Bonjour,
Début 1956, j'étais en stage pour six mois à l'école de tranmissions d'AGEN pour obtenir le brevet 451.
L'école était commandée par le colonel PATHE qui n'était pas particulièrement commode de même que nos instructeurs civils dont certains abusaient de leurs situations.
Les repas étaient particulièrement mauvais surtout le dimanche soir où l'on avait droit au fameux hachis Parmentier composé de tous les restes de viande de la semaine écoulée.
Un soir, où cette viande était particulièrement parfumée, je dis au serveur : c'est dégueulasse, vous pouvez transmettre au cuistot.
Quelques minutes après, je vois apparaître un adjudant chef qui vient à notre table et demande lequel d'entre nous avait dit que la viande était dégueulasse ?
Je me lève et je me présente devant cet adjudant chef dont la barrette de décorations était composée que de médailles commémoratives, ce qui prouvait qu'il avait été un valeureux combattant !
Après m'avoir demandé mon nom et fait savoir que j'allais voir ce que j'allais voir, il quitte le mess.
Le lendemain matin, alors que j'étais en cours, un planton me demande le suivre chez le colonel PATHE ....
Connaissant sa réputation, j'étais certain de prendre le premier train pour les FFA dont je venais;
Arrivé dans son bureau, il me demande ma version des faits et sans un mot me fait signe de quitter la pièce.
La semaine se passe sans la moindre nouvelle du colonel mais avec la fureur du gérant de mess qui me toisait de son regard haineux.
Le dimanche soir suivant, je prends place à ma table habituelle et j'aperçois dans un coin de la salle à manger un civil attablé qui me jette un bref coup d'oeil et je reconnaîs le colonel PATHE qui attendait son repas.
A priori, personne ne l'avait reconnu et je priais pour que le repas soit inmangeable !
Arrive le serveur qui sert le colonel. Celui ci repousse le "potage" et attaque directement le hachis Parmentier.
A la première bouchée, le colonel se lève te quitte la salle.
Je suis servi à mon tour et comme je l'espérais, la viande était pour le moins faisandé.
Le lendemain matin, je suis convoqué chez le colonel qui déchire la punition demandée par le gérant tout en me disant que je devais mesurer mes paroles, rien de méchant.
Quant au gérant, il fut muté dans le mois qui suivit !
La nourriture s'améliora par la suite !