions raisonnablement près en arrière et nous suivions assez vite. Lorsque nous sommes arrivés, il n'y avait plus rien que le chaos. Je veux dire que rien ne pouvait survivre. Lorsque les Allemands retournaient dans leur abri, ils auraient dû en ressortir, mais ils ne le pouvaient pas, et nous non plus. Cela ressemblait à une averse de grêle sur un champ de blé. Q. Oui, je le sais. Au début de la Somme, par exemple, durant la campagne britannique, avant que les Canadiens ne s'y engagent -- R. Ils ont commencé par creuser un grand cratère. Q. Oui, mais il y a eu aussi cet interminable bombardement qui a duré plusieurs semaines, et les troupes britanniques se plaignaient amèrement de ce bombardement qui n'en finissait plus. Puis il a cessé. Les Allemands sont restés tout ce temps dans de profondes tranchées, puis ils sont sortis et ont attendu, car à ce moment-là, comme je l'ai dit, on n'avait pas encore eu l'idée de combiner barrage et déplacement. À Vimy par exemple, je crois que l'infanterie s'est rendue presque au-dessus des tranchées allemandes dès que le barrage a été dressé; les hommes étaient déjà là pour empêcher les Allemands de sortir. R. Ils avaient alors plus d'expérience, parce qu'ils avaient déjà un vécu semblable. Dans la Somme, c'était l'étape initiale; et les Allemands étaient plus forts qu'à Vichy. Ils étaient contents de revenir. C'est aussi, je crois, ce que j'aurais ressenti. Q. Avez-vous subi beaucoup de pertes humaines les 26 et 27? R. Oh oui, nous attaquions à 40 dans un peloton, 160 dans une compagnie, et si nous revenions avec 40 ou 50 hommes valides dans une compagnie de 160 hommes, c'est que nous nous en étions tirés à bon compte. Tous n'étaient pas tués. Plusieurs, blessés, ne pouvaient plus rien faire. De fait, je crois qu'on a perdu plus d'hommes en une seule bataille que durant toute la Seconde Guerre mondiale, car nous étions exposés. Il y avait des redoutes en ciment pleines de mitrailleuses, et nous devions les prendre d'assaut et les détruire; nous devions les encercler et les surprendre par l'arrière. Alors, voilà, 75 pour 100 des hommes ont été fauchés avant que nous ayons pu y pénétrer.
sources texte : http://www.veterans.gc.ca/fra/histoire/premiereguerre/canada/chapitre8 http://www.collectionscanada.gc.ca/premiere-guerre-mondiale/entrevues/025015-1420-f.html images : wikipedia http://data2.collectionscanada.gc.ca
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milguerres
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Sujet: La bataille de la crête de Vimy Dim Jan 19 2014, 23:05
La bataille de la crête de Vimy http://www.veterans.gc.ca/fra/histoire/premiereguerre/canada/chapitre9
Les pertes subies à Verdun et dans la Somme, en 1916, se chiffrent à presque deux millions et ce n'est pas fini. La guerre d'usure et d'enlisement devait durer presque deux ans encore.
Au début de 1917, les Alliés lancèrent une nouvelle offensive de grande envergure, plus résolus que jamais à réussir enfin leur fameuse percée. Cette fois, les Français étaient supposés mener une offensive dans le sud, entre Reims et Soissons, pendant que les Britanniques monteraient des attaques de diversion dans la région d'Arras.
Les Allemands se replient entre-temps sur une nouvelle et puissante ligne défensive - la ligne Hindenburg - en mars 1917. Ils troquent ainsi une longue ligne en saillie résultant des pertes subies dans la Somme, contre une ligne mieux située, moins étirée, bien fortifiée et solidement défendue grâce à plusieurs abris de béton et de larges ceintures de fil barbelé protégeant plusieurs lignes de défense, elles-mêmes faisant plusieurs kilomètres de profondeur.
La mission des Canadiens était de capturer la crête de Vimy. Ce n'était pas une mince affaire! Maillon vital de la défense allemande, cette position était puissamment fortifiée. Les versants étaient truffés de tranchées, d'abris et de tunnels bien protégés par des barbelés et des mitrailleuses, et défendus à distance par l'artillerie allemande. Les assauts des Français, en 1915, pour capturer la crête n'avaient pas été concluants, mais avaient réussi néanmoins à repousser les Allemands vers une position où ils avaient peu de place pour manœuvrer; la plaine de Douai se trouve alors immédiatement derrière les lignes allemandes.
Cependant, les cuisantes expériences passées avaient enseigné aux chefs des troupes canadiennes combien l'infanterie était vulnérable à l'assaut. Cette fois, les préparatifs pour la bataille sont minutieux. Ils débutent en octobre 1916 et les officiers d'état-major sont envoyés à différents endroits sur le front pour s'informer des expériences vécues par les troupes, entre autres à Verdun, où les Français avaient réussi à faire reculer les Allemands quasiment vers leur position de départ. Le génie creuse d'importants tunnels sous les défenses ennemies, les routes et les lignes de chemins de fer secondaires sont réparées et les troupes sont amplement ravitaillées. L'attaque doit être appuyée par une vaste concentration de pièces d'artillerie en tous genres, notamment de nombreux canons lourds et obusiers. Les hommes eux-mêmes se sont on ne peut mieux préparés. Ils ont répété à l'arrière des lignes, dans des conditions simulées correspondant à celles de la Somme, jusqu'à ce qu'ils connaissent par coeur le terrain et leur mission. Cette fois, les troupes disposent de plus d'information, des photographies aériennes sont distribuées largement et, bien sûr, les hommes s'étaient endurcis - à tous les grades et niveaux de commandement - après leurs expériences de la Somme.
Le 20 mars commence le bombardement préparatoire destiné à endormir la méfiance de l'ennemi quant à l'heure et l'envergure de l'attaque; il s'intensifie à partir du 2 avril et devient si violent que les Allemands appellent cette période « la semaine de souffrance. » Le 8 avril dans la nuit, tout est prêt et les fantassins rejoignent leurs postes en première ligne.
L'attaque (retardée d'une journée en raison des conditions météorologiques) est déclenchée le lundi de Pâques, 9 avril, à l'aube. Les quatre divisions du Corps d'armée canadien (et la 5e Division (britannique) sous le commandant Byng) - réunies pour la première fois au combat - s'élancent à l'assaut de la crête, sur un sol enneigé, verglacé et balayé par les vents, à l'abri d'un barrage d'artillerie parfaitement synchronisé. Dès le milieu de l'après-midi, elles maîtrisent la crête. Seules deux positions - la cote 145 et le Pimple - tiennent encore; elles tombent trois jours après. Les combats sont durs et les pertes sont nombreuses - 10 602 parmi les forces canadiennes - mais les résultats sont retentissants. Ailleurs, le 9 avril, la douzaine d'autres divisions britanniques qui lancent des assauts contre l'ennemi remportent d'excellents résultats.
La victoire de Vimy est célébrée comme un signe de notre maturité. Pour la première fois, les quatre divisions du Corps d'armée canadien sont passées à l'attaque ensemble et ont triomphé ensemble. Quatre des nôtres obtiennent la Croix de Victoria.
Au cours du même été, le Corps d'armée canadien reçoit son premier commandant canadien, Sir Arthur Currie, qui avait été fait récemment chevalier, à l'occasion de sa promotion au rang de lieutenant-général; il succède alors à Sir Julian Byng, qui devient commandant de la Troisième Armée. Arthur Currie est un homme d'affaires de la Colombie-Britannique; il n'avait servi que dans les rangs de la milice canadienne, ce qui ne l'a pas empêché de gagner l'estime des militaires de profession et de passer du rang de lieutenant-colonel dans la milice non-permanente, en 1914, à celui de commandant du Corps d'armée canadien, soit une réalisation des plus remarquables. Currie et Monash (du Corps d'armée australien) sont les seuls soldats non réguliers à obtenir un poste de commandant de corps dans l'armée britannique.
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milguerres
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Sujet: Derrière les lignes... Les Dumbells Dim Jan 19 2014, 23:07
Derrière les lignes source : http://www.veterans.gc.ca/fra/histoire/premiereguerre/canada/chapitre10
Quand avait pris fin leur stage régulier sur la ligne de feu, les soldats à demi engourdis revenaient vers l'arrière pour goûter quelques jours d'un repos bien mérité. Ils jouaient aux cartes: poker, black jack, « seven-toed Pete », vantaient dans leurs chansons les charmes de Mademoiselle d'Armentières, et s'amusaient fort à déformer des noms tels que Ypres ou Ploegsteert, qui devenaient Wipers et Plug Street. Un groupe, qui portait le nom de « Dumbells Concert Party », offrit des spectacles d'un haut comique et qui venaient à point pour tous ces militaires épuisés par le guerre.
Voici leur épopée tirée de : http://www.collectionscanada.gc.ca/gramophone/028011-1007.1-f.html
Les Dumbells Le groupe musical des concerts de la 3e division de l'armée canadienne (1917-1919) “Be ready to put on a show any place, any time” tirés du texte : http://www.collectionscanada.gc.ca/gramophone/028011-1007.1-f.html
Les Dumbells, groupe de soldats canadiens devenus chanteurs, deviennent des vedettes les plus célèbres de l’armée Canadienne, dirigé par les Plunkett : Le capitaine Merton (Mert) Plunkett, Dirigeant et son frère le Caporal Al Plunkett, chanteur et comédien Mert Plunkett au titre de capitaine honoraire au YMCA, montera des spectacles en France sous le nom et le financement du YMCA, pour s’étendre avec l’approbation de son commandant, Le major-général L.J. Lipsett , au détachement des soldats de talent de leur unité pour former une unité d’artistes de spectacle, dans le seul but de soutenir le moral des troupes.
Red Newman
Installation de l'YMCA canadienne près du front, protégée par des sacs de sable, en août 1917
Les membres des Dumbells : le sergent Ted Charter, le caporal pianiste Ivor (Jack) Ayre, du caporal Leonard Young et des soldats Ross Hamilton, Allan Murray, Bill Tennent, Bert Langley, Elmer Belding et Frank (Jerry) Brayford.
C'est ainsi que, durant l'été de 1917, les Dumbells œuvrant officiellement, à plein temps, sur le modèle de la troupe de théâtre de la Princess Patricia's Canadian Light Infantry, qui avait implanté le concept des groupes musicaux parmi les unités canadiennes en France en juin 1916. (Certains membres des Dumbells, tel Leonard Young, ont d'ailleurs fait partie à divers moments de cette troupe.) Les Princess Pat's, les Dumbells et une trentaine d'autres troupes de ce genre établies en France jouent un rôle important dans le maintien du moral des troupes.
On ne sait pas exactement quand et où les Dumbells ont monté leur premier spectacle. Dans un article de magazine paru en 1965, Allan Murray, membre de la troupe dès ses débuts, évoque un premier spectacle pour le général Currie et un deuxième à Gouy-Servins, en France, dans le secteur de Passchendaele. D'autres témoignages font remonter le premier spectacle au mois d'août 1917 à la Crête de Vimy, mais l'on considère en général que le concert de Gouy-Servins est le premier de la troupe.
Le premier spectacle a été hué , lancement d’objets sur la scène, interrompu à l’entrée en scène de Ross Hamilton qui interprètera un personnage féminin (« Marjorie »), il chante « Hello My Dearie » avec une voix de fausset soprano. Al Plunkett, qui porte un chapeau haut-de-forme et une queue-de-pie en soie, connaît aussi beaucoup de succès avec son interprétation de la populaire chanson américaine « Those Wild Wild Women Are Making a Wild Man of Me ».
Le soldat Allan Murray dans le rôle de « Marie »
Ross Hamilton dans la peau de « Marjorie »
Les spectacles sont composés de sketches comiques, de chansons et de numéros de danse, mélange de ballades populaires, dont les airs à succès de la Première Guerre mondiale comme
« Mademoiselle from Armentières »
Pack Up Your Troubles Sung By Murray Johnson
It's A Long, Long Way To Tipperary (1914)
Les Dumbells interprètent aussi des champs patriotiques. L'accompagnement musical est assuré par le pianiste Jack Ayre ou régimentaire. C'est à Ayre que l'on doit la mélodie principale de la troupe, « The Dumbell Rag ». Souvent, les soldats canadiens sifflent cet air en revenant au pas des lignes de front.
Les Dumbells se produisent partout où il y a des troupes canadiennes sur les lignes de front et dans les tranchées … avec des décors improvisés. Comme des lampes lumineuses constituées de chandelles placées dans des boîtes de conserve… projecteurs fabriqués avec des pièces de mitrailleuses, perruques confectionnées avec du crin de cheval, des barbes avec peau de vache… rideaux de jute,… costumes de femmes demandées à des actrices ….pour « Marjorie » et d'autres personnages féminins. Leurs spectacles seront toujours améliorés en fonction des nouvelles variétés, amenées par les soldats en permission à Londres.
Le capitaine Mert Plunkett avec les Dumbells habillés en femme
Il avait été prévu qu'après leur première série de spectacles, les membres des Dumbells regagneraient leur unité respective, mais sur la recommandation du lieutenant-colonel Hamilton Gault, le général Lipsett exprime le souhait de voir ces hommes détachés indéfiniment pour accomplir cette tâche essentielle que constitue le maintien du moral des troupes. C'est ainsi que les Dumbells ne retournent pas sur les lignes de front, sauf comme artistes de spectacle; néanmoins, il leur arrive à l'occasion de jouer le rôle de brancardiers afin de secourir les blessés. Les membres des autres groupes musicaux n'ont pas toujours la même chance. Ceux de la Princess Pat's Comedy Company, par exemple, sont rappelés sur les lignes en juin 1917 et plusieurs d'entre eux subissent des blessures graves, notamment Leonard Young, qui perd une jambe, mais réintègre les Dumbells après sa convalescence.
À Noël 1917, les Dumbells jouent devant des soldats blessés et le personnel médical de la salle commune d'un hôpital militaire, en France.
Ils continuent d'ailleurs de présenter des spectacles tout au long de l'offensive allemande, au printemps 1918. « Now as never before the troops need entertainment. » [Traduction libre : Maintenant plus que jamais auparavant, nos troupes ont besoin de se distraire.] Paroles du général Lipsett
Les sollicitations se faisant de plus en plus nombreuses, Mert Plunkett fait passer la troupe de huit à quinze membres dès le 1er juillet 1918; plusieurs des nouveaux membres, tel Red Newman des Y Emmas, sont déjà des vedettes dans d'autres groupes musicaux. Le mois suivant, Mert Plunkett amène la troupe se produire à Londres, tout d'abord à la Beaver Hut, lieu de rendez-vous de l'armée canadienne, puis au Victoria Palace. Le séjour se termine par une série de représentations d'une durée de quatre semaines au London Coliseum (le plus grand théâtre de variétés de la capitale britannique)
Musique en feuille de « Oh! It's a Lovely War »
Oh it's a lovely war = Courtland and Jeffries
Les Dumbells rencontre un tel succès à Londres. La troupe regagne le front, à la ligne d'Hindenburg, où combattent les troupes canadiennes. Les bénéfices importants qu'ils ont faits à Londres leur permettent de financer leurs spectacles durant les derniers mois de la guerre. À l'Armistice, le 11 novembre 1918, les Dumbells et la Princess Pat's Comedy Company fusionnent pour donner des spectacles pendant la démobilisation. C'est à cette époque que Jack MacLaren et Fred Fenwick se joignent aux Dumbells. Le capitaine Plunkett crée un nouveau spectacle, humoristique de HMS Pinafore de Gilbert et Sullivan, présenté, à Mons, en Belgique, ainsi qu'à Bruxelles devant le roi Albert de Belgique, qui remet une médaille au capitaine Plunkett en reconnaissance des spectacles de bienfaisance de la troupe. Les Dumbells continuent de se produire pendant la réorganisation et le retour des troupes canadiennes en Angleterre et au Canada. Reconnaissant le calibre du talent des Dumbells sur les plans individuel et collectif, l'Armée leur offre l'occasion de faire une tournée au Canada pour la Croix-Rouge. De nouveau, les Dumbells déclinent une offre attrayante; ils décident de faire des tournées au Canada en tant qu'artistes professionnels, et non en tant que militaires. Enfin, en 1919, Al Plunkett, Jack Ayre, Ross Hamilton et Bill Tennent montent à bord du navire les ramenant dans leur patrie et donnent un dernier spectacle pendant la traversée avant que leur troupe soit dissoute en tant que groupe musical militaire. Mert Plunkett les suit en juin pour entreprendre sans délai le montage du prochain spectacle des Dumbells, tournée nationale qui devait leur valoir encore plus de succès.
Al Plunkett expliquera le phénomène Dumbells : « The cast of Dumbells were not the usual type of showmen that one would expect to find in show business. They were not 'born in a trunk' …. They were ordinary individuals having some gift or talent which had been brought forward as a result of the entertainment demands of wartime. » [Traduction libre : Les Dumbells n'étaient pas constitués du genre d'artistes que l'on s'attend de trouver en général dans le monde du spectacle. Ses membres n'étaient pas « des enfants de la balle … C'étaient des hommes ordinaires ayant un certain don ou un certain talent qu'ils ont pu développer en raison des exigences de distraction que posait la période de la guerre.] (Al Plunkett : The Famous Dumbell, p. 77) Leur histoire a été reconstituée dans une comédie musicale intitulée The Legend of The Dumbells, montée par le Festival de Charlottetown en 1977. Pour les Canadiens qui se souviennent de la Grande Guerre, les Dumbells demeurent, à côté du grand pavot, parmi les plus importants rappels des efforts des soldats canadiens en Europe.
Après Vimy, les Canadiens entreprennent des attaques dans la région d'Arras pour détourner l'attention des Allemands du front français et de l'offensive projetée dans les Flandres. Au cours d'une bataille qui dure du 15 au 25 août, ils s'emparent de la cote 70, hauteur stratégique dominant l'approche nord de Lens, et protègent la partie ouest de la ville. Le Corps canadien perd à cette occasion 9 198 hommes. Cependant, il gagne énormément de terrain et inflige des pertes énormes aux Allemands en se servant adroitement des mitrailleuses et en créant de façon délibérée des « terrains d'abattage » que doivent traverser les forces ennemies pour lancer une contre-attaque. Le Corps canadien empêche ainsi l'ennemi d'envoyer, comme il le projetait, de nouvelles troupes dans les Flandres.
La Bataille de la Cote 70 rédigé à partir de : http://www.museedelaguerre.ca/cwm/exhibitions/guerre/hill-70-f.aspx http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_la_cote_70
La bataille de la cote 70 est une bataille que opposa le corps canadien, sous le commandement du général Arthur Currie ainsi que le 1er corps britannique (6e et 46e divisions), aux unités de défense allemandes, les 7e et 185e divisions d'infanterie ainsi que la 4e division d'infanterie de garde. Elle eut lieu à proximité de la ville de Lens, Loos-en-Gohelle dans le Nord-Pas-de-Calais (France), du 15 août au 25 août 1917 La cote 70 était une faible élévation de terrain1 situé au nord de Lens, exactement à Loos-en-Gohelle. L'opération canadienne était destinée à faire diversion et à soulager la pression qui pesait sur Lens. Le Corps canadien attaqua la ville de Lens en août 1917 pour alléger la pression sur d'autres troupes alliées combattant près de Passchendaele, dans les Flandres.
Diversion stratégique depuis Passchendaele
Sir Douglas Haig lança une offensive stratégique dans les Flandres, à l'est d'Ypres, le 31 juillet 1917. Connue sous le nom de campagne de Passchendaele, elle ne tarda pas à s'enliser sous l'effet des violents combats, de la pluie et de la boue, amenuisant ainsi l'espoir d'une percée à grande échelle. Pour éloigner les renforts allemands du champ de bataille de Passchendaele, Haig ordonna des attaques plus au sud. Au cours de l'une d'elles, avec la Première Armée, le Corps canadien allait attaquer Lens.
L'attaque contre la cote 70
Haig ordonna à sir Arthur Currie, qui avait été placé en juin à la tête du Corps canadien, de lancer un assaut frontal contre la ville de Lens. Au lieu d'attaquer directement la ville, qui était solidement fortifiée, Currie, après avoir étudié le terrain, convainquit ses supérieurs britanniques qu'il serait plus avisé de prendre la cote 70, directement au nord. S'il était possible de s'emparer de cette hauteur, les Allemands ne pourraient que contre-attaquer. Currie prévoyait que l'artillerie et les mitrailleuses écrasent ces concentrations allemandes, affaiblissant ainsi leur emprise sur tout le secteur.
Les Canadiens attaquèrent le 15 août et s'emparèrent de beaucoup de leurs objectifs, y compris le terrain surélevé. Ils tinrent ensuite leurs positions devant 21 contre-attaques allemandes déterminées au cours des quatre jours suivants. Les attaques d'exploration canadiennes contre Lens les 21 et 23 août échouèrent, mais les forces de Currie avaient infligé de lourdes pertes à l'ennemi et s'étaient emparées du terrain surélevé surplombant la ville.
Une victoire canadienne
Les Canadiens ont perdu plus de 9000 soldats à la cote 70, mais ont tué ou blessé environ 25 000 Allemands. Currie s'avéra un commandant compétent et novateur. Son Corps canadien allait bientôt monter vers le nord pour aider Haig et sa chancelante campagne de Passchendaele.
Sir A.W. Currie, militaire et éducateur Le général A.W. Currie avec « Muggins » de la Red Cross Fame. Sir Arthur Currie a insisté pour que les troupes canadiennes combattent ensemble afin d'être fiers de livrer bataille ensemble, en tant que Canadiens http://www.thecanadianencyclopedia.com/articles/fr/cote-70
O'Rourke, Michael James Michael James O' Rourke mérite la Croix de Victoria pour son dévouement au cours de la bataille pour s'emparer de Hill 70 près de Lens, en France, en août 1917. Pendant trois jours et trois nuits, O'Rourke, un brancardier, travaille sans relâche pour mettre les blessés à l'abri http://www.thecanadianencyclopedia.com/articles/fr/cote-70
PHOTO : BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA—PA001596 Un soldat blessé et ses copains près de la côte 70, en aout 1917. http://www.legionmagazine.com/fr/index.php/2012/04/vimy-une-bataille-rememoree-cote-70-une-bataille-oubliee/
les Canadiens prennent place dans une tranchée capturée http://www.legionmagazine.com/fr/index.php/2012/04/vimy-une-bataille-rememoree-cote-70-une-bataille-oubliee/
Canadiens à l’attaque de la cote 70 http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Group_of_Canadians.jpg
Les guides canadiens de Vimy découvrent la bataille de la côte 70 http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Lens/actualite/Autour_de_Lens/Lievin_et_Alentours/2010/07/26/article_les-guides-canadiens-de-vimy-decouvrent.shtml Quatorze guides canadiens de Hamel et de Vimy ont visité le musée et parcouru le champ de bataille du 15 août 1917. Ils ont découvert les armes, les bidons, les couverts, bref tout ce qui a fait le quotidien du soldat et que la terre loossoise rejette depuis des années. Les dernières trouvailles faites lors des travaux au lieu-dit Le Ribart et lors de la pose de l'aqueduc sur la côte 70, toutes d'origine canadienne, ont soulevé chez eux une vive émotion. Les visites d'une durée de trois heures ont permis de découvrir également une partie du champ de bataille en partant de la première ligne d'attaque canadienne jusqu'à la première ligne de défense allemande. Ces Canadiens restent 4 mois dans la région et sont chargés de renseigner les visiteurs de Vimy et d'Hamel dans la Somme sur les combats. Le 15 août, l'association Loos sur les traces de la Grande Guerre recevra les lauréats canadiens d'un concours organisé par la Fondation de Vimy sur le territoire canadien. Les jeunes rejoindront le cimetière britannique pour renouveler leur promesse de ne jamais oublier. La Voix du Nord
Les Canadiens à Lens août 1917 Auteur : Christian Duquesne http://www.ysec.fr/index.php?page=livre&&livre=9782846730846 Le 7 juillet 1917, en vue de préparer une avance sur Lille, le corps d’armée canadien reçoit l’ordre de Sir Douglas Haig, commandant en chef des forces britanniques, de prendre Lens. Une attaque frontale étant très risquée en raison de la présence de deux positions fortifiées allemandes aux ailes du front d’attaque, la cote 70 et la côte de Sallaumines, le général Currie, chef du corps d’armée canadien, obtient de prendre la cote 70 comme objectif principal. L’offensive débute à la mi-août 1917. Il s’agit de la seule bataille de grande envergure en milieu urbain de la Grande Guerre. Cet épisode méconnu de la guerre dans le Pas-de-Calais est présenté avec une grande clarté par Christian Duquesne. Le livre est illustré de 70 très belles photographies grand format, dont certaines en double page, qui sont publiées ici pour la première fois en France. Elles représentent un ensemble documentaire de premier ordre sur l’histoire de Lens et du bassin minier.
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milguerres
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Sujet: La troisième bataille d'Ypres et de Passchendaele Dim Jan 19 2014, 23:08
La troisième bataille d'Ypres et de Passchendaele http://www.veterans.gc.ca/fra/histoire/premiereguerre/canada/chapitre12
Plus au sud, l'offensive française sur le Chemin des Dames déclenchée par le général Nivelle est un véritable désastre - bien que les troupes gagnent du terrain, les résultats sont de loin aussi concluants que ce qu'avait promis Nivelle. Perdant quelque 200 000 hommes, l'armée française connaît toute une série de mutineries qui la paralysent pendant quelques mois et la confinent aux opérations défensives.
En juillet, Sir Douglas Haig, commandant des forces britanniques, déclenche dans les Flandres son offensive controversée; son plan est de prendre contrôle de têtes de lignes stratégiques et de s'emparer des bases sous-marines aménagées par l'ennemi sur la côte belge. Le succès remporté à Messines (où les compagnies canadiennes expertes dans le creusement de tunnels ont joué un rôle important) en juin avait pourtant bien laissé augurer de la chose; malheureusement, des retards de plusieurs semaines attribuables aux exigences logistiques et à l'indécision politique annulent l'avantage conféré.
La deuxième et véritable offensive débute à la fin de juillet par un bombardement d'artillerie d'une rare violence, qui non seulement alerte l'ennemi, mais en plus laboure le sol; il n'y a plus que nids-de-poule et poussière. Inhabituelles en cette période de l'année, de fortes pluies tombées la nuit même de l'offensive transforment vite le terrain en un bourbier impraticable. Les gains impressionnants du premier jour sont perdus. Montant péniblement à l'assaut, les troupes britanniques se voient infliger des pertes effroyables par les mitrailleuses allemandes enfouies dans des casemates de béton. Mais en septembre, le soleil réapparaît et de nouvelles tactiques sont employées - une série d'opérations consistant à faire de petites avancées et à tenir les positions acquises - que les Allemands ne savent pas vraiment contrer et qui leur infligent d'énormes pertes.
Au début d'octobre, bien qu'aucun des objectifs stratégiques ne soit tombé (malgré la capture d'une portion importante des hauteurs depuis lesquelles les Allemands dominaient Ypres depuis des années) et que les troupes britanniques soient au bord de l'épuisement, Haig décide de tenter une nouvelle attaque. Le Corps d'armée canadien reçoit l'ordre de prendre la relève des forces décimées d'Anzac dans le secteur d'Ypres et de se préparer à prendre d'assaut Passchendaele.
Après avoir inspecté le terrain transformé en bourbier, le lieutenant-général Currie proteste auprès d'Haig, estimant que c'était envoyer les hommes à la boucherie et refuse de se battre sous le commandement de la Cinquième Armée. Ses objections ne changent rien (si ce n'est qu'il s'est battu sous le commandement de la Deuxième Armée) et l'attaque est préparée avec le plus grand soin. Au cours d'une série d'assauts déclenchée le 26 octobre, 20 000 soldats pris sous un feu nourri progressent pouce par pouce, cratère par cratère. Puis, le 30 octobre, les Canadiens attaquent Passchendaele proprement dit avec l'aide de deux divisions britanniques. Ils atteignent les abords dévastés du village par un violent orage et, cinq jours durant, tiennent pied, souvent empêtrés dans la boue jusqu'à la taille, sous une pluie d'éclats d'obus allemands. Le 11 novembre, le nombre d'assaillants tués totalise 4 028. En prévoyant 16 000 pertes, Currie avait hélas vu juste; en fait, 15 654 hommes ont laissé leur vie dans le saillant. Les Canadiens avaient trouvé leur Golgotha à Passchendaele.
Entrevue avec Wallace Carroll : 15e Bataillon source : http://www.collectionscanada.gc.ca/premiere-guerre-mondiale/entrevues/025015-1630-f.html
Q. Aviez-vous entendu parler de Passchendaele à ce moment-là? Saviez-vous à quoi ça ressemblerait? R. Non, nous ne le savions pas, mais à écouter les camarades qui avaient été à Ypres en 1915 et 1916, nous n'avions pas envie d'y aller. Nous avons cependant marché, la plupart du temps sans entrain. Des autobus sont venus à notre rencontre, et nous y sommes montés pour finir les 40 ou 50 derniers kilomètres, je pense. Nous sommes ensuite arrivés dans un endroit du nom de Flamentenes, où nous avons été hébergés. Puis nous sommes montés à Passchendaele, et là, notre compagnie n'a jamais été sur la ligne. Nous avons participé à de nombreuses équipes de travail, nous avons construit la route de planches aussi loin que possible, et par la suite, la route de planche a été construite sur la route de Menin. Ah oui, nous avons formé de nombreuses équipes de travail, et quand la 1re et la 2e Divisions sont allées à Passchendaele, notre compagnie a été désignée comme brancardiers pour le 3e Bataillon. Q. Pour le 3e Bataillon, ah oui? R. Oui, pour le 3e Bataillon. Vous savez, tout le bataillon a été envoyé, mais il fallait des brancardiers car il y avait de nombreux blessés graves. Je ne sais pas comment cela s'est produit, mais notre compagnie a été désignée comme brancardiers. Nous disposions d'une civière par groupe de quatre hommes. Donc nous sommes allés; les hommes ont commencé tôt le matin et, vers 8 h 00 environ, nous avons été ramasser les blessés. Le commandant du 3e Bataillon ne voulait pas nous permettre d'aller plus loin. « Ça ne sert à rien, disait-il, jamais vous ne pourrez les ramasser ni les sortir de là. » La boue et l'eau étaient innommables. Le temps d'arriver à destination, nous étions tous trempés jusqu'aux os. Les trous d'obus étaient très rapprochés, et chacun d'eux était plein d'eau. Nous étions dans un pays de basse terre, les canaux et les digues avaient été tous coupés. L'eau se déversait sur les basses terres, et ainsi, chaque trou d'obus était empli d'eau. Certains étaient si pleins qu'on aurait pu s'y promener en canot, ou même s'y noyer s'il advenait qu'on tombe dedans la nuit, car ils étaient plutôt grands. Le commandant du 3e Bataillon ne nous autorisait pas à aller là avant la tombée de la nuit. Nous avons donc attendu que l'obscurité s'installe pour monter sur la première ligne. Il y avait là plusieurs blessés. À quatre, nous avons ramené un blessé, mais ce travail a été ardu. Il faisait très noir; de nombreux Fritz se trouvaient encore là, dans ces trous d'obus; on voyait ce qui avait été manqué; et les Allemands nous tiraient dessus à partir des trous d'obus. Q. Combien vous fallait-il de temps pour ramener un blessé depuis la première ligne? C'était un voyage terriblement long et difficile : quatre hommes transportant une civière, cela prenait combien de temps? R. Nous pouvions faire environ 20 pieds avant de devoir poser la civière pour nous reposer. À Ypres, on s'enfonçait dans la boue jusqu'aux genoux. D'abord, un homme a glissé dans un trou d'obus, et quelqu'un d'autre est venu. C'était un miracle que le blessé soit demeuré sur la civière. Il s'est bien sûr accroché aux rebords, des deux côtés. Il était blessé à la jambe, mais il s'est solidement accroché. Je ne sais pas qui il était, ni comment il s'appelait; je le savais peut-être à l'époque. Il lui a été difficile de s'accrocher à la civière, car l'un ou l'autre parmi nous glissait immanquablement dans un trou d'obus, et cela nous a pris -- je ne sais pas quelle heure il était -- mais quand nous l'avons sorti de là, il faisait jour. Le temps que nous arrivions au poste de secours, sur la route de planches, il faisait jour, et pourtant, nous avions commencé notre travail la veille vers 20 h 00. Cela nous a pris un temps infiniment long pour nous rendre là, et les bandes, vous savez, les bandes du 3e Bataillon… Q. Pour vous indiquer où ils se trouvaient? R. Oui. Les bandes avaient été emportées. Arrivés à la fin d'une bande, nous devions chercher l'autre bout. L'un de nous devait sortir et chercher partout jusqu'à ce qu'il trouve l'autre extrémité de la bande. Cela nous a pris beaucoup de temps avant que nous puissions aller là, mais nous avons finalement réussi. Comme je l'ai dit, nous avons pris cet homme-là, et nous l'avons ramené. Mais de nombreux autres blessés ont aussi été secourus, vous savez. Q. Oh oui. R. Mais c'est tout ce que nous avons fait, tous les quatre. Nous avons passé toute la nuit à sauver cet homme, et je vous le dis, nous avons travaillé fort. L'homme blessé possédait environ sept francs, et il voulait qu'on partage cette somme entre nous quatre. Il nous a dit de nous acheter une chose ou une autre, simplement des tablettes de chocolat; mais nous lui avons répondu de garder son argent, et d'acheter du chocolat lorsqu'il serait à l'hôpital. Je lui ai dit qu'il aurait besoin d'argent à l'hôpital, et je lui ai raconté que j'avais quitté l'hôpital depuis peu. Et j'ai ajouté : « Si vous allez à l'hôpital et que vous n'avez pas d'argent, ça n'ira pas très bien. Vous n'êtes pas payé, vous savez, pendant que vous êtes à l'hôpital. »
Par le brillant succès qu'elles remportent à Cambrai en novembre 1917, les troupes britanniques prouvent qu'il était possible de vaincre autrement que par une guerre d'usure effroyablement meurtrière. On assiste à cette occasion à la toute première véritable attaque de chars. Trois-cent-quatre-vingts de ces nouveaux monstres déferlent à travers le No Man's Land, au même moment où les canons ouvrent le feu. Grâce aux énormes progrès techniques dans les méthodes d'exploitation de l'artillerie, l'attaque n'est pas précédée du bombardement habituel, ce qui prend les Allemands au dépourvu, sans compter le fait qu'ils croyaient les Britanniques incapables de lancer une attaque en même temps que la troisième bataille d'Ypres avait cours. Les Alliés se retrouvent rapidement de l'autre côté des premiers systèmes de défense de la ligne Hindenburg; la nuit tombée, ils aboutissent dans la campagne à l'arrière de la défensive allemande, mais la perspective de devoir affronter les deuxième et troisième lignes de défense des Allemands n'est pas écartée. Ils semblent du moins avoir enfin réussi la percée tant attendue. En Grande-Bretagne, les cloches d'églises sonnent à toute volée et en Allemagne, l'état-major envisage différentes options pour un repli général. Tout cela est prématuré. Ne disposant pas d'un nombre suffisant de chars en réserve et les troupes disponibles en France étant trop peu nombreuses, les Britanniques ne sont pas en mesure d'exploiter leur avantage. Les Allemands ont le temps de se ressaisir, d'enrayer l'offensive et même de lancer une importante contre-attaque. Malgré les limites évidentes des chars d'assaut - mobilité difficile, mécanique non fiable, horribles conditions dans lesquelles les équipages des blindés doivent opérer - Haig demeure optimiste.
Cambrai occupe aussi une place importante parmi les exploits guerriers des Canadiens puisque c'est dans cette ville que la brigade canadienne de cavalerie et le régiment de Terre-Neuve se sont illustrés au sein de formations britanniques. Peu de temps après la bataille, le Newfoundland Regiment se voit accorder le titre « Royal » - le seul régiment à recevoir ces honneurs durant la guerre.
Le front avant et après la bataille de Cambrai (source wikipedia)
Char britannique Mark IV (Australian War Memorial, Canberra) (source wikipedia)
La redécouverte d’un exceptionnel témoin de la bataille de Cambrai, l’exhumation du char de Flesquières, par Yves Desfosses, conservateur régional de l'archéologie, ministère de la Culture avec la collaboration de Philippe Gorczynski Publication originale in Sucellus, Dossiers Archéologiques Historiques et Culturels du Nord-Pas-de-Calais. N°53, 2002, pp. 53-56. source : http://crid1418.org/espace_scientifique/archeo/char_flesquieres_1.htm
La récompense de dix années de recherches Passionné par l’histoire de la Première Guerre Mondiale dans la région du Cambrésis et plus particulièrement par celle des chars engagés pour la première fois en masse lors de la bataille de Cambrai (20 novembre – 7 décembre 1917), Philippe GORCZYNSKI était à la recherche depuis de nombreuses années d’un de ces tanks. S’il avait déjà pu récolter par le passé de nombreuses pièces de blindés dans les campagnes environnantes, il n’en demeurait pas moins persuadé de pouvoir découvrir un jour un exemplaire quasi-complet. En effet, plusieurs témoignages et quelques photographies de l’époque montraient que certains chars étaient longtemps restés sur le champ de bataille, puis avaient été enterrés presque sur place. Une recherche documentaire minutieuse (Gorczynski 1997) et la collecte des témoignages des rares témoins oculaires de ces événements ou de leurs descendants directs lui avaient ainsi permis de localiser très précisément certaines de ces épaves. Cependant, dans bien des cas, le blindé avait été largement ferraillé, voire détruit à l’explosif à la fin du conflit. En fin de compte, seul le secteur de Flesquières, situé à 10 km au sud-ouest de Cambrai, semblait pouvoir répondre à son attente. En effet, la tradition locale voulait qu’un char ait été poussé dans une énorme fosse, initialement destinée à accueillir un blockhaus de la ligne Hindenburg à la sortie sud-ouest du village. L’offensive britannique n’ayant pas permis aux allemands de terminer leur installation, la fosse était restée béante et ses dimensions mêmes, environ 15 m sur 8 et 4.5 m de profondeur, permettaient d’y enterrer directement le char. La découverte récente de photographies aériennes de ce secteur du front, prises au début de l’année 1918 par l’armée allemande, lui a ensuite permis de localiser très précisément l’excavation. Restait à déterminer si le blindé présentait un état de conservation suffisant pour justifier son exhumation.
A la demande du sous-préfet de Cambrai, fortement motivé par cette entreprise et les implications culturelles et touristiques qu’elle pouvait entraîner à terme pour la région de Cambrai, le Service Régional de l’Archéologie (Ministère de la Culture, DRAC Nord-Pas-de-Calais) a apporté son soutien technique à la réalisation du sondage préliminaire de localisation du tank, puis à son dégagement.
Travaillant depuis quelques années sur l’archéologie des vestiges de la Grande Guerre, j’ai donc assuré la réalisation du sondage préliminaire réalisé le 5 novembre 1998 à l’emplacement présumé de la fosse. A une profondeur d’un peu plus de 2 m la pelle mécanique a atteint le sommet du tank. L’écoutille supérieure a alors été dégagée, puis ouverte. Il a dès lors été possible de pénétrer à l’intérieur du char, épisode qui a été perçu par les quelques personnes présentes comme un intense moment d’émotion, et de vérifier son état de conservation et ses caractéristiques. Exception faite de son avant droit, détruit par l’explosion d’un obus, le blindé de type Mark IV female était quasi-complet. Seules manquaient quelques pièces mécaniques récupérées après les combats (partie supérieure du moteur et de la boîte de vitesse, chaînes de transmission). De plus, la présence de tôles soigneusement disposées sur toutes les ouvertures et qui avaient ainsi empêché le comblement du compartiment de combat, laissaient supposer que le char avait ensuite servi d’abri enterré. Ce dernier point à d’ailleurs été confirmé lors de l’exhumation entreprise deux semaines plus tard, opération justifiée par l’état de conservation exceptionnel du tank. Entièrement financé par Philippe GORCZYNSKI (location des engins de terrassement et de levage), son dégagement complet a duré près d’une semaine, du 17 au 20 novembre 1998, avec la participation d’une équipe du Service Archéologique d’Arras et de trois membres du Service Régional de l’Archéologie. La fouille des remblais, et notamment la découverte de matériel militaire apparus en 1918, a aussi permis de préciser que le char avait été enterré par les allemands après la reprise de Flesquières, en mars de cette même année.
De l’intérêt de « l’objet » En tout état de cause le tank découvert à l’entrée sud de Flesquières ne pouvait appartenir qu’au bataillon D, seul engagé dans cette zone de combat. En règle générale, les chars participant à l’offensive de Cambrai portaient un grand code d’identification peint en blanc sur la plaque de protection arrière du réservoir, code constitué par la lettre du bataillon suivie du numéro du véhicule. De plus, chaque engin recevait un nom de baptême commençant par la lettre du bataillon auquel il est affecté. Malheureusement, plus aucune marque de peinture n’était visible sur cette partie du blindé, exception faite d’une vague trace blanche verticale qui laissait supposer que le numéro d’équipage se terminait par un 1. L’étude des registres du bataillon D (Gorczynski 1997) permettait donc de supposer que le tank pouvait être D. 11 « DOMINIE », D. 41 « DEVIL II » ou D. 51 « DEBORAH ». C’est alors que le Tank Museum de Bovington a fait parvenir à Philippe GORCZYNSKI une photographie d’époque du char D. 51 détruit dans une rue de Flesquières. La comparaison entre ce cliché réalisé par le 2d lieutenant F. G. Heap (chef de char de D. 51 « DEBORAH »), quelques jours après les combats où il avait perdu 4 hommes d’équipage dans la destruction de son blindé, et l’avant droit du char exhumé ne laissait plus de doute quant à l’identité du tank.
Flesquières (59) : le tank de type MarkIV female D. 51 « Deborah » en cours de dégagement (photo J.M. PATIN, SRA Nord-pas de Calais)
Seuls quelques très rares exemplaires de chars de la Première Guerre Mondiale subsistent à travers le monde. Ainsi, il n’existe plus que 5 exemplaires de tanks Mark IV (2 en Angleterre, 1 aux Etats Unis, en Australie et en Belgique), dont 2 dans la version female. S’ils sont tous « complets», à l’inverse de celui de Flesquières fortement endommagé sur son avant droit, ils n’en ont pas moins subi de nombreuses transformations (suppression de nombreux éléments internes, peintures et aménagements muséographiques plus ou moins véridiques). De plus, ce sont le plus souvent des véhicules ayant servi à la formation des équipages et adaptés en conséquence. Ils ne présentent donc pas les aménagements spécifiques des engins destinés au combat. La fouille méticuleuse de l’intérieur du char de Flesquières a ainsi permis d’observer la présence de caissons de bois contenant pièces détachées, graisseurs et outils, mais aussi de retrouver des panneaux de signalisation ; détails jusqu’alors inconnus. Au delà de la rareté même de cet engin, son aspect fortement endommagé par de nombreux impacts d’obus souligne l’extrême violence des combats. De plus, l’ « ablation » de tout l’avant droit (qui autorise ainsi un accès direct au compartiment de combat à l’inverse des autres chars, tous hermétiquement clos) met bien en exergue les conditions de vie très particulières des équipages des premiers chars. Enfin, ce blindé reste le seul vestige tangible de la bataille de Cambrai, qui ne pouvait jusqu’alors s’appréhender que par le biais de cimetières militaires et de quelques monuments commémoratifs. Tous ces éléments ont fait que le char de Flesquières a été classé monument historique le 14 septembre 1999, preuve supplémentaire de l’importance qui peut être accordée à cette découverte.
Flesquières (59) : vue de face du tank de type MarkIV female D. 51 « Deborah » entièrement dégagé (photo J.M. PATIN, SRA Nord-pas de Calais)
mmédiatement après son exhumation, le tank a été déposé dans la cour de la ferme du maire du village pour des raisons de commodité, aucun bâtiment du village ne pouvant l’accueillir sans préparation. Il a depuis été déplacé avec l’aide de l’armée britannique dans une grange de Flesquières, achetée la encore tout spécialement par Philippe GORCZYNSKI, où il repose sur un piédestal de pavés et fait l’objet de soins constants prodigués par les membres de l’Association du Tank de Flesquières, créée à cet effet. Enfin, une délégation de l’arme blindée britannique l’a débarrassé en grande partie de ses chlorures de fer et lui a appliqué un traitement anti-corrosion. Après la mobilisation de toutes ces bonnes volontés d’origines si diverses et l’implication exemplaire de son découvreur, il reste à espérer que les collectivités territoriales locales feront tout leur possible pour que « Deborah », témoin particulièrement poignant de la bataille de Cambrai, puisse comme elle le mérite être présentée dans de bonnes conditions et dans un avenir relativement proche au grand public
Flesquières (59) : levage du tank de type MarkIV female D. 51 « Deborah » (photo J.M. PATIN, SRA Nord-pas de Calais)
sources : http://www.veterans.gc.ca/fra/histoire/premiereguerre/canada/chapitre13 http://crid1418.org/espace_scientifique/archeo/char_flesquieres_1.htm images : wikipedia
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milguerres
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Sujet: Re: Les Etats du Dominion et la Grande Guerre Dim Jan 19 2014, 23:10
Au printemps 1918, l'état-major allemand monte une série de grandes offensives pour enfoncer le front allié et gagner la guerre, sinon arriver à un match nul. Le plan consiste à scinder les armées alliées et à l'emporter sur le front occidental avant que les troupes américaines, fraîchement débarquées, aient le temps de donner leur pleine mesure. Il a été à deux doigts de réussir.
Le 21 mars, des milliers d'hommes spécialement entraînés se ruent sur le maillon le plus faible des lignes britanniques, entre Saint-Quentin et Arras. La brigade canadienne de cavalerie se distingue dans la lutte désespérée qui s'engage à l'est d'Amiens, démontrant la valeur du cheval dans une bataille de manœuvre.
Cette offensive allait être suivie, au cours des quatre prochains mois, d'une série d'attaques contre les Alliés dans la région d'Ypres, de Soissons et de Reims. À chacune, les forces ennemies gagnent beaucoup de terrain, et se retrouvent de nouveau sur la Marne, cette fois à 42 milles de Paris. Toutefois, en dépit de l'effondrement et du repli des troupes, le front ne craque pas. Les Alliés conviennent de nommer le général Foch au poste de coordonnateur de l'ensemble des forces alliées sur le front occidental, et l'arrivée de troupes américaines de plus en plus nombreuses leur apporte le soutien dont ils ont tant besoin. Le coup de poker des Allemands échoue. Durant ces mois, le Corps d'armée canadien n'a participé à aucune des batailles défensives qui ont eu lieu, par contre il a pris en charge de plus vastes tronçons des lignes de défense pour permettre aux divisions relayées de prendre part aux manœuvres ailleurs sur le front.
C'est maintenant au tour des Alliés de mener la danse. Le 4 juillet, l'infanterie australienne et américaine, les chars et les avions britanniques infligent une petite mais cuisante défaite aux Allemands à Le Hamel. C'est la première fois qu'a lieu une attaque interarmée - c'est-à-dire une intervention coordonnée de l'artillerie, de l'infanterie, des tanks et de l'aviation - soit les fondements d'un champ de bataille moderne. Le 18 juillet, Français, Américains et Britanniques contre-attaquent sur la Marne; dès le 2 août, ils ont regagné une bonne partie du terrain perdu lors de l'offensive allemande de juillet. Les chars légers bousculent les premières lignes allemandes et, appuyés par un intense bombardement d'artillerie, entament le moral des troupes. L'ennemi est harcelé sur tout le front. Dès le début de septembre, les Alliés avancent partout : les Britanniques martèlent la ligne Hindenburg; les Français progressent en Champagne; et les Américains, vainqueurs à Saint-Mihiel, avancent dans la Meuse et l'Argonne.
http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/guerre_14-18/chronologie.asp#12 Offensives allemandes et contre-offensives alliées en 1918
Juin 1918 : La relance des offensives allemandes. vu par : http://www.ecpad.fr/juin-1918-la-relance-des-offensives-allemandes
Depuis ses échecs enregistrés dans la Somme et dans l’Oise lors des offensives de mars et d’avril 1918, le haut commandement allemand élabore de nouvelles attaques en vue d’enfoncer le front allié affaibli. La bataille du Matz, la route de Paris est sauvée. Le 9 juin 1918, après le succès remporté dans l’Aisne, une attaque est dirigée dans la région du Matz, située entre Montdidier et Noyon. Tenues par la 3e armée, les lignes françaises sont bousculées, donnant la possibilité aux Allemands de s’emparer de la route de Compiègne et de celle de Paris. Dès le 11 juin, l’infanterie française et les chars sont engagés pour reprendre l’initiative et parviennent, malgré de lourdes pertes, à repousser les Allemands. Les Alliés sur le front de l’Aisne: les Américains au Bois de Belleau. Dans l’Aisne, les troupes alliées tiennent difficilement les points de passage sur la Marne. Dans la région de Château-Thierry, les unités françaises et américaines parviennent à repousser les Allemands. Dans le Bois de Belleau, situé à dix kilomètres au nord-ouest de Château-Thierry, la 2e division d’infanterie américaine, qui comprend la 4e brigade de Marines reprend les positions tenues par les Allemands au prix de lourdes pertes. Les soutiens des armées et Paris face aux bombardements. Les troupes alliées bénéficient d’un soutien matériel moderne. Sur les pentes des monts des Flandres, les défenseurs français tiennent le terrain ravagé par les combats. A Paris, les bombardements par canons et par avions se poursuivent, provoquant un exode de la population dans les gares parisiennes. Pendant ce temps, les privations liées aux restrictions alimentaires imposées à la population parisienne se poursuivent.
Nantreuil sur Marne, Seine et Marne, pose de détonateur sur un pont par le génie.
Conty, Somme, une vache fabriquée par la section de camouflage.
Conty, Somme, embarquement de chars
Léglantiers, Oise, chars Schneider montant en ligne
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milguerres
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Sujet: La logistique des CENT JOURS DU CANADA Dim Jan 19 2014, 23:10
La logistique des CENT JOURS DU CANADA : téléchargez pdf : http://www.army.forces.gc.ca/caj/documents/vol_08/iss_2/CAJ_vol8.2_10_f.pdf
Les cent jours du Canada http://www.veterans.gc.ca/fra/histoire/premiereguerre/canada/chapitre15
On en est venu à baptiser la période du 8 août au 11 novembre 1918 « les cent jours », mais en raison du rôle de premier plan joué par le Corps d'armée canadien dans la poussée victorieuse jusqu'à Mons, c'était « les cent jours du Canada ».
Au moment de l'offensive alliée, la mission du Corps d'armée canadien consiste à mener une attaque contre un saillant important dans la région d'Amiens, le 8 août. Il fallait absolument s'entourer des plus grandes précautions, car l'ennemi en est arrivé à voir dans tout mouvement des Canadiens le signe d'une attaque imminente. C'est pourquoi, pour feinter les Allemands, une partie du Corps canadien se porte tout d'abord au nord du secteur d'Ypres, s'y fait remarquer des Allemands puis revient en toute hâte dans la région d'Amiens. L'attaque, préparée pendant la nuit, n'est précédée d'aucun bombardement pour avertir l'ennemi d'une attaque imminente. La surprise est totale. Flanquées des Australiens et des Français et avançant derrière les chars britanniques, les troupes canadiennes progressent de 12 milles en trois jours. Ce succès porte un sérieux coup au moral du haut commandement des forces germaniques. Pour Ludendorff, le 8 août est le « jour de deuil de l'armée allemande ». Le Corps d'armée canadien doit payer un lourd tribut pour ces trois jours d'intenses combats - il perd 9 074 hommes.
Le plan des Alliés est d'avancer sur un large front en combinant une série d'attaques dans les secteurs stratégiques. C'est à ce moment-ci seulement de la guerre, au milieu de 1918, que les Britanniques disposent de suffisamment de matériel roulant et de fusils pour lancer des offensives sur différents fronts d'armée sans être obligés d'interrompre les manœuvres et de se regrouper. Par conséquent, après la percée d'Amiens, le Corps d'armée canadien est rapatrié dans la région d'Arras et reçoit l'ordre de battre en brèche la ligne Hindenburg, principal système défensif des Allemands.
Du 26 août au 2 septembre, soutenant de violents combats, les troupes canadiennes lancent une série d'attaques et réussissent à enfoncer les défenses allemandes, y compris la fameuse ligne Drocourt-Quéant, face au canal du Nord, qui fait partie de la principale ligne Hindenburg. Le mouvement rapide depuis la Somme prend les Allemands par surprise, mais le combat est néanmoins des plus intenses et les Canadiens subissent 11 400 pertes. Currie considère la percée des défenses allemandes comme l'une des plus grandes réjouissances de notre histoire.
Le Corps d'armée canadien se trouve maintenant face à la plus forte position de la ligne Hindenburg, défendue par le canal du Nord, dont la construction a été interrompue. Les hommes font une pause le temps de se regrouper et les armées britanniques plus au sud montent les rejoindre à la ligne Hindenburg. Le 27 septembre, ils lancent une offensive combinée pour ouvrir une brève dans le dispositif de défense des Allemands. Currie avait élaboré un plan à la fois remarquable et audacieux, tellement intrépide en fait qu'il a fallu l'intervention de Haig pour annuler la décision du commandant de l'Armée de terre et autoriser la manœuvre. Le Corps d'armée canadien (et une division britannique) devait se frayer un chemin dans le passage à sec du canal du Nord, sur une distance de 2 600 verges. L'attaque tout le long de la ligne de défense est appuyée par le bombardement le plus intense jamais organisé en une seule journée durant la guerre. Non seulement les Canadiens réussissent à traverser le canal et à ouvrir une brèche dans trois lignes de défense allemandes, mais ils s'emparent aussi du bois de Bourlon, ce qui est tout un exploit. Les troupes remportent d'autres brillantes victoires ailleurs sur le front britannique; la ligne Hindenburg est bel et bien brisée.
De durs combats s'ensuivent et mènent à la capture de Cambrai. Le 11 octobre, le Corps canadien avait atteint le canal de la Sensée. Ce devait être la dernière des opérations regroupées du Corps d'armée canadien, bien que des missions continuent d'être confiées à des divisions particulières pendant que le Corps d'armée s'efforce de libérer Valenciennes et de s'emparer du mont Houy avant d'atteindre Mons le jour de la signature de l'Armistice.
Les troupes canadiennes demeurent en Europe pour partager l'occupation avec les Alliés. Elles traversent le Rhin et passent en Allemagne, à Bonn, où Sir Arthur Currie a l'honneur de passer les troupes en revue pour célébrer les exploits des Canadiens.
Enfin, en 1919, les troupes canadiennes rentrent au pays au milieu des acclamations des foules reconnaissantes et enthousiastes, dans les villes et villages d'un bout à l'autre du pays.
source wikipedia
L’offensive des Cent-Jours est l'appellation principalement utilisée dans les pays anglo-saxons pour désigner l'ultime offensive conduite par les Alliés de la Première Guerre mondiale contre les Empires centraux sur le Front de l'Ouest, du 8 août 1918 au 11 novembre 1918. En français, on l'appelle aussi parfois « Les cent jours du Canada » en référence au rôle important joué par le Corps canadien sous commandement de la première armée britannique. L'offensive des Cent-Jours ne se réfère pas à une bataille spécifique ou une stratégie unifiée, mais plutôt à des séquences rapides de victoires alliées à commencer par la bataille d'Amiens. Cette offensive eut pour résultat la démoralisation définitive des armées allemandes et leur retraite, conclue par l'Armistice signé à Compiègne et marquant la fin de la guerre. Les batailles Bataille d'Amiens Bataille de la Somme Autres batailles durant l'avancée sur la ligne Hindenburg (bataille de Savy-Dallon (le 10 septembre), la bataille d'Havrincourt (le 12 septembre), la bataille de Vauxaillon (le 14 septembre) et la bataille d'Épehy (le 18 septembre). Ces affrontements sont considérés comme mineurs et scandent la retraite allemande sur l'ensemble du front occidental en septembre 1918.) Batailles de la ligne Hindenburg La retraite allemande
sources texte : wikipedia http://www.veterans.gc.ca/fra/histoire/premiereguerre/canada/chapitre15 image : wikipedia doc pdf : http://www.army.forces.gc.ca
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milguerres
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Sujet: La guerre dans les airs Dim Jan 19 2014, 23:11
La guerre dans les airs http://www.veterans.gc.ca/fra/histoire/premiereguerre/canada/chapitre16
L'avion, qui était tout au plus en 1914 une simple curiosité pour les militaires, allait devenir une arme indispensable au cours des quatre années suivantes. En effet, son rôle prit sans cesse de nouvelles dimensions grâce aux remarquables progrès réalisés dans le domaine de la guerre aérienne. Au début, on s'en servit essentiellement pour des reconnaissances, c'est-à-dire pour observer les mouvements de l'ennemi, repérer l'artillerie, obtenir des photos et des films. Par la suite, on l'utilisa comme arme offensive, pour détruire les centres industriels et ferroviaires derrière les centres industriels et ferroviaires derrière les lignes ennemies, attaquer les bases de dirigeables, faire la chasse aux sous-marins.
Les airs devinrent le théâtre de glorieux exploits enflammant les populations, à une époque où sur le terrain la guerre s'enlisait dans un cauchemardesque bain de boue et de sang. L'aviateur devint une nouvelle sorte de combattant, un preux chevalier due XXe siècle. Les aéroplanes bringuebalants étaient pratiquement dépourvus d'instruments et les parachutes n'existaient pas. Le rôle de pilote de chasse était un des plus dangereux et prestigieux. La conquête de l'air, entamée comme une aventure hazardeuse, allait devenir une source d'hécatombes. Un tiers des aviateurs de la Première Guerre mondiale, dont 1 600 Canadiens, perdirent la vie au combat.
Les Canadiens se distinguèrent particulièrement dans la guerre aérienne. Vingt-cinq mille d'entre eux servirent comme pilotes, observateurs et mécanos dans les forces britanniques. Les aviateurs canadiens méritèrent pour leur bravoure plus de huit cents décorations et citations, dont trois croix de Victoria. Parmi les « as » de la R.A.F., cinq d'entre eux étaient Canadiens. Des pilotes tels que W.A. « Billy » Bishop, W.G. Barker, Raymond Collishaw et A.A. McLeod se rendirent partout célèbres par leur audace et leurs exploits.
En août 1914, l'aviation en était encore à ses premiers balbutiements. Décoller et atterrir sans s'écraser était déjà un exploit.
Les grandes puissances ne disposaient en tout et pour tout que de quelques centaines d'avions et de dirigeables sur la ligne de front au début de la guerre. Avec le rôle rapidement croissant de l'aviation dans la photographie et les renseignements, les services aériens ne tardèrent pas à croître et à devenir plus complexes. L'entraînement privé et militaire débute au Canada
Pour doter en personnel cette nouvelle armée aérienne, toutes les nations belligérantes créèrent des dizaines d'établissements d'entraînement, dont plusieurs écoles d'entraînement de pilotage privées au Canada. La plus grande d'entre elles fut la Curtis Flying School, à Toronto, où l'on exigeait 400 $ pour 400 minutes de cours de pilotage, ce qui équivaut à plus de 6000 $ aujourd'hui. En dépit de ce prix exorbitant, les listes d'attente étaient longues.
En 1917, le Royal Flying Corps établit six terrains d'entraînement dans le sud de l'Ontario et recruta activement des Canadiens. Canadian Aeroplanes Ltd., à Toronto, produisait les avions d'entraînement JN-4 utilisés dans le programme d'entraînement au pilotage. Ces écoles fournissaient des Canadiens partiellement entraînés qui étaient facilement acceptés dans les services d'aviation britanniques. Des Canadiens servent dans la Royal Air Force
Le Canada ne disposa de sa propre aviation qu'au cours du dernier mois de la guerre, mais 22 000 Canadiens servirent dans l'aviation britannique. En novembre 1918, 25 pour cent des officiers de la Royal Air Force étaient canadiens. Quand la guerre prit fin, des milliers d'autres Canadiens suivaient un entraînement pour devenir pilotes et observateurs.
http://collections.civilisations.ca/public/objects/common/webmedia.php?irn=33936 Coup d'oeil au pilote Vue d'un instructeur depuis le siège de l'élève dans un avion d'entraînement Curtis JN-4 en vol. Les élèves pilotes s'installaient dans le premier siège de l'appareil, tandis que l'instructeur, qui était derrière, disposait des mêmes commandes au cas où il lui faudrait prendre la relève. Généralement, l'instructeur essayait de hurler ses ordres par-dessus le vacarme du moteur. What Greets the Eye When You Look Back at the Pilot Peinture par Francis Hans Johnston Collection d'art militaire Beaverbrook MCG 19710261-0288
http://collections.civilisations.ca/public/objects/common/webmedia.php?irn=5196897 Pris au piège Cette affiche d'entraînement de la Royal Air Force prévient contre l'attaque d'une cible apparemment vulnérable telle qu'un ballon cerf-volant allemand. Il était important d'abattre les ballons pour empêcher l'ennemi d'obtenir des renseignements du haut des airs, mais ce chasseur Camel britannique a été pris au piège et des canons antiaériens tentent de l'abattre. Affiche d'entraînement aérien MCG 19850452-082
source wikipedia
L’entraînement aérien au Canada, 1917-1918 Dépêches: Documents d’information sur l’histoire militaire du Canada Hugh Halliday et Laura Brandon, Ph.D http://www.museedelaguerre.ca/education/ressources-pedagogiques-en-ligne/depeches/lentrainement-aerien-au-canada-1917-1918/
Albert Desbrisay Carter de Point de Bute, au Nouveau Brunswick, est un as de l’aviation canadienne durant la Première Guerre mondiale. Il compte de 27 à 31 victoires en 1917 et 1918. Il commence sa carrière militaire comme mitrailleur. Blessé au combat, il décide de s’enrôler dans le Royal Flying Corps. En février 1918, il reçoit la première de ses nombreuses citations pour « son courage, sa bravoure et son attachement au devoir ». Don McClure Galerie historique de l'aviation, l'Aéroport international de Moncton 1914 - 1919 ROYAUME-UNI Pointe de Bute, Nouveau-Brunswick, CANADA BELGIQUE http://www.museevirtuel-virtualmuseum.ca/edu/ViewLoitDa.do?method=preview&lang=FR&id=4186
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milguerres
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Sujet: La guerre sur la mer Dim Jan 19 2014, 23:12
La guerre sur la mer http://www.veterans.gc.ca/fra/histoire/premiereguerre/canada/chapitre17
La lutte mit ici principalement aux prises la Grande-Bretagne cherchant à asphyxier l'Allemagne par un blocus, et l'Allemagne s'efforçant avec ses sous-marins de couper la Grande-Bretagne de ses sources de ravitaillement. Les Alliés parvinrent à garder la maîtrise des mers. Grâce à sa vigilance, la marine britannique cloua dans les ports allemands le plus gros de la flotte ennemie, tout en affranchissant les mers de la menace commerciale des bâtiments-corsaires. La bataille du Jutland, au large de la côte danoise, constitua la seule confrontation entre les deux flottes ennemies. Malgré les lourdes pertes subies par la marine britannique, les conséquences furent décisives. La flotte de guerre allemande n'osa plus jamais s'aventurer en mer.
Sa flotte immobilisée, l'Allemagne s'orienta de plus en plus vers la guerre sous-marine pour mettre la Grande-Bretagne à genoux. Les sous-marins allemands, s'en prenant aux bâtiments ennemis et, même, neutres coulèrent tous les navires marchands qu'ils rencontraient et menacèrent de couper les lignes de ravitaillement dont dépendait la survie des Alliés. Devant les protestations américaines, l'Allemagne s'engagea à contre-coeur en 1915 à ne pas couler de navires sans sommations et les attaques sous-marines perdirent beaucoup de leur efficacité.
À la fin de 1916, l'Allemagne commença à ressentir sérieusement les effets du blocus britannique et en janvier 1917, convaincue qu'elle pouvait asphyxier la Grande-Bretagne, elle prit le risque de provoquer l'entrée en guerre des États-Unis en attaquant de nouveau à outrance sous la mer.
Les résultats furent spectaculaires au début. Les pertes alliées grimpèrent rapidement et culminèrent en avril 1917, atteignant alors 869 000 tonnes. Toutefois, le combat livré par les sous-marins n'a pas réalisé la victoire rapide anticipée. Cependant, grâce aux nouvelles armes anti-sous-marines et à la formule du convoi, la menace s'estompa progressivement.
D'autre part, dès le milieu de 1918, le blocus britannique étrangle tellement l'Allemagne qu'elle ne peut plus poursuivre la guerre pendant encore bien longtemps.
Lorsque la guerre éclata, en 1914, la marine canadienne était à l'état embryonnaire; elle se composait de deux navires (le Rainbow et le Niobe) et comptait moins de 350 hommes. On décida que le Canada ferait mieux d'axer son effort de guerre sur l'infanterie et la Royal Navy fut chargée de la protection des côtes canadiennes et des transports dans les eaux territoriales.
Le rôle en matière de défense de la M.R.C., quoique restreint, n'en fut pas moins important. Ses responsabilités consistèrent notamment à guider et inspecter les navires entrant dans les ports canadiens, à assurer un service de radio-télégraphie occupant une place vitale dans le réseau de renseignements de l'amirauté et à fournir des bâtiments auxiliaires qui servirent de patrouilleurs et de dragueurs de mines. En 1916, lorsque la guerre sous-marine menaça les eaux nord-américaines, le Canada entreprit à la demande de l'amirauté britannique de se doter de trente-six patrouilleurs.
De plus, les équipages des croiseurs de la M.R.C. et des deux sous-marins achetés par la Colombie-Britannique étaient composés en grande partie de Canadiens. À la fin de la guerre, la Marine royale du Canada comptait plus de cent navires de guerre et quelque 5 500 officiers et matelots qui formeraient le noyau d'une future force navale nationale.
Le Canada contribua aussi directement à la guerre sur mer en fournissant des hommes et des navires à la Royal Navy et aux autres Alliés. Bien qu'en 1914 la construction navale ne fût pas encore une industrie bien développée au Canada, on y construisit ou assembla une foule de bateaux durant la guerre.
La M.R.C. recruta quelque 3 000 Canadiens appelés à servir dans la Royal Navy, tandis qu'un nombre indéterminé de nationaux s'y engagèrent directement. Des Canadiens servirent dans de nombreuses régions du monde. Le Canada perdit ses premiers hommes en mer le 1er novembre 1914, lorsque quatre jeunes aspirants périrent avec le Good Hope sombré à bataille de Coronel, au large de la côte occidentale du Chili.
:Canada:
http://collections.civilisations.ca/public/objects/common/webmedia.php?irn=5260376 NCSM Niobe Voici une maquette détaillée du NCSM Niobe, un croiseur britannique démodé acquis par la marine canadienne à l'époque de sa création en 1910. Pendant une grande partie de son temps dans la Marine royale du Canada, le grand croiseur de 11 000 tonnes ne disposa pas d'un équipage suffisant. Le Niobe collabora avec des navires de guerre de la Royal Navy en 1914, à la recherche de navires allemands le long de la côte est et dans les Antilles, mais il fit office de navire-école à l'été 1915 dans l'arsenal maritime de Halifax. Le Niobe fut endommagé lors de l'explosion de décembre 1917 à Halifax et vendu à la casse en 1920. Modèle réduit de navire de croiseur MCG 19650047-001
http://collections.civilisations.ca/public/objects/common/webmedia.php?irn=5344965 La réponse du Canada Norman Wilkinson, artiste maritime anglais, a peint le Premier contingent du Canada quittant le pays en octobre 1914. Plus de 32 000 soldats canadiens et terre-neuviens gagnèrent la Grande-Bretagne à bord de 30 paquebots de ligne. À l'époque, c'était le plus important groupe de Canadiens à avoir jamais quitté le Canada par voie maritime. La réponse du Canada (Canada's Answer) Peinture par Lieutenant Commander Norman Wilkinson Collection d'art militaire Beaverbrook MCG 19710261-0791
:Canada: Le compte final de l"effort naval
La Marine royale du Canada passa de 350 marins à plus de 5000 entre 1914 et 1918. En outre, 3000 Canadiens servirent dans la Royal Navy britannique. Plus de 150 marins de la Marine royale du Canada moururent pendant la guerre. http://www.museedelaguerre.ca/cwm/exhibitions/guerre/rc-navy-f.aspx
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milguerres
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Sujet: Les Canadiens au cours d'autres campagnes Dim Jan 19 2014, 23:12
Les Canadiens au cours d'autres campagnes http://www.veterans.gc.ca/fra/histoire/premiereguerre/canada/chapitre18
Bien que le plus gros de l'effort de guerre canadien ait été concentré sur le Corps d'armée canadien posté sur le front ouest, des Canadiens ont aussi combattu dans d'autres campagnes et d'autres entreprises. Sur le nombre de 150 000 troupes canadiennes qui se trouvaient en France et en Belgique, au moment de l'Armistice, près de 40 000 ne relevaient pas de Currie. Elles comprenaient la brigade de cavalerie, qui faisait partie directement des formations anglaises, ainsi que les hommes qui ont participé aux opérations navales et aériennes.
En Europe de l'Ouest, une petite armée de Canadiens est très active dans des unités spécialisées. Des brigadiers forestiers coupent dans des forêts d'Angleterre du bois dont on a un urgent besoin, et construisent des aéroports pour les avions des Forces alliées. Ceux qui pratiquent des tunnels travaillent dans des conditions très difficiles, où ils doivent creuser de vastes systèmes de tunnels, prendre part à une terrifiante guerre souterraine, placer et surveiller des explosifs. Les bataillons préposés à la construction de lignes de chemin de fer, souvent exposés à une pluie d'obus, aménagent la plupart du réseau de voies ferrées secondaires britanniques sur le front ouest et s'occupent de son entretien. L'un de ces bataillons est envoyé en Palestine afin de reconstruire les ponts de chemin de fer de la vallée Yarmuk, qui ont été détruits par les Turcs.
Des garnisons canadiennes de l'infanterie et de l'artillerie servirent aux Bermudes et à Sainte-Lucie; certaines unités hospitalières canadiennes postées en Méditerranée prirent soin des blessés de la campagne de Gallipoli; de petits groupes d'ingénieurs canadiens pilotèrent des barques sur le Tigre et l'Euphrate, en Mésopotamie, et des instructeurs canadiens formèrent des troupes aux États-Unis.
Environ six mille officiers et soldats de la future province de Terre-Neuve servirent dans les Forces anglaises, en Égypte et à Gallipoli, sur le front ouest, ainsi que dans la marine. Parmi les Terre-Neuviens qui servirent outre-mer, il y eut de nombreux morts, dont 1 305, pour tous les grades, dans le Royal Newfoundland Regiment, ou plus de 20 p. 100. De plus, 179 Terre-Neuviens furent perdus en mer.
Lorsque les troupes canadiennes étaient en train de fêter l'Armistice, à Mons, d'autres soldats canadiens combattaient contre les Forces communistes, sur la rivière Dvina, au sud d'Arkhangelsk, dans le nord de la Russie. Plus de cinq cent Canadiens furent envoyés occuper les ports de Mourmansk et d'Arkhangelsk afin d'empêcher les Allemands de s'en emparer et d'ouvrir un nouveau front.
Un autre contingent canadien, beaucoup plus considérable, celui-là, fut envoyé en Sibérie, sur le flanc est de la Russie. À peu près quatre mille hommes en tout s'embarquèrent pour Vladivostok, en octobre 1918. Grâce à l'Armistice, il ne fut plus nécessaire d'ouvrir un nouveau front, et ces troupes furent retirées au mois d'avril 1919.
Quarante autres Canadiens servirent sur un troisième théâtre de Russie. Durant l'été de 1918, ils se joignirent à une Mission britannique connue sous le nom de « Dunsterforce », qui occupa le port de Bakou, sur la mer Caspienne, afin de protéger les champs pétrolifères contre les Turcs.
Ici, au pays, la guerre exigeait des efforts qui allaient de pair avec les initiatives militaires d'outre-mer. La guerre de 1914-1918, contrairement aux guerres précédentes, a dû faire appel non seulement à des armes et à des hommes, mais aussi aux populations civiles tout entières. Bien que les Canadiens restés au pays n'aient pas eu à subir les ravages directs de la guerre, ils eurent quand même à porter certains fardeaux et à endurer certaines souffrances au cours de ce conflit. Que ce soit sur les fermes ou dans les usines, il y eut de nombreux sacrifices de la part des Canadiens pour l'effort de guerre.
La bataille d'Amiens marqua le début de la fin pour les armées allemandes. Une force alliée puissante, dont les troupes canadiennes et australiennes furent le fer de lance, réussit presque à percer les lignes ennemies le 8 août, repoussant les Allemands de plusieurs kilomètres.
Préparatifs secrets Après les offensives allemandes infructueuses du printemps 1918, les Alliés se regroupèrent et contre-attaquèrent le long du front occidental. Préparée en secret et soutenue par une importante opération de contre-espionnage afin de tromper les Allemands sur l'emplacement réel des troupes de choc canadiennes et australiennes, l'attaque qui eut lieu à Amiens allait s'avérer le plus grand succès de la guerre.
À un cheveu d'une percée L'offensive à Amiens fut un assaut surprise basé sur une approche interarmes de la guerre. L'infanterie attaqua derrière un barrage roulant d'artillerie, avec le soutien de chars, de la cavalerie, de véhicules blindés et d'une force aérienne tactique. Le 8 août, jour où les forces alliées connurent le plus de succès dans les combats sur le front occidental, les Canadiens avancèrent de 13 kilomètres à travers les défenses allemandes. Mais les Allemands envoyèrent rapidement des renforts sur le champ de bataille pour empêcher une percée des Alliés, et dès lors les combats devinrent plus difficiles et plus meurtriers, particulièrement parce que les forces assaillantes avançaient au-delà de la portée de leurs canons. Dans la nuit du 11 août, la plupart des opérations offensives avaient pris fin.
Le « jour noir » de l'armée allemande Amiens, qu'un de ses commandants qualifie de « jour noir » de l'armée allemande, ébranla la confiance des Allemands dans l'issue de la guerre et remonta le moral des Alliés. La plupart des commandants alliés avaient précédemment prédit que la guerre se poursuivrait encore pendant une bonne partie de 1919 et peut-être même jusqu'en 1920. Amiens prouva qu'après quatre années de guerre d'usure l'armée allemande flanchait et était plus proche de la défaite que personne ne l'avait prévu. D'autres attaques délibérées lancées au cours des mois suivants rendirent la bataille extrêmement meurtrière. Les Canadiens perdirent plus de 11 800 hommes en tout, et de ce nombre près de 4000 au cours de la seule journée du 8 août.
Arras et le Canal-du-Nord, 1918 http://www.museedelaguerre.ca/cwm/exhibitions/guerre/arras-canal-nord-f.aspx
Les victoires chèrement acquises d'Arras et du Canal-du-Nord demeurent parmi les plus meurtrières, mais aussi les plus impressionnantes de celles auxquelles participa le Corps canadien au cours de la Première Guerre mondiale. Les Canadiens en première ligne de l'attaque
Après la victoire d'Amiens, les commandants alliés s'entendirent pour lancer une offensive interarmées le long du front occidental contre l'armée allemande qui, pour la première fois de la guerre, semblait vulnérable. La campagne qui s'ensuivit, appelée les « Cent Jours » (d'août à novembre 1918) se termina par la défaite des forces allemandes dans l'ouest.
Au cours de la première de ces attaques, les Canadiens furent le fer de lance de l'offensive de la Première Armée britannique sur le front d'Arras à travers la ligne Drocourt-Quéant (ligne D-Q), et le long du canal du Nord Canal-du-Nord, pour s'emparer de la ville de Cambrai. Une opération réussie aurait dû déborder la célèbre ligne de défense allemande Hindenburg, les obligeant à reculer. Mais les positions ennemies sur la ligne D-Q et le long du canal du Nord étaient solidement tenues et profondes, hérissées de mitrailleuses, et il n'allait pas être facile de s'en emparer. Victoires meurtrières
Les Canadiens lancèrent leur attaque le 26 août. Les premiers bombardements d'artillerie pulvérisèrent les positions allemandes, mais une bataille acharnée qui allait durer toute une semaine causa plus de 11 000 pertes chez les Canadiens. Les troupes canadiennes réussirent finalement à percer la ligne Drocourt-Quéant solidement fortifiée le 2 septembre.
Après presque un mois de planification et de préparation, le Corps canadien attaqua de l'autre côté du canal du Nord au cours d'une autre opération à haut risque, le 27 septembre. Protégé par un plan de feu complexe et le travail des ingénieurs, le Corps traversa le canal et enfonça les défenses ennemies, finissant par s'emparer le 9 octobre de centres de résistance comme le bois de Bourlon et Cambrai. L'armée allemande bat en retraite
Les batailles d'Arras et du Canal-du-Nord coûtèrent 30 000 hommes aux Canadiens, mais contribuèrent à faire tomber les dernières positions défensives de l'armée allemande. Après que les Canadiens et d'autres troupes alliées eurent traversé le canal du Nord, les forces allemandes battirent totalement en retraite. La fin de la guerre était proche.
Mons http://www.museedelaguerre.ca/cwm/exhibitions/guerre/mons-f.aspx
Les Canadiens s'emparèrent de la ville belge de Mons le dernier jour de la guerre, le 11 novembre 1918.
De retour à Mons Le dernier mois de la guerre, les forces alliées progressèrent sur tous les fronts. Les Canadiens, qui avaient perdu plus de 40 000 tués et blessés depuis le mois d'août, se rapprochèrent de Mons, ville d'une très grande valeur symbolique. C'est de là que des troupes britanniques avaient organisé une retraite aux combats épiques aux premiers jours du conflit, retardant l'avancée des Allemands vers Paris, mais elles en ressortirent terriblement éprouvées. Maintenant, les Canadiens avaient la possibilité de prendre Mons le dernier jour de la guerre.
Violents combats dans Mons L'armée allemande, bien que battue, livra un dur combat d'arrière-garde en se repliant vers Mons. Les troupes canadiennes prirent Valenciennes après une coûteuse bataille de deux jours, les 1er et 2 novembre, et le 10 novembre ils avaient atteint les faubourgs de Mons. Des rumeurs couraient selon laquelle la guerre prendrait bientôt fin, mais le général Currie avait ordre de prendre la ville, et les troupes canadiennes se frayèrent donc un passage au matin du 11 novembre. Les civils belges les accueillirent en libérateurs.
http://collections.civilisations.ca/public/objects/common/webmedia.php?irn=3109517 Le retour à Mons Cette peinture représente des civils belges et des soldats canadiens manifestant leur joie sur la place de la ville de Mons, peu après la libération de la ville. L'Allemand mort au premier plan témoigne de la violence des combats qui firent rage à Mons et aux environs durant deux jours avant l'Armistice le 11 novembre, à 11 h. Le retour à Mons (The Return to Mons) Peinture par Inglis Harry Jodrel Sheldon-Williams Collection d'art militaire Beaverbrook MCG 19710261-0813
La guerre prend fin
:Canada: Le dernier soldat canadien à mourir au combat lors de la Première Guerre mondiale fut le soldat George Price, du 28e bataillon, tué par un tireur d'élite allemand au nord-est de Mons à peine quelques minutes avant l'Armistice. La guerre prit fin à 11 h, le 11 novembre 1918. Voici son histoire....
:Canada:
Une fin avant la fin ... Georges Price tué quelque peu avant L’armistice....
Le 11 novembre 1918, quelques courtes minutes avant 11 heures et la fin de la guerre, les armées allemandes battent en retraite vers les hauteurs de Ville-sur-Haine. Un régiment canadien, normalement caserné à Mons, atteint le canal du Centre. Un certain Georges PRICE, du 28ème bataillon d'infanterie, originaire de Nouvelle-Ecosse, franchit le pont-levis et atteint la première habitation.
Les Allemands s'étaient cachés dans les habitations voisines et le long d'un sentier proche du côté nord du canal.
C'est de ce sentier qu'un tireur d'élite tire très inutilement les dernières munitions de la "grande guerre" et abat Georges PRICE d'une balle dans la poitrine. Un homme du quartier essaye courageusement de relever le soldat canadien ;
une dame sort de sa maison et reçoit de ses mains une fleur de tissu qu'il avait dans sa poche, maintenant maculée de son sang.
George Price décède quelques instants plus tard sous leurs yeux.
Dans les minutes qui suivent, la fin de la guerre est annoncée.
George Price n'a vraiment pas eu de chance…
Un mémorial a été érigé par ses camarades en 1968; déplacé deux fois à la suite d'importants travaux d'aménagement, il se trouve actuellement au pied de la grande passerelle pour piétons qui passe au-dessus du canal du Centre et qui a été inaugurée en 1991. Cette passerelle s'appelle d'ailleurs passerelle Georges PRICE: son assise nord se situe à l'endroit où est tombé le courageux soldat canadien.
Le corps du soldat canadien repose au cimetière de Saint-Symphorien, après avoir été enlevé de celui de Ville-sur-Haine où il avait d'abord été inhumé.
Dans le cadre de l'intervention alliée, le Canada envoya plusieurs contingents de soldats en Russie en 1918 pour soutenir les forces « blanches » du gouvernement contre les « Rouges » révolutionnaires. La révolution et la guerre civile en Russie
À la fin de 1918, le tsar de Russie Nicolas II avait été destitué par les révolutionnaires bolcheviques qui avaient ensuite signé une paix séparée avec l'Allemagne, plongeant la Russie en pleine guerre civile. Les « Rouges » menés par Vladimir Lénine se battaient pour conserver le pouvoir contre les forces « blanches » représentant la dynastie des Romanov récemment déposée et d'autres forces conservatrices et nationalistes. Les Canadiens contre le bolchevisme
En 1918, les anciens alliés de la Russie tsariste envoyèrent des troupes dans le nord de la Russie, aux environs de Murmansk et d'Arkhangelsk pour soutenir les « Blancs », pour surveiller les approvisionnements qui avaient été précédemment envoyés au gouvernement tsariste et pour aider à la réouverture d'un front oriental contre les puissances centrales. Le gouvernement du Canada accepta d'envoyer
4000 soldats supplémentaires pour aider les Britanniques et les autres troupes anti-bolcheviques en Sibérie. Le Canada et la plupart des pays occidentaux considéraient le bolchevisme comme une menace à long terme contre leur propre gouvernement, mais, à court terme, ils souhaitaient seulement que la Russie s'implique à nouveau dans la guerre contre l'Allemagne et l'Autriche. Une courte intervention et un échec
L'intervention des Alliés en Sibérie fut de courte durée et, en fin de compte, constitua un échec. Dans la plupart des secteurs, les forces plus nombreuses et extrêmement motivées des « Rouges » parvinrent progressivement à l'emporter sur les « Blancs » désorganisés et mal commandés, alors que les gouvernements occidentaux, las de la guerre, perdaient tout intérêt dans le combat et ramenaient leurs troupes au pays. Le Corps expéditionnaire sibérien était de retour au Canada en 1919, ayant perdu 24 hommes.
L'Armistice du 11 novembre 1918 fut un profond soulagement pour le monde entier, car c'est un horrible cortège de mort, de destruction et de misère qui prenait fin, et c'était la fin de ce qui avait été, en réalité, une guerre mondiale. Soixante-cinq millions d'hommes de trente nations avaient porté les armes, au cours de ce conflit, plus de dix millions y ont fait le sacrifice de leur vie, vingt-neuf millions ont été soit blessés, soit capturés ou ont été portés disparus; du point de vue financier, le coût en fut évalué en certaines de milliards de dollars. Ce fut un conflit vraiment sans précédent.
Cette « Grande Guerre » constitua aussi un jalon dans l'évolution de notre pays en tant que nation. En 1914, le Canada était entré en guerre à titre de colonie, comme un simple prolongement d'outre-mer de la Grande-Bretagne; en 1918, il se dirigeait manifestement vers le statut de nation. Le Canada était entré en guerre avec une division de citoyens-soldats sous les ordres d'un général britannique, mais, à la fin de la guerre, notre pays avait une magnifique armée sous les ordres de l'un de ses propres fils.
De la part d'un peuple de huit millions, l'effort de guerre du Canada avait été remarquable, 619 639 hommes et femmes firent partie des Forces canadiennes, au cours de la Première Guerre mondiale; de ce nombre, 66 655 firent le suprême sacrifice et il y eut 172 950 blessés. Presque un sur dix Canadiens qui avaient pris part à la guerre ne revit pas son pays.
Ce sont ses exploits de temps de guerre qui ont valu au Canada de pouvoir apposer sa propre signature sur le Traité de paix, ce qui veut dire que notre pays avait atteint le statut de nation. Ce statut nous a été mérité par les vaillants combattants d'Ypres, de la tranchée Regina, par ceux qui montèrent à l'assaut de Vimy et capturèrent Passchendaele et entrèrent à Mons, le 11 novembre 1918.
Monuments commémoratifs de champs de bataille canadiens de la Première Guerre mondiale :Canada: http://www.veterans.gc.ca/fra/histoire/premiereguerre/canada/chapitre20
source wikipedia
De tous les monument commémoratifs canadiens, le plus imposant, le Monument commémoratif de guerre du Canada, se dresse sur la place de la Confédération à Ottawa. Les vingt-trois figures qui passent sous l'arcade représentent toutes les armes, et le socle porte l'inscription unique « 1914-1918 ». Le monument rappelle le souvenir des 619 636 Canadiens qui ont fait du service à l'étranger et dont 66 655 sont tombés au champ d'honneur.
La Chapelle du Souvenir, qui se trouve dans la tour de la Paix du Parlement à Ottawa, contient, gravée sur des plaques de marbre fixées au mur, l'histoire de la participation du Canada à la Première Guerre mondiale. Sur l'autel repose le Livre du Souvenir.
Parmi les 105 210 membres des forces britanniques de la Première Guerre mondiale dont la tombe est restée inconnue, il y avait 19 660 Canadiens. Les noms de ces militaires figurent sur les monuments commémoratifs érigés au Canada et en Europe. 11 285 noms sont gravés au monumentcommémoratif de Vimy et 6 994 au monument commémoratif de la Porte de la route de Menin, à Ypres, élevé à la mémoire des forces du Commonwealth. Les noms de 814 Terre-Neuviens dont la tombe reste inconnue apparaissent sur le Monument commémoratif de Terre-Neuve à Beaumont-Hamel.
En outre, le Soldat inconnu, inhumé dans l'abbaye de Westminster le 11 novembre 1920, représente tous les militaires des pays du Commonwealth britannique qui ont été portés disparus au cours de la Première Guerre mondiale.
En France et en Belgique, le Canada a treize monuments commémoratifs des champs de bataille rappelant les exploits des troupes canadiennes et terre-neuviennes au cours de la Première Guerre mondiale. Deux de ces monuments, érigés à Vimy et à Beaumont-Hamel, ont aussi été utilisés par l'ancienne Commission impériale des sépultures de guerre (devenue la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth) pour rappeler les noms des militaires dont le lieu d'inhumation est resté inconnu. Tous les monuments commémoratifs sont entretenus par la Commission au nom du Canada. Le gouvernement a également pris à sa charge les cinq monuments commémoratifs érigés par Terre-Neuve après la Première Guerre mondiale lorsque l'île est entrée dans la Confédération en 1949.
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milguerres
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Sujet: Re: Les Etats du Dominion et la Grande Guerre Dim Jan 19 2014, 23:13
Quelques images éternelles sur leur arrivée, leur présence, leur combat, ... quand je regarde ces photos, je me dis que certains d'eux ne sont pas rentrés... que voit-on sur leur visage ... moi, je ne vois rien ... ils ne savaient pas ce qu'ils les attendaient ... parés de leur bel uniforme ... ils ne savaient pas ... Photo tirés de : http://gallica.bnf.fr
Les troupes canadiennes partent pour l'Angleterre, le duc de Connaught inspecte une brigade : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1914
Arrivée des troupes canadiennes, écolières improvisant une procession patriotique [dans une ville portuaire anglaise] : [photographie de presse] / [Agence Rol] 1914
Exploitation de forêt en Alsace par les Canadiens : les troncs d'arbres sont transportés à l'aide d'un Décauveler : [photographie de presse] / Agence Meurisse -diff. par l'Agence Meurisse (Paris)-1918
Troupes canadiennes partant pour l'Angleterre : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1914
Soldats canadiens arrivant en Angleterre pour partir à la guerre : [photographie de presse] / Agence Meurisse -diff. par l'Agence Meurisse (Paris)-1914
Canadiens photographiés à Plymouth : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1914
Un Canadien de Québec dans sa nouvelle tenue [de Highlander] dans un camp anglais : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1914
Officiers de Highlanders canadiens [en kilts] : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1914
Canadiens en action [soldats couchés en ligne prêts à faire feu] : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1914
Mitrailleuse canadienne en action [soldats en position de tir] : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1914
Charge de Canadiens de Montréal [soldats courant baïonnette au fusil] : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1914
Artillerie canadienne : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1914
Section de mitrailleuse canadienne allant prendre position avec mitrailleuse [soldats avançant à quatre pattes] : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1914
Mitrailleuse canadienne en action [soldats couchés en position de tir] : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1914
Les Anglais et Canadiens ont été insensibles aux pluies prolongées de Hampshire [soldats marchant sur une route inondée] : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1914
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milguerres
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Sujet: Re: Les Etats du Dominion et la Grande Guerre Dim Jan 19 2014, 23:14
Quelques images éternelles sur leur arrivée, leur présence, leur combat,... SUITE .... Source : http://gallica.bnf.fr
Highlanders canadiens sur le front [descendant des chariots] : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1914
Canadiens à Ludgate Circus [défilé de cavalerie] : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1914
Highlanders canadiens lisant des lettres de leurs amis écossais après leur arrivée au camp : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1914
Highlanders canadiens se rafraichissant [toilette au point d'eau] : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1914
Highlanders canadiens dans un camp anglais [alignement militaire] : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1914
Le chien d'un bataillon de Highlanders canadiens [avec un soldat canadien en kilt] : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1914
Cyclistes porteurs de dépêches se reposant, Canadiens [couchés à côté de leur vélo] : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1914
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milguerres
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Sujet: Re: Les Etats du Dominion et la Grande Guerre Dim Jan 19 2014, 23:14
Quelques images éternelles sur leur arrivée, leur présence, leur combat,.... FIN ...
Un cavalier canadien faisant des exercices [soldat cabrant son cheval] : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1915
Blessés canadiens jouant au croquet [avec leurs fauteuils roulants] : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1915
Lord Haldane et sir Henry Pellat inspectant des troupes canadiennes : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1915
Cavaliers canadiens faisant des exercices [soldat debout sur deux chevaux] : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1915
Tranchée canadienne en Picardie : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1916
Tranchées allemandes détruites par les Canadiens : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1916
Canadiens : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1916
Canadiens dans une tranchée : [photographie de presse] / [Agence Rol] --1916
Les troupes canadiennes à bord de l'Olympic qui les ramène [soldats dansant en kilt au son de la cornemuse] : [photographie de presse] / [Agence Rol] 1919
M. Baldwin visitant la construction du nouveau monument à Vimy en l'honneur des canadiens et australiens : [photographie de presse] / Agence Meurisse -diff. par l'Agence Meurisse (Paris)-1928
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milguerres
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Sujet: Re: Les Etats du Dominion et la Grande Guerre Dim Jan 19 2014, 23:15
Titre : Le Panorama de la guerre de 1914 Auteur : Levêque, Henri (02) Éditeur : J. Tallandier (Paris) Date d'édition : 1914-1919 Contributeur : Rousset, Léonce (1850-1938). Préfacier
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Les Etats du Dominion et la Grande Guerre
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